it Wa Te BS ky pp Ps laa Peace fearematta: a ee Ae et Le Soleil de Colombie, vendredi 15 octobre 1982 - 13 Si a re Eh SON RR a a ce cece eee eit tee ere Les 80 ans de |’ Alliance F rancaise au Canada Vancouver emporte la palme [Suite de la page 1] Considérant leurs expériences passées, mais aussi les perspectives de développement, les 29 délégués repré- sentant les Alliances de tout le Canada, d’Halifax a Victoria, ont réfléchi 4 leurs méthodes d’enseignement, débattu de Yorganisation et procédé a des échanges et des communi- cations, le nombre de sujets abordés donnant parfois un peu l'impression d’une course contre la montre. Paul Genuist, de Saskatoon, a ainsi expliqué la nécessité de la culture canadienne-frangaise, et celle de la regarder e Une soirée culturelle Deux bagnards du péniten- cier de Cayenne se racontent leur vie en claquant des dents dans le froid! Texte vivant, insolite, plein d’humour et de tendresse rentrée./ais ce qui fait tendre encore davantage Yoreille, c'est l’accent des interprétes de cet impromptu de l’auteur contemporain Re- né de Obaldia. L’accent anglais. C’est- normal: les comédiens sont anglophones etle théatre n'est qu'un biais pédagogique d’apprentissage de la langue. Daniéle Joannidés, qui a monté cet impromptu “Poivre avec “des yeux d'ici”. “La Nord Amérique peut se vivre en frangais” a-t-il noté. D'ailleurs, la culture canadienne- - francaise s’enseigne de plus en plus dans les écoles et les universités. Monique Clébant, de Victoria, a donné une liste des activités possibles en éducation continue, des rencontres gastronomiques bien arrosées aux voyages d’étude pas srece hea secs, pour “vivre dans une langue étran- gére” [2]. Dimanche aprés-midi, la Fédération des Alliances Frangaises du Canada a tenu son assemblée générale. de qualité de Cayenne”, est a l’origine du “Petit Théatre du Pacifique”, un lien pour les éléves- comédiens qui compléte avan. tageusement la classe. En effet, chaque piéce présentée nécessite six mois de travail, e n plus des cours quotidiens a Alliance. Mais ainsi que l’a L’Alhance Frangaise dans le monde... D’autres informations sur les activités culturelles et sociales ont été échangées. Les membres du Conseil ont été élus, Mme de la Tour Fondue-Smith étant reconduite dans ses fonctions de présidente pour les deux années a venir. [1] Le docteur Jacoli, président de l’Alliance Francaise de Vancouver, s'est vu remettre la Grande Médaille d’argent de l’Alliance Frangaise des mains du secrétaire général. [2] Un mémoire regroupant ces communications sera publié par l’Alliance Frangaise de Vancouver vers la Noél 1982. Pierre Greffet : 1200 ‘“‘boutiques’’ la deuse: “Poivre de Cayenne”: le théatre a la place de la classe expliqué Daniéle Joannidés dans une communication, la | magie du théatre, les motiva- 4 tions en jeu produisent des résultats étonnants. ‘‘Poivre de Cayenne”, comme toute piéce choisie, a une portée — pédagogique: ici, il s’agissait d'initier a l’argot. L’expérience de Vancouver a semblé susciter de nombreu- ses vocations parmi les délé- gués des différentes Alliances. Mme Joannideés était convain- cante, mais ses comédiens l’ont été encore plus. Autre moment fort pour les congressistes et le public pré- sent: le récital Prévert donné par Philippe Greffet. Fasci- nation de la scéne. Pendant une heure, ce n’est plus le secrétaire général qui a ai- manté les. regards, mais un ~ acteur de classe, un poéte servant au autre poéte, réci-._ tant, disant, chantant “Rap-- pelle-toi Barbara” ou “Les Feuilles mortes”, dénongant la _ guerre, la bétise des adultes et... les conférenciers. Entre ces deux jeux de scéne, l’Alliance de Vancou- ver présentait Kathryn Cer- nauskas, une “ressource loca- le” la encore, qui a interprété a la flite des oeuvres de compositeurs francais. e La France en 200 livres la présidence d'honneur de Jean Béliard, ambassadeur de France a Ottawa, en présence de son représentant Jean-Syl- vain Pradeau, conseiller cul- Une exposition “Image de la France contemporaine en 200 volumes” a été inaugurée au cours de ces journées par Grace McCarthy, vice-pre- _ Mier ministre et ministre des _ turel. Réssources humaines de C.B. : ' Inauguration par le consul général de France a Grace McCarthy Vancouver, Marcel Ollivier, a expliqué que cette exposition réalisée par le service culturel, témoignait du soutien de la France .a l’action de 1’Al- liance Francaise. M. Ollivier s'est félicité de la présence de Mme McCarthy, la remerciant elle et son gouvernement, ainsi que “le merveilleux peuple de Co- : : 5 lombie Britannique.” Ces journées d’anniversaire Be, étaient d’ailleurs placées sous Dans sa réponse, la vice-mi- nistre a souligné “la contribu- tion de la civilisation francaise a l'histoire de notre pays” et souhaité de plus amples succés a l’Alliance. AS.F.U. L'exposition, qui se veut un _Teflet de ce qui se publie actuellement en France dans les grands domaines d’intérét, et qui donne une part impor- tante aux ouvrages de référen- ce, sera transportée a 1’Uni- versité Simon Fraser du lundi 25 au vendredi 29 octobre. Elle sera inaugurée 1a-bas le mercredi 27. une vieille dame, puisqu’ elle fétera ses 100 ans Vannée prochaine, mais une vietlle dame dynami- que” souligne Philippe Greffet, secrétaire général de l’Alliance, le grand patron mondial... Cet agrégé d’espagnol dt. rige depuis quatre ans une maison constituée de 1200 “boutiques” dispersées dans 101 pays, o& passent chaque année 300,000 étu- diants. C'est ausst 500,000 membres et 500 ensei- gnants détachés dans le monde. ' Chaque Alliance locale est apolitique, financiére- _ ment aa iae et juridt- quement indépendante de UAlliance Francaise a Pa- ris, elle-méme indépen- dante du gouvernement frangats. Mais chacune, méme au fin fond de la “L’Alliance Francaise est % brousse africaine ou de la pampa argentine, partage “amour d’un beau langage, respect de la civilisation, culte de ’amt- tié”. St le but premier est Venseignement du fran- ¢ats, et au-dela de la civilisation frangaise, Phi- lippe Greffet considére que cela doit se fatre en dehors de toute wisée impérialiste ou ethnocentriste. “Dans chacune de*nos Alliances, il faut qu'il y ait une place identique accordée a la culture locale et a la culture francaise”. Cette ouverture est le signe que l’Alliance a “en- fin réusst a se dépoussiérer et a Epouser son époque”. Ce dialogue des cultures, Vaccession du frangats au stade de langue véhiculatre sont @ la base du succés grandissant que rencontre UAlliance a travers le mon- — de. Le frangats séduit. “Tl y a 800 étudiants a2 Hong- _Kong;...nous ouvrons des Snnene es Afrique an- glophone, l’Amérique La- tine est notre Nouveau- Monde” dit le secrétatre général. - Cette préoccupation multiculturelle - ‘l'homme ¥ Mme de la Tour Fondue-Smith : Vancouver er. téte “Les 13 Alliances Fran- gaises du Canada progres- sent lentement, mais sire- ment” remarque Genevié- ve de la Tour Fondue- Smith, ancienne journalis- te et écrivain et présidente bénévole de la Fédération deputs 14 ans. 25000 étudiants sont pas- sés par les cours des Allian- ces locales depuis 15 ans. Cette année, tl y en avait 2800, dont 1170 a Vancou- ver, qui arrive loin devant Toronto[ 730 étudiants]. Ilya 20 ans, il n’y avait pas de professeur ; il y en a aujourd'hut 61, dont 6 détachés par le gouverne- ment frangats. Il y a aussi 1800 membres, dont 405 a Vancouver[devant. Calga- ry, 336]. “Les pouvoirs publics lo- caux commencent a s’inté- resser @ nous, souligne la préstdente. Mats de ma- niére limitée.. Dans l’im- médiat, les compressions budgétatres du gouverne- ment francais, le manque de souscripteurs que notre prestige ne suffit pas a atteindre, les insufftsances du bénévolat sont les pro- blémes les plus immédiats et les plus sensibles. Un recrutement intenstf doit étre mts en oeuvre, et cela ne pourra se faire, au milieu d'une féroce con- currence, que par la quali- dans 101 pays - —de demain sera pluriel ou ne sera pas” - a pris une~- nouvelle dimension depuis Vouverture a Parts en aoit dernier, avec la collabora- tion du ministére de la Culture.d’une “Maison des Cultures du Monde”, au siége de l’Alliance. “A tous les artistes talen- tueux du monde, nous disons: venez danser, ve nez exposer, venez jouer chez nous, on vous y attend. Nous pouvons héberger des troupes qui ne pourratent pas se pro- dutre autrement, explique Philippe Greffet. Il est difficile de trouver une salle a Parts. Et par Paris, nous pouvons propulser un artiste vers une renommée mondiale.” Effectivement, oi ail- leurs pourratent se produt- re ce mots-ct des troupes zatrowse, thatlandatse, ben- galaise; plus tard un opéra nord-coréen de 9 heures et pes ia [200 ac- teurs]?! Un grand Congrés Mon- dial marquera le sommet des festivités du centiéme anniversaire de la vieille dame ingambe. ..et au Canada té de nos Alliances.” Méme si le Canada n’est pas une terre de mission pour l’Alliance Francaise, note Philippe Greffet. Cependant, le développe- ment du bilinguisme, iné- luctable dans le pays, de- vratt entratner de maniére décisive celui des “boutt- ques” locales. [Suite de la page 1] Grand Forks et de Greenwood(cf le Soleil de 24 septembre 1982). Les montants considérables de minerai extraits firent de Eholt le “port d’embarquement” le plus actif de la Région des Frontiéres les 250 habitants de la ville étant pour la plupart les cheminots du CPR et leurs familles. Une activité de ruche régnait jour et nuit dans la ville, les factions des travailleurs se succédant pour assurer la gestion de 15 convois par jour. Sans compter les deux trains quotidiens de passagers pour Midway et Nelson et,le train journalier pour Phoenix, connu sous le nom des “Ailes blanches”. Une référence pleine d’humour noir au parcours’ dangereux jusqu’a la plus haute ville du Canada.” Les lignes ferroviaires étaient en effet de réelsexploits techniques, les pentes et les obstacles étant autant de défis de la nature. A un moment, les techniciens décidérent d’adopter la locomotive “Shay”, qui avait fait ses preuves dans les Andes d’Amérique Latine. Mais sans grand succes: -Eholt, sur la route du cuivre proposaient aux hommes d’affaire de la région et aux son surnom était “un mille par semaine”. _ Pour diriger cette fourmiliére d’hommes Apres, décrits par la “Province” en 1927 comme des “modéles d’endurance, travaillant jusqu’aux derniéres limites, dévoués a leur tache”, il y avait d'autres hommes, des ingénieurs encore plus durs, “des os de baleine cachés dans une peau d’homme”. Grandis par leur passion du rail, ils furents brisés par elle. Les cadences infernales, les horaires a respecter, la tension, les mécaniques primaires des engins eurent raison de nombre d’entre eux. Lee MacAstacker fut écrasé par sa locomotive quand celle-ci dérailla, Harry Shrapnell précipita la sienne dans la Fraser et Bill Melville ‘fut mortellement blessé dans un autre accident. Gare de triage, Eholt était également plus que cela. Plusieurs compagnies miniéres avaient choisi d’y installer leurs siéges ou leurs représentations. Cing hétels se < Pree ewe PEEL SAS Se CI SE eee ee eR Se ewe 6 Se ow EU oe ee ee Oe eR er ee aventuriers. Des “grands magasins” offraient tout le nécessaire du petit prospecteur. Télégraphe, téléphone,. courrier quotidien: Eholt était vraiment une ville de communication) L’électricité n'y int cependant jamais. L’éclipse se produisit en 1910. Aprés la Premiére Guerre Mondiale, le prix du cuivrechuta et Phoenix plongea dans le marasme, Sans minerai a transporter, Eholt fut touché au coeur. A l'Armistice, il n’y avait plus que 100 habitants, la moitié vingt ans plus tard. En 1948, 17. En 1960, toute présence humaine avait déserté ce qui n’était plus alors qu'une ville-fantéme. M.G. Je tiens & remercier Catou Lévesque de la Société Histo i l'aide efficace qu'elle apporte en fournissant ai scomtslsahesot docibasntation ee a es amet!