au Québec Voici le mémoire que VAssociation . des gens de lair du Québec a pré- Senié récemment au ministére fe- déral des Transports au sujet du bilinguisme dans les communica- fions atr-sol au Quebec. Ceite asso- ciation est formée -des pilotes de Québecair et ses filiales, les pilotes du Service agriet du Québec et V Association canadienne des contré- leurs de ta circulation aérienne (représentants du Quebec). Le comite consultatif formé par le ministere des Transports, le 12 sep- fembre 1975, avait pour but de remet- -4fe un rapport unanime susceptible de faciliter Ja décision’ du ministére vis- a-vis le bilinguisme et son implanta- tion dans Jes communications aérien- nes. Devant l'impossibilité du comité de’ produire .ce’ document unanime, pous, pilotes et contréleurs de la pro- wince de Québec, expliquors- briéve- Inent notre position. «La solution ideale, tous l’admettent, ést utilisation d’une seule langue dans les communications air-sol. C'est cette solution qui a été adoplée par le Vanada et elle a donné satisfaction pendant plusieurs années. Il y a vingt ns. les quelques francophones qui oeuvraicnt dans aviation avaient été B lécole de la Seeonde Guerre mon- diale, école de Jangue anglaise. En 1962, a Ja suite de demandes en fa- veur du frangais, le ministere main- éint sa politique d'une seule langue: Yenglais. I] est important de se rap- ler qu’en 1962, il ‘était possible d’at- errir dans Ja plupart sinon dans tous jes acroports cn utilisant des signaux yninewx, La radio et par le fait meme Tanglais n’etaient pas indis- énsables. «Quelques années plus tard, le minis- tére, qui favorise un service de con- tre dn nlc ae stern nacitif. stinnle Vutilisation obligatoire de la radio dans la plupart des aéroports. La con- sequence de cette décision a été une augmentation de la-demande pour le francais de la part des unilingues qui, auparavant, ulilisaient les signaux lu- mineux. C’est aussi a cette époque qu’il est devenu possible d’apprendre a piloter en utilisant le frangais (de plus en plus d’instructeurs francopho- nes disponibles). L’évolution a conti- nué dans ce sens, ef rapidement, ce qui est normal dans une province a 80 p. cent francophone. : La solution idéale, une seule langue dans Jes communications air-sol, im- plique que tous la comprennent bien et Vutilisent avec facilité. Quand les pilotes ont été forcés d'utiliser la radio, cette condition: n’a pas été rem- plic. La sécurité a diminué au rythme que baissait le niveau de compréhen- sion de Vanglais chez les pilotes fran- cophones de Ja génération croissante. C’est pourquoi le probleme existe. La solution, anglais seulement, ne corres- pond plus a Ja réalité sociologique du miliew de Vaviation de Ja prcvince de Quebec. Dans le systeme actuel, le contréle aérien est basé sur Je jugement .du contrdleur. Ce dernier juge a partir des informations regues des pilotes par communications verbales; les in- tructions ou autorisations du contro- leur sont aussi passées verbalement aux pilotes. La compréhension, entre le pilote concerné et ie contrdleur, est la pierre angulaire sur laquelle repose tout lédifiee. C'est pourquoi le bilin-. guisme, qui donne Je choix de la lan- gue au pilote, augmente la sécurité. Si Ie pilote ne comprend pas la direc- tive qui lui est destinée, aucune sécu- rité n’est possible. La communication. verbal entre le pilote et le ccntrdleur est fondamentale dans le systeme ac- tuel. Le bilinguisme. esi applicable en antant opi Ta eeateAlane en Tui nin pas le choix de la langue, posséde le niveau de bilinguisme necessaire. C'est considérant ce dernier point que nous avons limité la demande de bi- linguisme a la province de Québec. Dans cette province, 90 p. cent des contréleurs et des opérateurs-radio ont le niveau -de bilinguisme requis. En fait, la majorité sont des francophones qui travaillent en anglais seciement. L'importance vitale de la compreé- hension entre Je contréleur et le pilote concerné se retrouve dans les recom- mandations de 1’0.A.C.I. sur les Jan- gues. Recommandation de VO.A.C.I. no d2111:. .:. que Jes communications soient effectuees dans la langue habi- tuellement utilisée par la station au sol. Recommandation no 52112: ... An- glais disponible pour les aéroports dé- signés et Jes routes utilisées par les vols internationaux, si ceux-ci se trou- vent dans limpossibilité de se con- former aux dispositions de la ‘recom- mandation no 52111. L’0.A.C.I. choisit comme premicre la langue “‘habituellement utilisee” parce que c'est cetic-derniére qui offre la meilleure compréhension. Le choix d’une langue passe-partout repose sur la méme philosophie. Pour un pilote de langue espagnole, sa compréhension de l'anglais n’éga- lera jamais sa compréhension de la langue espagnole. Tout de méme, sa compréhension de i’anglais sera meilleure que celle des trois ou quatre langues qu’il devrait utiliser si Y0.A.C.I. n’avait pas désigné une‘lan- gue. passe-pariout. La demande pour le bilinguisme repose sur l’expérience de tous ces pays qui utilisent plus dune langue depuis toujours Le francais étant la langue mater- nelle de la majorité des pilotes et controleurs-radio de la province, son emploi signifie une plus grande effi- une meilleure sécurité. Cette efficacivé accrue existe, non seulement pour le débutant. mais aussi chez les pilotes et coniréleurs d’expérience que nous sommes. Le bilinguisme est done né- cessaire pour le vol &@ vue (VFR) et Je vol aux instruments (IFR). Ceux qui s’opposent a ]emploi d'une seconde langue disent qu’il est indis- pensable pour un pilote de comprendre toutes Jes communications. L’avantage serait de permiettre du pilote de sa- voir ott sont les autres avions. Si le pilote possédait “limage” de la posi- tion des avions dans son entourage, il pourrait détecter une erreur toujours possible de la part du contréleur. Mal- heureusement, a cause de la comple- xit¢ du systéme, de la structuration de l’espace aérien, il est impossible pour les pilotes d’avoir cette “image’’, méme dans le systéme actuel, qui est unilingue .anglais. Ce fait a ¢té re- connu dans le Rapport Bilcom, chapitre: Répercussion sur la sécurite. Par exemple, entre Montréal et To- rontc, un vol est contrdle par dix con- {réleurs ‘successivement;, en aucun temps. on ne donne au pilote la posi- tion des autres ‘avions. Et lui-meme ne rapporte pas la position de son avion quand il est identifié sur le radar, Grace au radar’ plusieurs avions peuvent étre autorisés a la méme altitude et, dans 99 p. ecnt des cas, ¢a ne suscite aucune question de la part du nilote. Nous reietons cet ar- gument, valable il y a dix ans, mais qui est maintenant dépasse. La seule vérification efficace, grace a louie, a lieu quand le vilcte con- cerné répéte au contrdleur l’autorisa- tion donnée par ce dernier. Cette véri- fication existe aussi dans un contexte bilingue. Finalement; le seul moyen qui permet au pilote de detecier une erreur, toujours possible de la part du contréleur, ce sont ses yeux. Ce moyen existe, aussi dans un. contexte 7 UPS U-bS* : Wilinertyal \ de Le Soleil de Colombie, 14 Novembre 1975, 11 Le bilinguisme dans les communications air-sol Tous sont d’accord pour admettre que l’argument des vols aux instru- ments (avions rapides) et des vols a vue (avions lents) dans l’espace aé- rien autour d’un aéroport est Ja partie la plus difficile du contrdle. Il est done important de souligner que ceci se fait dans les deux langues depuis seize mois, & Québec, avec succés. Le probleme n’est donc pas technique. A Vaéroport de Québec le facteur de complexité est important et le bilin- guisme fonctionne tres bien; les pro- blémes d’application ne sont done pas insurmontables . . . Beaucoup de gens de l’extéerieur de la province s’y opposent. Certains sont tout’ simplement bloqués psychologi- quement. D’autres, plus avisés, es- saient objectivement. de comprendre. Mais quel est leur probleme? Peut- étre parce qu’ils sont unilingues an- glophones, ils ne peuvent percevoir le probleme de compréhension, parce qu’eux, Jes privilégiés, ont toujours tout compris. Ils semblent incapables de mesurer la perte en compréhension et en efficacité que cause, depuis des années, l’emploi d’une tangue seconde entre pilotes et contréleurs francopho- nes. Il est trés facile pour les franco- phones de percevoir l’ampleur de ce probleme. Les associations pan-cana- diennes veulent tout comprendre sur la fréquence radio, méme s’il leur est impossible d’utiliser 2 bon escient ces informations, et continuent allégre- ment a défendre un systéme pourtant injuste pour les francophones. Plut6t que de réfléchir et de discuter, ils préférent essayer de provoquer des in- cidents et de semer la panique chez Je publi¢ canadien, L’inconfort psycho- logique que leur apporte l'utilisation d'une deuxiéme langue compense-t-il injustice imiposée aux francophones qui sont, soit éliminés compléiement ou souvent restreints a une carriére la wnilata da hyayeean? Qu’attendons-nous de notre gouver- nement? D’abord faisons Je point. A) Depuis 16 mois, il y a du con- trole bilingue efficace et sécuritaire a Québec, Sept-lies, Baie-Comeau, St- Jean et St-Honore. B) Lors des discussions du comite. tous ¢laient d’accord sur la nécessite du bilinguisme dans Ja quinzaine d’ac- roports secondaires du nord ef de lest québécois. Par exemple: Matagami, Fort-Chimo, Roberval, Mont-Joli, oc. <3 Alors que reste-t-il a decider essen- tiellement? Les vols aux instruments dans la province de Québec: bilingues ou non. Est-ce que le pilote (ot c’est possible) choisit sa langue de travail ou est-ce au ministére de choisir pour lui? Ou ne serait-il pas normal dans une pro- vince ou le personnel du ministeére est bilingue qu’un citoyen unilingue fran- Gais. qui décide de voler a Vintericur du Québec, puisse le faire en toute se- curite? Nous attendons done de notre gou- vernement un bilinguisme integral dans les communications air/sol a tra- vers la province de Québec. Tl est a noter: a) Que l’unilinguisme anglais actuel est anormal. Nous sommes l’exception a la régle de l’Organisation de l’avia- tion civile internationale. b) L'anglais demeurera disponible dans tous les aéroports de la pro- vince. c) Nos demandes sont restreintes au Québec parce qu’il est utopique de penser que les contréleurs ou les opc- rateurs-radio des autres provinces pourront atieindre le haut niveau de bilinguisme nécessaire pour controler dans Inq dauw lanstes, annedire Francais Vancouver L’ANNUAIRE FRANCAIS DE VANCOUVER EST DISPONIBLE AUX ENDROITS SUIVANTS: CENTRE INFO FEDERATION DES FRANCO-COLOMBIENS CENTRE CULTUREL COLOMBIEN EGLISE ST-SACREMENT ECOLE ST-SACREMENT LE SOLEIL DE COLOMBIE LES CENTRES INFO. DE VANCOUVER info-communication En Francais 79 16IEBME QUEST &73-rore