Le vendredi 13 juin 1997 3

endredi dernier, le Conseil culturel et
artistique francophone de la Colombie-
Britannique, la Société Radio-Canada et la
Fédération des francophones de la C.-B.
accueillaient & Vancouver les lauréats et lauréates des
galas des quatre provinces de l’Quest pour la tenue du
8e gala interprovincial de la chanson francophone,

dorénavant appelé le Chant’Ouest. C’est devant une

Festival International de la chanson de Granby, qui se
tiendra & la fin de ’été. Le prix pour la meilleure
chanson primée (inédite) est revenu 4 Edmond Dufort
pour sa chanson Vacances d’été; le prix du public a
été remis & Marie-Josée Ouimet, originaire de

l’ Alberta et Agée d’& peine 17 ans.

: : 3 Ona profité de cette méme scéne pour remettre la
salle comble du Waterfront Theater, sis dans le décor . &é M H 1997 a M. Deni
enchanteur de Granville Island, qu’on a pu voir et * eee peek ge ee = <2 cape
entendre six femmes et deux hommes venus mesurer : eSullte, Sart = ipeeecgies a ea = la
leur talent et partager leur amour de la chanson : aa ee des galas interprovincial et albertain de

Ae ‘la chanson.

d’expression frangaise.

La yoix remplie d’enthousiasme et de nervosité, .

huit finalistes ont présenté chacun trois chansons &
une foule et un jury qui ont grandement apprécié les
qualités vocale des participants et musicale des
musiciens venus les accompagner. Suite 4 ces
présentations et pendant que les membres du jury
s’étaient retirés pour arréter leurs choix, on a eu droit
& une touchante prestation du chanteur Daniel
Lavoie, originaire du Manitoba et parrain de

l’événement. Par la magie de la chanson francophone
et chaudement applaudi dés son entrée, M. Lavoie
nous a fait revivre «Carmen» et «<Jours de plaine»,

Les 8 finalistes présents au Chant’Ouest

avant de conclure avec «J’ai quitté mon ile», chanson
qu’il a dédiée & la douce mémoire de Gaston
Mandeville, décédé une semaine auparavant des
suites d’un cancer: «J'ai quitté mon ile, parce qu’on
m’a envoyé; l’ai quittée tranquille, sans chanter ou
pleurer...» :

Aprés délibérations, le jury & décerné le prix du
meilleur auteur-compositeur-interpréte & Edmond
Dufort (Manitoba) et celui du meilleur interpréte a
Valérie Bazile (Manitoba). Ces deux derniers se

verront chacun offrir un billet de participation au

A la fin du spectacle, les petits chanteurs de I’école
André Piolat, en compagnie des finalistes et de
quelques artistes franco-colombiens, ont interprété
une chanson composée par Isabelle Longnus pour
célébrer les vingt ans de la Fédération culturelle
canadienne francaise; une belle chanson, a l’image de
cette soirée d’ailleurs. Bravo A tous, merci et a l’an

prochain.

Denis GILBERT

orsqu’on — entend

parler de Daniel

Lavoie, on pense a

un gars qui est la
depuis un certain temps.
Précisément, il est né en 1949,
& Dunrea au Manitoba, et
posséde plus de trente ans de
métier, de piano-bars en voix
éraillées et de provinces en
pays. Il chante en anglais, en
francais et quelques-unes de
ses chansons ont été traduites
en espagnol, en italien, en
hollandais, etc.
cinéma, Le Fabuleux voyage
de l’ange, dans un opéra rock,
Sand et les romantiques, en
plus de participer a de
nombreux albums d’artistes

fl a joué au

francophones.

Vai rencontré ce gentil
monsieur, dans le calme que
nous offrait la cour tranquille
du Waterfront Theater, avant
le gala Chant’Ouest quwil
parrainait le 6 juin dernier.
D’emblée, il a souri. Et il aura
sourl comme ¢a durant toute
Ventrevue; un sourire ott se
mélangeaient inexorable du
quotidien qui fait courber le
dos et le bonheur simple d’un
routier qui poursuit
implacablement la recherche
du vivre-fort, la ott la route

méne... Durant de trop

courtes minutes, j’ai écouté un
homme serein, un pur et mir.

Pur parce que Daniel
Lavoie parle d’un nombre
impressionnant de _ réalités,
belles et moins belles, pas
seulement les sujets habituels
des chansons populaires
devenues. Et il en parle avec
une verve et une conviction
peu communes, avec des
grains d’un sable de plaine
dans la voix, parfois aussi avec
la douceur d’une neige qui
tombe. Lorsqu’il parle de
Yamour, tu sens l’amour, qui
frise ou défrise et parfois qui
brise. Lorsqu’il parle de la
mer, tu la sens te couler dans
les oreilles méme aprés ten
étre éloigné. Il parle de tout
avec ses mots & lui, sa poésie a
lui, mélange de victoires et de

défaites, de passions qui
bralent et de réalités
quotidiennes qui donnent

froid. Il y a quelques temps, sa
propre compagnie, la maison
de disques Traffic, a fait faillite,
mais cela ne l’a pas empéché
de revenir fort, plus fort, pas
revanchard pour deux sous,
mais plus jamais nail.

Et lorsque je dis pur, je ne
veux pas dire tout & fait pur ou
trop) pur curé de
campagne, non, Je dis pur

genre

dans la mesure ot le gars n’a
jamais joué la carte glamour
téteux qui fait des
commerciaux et que l’on voit
partout; pur dans la mesure ot
Daniel Lavoie assez
intelligent pour jouer une
partie du jeu qu’il connait
mieux maintenant (ce jeu
impersonnel et cruel des
maisons de disques et du
milieu artistique, comme il dit),
tout en restant sensible et vrai,
afin de toujours faire ce qu'il
aime, sa musique comme il
V’entend, avec ses hauts et ses
bas, succés commercial ou pas.

est

Lavoie est un pur et mar.
Mar parce qu’a Vorée de la
cinquantaine (qui n’est pas
toujours synonyme de sagesse,
d’autres que lui jouent encore
la carte vieil adolescent), le gars
aborde les réalités qui sont les
siennes: une vie amoureuse

partagée avec la méme femme .

depuis une dizaine d’annéee,
une passion pour la musique

qui ne le quitte pas et des.

enfants qui  posent des
questions. Ces deux derniers
albums (mis 4 part son album
Live au divan vert, qui est une
compilation) donnent 4 enten-
dre les cris et les bonheurs de
son ici et maintenant qu’il vit:
Ici (1995) avec des chansons

telles <Je pensais pas», «OU la
route méne», <Je n’y suis pour
personne», etc., et son album
pour les enfants, dont il a tant
aimé l’expérience qu’il est 4 en
produire un deuxiéme, pour
s’amuser, qu’il ajoutera, rieur
et sincére.

Donc, en bout de ligne,
Daniel Lavoie continue de
vivre sa musique, qu’il appelle
son refuge, comme il la
toujours fait: avec des phrases
arrachées A méme son coeur,

York, des lignes musicales
toujours jazzées, mais de plus
en plus épurées, avec de moins
en moins d’arrangements
plastiques la mode. Avant la
fin de l’entrevue, l’envie m’est
venue de lui demander ot il
puisait ses plus grandes
passions, mais je me suis tu en
laissant l'une de ses chansons
me répondre:

«Oui, mais tout ca, ga se
passe quelque part dans
Yespace sur une boule qui

avec des peines: grandes ee As Pais

commes des plaines, des

bonheurs qui finissent plus

haut que les buildings de New Denis GILBERT
Joyeuse

John Cashore
MLA
Coquitlam-Maillardville

Saint-Jean-Baptiste!

Bureau d’élection
102-1108, avenue Austin
Coquitlam, C.-B.
V3K 3P5