12 - Le Soten ve Cotomsic, venpred! 8 octosre 1993 A abs ot » p e ale, e ! gs Le plaisir pur Deux heures de pur plaisir, c’est ce qu’ont offert le ler octobre les quatres complices du Workshop. Le talent et l’ingéniosité conjugués, démultipliés, de Maurice Merle, aux saxophones, de Jean Bocalto, a la contrebasse, de Jean-Paul Autin, aux saxophones et a la clarinette et de Christian Rollet, 4 la batterie, a fait merveille. Avec une gaieté et une chaleur peu commune, les musiciens ont fait partager leur plaisir d’étre ensemble sur scéne. Une démarche résolument novatrice qui s’inspire aussi bien des rythmes latino-américains que des apports du free jazz, une remarquable maitrise de l’improvisation, une complicité nourrie du déploiement individuel: le Workshop est sans conteste un groupe épanoui, qui a su trouver sa voie propre. Sans doute inclassable, il réconcilie définitivement le jazz d’avant garde avec un public souvent peu réceptif 4 une musique froide et quelque peu hermétique. 225 films en provenance de 40 pays Rete we 7 Gctetes VANCOUVER oe VANCOUVER CENTRE 5 — 685-8352 PACIFIC CINEMATHEQUE (12019 ures) HOLLYWOOD . CAPRICE FESTIVAL INTERNATIONAL se few] i Kc ~ Paiement par tl: ‘CINEMA DE LANGUE FRANCAISE Coeur en hiver (France) Claude Sautet, réalisateur L’accompagnatrice (France) drame tragique qui se site pendant I’occupation de la France. Avec une bande sonore merveilleuse. Claude Miller, réalisateur Parpaillon, od a la recherche de I’homme 4 la Pomep Ursus (France) “Aucune frame, aucune histoire, aucuns personages principaux. I! s‘agit d'une comédie" Luc Mouller, réalisateur Sabine (France.) Philippe Faucon, réalisateur. Le fils du requin (France) Une chronique dure sur deux fréres, film captivant et douloureux. Agnes Merlet, réalisatrice La petite amie d’Antonio (France) Une observation détaille du quetidien, une nuance moqueuse, de I’humour délicat. Manuel Poirier, réalisateur. Trois Couleurs: Bleu (France/Pologne/Suisse) Krzysztof Kieslowski (La double vie de Veronique) ,éalisateur. C’est arrivé prés de chez vous (Man Bites Dog, Belgique/France/Pays Bas) Comédie irés, trés noire. Remy Belavaux et Andre Bonze, réalisateurs. Daens (Belgique/France/Pays Bas) film d’epoque sur la disparité entre riches et pauvres en Belgique 4 la fin du siécle. Stijn Coninx, réalisateur : L’homme sur les quals (Hoiti/France/Canada) Les horreurs dé |'Haiti de Papa Do Duvalier. Raoul Peck, réalisateur Le Chéne (Roumanie/France) un voyage sauvage et drélement noire en Roumanie pendant les demiers jours de Ceausescu. Lucien Pitilie, réalisateur = - Une Nouvelle Vie (France) Olivier Assays, réalisateur FILMS DE CANADA: Deux Actrices Micheline Lanctot,réalisatrice La Florida Georges Mihalka, réalisateur Le Sexe des Etoiles Pauie Baillargeon, réalisatrice Le voleur de Caméra Calude Fortin, réalisateur DOCUMENTAIRES: Francols Truffaut: Portraits Volés (France) Truffaut vu par Serge Toubiana et Michel Pascal ape sourds (France) un magnifigue documentaire de Nicolas Philibert Les abonnements et billets a l’avance sont mis en vente 4 |’office d’achat de billets de la Cinematheque Pacifique (de 12 a 19 heures - en espéces) Commandes par telephone (685-8397; 12 a 19 heures) AIRLINE OF FICIAL Qoineiniti. BCTEL AirCanada ses! ADELTAAIR LINES Le Workshop de Lyon en concert a Vancouver a "Un travail collectif" Le Workshop de Lyon, un des groupes de jazz fran¢als les plus créatifs, donnalt un concertle ler octobre demiera Vancouver dans le cadre d’une tourmnée nord américaine organisée par le réseau des Alliance frangalses. Le Solell a rencontré Maurice Merle, compositeur et saxophoniste du groupe. - Le Soleil : le Workshop a été constitué en 1967, il y a plus de 25 ans. Quel est le secret de cette longévité peu courante ? - Maurice Merle : C’est vrai que c’est trés rare. Nous sommes sans doute le seul exemple en France d’un groupe qui tient aussi longtemps. Une des raisons, c’est que le Workshop regroupe des musiciens qui travaillentde maniére trés collective. Chacun y trouve son compte. Sur chaque nouveau théme, chaque musicien apporte sa pierre, une rythmique originale et s’approprie ainsi le morceau. Comme nous avons tous des expériences musicales en dehors du groupe, chacun de nous évolue. Nous avons donc toujours du plaisir 4 jouer ensemble car sur scéne, on est toujours surpris par le solo de 1’un d’entre nous. Bref, nous nous sentons bien dans notre peau, avec le sentiment d’avoir une chance énorme, celle de pouvoir faire la musique que nous avons envie de faire. - Comment avez-vous évolué en 25 ans ? - Aujourd’ hui, notre musique a un caractére plus rythmique, plus mélodique également. Nos formes sont plus classiques. Pour autant, nous ne nous reconnaissons pas dans cette tendance actuelle de renaissance du jazz classique, qui vise 4 reprendre des tendances anciennes et a les transformer par la virtuosité. Nous vivons actuellement une période de restauration, restauration qui touche tous les domaines. La musique, qui est l’expression de l’état de la société, de la vie des gens, participe de ce mouvement. Dans une période de crise économique, les artistes, comme le public, ne se posent plus de questions. - Comment définissez-vous votre musique aujourd’hui ? Du free jazz, de l’avant-garde... - L’étiquette free jazz a été donné au groupe a ses débuts, mais elle ne correspond plus a ce que nous faisons aujourd’hui, c’est a dire quelque chose de plus mélodique et méme rythmique. Notre musique est trés acoustique, avec des instruments classiques : une contrebasse, des instruments a vent et des percussions.C’est vrai que nous avons un probléme d’étiquette. Certain nous définissent comme du jazz contemporain. Nous nous rattachons a toute une famille de musiciens européens qui tentent de créer leur propre répertoire pour se démarquer de la musique américaine, méme si celle-ci nous influence toujours. On a employé un temps le terme de “nouvelle musique improvisée européenne”, mais c’est un peu long ! - Le Workshop, 4 l’origine, s’est notamment fait remarqué par son engagement politique. Qu’en est-il aujourd’hui ? - Il y a25 ans, dans le contexte des mouvements sociaux qui touchaient la France a l’époque, nous allions jouer devant les ouvriers, dans les usines occupées. Mais nous sommes devenus de plus en plus vigilants sur notre participation. Nous voulions que les ouvriers entendent note musique comme quelque chose de créatif et d’original, non pas étre considéré comme une simple caution artistique. Aujourd’ hui, nous sommes impliqué dans une lutte corporatiste - a l’image de l’époque ! - pour défendre le statut des artistes intermittents en France. - Ce qui frappe sur scéne, c’est V’aspect trés visuel de vos concerts, avec une approche ludique et un jeu qui déborde la simple présence des musiciens... - Sur scéne, on nous voit. C’est toute la différence avec un disque. Nous essayons d’ envoyer au public quelque chose de chaleureux, mais qui est toujours improvisé. Cet aspect visuel de nos concert appartient toujours a notre discours musical. C’est le cas des instants de silence que nous marquons, totalement figés, dans “Chant bien fatal”. Le public réagit toujours de fagon trés diverse, géné ourespectueux selon les cas. Pour nous, ce silence n’est pas un gag mais constitue un moment musical qui correspond a notre fagon d’ aborder la musique. Propos recueillis par Frédéric Lenoir Le Ballet national du Canada La Mégére a Vancouver La Mégére apprivolsée (The Taming of the Shrew), un ballet Shakespearilen chorégraphié parJohn Cranko en 1969, met en vedette les danseurs étoilés du Ballet national. «Ce que j'aime le mieux, ce sont ces ballets en deux ou trois actes dans lesquelsje peux assumer le réle d’un personnage comique, comme celui de Petruchio dans la Mégére», raconte Pierre Quinn, premier danseur de la compagnie. Ce Québécois, originairede Baie-Comeau, danse en effet depuis 1991 ce réle tiré d’une farce de William Shakespeare dans laquelle un rufian obstiné décide d’épouser la joliemais trés revéche Catharina pour sa dot et essaie de dompter cette chatte sauvage. Face a 1 attitude insupportablement querelleuse de sa belle entétée, le mari devient alors lui-méme intraitable. Les réles de Catharina et de Petruchio font toujours appel a des danseurs énergiques et pleins de feu. «Pour moi, la Mégére apprivoisée est le ballet le plus difficile de ma carriére», déclare Pierre. «Les pas de deux de John Cranko demandent énormément d’efforts et dans cette piéce, il y en a trois.» Cranko, comme le cinéaste Franco Zefferelli qui dirigea Elizabeth Taylor et Richard Burton dans le film Zhe Taming of the Shrew, a été inspiré par les possibilités visuelles de cette création de Shakespeare, mais il 1’a modernisée au point ot 1’on se demande qui a apprivoisé qui dans cette guerre des deux sexes. La musique, une adaptation des sonates de Domenico Scarlatti (1685-1757) est interprétée par les 36 musiciens de 1’Orchestre du Ballet national. Le directeur artistique de notre plus grand corps de ballet (65 danseurs) et metteur en scéne de la Mégére est nul autre que le talentueux Reid Anderson, originaire de New Westminster et ancien directeur artistique de Ballet B.C. Quatre couples danseront les réles de Catharina et de Petruchio entre le 13 et le 16 octobre au théatre Queen Elizabeth. A ne pas manquer, le premier soir (13 octobre), Karen Kainet Serge Lavoieet le lendemain soir, Martine Lamy et Pierre Quinn. Marie-Agnes Michaud