en servant un jour 4 des évéques une assiette de viande avec un morceau de citrouille (servi a la fagon d’un cantaloup). La citrouille a l’avantage de remplacer & la fois les legumes et les pommes de terre. Dans son deuxiéme volume A Ia table de soeur Angéle, sorti 4 la fin de septem- bre, elle nous propose quelques plats réa- lisés a base de citrouille. Entre autres, la citrouille gratinée qui, selon elle, est un vrai bijou culinaire. Son premier volume La joyeuse cuisine de soeur Angéle don- nait quant a lui la recette des confitures a la citrouille. Les gens, selon elle, conservent des préjugés a l’endroit de la citrouille et n’ont peut-étre jamais vraiment su comment l’appréter. Autrefois on se contentait de mélanger mélasse, oeuf, muscade et ci- trouille pour en faire une tarte. Au risque malheureusement d’avoir une tarte qui godtait beaucoup plus la mélasse que la citrouille. Et pourtant, question d’assaison- nement, on a le choix! Sel, poivre, noix, beurre, miel, sirop d’érable, fromage, cas- sonade, cannelle, origan, aneth, cibou- lette... la liste est longue. Il parait, de plus, que le gofit de la citrouille peut varier beau- coup selon l’assaisonnement utilisé. Avec de l’imagination, les simples cuisines peu- vent se transformer en de véritables labo- ratoires. : Cété conservation, 1a encore la ci- trouille marque des points. Si vous avez un endroit frais et sec, vous pouvez l’y blottir pour six mois et, si vous étes chanceux, jusqu’a dix mois. En autant tou- tefois qu’elle soit bien mare et que l’écorce et le pédoncule soient sans reproche, c’est- a-dire sans blessure. Si vous avez une ci- trouille meurtrie, il est préférable de la consommer tét car elle se détériore beau- coup plus vite. La citrouille se congéle aussi trés bien. Soeur Angéle a méme un petit truc bien personnel. I suffit d’enve- lopper les cubes de citrouille dans un pa- pier opaque pour empécher qu’ils perdent leur belle couleur. Si on se résume, la citrouille bien ap- prétée est succulente. Elle est peu chére a l’achat. Elle se conserve bien. Alors pour- quoi ne la retrouve-t-on pas au menu de nos restaurants québécois? «C’est bien simple, répond soeur Angéle, c’est une question de mise en marché. ‘Il faut user de psychologie pour atteindre un client. N’allez surtout pas indiquer sur le menu «soupe & la citrouille» ou bien «soupe du jour», auquel cas le serveur devra bien dire qu’elle est a la citrouille. Non. Inscrivez plutét «potage potiron». Potiron est un autre nom pour désigner la citrouille. L’appellation est plus raffinée et ne peut indisposer le client.» Soeur Angéle avait bien raison. Ber- nard Brunet, du restaurant Le Parmesan a Québec, a vécu l’expérience il y a quel- ques années: «Nous étions dans la Beauce. Au menu nous proposions la soupe a la citrouille comme soupe du jour. Ce fut une catastrophe, personne n’en a demandé». Ce qui rend aujourd’hui M. Brunet réticent lorsqu’on parle de citrouille. Toutefois, 4 quelques rues de 1a, au Café Jasmin, rue Saint-Jean, on sert de la citrouille en saison. On la propose surtout en tarte, et il parait qu’elle est trés en demande. D‘autres sphéres d'activités Elles sont infinies les compétences ins- crites au curriculum vitae de la citrouille. Il y a fort & parier que vous ignorez ses propriétés curatives. On peut par exemple utiliser la pulpe de la citrouille pour pré- parer des cataplasmes adoucissants et cal- mants qui feront merveille sur les brdlu- tes, les inflammations et les abcés. Sa pulpe émolliente combat aussi les affec- tions des voies respiratoires. Pour tous ces services, on calcule les honoraires de la citrouille comme trés trés raisonnables. Et, en plus, elle a une dis- ponibilité totale. Il existe plusieurs variétés de citrouil- les. Les plus populaires sont la Petite Su- crée, la Jack O’Lantern, I’Hybride Spirit et la dernitre-née la Tripletreat. La Big Max et la Jaune des champs sont parmi les plus grosses. A |’achat, il faudra choisir les citrouilles 4 pleine maturité, ayant une écorce ferme, lisse et de couleur orangée. Le meilleur endroit pour se les procurer est au kiosque de fruits et légumes. Vous pouvez aussi aller directement chez le pro- ducteur. Pour les plus grosses quantités, il est préférable d’acheter chez le grossiste. Il n’y a pas d’endroit privilégié au Qué- bec pour la production de la citrouille. Chaque région posséde ses producteurs. C’est donc trés facile de s’en procurer. Le ministére de |’Agriculture, des Pécheries et de l’Alimentation peut ici étre d'un grand secours. I] pourra toujours trouver . réponse aux questions demeurées en sus- pens. a2) LES CITROUILLES? Mats cet article est plus approprié au mots d'oetobre, me direz- vous! Done gardez ces suggestions pour l'année prochaine et vous saurez quot fatre aprés L'Hallowe'en. Pour le mots de novembre, j'at pensé vous donner une petite recette de Jeannette Bertrand que vous pourrez fatre pour le 25 novembre. TA VRAIE TIRE SAINTE- CATHERINE 1 tasse de sucre 2 tasses de mélasse 2c. &@ soupe de beurre ‘ 2c. @ thé de vinatgre Notx (facultattf) Fattes boutllir tous ces ingrédients jusqu'a ce que la tire casse en la plon- geant dans l'eau frotde. Versez dans un plat beurré. Laissez refrotdtr et étirez- la avee vos mains jusqu'a ce qu'elle sott dorée. Coupez au ctseau. Jeannette menttonne que e'est metlleur en ajoutant des notx. A vous de déctder. AAAKAAKAKAAS ad