Le film est fait des sou- venirs imprécis d’Isadora, maintenant Agée et légére- ment alcoolique, qui dicte ses mémoires 4 un jeune secrétaire. Notre derniére vision d’ Isadora se situe au bord de la Méditerranée, ot elle danse, jeune et vibrante en- core, dans une robe couleur de sang, avec un jeune hom- me brun. Tous les danseurs leur laissent la place et 4 la fin les applaudissent. C’est la derniére fois. Elle quitte légérement le lieu éclairé, pour monter dans la voiture du jeune inconnu. La musi- que joue toujours ‘‘Bye, bye blackbird’? et la mer étin- celle. Cependant, Isadora est morte, étranglée par sa lon- gue écharpe qui s’est prise dans la roue de l’auto. Le réalisateur nous épargne cette derniére tragédie. Pour Isadora, c’était cer- tainement une délivrance de l’agonie du souvenir. hala Le ciel a absorbé les nua- ges, grand buvard bleu qui a bu la tache d’encre noire pareille A celle renversée par l’écolier maladroit. Tous les bruits sont joyeux dans l’air cristallin. Les merles se goinfrent de ce- rises rouges. Cerises rou- ges, nacelles rouges qui bou- gent au flanc de la montagne. L’une monte, l’autre des- cend, 4 la pointe des arbres. L’homme qui a passé la nuit sur le sommet, salue au passage celui qui a dor- mi dans la vallée. Son bon- jour joyeux est répété par 1’écho tandis que le téléphé- rique continue son chemin dans le ciel. Roses pales et roses grenat forment une route parfumée sous laquelle on doit baisser la téte quand on pénétre au jardin d’Isa- belle. A cette heure, une araignée tisse sa toile. Ou- vriére habille, elle se dépé- che de terminer son ouvrage, 4 l?ombre de la maison, avant le gros de la chaleur. ISABELLE peut étre enten- due .A 1’@mission ‘‘Du vent dans les voiles’”’ présentée par Serge Arsenault du lundi au vendredi-4 7 h, sur les ondes de CBUF-FM, 97.7 Vancouver et le dimanche 4 8 h 33 au réseau national. Le ciel idu lit — ‘Par Ladisias Kardos aa Une piéce sur le mariage, que Jean de Hartog écrivit aux USA pendant la guerre et qui fut jouée pour la pre- miére fois sur Broadway en 1951. Un an aprés, un film en fut tiré. C’était ‘‘Four Posters’’, avec Rex Harri- son et Lily Palmers. La piéce qu’on joue actuel- lement au Théatre du Palais Royal est autant l’oeuvre de Hartog que celle de Colette qui l’adapta pour le théatre et le got francais. Cette adaptation est excellente. Dans le texte original, le fils du couple, dont nous vo- yons se dérouler la vie, meurt au cours de la premié- re guerre mondiale. Lafem- me, Agnés, meurt d’un can- cer et le vieil homme, Mi- chel, resté seul, voit appa- raftre le fantOme de safem- me, qui l’emméne dans l’au- dela pour qu’ils y puissent continuer leurs querelles et leurs amours. Colette, trés intelligente, a éliminé pour le public fran- gais tous ces incidents mélo- dramatiques. Il n’y a pas de fantOme. La piéce devient donc plus réelle. Il n’y aque les événements de tous les jours et c’est ¢a qui, en fin de compte, rend la piéce plus émouvante. Cette comé= die, ou on pleure plus qu’on ne rit, commence vers 1900. Deux jeunes mariés, Michel et Agnés, entrent, aprés leur mariage, dans leur chambre nuptiale, ot un grand lit 4 baldaquin doit les recevoir. Ce sera le lieu otf nous les verrons vivre pendant cinquante ans environ. Le décor: de la chambre, les papiers, les tableaux ac- crochés aux murs, quelques meubles changent avec le godt et la mode de l’époque. Mais le lit reste le _méme. Les deux jeunes mariés, qui ont d’abord beaucoup de difficultés A trouver l’inti- mité conjugale, découvrent dans ce lit la passion, l’amour et la vie. Michel devient un écri- vain A la mode, mais reste toujours, avec sa femme, le jeune garcon timide qu’il était lors de leur nuit de ~ noces. Le temps nécessaire pour changer les costumes et pour creuser les rides dans les visages des deux uniques ac- teurs est trés bien utilisé. La voix d’Agnés relate les . événements de leur temps sous la forme d’une lettre -adressée A une tante. Ce récit est illustré par lapro- jection de photos originales, qui montrent des faits his- toriques, des lieux et des personnages célébres. Aprés chaque interruption, nous retrouvons notre cou- ple. Ils sont de 15 4 20.ans plus agés, ils se disputent, ils se réconcilient, ils vi- vent. Parfois, elle est ja- louse, car il est trop ad-| miré par les femmes ; sa gloire littéraire lui monte ma da téte. Une-autre™ fois; ils ne sont pas d’accord au sujet de l’éducation de leurs enfants, ou bien par- ce que Agnés, aprés avoir marié sa fille, de peur de vieillir, s’éprend d’un jeu- ne poéte. Mais ils se re- trouvent chaque fois. Leur amour est plus grand et plus important que ces pé- cadilles. La derniére scéne est par- ticuliérement émouvante. Ils sont déja trés vieux. Au lieu de les laisser mourir, com- me le fait Hartog, Colette les fait quitter leur appar- tement, devenu trop grand pour eux. Ils doivent aban- donner leur lit. Agnés veut y laisser un coussin brodé avec deux pigeons, qu’elle avait regu de sa mére pour son mariage et qui était toujours un sujet d’irrita- tion pour Michel. Elle veut laisser ce coussin, fané et déchiré pour que les futurs occupants du lit y trouvent le méme bonheur qu’eux. ‘Michel ne le veut pas. Il trouve que ces pigeons sont romantiques, sentimentaux et ridicules. Leur dispute a ce sujet est amusante. Finalement il céde, 4 condi- tion toutefois de laisser avec les pigeons une bouteille de champagne. Les spectateurs jeunes rient et trouvent la scéne du départ final drole et char- mante. Les spectateurs d’un certain Age latrouvent char- mante, mais pas tellement drole. La mort est certaine- ment un finale. La vieillesse, par contre, un passage nos- talgique qui méne de la vie 4 la mort. C’est la perte len- te et inévitable de la force de vivre, qui doit étre plus triste que la perte de la vie elle-méme. (A suivre) Victoria: PAROISSE FRANCAISE -ST-JEAN- BAPTISTE 307 rue Richmond Messes du dimanche: 9 a.m. et 11 a.m. Cure: Rev. Pére Alexis Auger O.F.M. Tel. 385-6643, res. 382-4456 Tel. : 327-1260 Estimation gratuite Tous transports. Central Cleanse Nettoie cours, sous-sols, garages, etc. Prix raisonnables. Gérant : Carl HOTEL DE FAMILLE Prix = DANS LE CENTRE—VILLE, Par jour Par semaine $ 4.00 320 rue ABBOT $18.00. \VANCOUVER 4, C.B.! Avec bain, par jour $6.50 _ Avec bain, par semaine $36.00 on parle francais ONCE IN AHUNDRED YEARS! Limited Offer! — Specially Minted — British Columbia_ Centennial Silver Dollars $3.50 each...one per person British Columbia Residents only A valuable collector's item that is a memento of British Columbia’s historic anniversary, marking our entry into Canada. The special price of $3.50 is made possible by the Government of British Columbia. 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