rae ae VOL. 14 No 15 VENDREDI 18 SEPTEMBRE 1981 ‘LE MINI-QUOTIDIEN DE LANGUE FRANCAISE DE LA COLOMBIE-BRITANNIQUE Un Franco-Colombien construit son trois mats et c'est... L‘aventure sur ‘Belle Blonde” Annie Granger. Vous aimez la voile? Vous allez donc suivre cette histoi- re avec plus qu’intérét et peut-étre réver.. Et vous serez encore plus touché lorsque vous saurez que son héros est Canadien-frangais, qu'il a été, pendant plusieurs: années, Président du Club Canadien-frangais de Victoria, et qu'il s’appelle Claude Lacerte. Tout a commencé:, lorsque jai rencontré — par un autre filon que celui de la franco- phonie — Claude Lacerte et l'autre personnage de cette histoire “Belle Blonde”, et tout a continué par une croisiére a4 bord de cette “Belle Blonde”, eroisiére de 9 jours vers Desolation Sound. Vous l’avez certainement deviné, “Belle Blonde” est un voilier, mais pas n’importe lequel des voiliers. C’est un trois mats, superbe et j ‘Majestueux, surtout avec ses tion de ce merveilleux réve: construire, seul, un voilier de cette envergure. C’est ce que Claude Lacerte et sa famille ont entrepris, a Victoria. “Les médias anglophones ont tous parlé de “Belle Blonde”, sans souligner le fait que c'est grace a des Canadiens- francais” ,me souligne Clau- de Lacerte. : Ancien policier de Trois Riviéres, ancien lieutenant de la Marine Canadienne, Claude commence la cons- truction — sans aucune aide dun chantier naval — en _ octobre 1978. Il fabrique tout lui-méme, les plans, les batis, la plomberie, la menuiserie et méme les 10,000 pieds carrés de voile. “Je prends des jeunes fran- um francopho. phones ét”anglophones de 18 a 20 ans, et je leur apprends tout: la plomberie, la soudure, etc.. J’ai loué la salle paroissiale et j’ai appris a plusieurs jeunes a fabri- quer des voiles, bien sir il y a eu du gaspillage, mais ils ont appris un métier;1’un d’entre eux est maintenant a son compte et fabrique des voi- les”, explique Claude. Aprés vingt mois de travail acharné, en juin 1980, ce superbe voilier de 185 pieds de longueur et de 22 de large, prend la mer. “Belle Blonde” a cofité $800,000 et est évaluée a 1 million de dollars. Et depuis sa naissance, Belle Blonde a déja_parcouru suite page 2 Techniciens de CBC au travail : Les concessions L.D. Radio-Canada, le seul mo- yen d'information quotidien pour les Franco-Colombiens, diffuse de nouveau ses pro- grammes réguliers. Jeudi 10 septembre, les 2100 techni- ciens du syndicat NABET, qui paralysaient les réseaux anglais et francais depuis le 21 mai dernier, sont retour- nés au travail. Les représentants du syn- dicat NABET et de la direc- tion de Radio-Canada ont en effet signé, aprés 16 jours de difficiles négociations au ni- veau national, un accord de trois ans qualifié d’‘honné- te”. La Société obtient ce qu’el- le demandait:. la possibilité de négocier avec des produc- teurs privés. Mais cette concession s’accompagne de garanties pour les techni- ciens du NABET, a la fois en terme de sécurité d’emploi, et de qualité du travail. Le syndicat obtient d’au- tres compensations, non né- gligeables: des augmenta- . tions de salaire rétroactives de 10% a partir du 30 juin 1980, de 12% a partir du 29 juin 1981, et une augmenta- tion future de 11.5% a partir du 28 juin 1982. Un comité mixte comprenant des repré- sentants du NABET et de la direction sera chargé de vérifier que ces mesures sont appliquées. Pauline Julien & Vancouver L.D. Pauline Julien, une des plus populaires chanteuses qué- bécoises, sera au Théatre Orphéum pour un seul soir, le ler octobre. Contactée par Le Soleil: Quel souvenir avez-vous de votre passage a Vancouver en 1980? Pauline Julien: Un souve- nir trés agréable. A chaque fois que je chante 4 Vancou- ver, jen profite pour visiter les parcs et les musées. La Colombie-Britannique — est magnifique, avec l’océan et les montagnes. Je passe dire bonjour 4 mes amis anglais. Le Soleil: L’an passé, vous présentiez vos chansons en francais. En sera-t-il de méme cette année? Pauline Julien: L’année der- niére, c’était particulier: je présentais en frangais parce que le spectacle était produit par le Centre Culturel Co- lombien. Cette année, il est produit par des Anglais. Je présenterai donc en anglais, comme j'aurais présenté en italien si j’avais chanté a Rome. téléphone a Montréal, Pauli- ne Juiien a répondu aux questions du Soleil de Colom- bie sur cette nouvelle tour- née dans POuest du Canada. — Le Soleil: N’y a-+t-il pas contradiction entre préner un Québec indépendant, et chanter dans une province majoritairement anglopho- ne? Pauline Julien: Pas du tout. Le Canada est un trés beau pays, comme la Suisse, la France ou n'importe quel autre pays. Mais ce n’est pas mon pays: partir 4 Vancou- ver, pour moi, c’est partir a l’étranger. Le Soleil: Le communiqué de presse anglais vous pré- sente pourtant comme la Piaf canadienne... Pauline Julien: C’est absur- de de faire de telles compa- raisons. Non seulement je ne suis pas Piaf, mais encore je ne suis pas canadienne. je suis québécoise! suite page 12 SECOND CLASS MAIL COURRIER DE 2iémeCLASSE No. 0046 "25 CENTS — Jean-Claude Arluison Le chinois vient-il de remplacer le francais com- me langue officielle au Canada? C’est la question que je me suis posée lorsque je suis allé au bureau de poste “B”, situé au 295, E. Hastings a Vancouver. Deux panneaux sont pla- cés sur le comptoir: “Next wicket, please”, la traduc- tion francaise a été recou- verte par deux morceaux de carton qui offrent la traduction en chinois! Evidemment, ce quartier comprend une large par- tie de la communauté Chinois, langue officielle ? d'origine chinoise de Van- couver...mais ce n'est pas une trés bonne raison. Les services postaux doi- vent, d’aprés la loi étre offerts dans les deux langues officielles du Ca- nada et tous les panneaux et brochures doivent étre rédigés en anglais et en francais. Voila un cas supplémen- taire pour M. Maurice Gauthier et Mme Gilberte Proteau du Bureau du Commissaire au Langues Officielles, 4 Saint-Bonifa- ce, qui sont chargés des quatres. provinces de l'Ouest. Laurent Deboise Jean-Marie Claret est a son tour. D’une simple pression du doigt sur l'argile homogénéisée par le mixeur, il définit la courbe d’un futur pieds de lampe. la poterie, une fois séche, sera “biscui- tée”, au four, puis glacée dans un bain d’Oxydes, et décorée avant de recevoir la cuisson définitive. Résultat: le pieds de lam- pe, blane-créme avec un motif bleu trés simple, aura un éclat brillant. C’est le style actuel de Jean-Marie. Et cela parait un jeu d’enfant. Mais Micheline, femme et assistante de Jean-Marie, s’empresse de détromper le visiteur: “la poterie est un travail difficile, comme tout arti- . sanat”. Eux-mémes ne le savaient peut-étre pas quand ils sont arrivés a Vancouver, en 1974. Car si Jean-Marie modéle I’ar- gile depuis l’age de huit ans, il a suivi en France des études de journalis- me. Micheline, y étudiait le droit. Aprés un séjour de deux ans et demi a Montréal, ils ont choisi Jean-Marie, potier Vancouver pour transfor- mer le violon dIngres de l’enfance de Jean-Marieen une source de revenu décente. “A Vancouver, les char- ges sociales et les con- traintes administratives sont dérisoires par rap- port a celles que nous aurions di subir en Fran- ce”, explique Micheline. Mais quelque soit le pays, rentabiliser un atelier de potier n’est jamais une tache de tout repos. I faut du temps, de: !’éner- gie, et aussi une solide capacité d’investisse- ment. PE suite page 7 eae,