6 Le Soleil de Colombie, vendredi 11 décembre 1981 Chronique de la Société Historique Francs-Colombicnsé 1858, amorce d'une presse franco-colombienne suite Complilation — Alexandre’ S Membre de la S.H.F.C. Le Courrier de la Nouvele- par Calédonie: D’abord, pour- ° quoi cette appellation? Pro- bablement le Comte Paul Joachim d’Urtubie de Garro était un sentimental... La Nouvelle-Calédonie con- sistait 4 son éqpoque en une large portion du territoire dé notre vaste province, en 1806 Vexplorateur Simon Fraser lui donna ce nom, avec Fort St James, comme chef-lieu, plutét que capitale. C’est 1a que Mgr. Demers y établit, en 1842, une Mission pour la tribu indienne des Carriers. Calédonie est l'ancien nom romain del’Ecosse, or, Simon Fraser avait été subjugué par le charme des chants et poémes calédoniens de sa meére qui était écossaise. Cette appellation demeura 52 années durant, lorsqu’en 1858, la France protesta auprés de la Reine Victoria, excipant la raison que des confusions étaient possibles avec leur possession en Océa- nie, également appelée Nou- velle-Calédonie, qui avait été découverte, en 1774, par le Capitaine James Cook, dont la mére était aussi écossaise. Depuis 1853, possession fran- ¢aise. La Reine Victoria, pour une fois, accepta d’emblée la protestation francaise et en- térina la suggestion de Ed- ward George, Earle Bulwer Lytton (1803-1873) homme d’Etat, critique, poéte, ro- mancier, auteur de “Les Derniers Jours de Pompéi”, portés a l’écran, qui suggéra Vappellation de British Co- lumbia, qui pratiquement ne signifie pas grand’chose, mais reste collée 4 notre peau. Nous avons de notre cété, Henry Pelham Clinton, 5e Duc de Newcastle, Secré- taire aux Colonies, sous Lord Palmerston, qui a dit que ce nom pour la Colonie d'Or (Colombie Britannique), n’é- tait ni origi ni a se féliciter...suivant l’ouvrage déja cité de Margaret Orms- by, mais, elle trouve que cette appellation exprime le sentiment plus que tout autre nom pourrait le faire, la perspective du peuple cana- dien qui vit dans la région trés éloignée de l'Ouest. Ici, encore, nous ne sommes pas trés d’accord avec ce postu- lat, -Colombie Britannique serait un peu mieux, mais le nom de ce pays de |’Améri- que du Sud, nous “chicote”... que vient-il faire ici? Ceci exprimé, revenons au périodique, qui fut une ébau- che d'une Presse d’expres- ‘sion frangaise, dés 1858. La premiére publication du % urrier de la Nouvelle- Calédonie” parut le 11 sep- tembre 1858, dont nous a- vons sous les yeux une parfaite reproduction, con- tient la profession de foi de Paul de Garro, un monument tant lapidaire qu’historique: elle exalte son patriotisme et Vespoir pour l'avenir: Voici ce qu'elle dit: Au public frangais “En entreprenant la pu- blication d’un journal frangais dans cette colo- nie, je ne me suis pas dissimulé les nombreuses _ difficultés que j’aurais a surmonter pour édifier une oeuvre durable. Tl m’a fallu en quelque sorte créer avec presque rien “Le Courrier de la Nouvelle-Calédonie” ce- pendant, fort de la sympa- thie que mes compatrio- tes ne manqueront pas d’accorder, 4 une feuille faisant pour les intéréts des uns et des autres que pour ceux de votre tout dévoué serviteur. “ Pade Garro Toutes ces exaltations, tou- § cette # tes’ ces promesses, bonne volonté s’évanouirent en un laps de temps relati- 9a vement court. Le “Courrier de la Nouvelle-Calédonie” n’eut que neuf publications allant du 11 septembre 1858 be au 8 octobre 1858, ainsi que deux éditions spéciales desti- nées aux Mines, Etats-Unis et l'Europe. Aegidius Fauteux dans son!. [i “The Introduction of Prin- ting into Canada” (page 12), invoque le fait de cette faillite étre du a une entre- prise modeste, au-dela des moyens des initiateurs ou parce que I’éditeur fut inca- . pable de retenir la confiance de l’Evéque... wo, - See x. Fran =e -Colombienne ke 9, est rue Broadway, Vancouver, C.B. V5T 1V4 Téléphone William Henry Waddington [1826-1894]: Ici, nous nous # permettons une digression, qui, en principe n’entre pas dans le cadre de cette narra- tion sur I’ébauche d'une pres- se d’expression francaise en la colonie anglaise de I’Tle de Vancouver, mais la person- nalité de l'oncle d’Alfred Waddington, de Victoria . hous ‘captive. Comment avec un pareil nom typiquement anglais a-t- il pu jouer un réle de premier - plan en France. W.H. Waddington, fils d’un © manufacturer anglais qui vi- vait en France, depuis 1780, est né en 1826 a St Rémy-sur- Avre. Hautes Etudes, a Paris, puis au célébre Rugby College et Trinity College (Cambridge). - [" PARAISSANT LE LUNDI, MERCREDI ET VENDREDI. SL VOL. I. LE COURRIER DE LA NOUVELLE CALEDONIE. No. 1. francaise, je suis hardi- ment entré dans la lice, comptant sur l’appui de mes amis et de tous ceux qui, Aun titre quelconque, aiment le nom Francais. Je n’ai rien négligé pour rendre “Le Courrier de la Nouvelle-Calédonie” aus- si utile et intéressant que le comporte I’état actuel de la colonie. J’ai obtenu le concours d'un rédacteur, dont la position et le nom bien connu ne pourront man- quer d’étre agréables au public francais et anglais. J’ai pris des mesures pour répandre dans nos mines le plus grand nombre d’exemplaires _possibles, je me suis déja mis en relation avec l'intérieur, San Francisco et méme la ‘France, afin de pouvoir tenir_les lecteurs au cou- rant de tout ce qui peut les intéresser sur cette terre lointaine. Si, le concours de la communauté ne fait pas défaut, jespére que le courrier de la Nouvelle- ‘Calédonie tiendra plus ‘qu'il ne promet et que le | résultat sera aussi satis- JOURNAL As La Société Histo sous l'Acte des dee déductionsf leurs impots Franco-Colombienne est e1 et avec Revenu Canada .'Impéts, qui pourront s’en JE VEUX que mon histoire me soit enseignée | -JE VEUX connaitre mes ancétres JE VEUX savoir quelle a été leur JE VE bo Sectuavteieiti francais JE VEUX perpétuer mon héritage canadien- JE VEUX aider la Société Historique Franco-Colom- ‘Réduisez vos impéts est enregistréea Victoria, C.B. Ta autorisée a pour réclamer - participation a _ tbienne en lui accordant ma participation : CI-JOINT UN CHEQUE DE $ NOM. : VILLE a8 CODE | total & mai 81: $134.00 ont donné depuis mai 1981 —— Ss Bazin $12.00 F. Gilbert $16.00 pqatheey: ct ae he “vanes Yvon Letebvre $10.00" 1. Marion $6.00 P. Mever $6.00 otal POLITIQUE ET LI'FERAIRE. (ORGANE DES POPULATIONS FRANCAISES DANS LES POSSESSIONS ANGLAISES, Cota Go Mace du Whart et View. BUREAUS : De Garro ne fut pas tendre envers les Autorités de l’épo- que, avangant que les lois régissant la Grande-Breta- gne n’avaient rien de com- mun avec les us et coutumes de I'Ile de Vancouver. Critiqua les occupations des Britanniques. Critiqua la puissante Hudson Bay Com- pany, qui fut un temps, en vertu d’une Charte Royale, presque propriétaire de I’fle, avec mission de la coloniser: s’abstint de'la faire, son commerce avant tout, la concession lui fut retirée, elle ne cacha pas son amertume dans diverses occasions. De Garro mis aussi en évidence le chaos de l’'Administration. S’est attaqué aux prix élevés des geant la venue des colons, car disait-il “Il nous faut de vrais colons, non’ des oiseaux de passage”. ‘ De Garro eut un correspon- dant, prospecteur d'or en Californie, depuis 1850, le dénommé Henri Prosper. Ses articles étaient toujours ‘émaillés d’histoires gauloises et ses souvenirs personnels -manifestaient que |l'esprit rabelaisien n’avait rien a loyers...déja...découra-. redouter de l’atmosphére pé- nible des mines. Période Post-Courrier Nou-: } velle-Calédonie: Quand la 879-3911 Archéologue, politicien, di- plomate, visage de proue sous les trois septennats des présidents de la République Frangaise, le Maréchal Patri- ce de Mac-Mahon, Duc de Magenta (1808-1893), quoi- que monarchiste, Jules Gre- vy (1807-1891) et Jules Ferry (1832-1893). Elu au Sénat. Ministre de VInstruction Publique. Mi- nistre des Affaires Etrange- res. S'illustra au Congrés de Berlin (1878) sur la brilante Question d’Orient. : Le Président Jules Grévy essaya de nommer Wadding- ton, Premier Ministre de la République Francaise...afin ‘d’écarter le trop brillant Léon Gambetta: il déclina Voffre, trop pris par les affaires des Pays Balkani- ques et de l’Egypte. Membre du Cabinet, il se heurta au Président Jules Ferry qui voulait une réduc- tion drastique du rdéle de lEglise Catholique Romaine dans le domaine de I’éduca- tion. Il démissionna. Ambas- sadeur de France ala Cour de Londres, dix années durant. Intervint lors des négocia- tions de 1884 avec I’Egypte. Mourut a Paris en 1894. Soixante-huit années de vie francaise. Cette digression marginale ine doit pas nous faire oublier le Comte de Garro, aprés ses laméres désillusions. a suivre publication de ce péridique . er cessa, le malheureux Frede- [ rick Marriott se découragea, . mais pas le Comte Paul J. de Garro qui avait acquis de bonnes connaissances techni- ques en matiére d’impression et autres, il s’en servit. En effet, de Garro s’occupa de publier des ouvrages pour compte de tiers, dont “Rules of Practice of the Supreme Court of Civil Justice” du Juge David Cameron. Puisle “The Fraser Mines Vindica- ted of the History of Four Months” d’Alfred Wadding- ton, neveudel’homme d’Etat | frangais William Henry Waddington. : Alfred Waddington était un commergant a Victoria, puis nommé inspecteur des écoles | » de la colonie de I'Ile de Ile Vancouver, poste qu'il aban- donna pour celui de faire des études pour la construction de voies de communication. Etait-il francais comme son oncle? Nous l’ignorons. Cotisation annuelle: : | |}. $4.00membreindividuel dela Société Historique Franco-Colombienne $10.00 membre groupe. 1 NOM —-—— | | ADRESSE ~ VILLE. CODE POSTAL—~ ~~~ TEL THE © oR, THE HISTORY OF FOUR MONTHS. ALFRED WADDINGTON. : VICTORIA: PAINTED BY P. DE GARRO, WHARF STREET. . 4858. BY se RG) Fraser Nines Vindicated, : _ Saviez-vous qu'il : existait un journal en francais au début delacolonie? _ Le Courrier de la Nouvelle-Calédonie _ informaitlespremierscolons __ de la Colombie britannique : | Procurez-vous les exemplaires existants, du 11 septembre au 8 octobre 1858. Ecrivez a: SOCIETE HISTORIQUE tee FRANCO-COLOMBIENNE 9, Broadway Est, Vancouver, GB. VST 1V4- PRIX: $1.25 — $0.25 pour la poste. pote es, Aha