On ignore qui précisément évoqua pour la premiére fois la chasse- galerie. Etait-ce un coureur des bois régime francais, un “voyageur” des. ~ Pays d’en Haut ou un bacheron de la _ Gatineau, mort dennui, qui révait de : retrouver sa maison natale? Chose certaine, ce faisant, ce quidam reprenait une-vieille légende uropéenne, probablement. d’origine scandinave, qui veut qu’on puisse yasser un pacte avec le diable pour étr transporte par la voie des airs dun ps aun autre, Le jo naliste Honoré Besilpieda ae raconté comment des bicherons de la atineau, dévorés d’ennui, une veille j > ]’An, se résolurent a “courir la chasse-galerie”. Lun d’entre eux avait convaincu ses camarades qu’en _ deux heures, moyennant entente avec le diable, ils pouvaient se retrouver pour féter, le temps d’une nuit, dans une maison de Lavaltrie, 4 cent lieues du chantier. Soctiifitant le grand canot de la mpagnie; il-invite ses copains.a y prendre place. “Repétez aprés moi, : leur dit-il: “Satan, roi des nous prononcons le nom de Dieu, ton maitre et le notre, ou'si nous touchot une croix durant le voyage, nous perdrons notre ame. A cette condi. - tion, tu nous transporteras a travers Aes airs, au lieu of nous voulons aller, . et tu nous rameneras. de meme au chantier. Acabris, Acabras, Acabram! nous voyager par-dessus les tagnes!” Aussitot dit, aussitot fait, Le -$’éléve dans les airs et les hommes, pagayant avec ardeur, arrivent deux heures plus tard a Lavaltng La surprise est fe taille et - Auger qui n’attendaient pas. pareil groupe de lurons. On les invi aentr- er; ceux-ci ne se laissent pas prier. Et la danse reprend son cours. Toutefois; vers quatre heures, les bacherons, non sans s’excuser, tirent leur révérence; il leur faut partir. “Acabris, Acabras, Acabram! Fais-nous voyager par-dessus les montagnes!” Et le canot d’écorce s’envole 4 nouveau.