Le Moustique | Volume3 - 11'* édition Novembre 2000 Horreur! Il est donc plus prudent de faire comme si de rien n'était. La planéte pourrait en souffrir. mais ce n'est pas prouvé... J'ignore si notre atmosphere se réchauffe. Ce que je sais, c'est que les voitures puent. font du bruit et sont dangereuses, et que la nourriture industrielle n'est pas aussi bonne que celle préparée avec des ingrédients naturels, et que des milliards d'animaux souffrent dans les élevages, et que la déchetterie de Hartland se remplit tres vite. Devant le dilemme de I'écologie, nous sommes comme Blaise Pascal, au XVIle siécle, devant le probléme de !a foi chrétienne. Faut-il perdre une vie de plaisirs (charnels, matériels, etc.) au profit d'un hypothétique salut éternel ou faut-il risquer les souffrances eternelles pour quelques années de plaisirs? Faites ce que vous voulez, puisque ce n'est pas prouve! Suisse: L'anglais supplante les lanques nationales Vous pensiez que le Canada avait des problémes, avec ses deux langues nationales? Qu’en est-i donc de la Suisse, ou I'allemand (langue maternelle pour 5 millions de personnes), le frangais (1.5 million), l'italien (quelques centaines de milliers) et le rnéto-romanche (quelques milliers) se cétoient parmi une population totale de 7 millions? Le probleme est encore compliqueé par le fait que la langue maternelle des germanophones est en réalité le schwyzertitsch (un patois allemand), et que l'allemand proprement dit (Hochdeutsch, haut-allemand) s'apprend 4 l'école des la quatriéme année. Pendant longtemps les petits Suisses-Allemands apprenaient le haut-allemand et le francais a partir de la quatriéme année, puis l'anglais et éventuellement une autre langue a partir de la 7e. Pendant ce temps, les écoliers francophones étudiaient la langue de Moliére et le haut-allemand dés la 4e, et l'anglais dés la 7e. Les italophones, eux, étudiaient en général le haut-allemand, puis le frangais, puis l'anglais. Pendant ce temps, personne, a part les natifs, n'apprenait ni le rhéto-romanche (limité a quelques valiées alpines), ni le schwyzertutsch. pourtant parlé par la majorité de Zurich 4 Berne en passant par Bale et Saint-Gall. ll y a tres peu d'écoles bilingues en Suisse, et l'enseignement des langues se fait genéralement de maniére traditionnelle, c'est-a-dire sans immersion. Contrairement au Canada, la Suisse jouit de frontiéres linguistiques bien définies depuis des siécles. Il n'y a que quelques villes pres de la frontiére linguistique (appelé le fossé de réschti, du nom d'une spécialité germanique faite de pommes de terre) qui soient réellement bilingues: essentiellement Bienne (en allemand Biel) et Fribourg (Freiburg). Des villes comme Genéve, Lausanne ou Neuchatel sont donc compléetement francophones, et Zurich, Berne et Bale, complétement germanophones mais, contrairement a la situation au Canada, la plupart des habitants savent plus ou moins s‘exprimer dans l'autre (principale) langue nationale, et peuvent en général la comprendre. Jusqu’a ces derniéres années... Aujourd'hui, c'est l'anglais que les Suisses utilisent pour communiquer entre eux, 4 tel point que Zurich, capitale économique de la Suisse, a decide de faire enseigner l'anglais avant le francais. En Suisse francophone, c'est la consternation! Et pourtant, la majorité des Suisses, francophones ou pas, admettent que l'anglais est essentiel pour l'avenir des enfants. Quelque 80% des personnes interrogées pensent aussi que l'anglais ne menace pas l'unité de la Suisse. La situation linguistique dans ce petit pays alpin (a peine plus grand que I'lle de Vancouver!) semble donc plus compliquée qu'ici... sauf que les trois langues officielles (allemand, frangais et italien) sont plus ou moins a égalité sur le plan culturel et économique international. Entre le frangais et l'anglais, par contre... FIN Andréa Tischhauser