2s ee ee earner eg er Coe ear ee re a Arts et Spectacles The Commitments fait par- tie de ces films réjouissants qui nous font sortir de la salle le coeur plus léger. Un film entiérement tourné a Dublin et qui raconte Vhistoire de jeunes irlandais qui mettent sur pied un groupe de musique «soul». Rien de bien original dans toute cette histoire, pourrait-t-on dire. Combien de films se sont déja étendus sur les succés ou les déboires de groupes amateurs ala recherche d’une gloire innacces- sible? Mais les méfiants n’ont plus qu’a ravaler leurs appréhensions et a faire confiance 4 la réalisa- tion magistrale d’Alan Parker, qui compte déja a son actif un palma- rés impressionnant avec notamment, Midnight Express (1977), Fame (1979), Birdy (1984), Angel Heart (1986) et Mississip- pi Burning (1988). The Commit- ments posséde une énergie incroya- ble et dégage une chaleur hors du commun, Le scénario (adapté du roman d’un petit prof dublinois, Roddy Doyle), raconte l’aventure d’un jeune chémeur qui, pour s’en sortir, essaie de monter un groupe de musique «soul». Aprés avoir passé une petite annonce et audi- tionné des dizaines et des dizai- nes de candidats tous plus farfe- lus les uns que les autres, il réussit finalement a rassembler une bande de huit instrumentalistes, un chan- teur et trois choristes. L’aventure peut commencer. Jimmy, le héros du film et le leader du groupe La bande de Du (interprété par le formidable Robert Arkins, un jeune des rues de Dublin) s’emploie 4 imprégner ses oOuailles de son message: «Puisque nous sommes irlandais, nous sommes les Noirs de l’Eu- - rope, puisque nous sommes du- blinois, nous sommes les Noirs de l'Irlande, puisque nous sommes des quartiers nord de Dublin, nous sommes les Noirs de Dublin! Voila pourquoi la musique des petits bourgeois blancs ne nous inter- esse pas. Voila pourquoi nous aimons la «soul» music. C’ est la musique des tripes, c’ est la musi- que du sexe!» Un succes éphémére Pas facile d’appliquer cette brillante théorie pour ces musi- ciens en herbe qui savent a peine jouer de leurs instruments et pour des choristes qui chantent comme des casseroles. Mais a force de travail et de répétitions souvent laborieuses, le groupe réussit a devenir la «star» de clubs tous aussi miteux les uns que les au- tres. Mais autant les musiciens parviennent a donner le meilleur d’eux-mémes et a jouer en har- monie sur la scéne, autant les rivalités et les rancoeurs vont croissantes dans les coulisses. Le gros chanteur, contrdleur des chemins de fer, se révéle d’une vulgarité et d’un narcissisme répugnants. Le vieux trompettiste finit par apparaitre sous son vrai jour, celui d’un mythomane "The Commitments" 17 La musique permet aux "Commitments" de s'évader des rues sinistres de Dublin. chronique et les trois filles cho- ristes s¢ment la zizanie senti- mentale chez les garcons. Et le groupe finit par se disloquer, aprés un triomphe éphémére. Les amateurs de contes de fées en sont pour leurs frais, le groupe ne connaitra pas les déli- ces de la célébrité. Mais finale- ment qu’importe. Alan Parker ne nous conte pas une histoire mora- liste 4 la conclusion larmoyante. Car méme si ces musiciens ama- teurs finissent par se séparer, la musique Jeur aura permis d’ou- blier pendant un temps le ché- mage (l’Irlande est le pays d’Europe ow les jeunes sont le plus touchés par le chémage), et les rues sinistres des quar- tiers déshérités de-Dublin. Alan Parker aura réussi aussi son pari, plutot risqué: iln’a retenu aucune star pour Sa distri- bution. Tous les acteurs ont été recrutés a Dublin par petites annonces, comme dans le film. A une €poque ou le sort de la plupart des superproductions repose sur la notoriété de leurs comédiens, le défi était pé- rilleux. Ajoutons 4 ce tableau une mise en scéne brillante, une pho- tographie superbe, et une musi- que euphorisante. Renaud Hartzer & Opéra de Donizetti L'amour a l'italienne Bon an, mauvais an, les amateurs d’opéra de notre région peuvent compter sur quatre opéras que présentera, avec un luxe de moyens techniques, la VOA... Ce n’est pas beaucoup! (Le Repertorio, gros vo- lume italien qui fait autorité, en compte 800). Cependant, il faut applaudir et soute- nirl’initiative de deux jeunes entrepreneurs, eux-méme chanteurs lyriques, qui nous don- neront bient6t ce petit bijou joyeux qu’est I’Elisir d’Amore de Donizetti. Plus tard, m’assure la société Kaspar Productions, d’autres oeuvres peu connues ici, seront présentées. Les chanteurs? Des noms vaguement connus; il s’agit de jeunes voix lyriques ayant toutes déja chanté des seconds réles, souvent avec le Vancouver Opera. Tout repose sur le ténor «Nemorino», Christian Garcia: c’est une voix siire que reconnai- tront les opéramanes. Jill Filion, la soprano, m’a plu aussi, tandis que Steven Price (photo), Richard de Villier et Susan Buch comptent bien nous faire rire. _ _ Notons surtout, Mile Bliss Johnston, E responsable de la direction artistique, chef ee d’orchestre, répétitrice, enseignante, pia- | niste. J’irai n’importe ou pour voir et enten- Elisir d’Amore est en version con- dre un événement musical auquel elle est t cert: ni costume ni décor, seulement un _associée. piano dans la salle de concert del’Academy - of Music. Intimité garantie, sonorités un Nigel Barbour , peu étouffées, je trouve. Mais cette mu- Koerner Recital Hall, les 26, 27 et | sique, cette soif de vivre, ce bonheur qui 28 septembre a 20h, a l’Academy, rue s’en dégagent,une cure de bonheur ir- Chestnut, prés du Planétarium. Places li- résistiblement humouristique attend vos mitées. Information au 280-3311. amis pessimistes, voire déprimés. s (sR ae ars eae Le Soleil de Colombie Steven Price Vendredi 20 septembre beat