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CHILLIWACK 11
KITIMAT 13

Programme de la télévision francaise de Radio-Canada

VENDREDI 27 AVRIL 1984

Robert-Guy Scully présente

La femme

qui tient

| «Playboy»

Playboy, pour la plupart des gens,
évoque un nom de magazine. C’est
aussi, dans le langage courant, le
mot que |’on utilise pour qualifier un
certain type d’homme, riche séduc-
teur dont I’incarnation dans |’image-
rie populaire serait James Bond,
‘agent 007. Mais Playboy, dans la-
réalité économique, c'est une vérita-
ble entreprise, et une entreprise
d’envergure. Elle compte une revue,
le Playboy Magazine (18 millions de
lecteurs dont 25% de femmes); tout
un réseau de clubs _privés luxueux;
une chaine de télévision, le Playboy

' Channel, sans compter le nombre

infini d’objets parés du logo Playboy,
source importante de revenus. Et
c'est une jeune femme dans la tren-
taine qui se retrouve a la téte de cette
entreprise; la propre fille du créateur
de Playboy, Hugh Hefner, Christie.
N’est-il pas surprenant de voir une
femme présider-a la destinée d'une
entreprise aussi «masculine» que
Playboy? C’est précisément la singu-
larité et l'aspect paradoxal de cette
situation qui a incité Robert-Guy
Scully et toute une équipe de Radio-
Canada a se pencher sur le cas de
Christie Hefner. lls ont passé une
semaine en sa compagnie, une pre-
miére pour la télévision canadienne.
ils en ont rapporté le portrait que

ih, MT

Teme ane Scully, journaliste

fétiche de Radio-Canada

Nous. pourrons voir le dimanche 29
avril &°18h30, cinquiéme d’une
suite de onze reportages consacrés
aux multiples facettes des USA.

A 31 ans, Christie Hefner devient
chef de |’entreprise jusqu’alors diri-
gée par son pére. Hugh Hefner, en
lui confiant la tache de gérer |’entre-
prise en 1982, lui remettait entre les
mains une flamme vacillante. Mais
elle saura reprendre le flambeau. En

‘1984, les premiers bénéfices depuis~

1981 sont enregistrés. Ce sont
donc des résultats tangibles qui
témoignent du travail énorme et du
succes de Christie Hefner, aprés
deux ans seulement de directorat.

Vétue d’un. tailleur strict mais élé-
gant, d’allure classique, Christie Hef-
ner donne l'image d’une femme
déterminée qui sait tres bien ou elle
va.

Académique

Le Beau selon Julien Green

Julien Green, membre de |’Acadé-
mie francaise, considéré a juste titre
comme |’un des plus grands écri-

~ vains du XXe siécle, est né a Paris en

1900 de parents américains protes-
tants. Il s’est converti au catholicis-
me a l’'4ge de 20 ans. On lui doit,
entre autres romans (tous des best-
sellers) Moira, Léviathan, Adrienne
Mesurat, Mont-Cinére, etc.; des
essais et un Journa/ parmi les plus
lus au monde dont le dernier tome a
ce jour s’intitule: /@ Lumiére du
monde.

Interrogé par Marcel Brisebois
pour la premiére de deux Rencon-
tres, le mardi 1er mai.a 22h30 , dit
que devant |’approche de la mort, il
sent plus que jamais que seule la
sainteté a vraiment de la valeur. |!
vient d’ailleurs d’écrire une vie de

saint Francois d’Assise (Frére Fran-
¢ois) qu'il considére comme ee qui
a inspiré toute sa vie.

Quand Julien Green célebre la
beauté du monde visible, des paysa-
ges, des villes, des 6tres humains et,
surtout, des oeuvres d'art, c’est au
fond la Beauté en soi qu’il chante,
laquelle nous renvoie a la Beauté de
Dieu.

Toute beauté |’exalte: que ce soit
celle du type humain en Norvege ou
celle de la beauté de la musique
nécessaire, chaque jour, a son inspi-
ration ou, surtout, celle du ciel étoilé
qui est le plus beau langage religieux
qui soit.

Abordant ensuite la question de la
jeunesse d’aujourd’hui qui semble
incapable de communier a Cette
beauté ou d’étre tout simplement

heureuse, Julien Green pense
qu'elle est inquiéte devant |'incer-
titude du lendemain. Et elle cherche
refuge dans la drogue.

Seulement, devant toute angoisse
suscitée en nous par les tragiques
événements. de I'Histoire, Julien
Green ne voit que le recours a la vie
intérieure. Car, en dernier ressort, il
faut toujours s’en remettre a Dieu...
Parce que tout homme est appelé
par le Christ, qui disait d’ailleurs de
ses disciples: «Je ne les ai pas retirés
du monde». Tout chrétien est
appelé, surtout aujourd'hui, a porter
témoignage.

Assistante a la réalisation: Denise
Panaccio. Réalisation: Raymond
Beaugrand-Champagne.

Chaleur et peinture
contre rhume de cerveau

Guérir le Thume de cerveau par la
chaleur, ‘ainsi que la thérapie par
l‘art:.tels sont les deux sujets que
nous propose |’animateur Donald
Dodier a l’émission Science-réalité,
le dimanche 29 avril a 18 heures ~

Fruit des efforts conjugués des
instituts Pasteur de Paris et Weiz-
mann de Tel-Aviv, un appareil, le
«arhinotherme», pourrait guérir le
rhume de cerveau én vingt- quatre
heures..

Comme nous |’expliquera le pro-
fesseur André Lwoof, au cours de ce

reportage de Science-réalité, le
rhume de cerveau, contrairement a
une croyance fort répandue, n’est
pas déclenché par le froid ou les cou-
rants d’air, mais causé par les virus.

Le-principe du rhinotherme repose
done sur le constat de virologie mis
en évidence par le professeur Lwoof,
prix Nobel de médecine et de physio-
logie en 1965: la sensibilité des
virus a la chaleur.”

Cet appareil pourrait aussi soula-
ger les rhinites allergiques persistan-
tes, comme |’indiquent les résultats
préliminaires d'une expérience

menée par le docteur Emile Hénoch,
chef du service d’allergologie de
l'Institut Pasteur.

Notre reporter Solange Gagnon a
voulu. «essayer» le rhinotherme,
méme si elle n’avait pas le rhume de
cerveau... é

Les invités: le professeur André
Lwoof et le docteur Emile Hénocq,
de I'Institut Pasteur de France. Son:
Jacques Van Der Meeren.

Images: Paul Gobet. Reporter:
Solange Gagnon. Assistante: Vivian-
ne Demers. Réalisation: Renault
Gariépy.

Voltaire, ce
diable d‘homme

Tandis que le sculpteur Houdon
met la derniére main a la statue de
Voltaire, celui-ci, incapable de rester
longtemps inactif, entreprend de
raconter Sa vie...

-C’est par cette séquence ‘que
commence la série intitulée Ce diable
d‘homme qui prend I’affiche le lundi
30 avril 4 23h00 , a la chaine fran-
caise de Radio-Canada. Une série de
six épisodes sur la vie de Francois-
Marie Arouet, dit monsieur de Voltai-
re. :
‘Ce diable d’homme est une réali-

sation de Marcel Camus qui met en.

vedette, dans le rdéle de Voltaire
jeune, Denis Manuel et dans celui de
Voltaire 4gé, Claude Dauphin. Préci-
sons que Voltaire enfant est joué par
Alexandre Sterling. —

Premier épisode: le Scandale et

le baton (1704-1726)

En 1704; a dix ans, Francois:

Arouet (notre futur Voltaire) est déja
une merveille d’espiéglerie, d’intelli-
gence, de culture! Il se délecte de
Rabelais, séduit par sa verve Ninon
de Lenclos, fait mille farces a son
lugubre frére ainé, qui adore Jésus
jusqu’é en attraper des crises de
nerfs...

Francois poursuit des études tres
brillantes 4 Louis-le-Grand, chez les
Jésuites. ll veut étre écrivain! M.
Arouet, son notaire de pére, lutte
farouchement contre cette vocation.
Bientét, c’est le drame. Parce que
Francois est tombé amoureux d’une
jolie fille en Hollande, |’autorité
paternelle décide de le faire déporter
aux Ameériques, avec les brigands et
les prostituées!

Sauvé in extremis, Francois papil-
lonne, écrit, se faufile dans les
salons, plait avec fureur. Mais il
égratigne le Régent! On l'exile. II
revient avec une nouvelle maitresse,

‘que son meilleur ami trouve a son

gout. Grands cris, grandes larmes. —

‘et pardon final. Il attaque de nouveau

le Régent. La foudre tombe: on |‘en-
ferme a la Bastille, ou il manque de
devenir fou.

ll sort, connait sa premiere grande

Passion partagée: Adrienne Lecou-

vreur, la tragédienne sublime.- En
méme temps, c’est son premier
triomphe d'auteur: «Oedipe», a la
Comédie-Francaise, ou la fable grec-
que dissimule @ peine de violentes
attaques contre |’influence de la reli-
gion!

Francois choisit de s‘appeler Vol-
taire et dresse son premier bilan:
l'amour, la gloire, la fortune, la
réconciliation avec son péré. Mais le
bonheur s’écroule en quelques
jours. Voltaire a persiflé M. de
Rohan, qui se permet d’étre grossier
parce qu’il a un grand nom. Rohan
se venge en faisant assommer son
jeune adversaire par ses domesti-
ques. Voltaire, outré, le provoque en
duel. Le lendemain, il se retrouve a la
Bastille.

Film

«Le dernier
des hommes»)

Ciné-club affiche |'un des plus
grands films du cinéaste F.W. Mur-
nau, /e Dernier des hommes, \e
dimanche 29 avril 4a 22h50.

Murnau est, avec son compatriote
Fritz Lang, l'un des plus importants,
cinéastes allemands. Et c'est en
1922 que Murnau donnera son
chef-d’oeuvre, Nosferatu, qui le fera
connaitre internationalement. De
méme, /e Dernier des hommes, sorti
en 1924, connut un_ excellent
accueil aux Etats-Unis ot il est quali-
fié de «meilleur film du monde».

Mais ce qui retient surtout |’atten-
tion des critiques, c’est |’étonnante
mobilité de la caméra, |'utilisation
révolutionnaire du travelling. Marcel
Carné, alors journaliste, parle de la
caméra comme d'un «personnage
du drame». Quant a la thématique,
malgré une fin relativement heu-

reuse, Murnau transpose une vision
profondément: _ pessimiste du
monde.

Le Dernier des hommes, c'est un
vieux portier, fier de son travail et fier
de son. uniforme qui revét pour lui
une dimension symbolique. Le jour
méme ou il marie sa fille, il perd son
emploi pour étre désormais confiné 4
la surveillance des lavabos,
déchéance supréme pour le vieil
homme. Le soir.méme, il ira récupé-
rer son vieil uniforme pour assister
décemment aux noces de sa fille.
Mais, le lendemain, la réalité s‘im-
pose cruellement a lui: il doit repren-
dre son travail. || connaitra cepen-
dant une fin heureuse en recevant un
héritage important.

Les interpréetes de ce drame
psychologique sont Emil Jannings, ©
Moly Deschaft et Georg John.

Les évasions célébres

-jeudi 3, 20h30:

Sous le titre Latude ou /’Entéte-
ment de vivre, voici la premiére de
six Evasions célébres. || y sera ques-
tion .des_ successives  tentatives
d’évasion de Jean-Henri Latude.
Accusé d’intrigue contre Mme de
Pompadour, Latude passa 35

années de sa vie en prison. fl tenta
vainement de s’évader de Vincen-
nes, de la Bastille, de Charenton et
de Bicétre. Il ne retrouva enfin la
liberté qu’a la Révolution. En
vedette: Michel Duchaussoy et Jac-
queline Huet. Réalisation: Jean-
Pierre Decourt.