Le Soleil de Colombie, ler Novembre 1974, 7 AE Re A eR ER AR ee A 2 ee i oe oO HAHA AOR OR A A KK KARE EAR AAR ARK EA AE EAE EE Die ie 2 oie oe 2 Ae 9 AR oe 2G ie 2 ok oo oe ie oe oie a oe 2 ie 2 ie eo a oe ie eo 2 oo 9 ER ERE REA KERR RAK RE KEE EE les arts dhe oe eke fe he ie eke fe ee 2 Ae i Re ke 2 2A Ae Es Re ie 2 ACR RG 2 2 A 2 Ae 2 2K AC Ae AG RAE AR A Ae Re Ag AE RE 2 ke oe fe Ae fe a Ee a oie a Re Ro oR ea oR ke Re oe eo he Re a oe he ie oe ie oi ie oe ok ek oe oe OO oO oo a OK EEE La Galerie dArt de Vancouver 1145 OUEST, RUE GEORGIA, | Idées, discussions, vins et fromages - une soirée agréable. Mme Jeannette Baillaut, anima- trice au Service de l’Education de la Galerie, présente un invité 4 M. Rogatnick ( 4 gauche) Nouvelle année scolaire, nouvelles idées! C’était ‘occasion d’‘un Vin et Fromages le 25 septembre auquel ont assisté 30 professeurs de francais du “Lower Mainland’. Nous avons parlé du programme frangais 4 la galerie et dans les écoles. C’est la premiére année qu’il existe des minicours sur l‘art Canadien organisés et donnés par Jeannette Baillaut au profit des professeurs. Déja ce programme va bon train dans plusieurs commissions scolaires, 4 Vancouver, 4 UBC, a Surrey et 4 Coquitlam. M. Rogatnick, le nouveau directeur intérimaire, qui était présent a cette soirée a adressé les paroles suivantes aux professeurs: J‘aime le bilingisme. J’aime le multiculturalisme. J’aime la varieté des cultures dont notre planéte a été comblée, et si c’&tait humainement possible je voudrais les approfondir toutes et gotiter 4 chacune afin d‘en connaitre au moins un peu la saveur. Je mets I’emphase sur la culture plutdt que sur le langage parce que pour moi la joie que procure la connaissance d’‘une culture est enfin de compte le but 3 atteindre. Le langage n’est que le moyen mis au service de la poursuite de ce but. J’avoue cependant que le seul fait d‘ultilser une langue me procure énor- mément de plaisir, d‘une part 4 entendre et d’autre Part comme moyen d’expression 3 travers ses sons merveilleux et l’adroite manipulation de ses structures. ll est certain que d’autres moins intelligents que moi ont découvert bien avant moi que le langage est non seulement un outil mis au service de |’art mais une forme d‘art en lui méme. Cependant ce qui nous concerne ici, c’est le langage mis au service de l’art, et j‘en arrive 4 faire quelques remarques sur ce que je crois étre une ligne de con-. duite particuligre 3 la galerie d’art de Vancouver au sujet de I‘utilisation des langues autres que _l’anglais dans le cadre de ses programmes. L’expression de cette ligne de conduite devrait m’étre bénéficiare puisqu‘elle exige la clarification des sentiments que j‘ai probablement en toute ma vie, mais pour lesquels "LE FRANCAIS AU SERVICE DE LART je dois maintenant trouver des mots adéquats, si je dois convaincre les autres de nous aider dans la poursuite de cette ligne de conduite que nous ap- pliquons dans cette institution publique: Peut étre pourrai-je résumer mes pensées en ce qui concerne I‘art et l‘utilisation du langage par le schéma suivant: 1.Wya des gens qui peuvent goiiter au plaisir de I’art sans I‘aide explicative des mots. 2. La plupart des gens peuvent goiter davantage au plaisir de l’art visuel lorsq‘ils ont l’opor- tunité d’engager le dialogue avec quelqu’un d‘autre . lorsqu‘ils peuvent 4 travers les mots en apprendre plus long sur le but et les intentions de I‘artiste et toujours & I‘aide des mots, exprimer leur teacton au sujet de ‘oeuvre en question 3. Tout art posséde un aspect conceptuel dont la compréhension peut-étre faite seulement ‘parfois 4 travers la méditation, mais qui dans la plupart des cas doit étre a2 ae au moyen des mots. 4. De plus nous devrions mettre l‘emphase sur le fait que, ce que nous appelons le ‘grand art visuel’’ a présenté au cours de I’histoire un aspect conceptuel qui ne. pouvait étre exprimé seulement qu’a l’aide des mots. L‘art dont la conception dépend lourdement de lexpression verbale en vue d’étre apprécier est devenu d’un grand interét durant les derniéres années pour une grand nombre d‘artistes. 5. En définitive, les frontiéres entre la tittérature et l’art visuel semblent moins élevées que les puristes veulent le prétendre. 6. Si la meilleure expression de la littérature est dans le langage i! va de soi que la meilleure expression des concepts relatifs aux arts visuels réside également dans le langage. -Visites Commentées En Francais Et En Anglais. T éléphonez :682- 5621 © VANCOUVER 5, TELEPHONE : 682-5621 Je pourrais continuer en termes généraux sur |‘import- ance du langage dans l‘appréciation de I‘art visuel. C’est un sujet vaste et varié. Cependant, je voudrais en venir au fait de l‘usage spécifique de francais dans les programmes rattachés 4 la galerie d’‘art de Vancouver. La galerie d’art de Vancouver a gagné sa plus importante réputation en tant que galerie, qui plus que toute autre au Canada a réalisée son intention d’aller de ‘avant et de rejoindre le plus grand nombre de gens susceptible d’étre atteint. La galerie est bien déterminée 4 rejoindre le public éloigné — ceci en profondeur et en nombre, dans la mesure de ses possibilitiés. Dans ce travail elle doit tenir compte des différences ethniques des origines et des interéts particuliérs — que cette vi//e comprend, car nous sommes la galerie de la ville; que cette province comprend, car nous sommes subventionés par la province; que ce pays comprend, car nous avons accepté les fonds des agences fédérales lesquelles nous encouragent 4 offrir quelques uns de nos meilleurs programmes au-dela des frontiéres provinciales. Alors, lorsque nous aurons les ressources nous devrons offrir des programmes non seulement en francais mais peut-6tre dans une ou deux langues indiennes, en Chinois, en Japonnais, dans la langue des Hindou, en Allemand, en Italien, en Gréque et_en Russe car nous sommes susceptibles de retrouver ces langues . Pparmi les segments de notre public qui trouve plus de facilité dans leur usage que dans celui de |‘anglais. Si nous étions & Toronto j ‘aurais ajouté le Portuguais, \‘Espagnol et quelques autres. J‘ai bien dit que nous pourrons faire cela, dés que nous en aurons les moyens et j‘espére que la galerie sera capable de les trouver dans un proche avenir. Pour le moment la galerie se trouve fortunée de pouvoir offrir les services de Mme. Baillaut et entend bien en faire profiter le public. Ceci donne |‘impression que les programmes en francais sont accidentels et qu’ils pourraient fort bien étre rem- placés par des programmes dans d’autres langues. Con- sidérant les faits et les désirs de notre pays ceci ne peut- étre vrai. L’usage du francais dans les programmes de la galerie d‘art devront toujours recevoir une attention spéciale pour au moins les raisons suivantes: — Un grand nombre de personnes bénéficiant de nos programmes sont francophones ou franco- philes.” : — Nous sommes profondément intéressés a tous les aspects de l’art canadien dont une grande partie nous vient de la culture canadienne francaise. — Etant donné les grandes distances qui nous supri- ment les contacts fréquents nous devons faire un effort particulier pour révéler |’importance de l’art canadien francais aux gens de la Colombie Britannique. BiensGr nous devons faire cet effort au moyen de la langue anglaise, mais pour ceux qui possédent I‘usage du francais nous devons leur offrir l‘opportunité d‘une plus profonde com- préhension laquelle ne peut-étre atteinte lorsque intervient la traduction du langage original. — En tant que Canadiens nous avons le devoir envers nous mémes de I’avenir de notre pays d’‘étre en pleine connaissance de toutes les facettes importantes de notre héritage culturel. En essayant de comprendre et d‘aimer ces différences de cultures, nous pouvons mieux apprendre 4 appré- cier et aborder nos différences politiques avec le méme positivisme et amour que nous apportons 4 nos différences artistiques. || est trés clair que notre devoir est de faire des efforts supplé- mentaires dans cette direction, devoir qui ne peut-6tre mesuré en termes de nombre et de dollars. Donc, jespére que je parle au nom de ce public qui supporte cette Galerie quand je dis j‘accueille chaleureusement et profondément tous les efforts que vous faites pour assurer le succés des programmes francais de la galerie d‘art et je suis infiniment heureux de vous souhaiter la bienvenue, aujourd‘hui.