Radio-Canada par-dela les Rocheuses! Le Soleil de Colombie. vendredi ler Juillet 1977 7 wt vogue la galere! Terre-Neuve accueillera les jeux — d’ete du Canada Cet été, les futures repré- Les épreuves de voile au- Ce texte de Jacques Baillaut de R.-C., a Vancouver cielle d’enseignement. Pen- programmes fédéraux, mis a sentants du Canada aux Jeux olympiques livreront une chaude lutte pour se faire valoir: du 7 au 19 aoit, 3,000 jeunes athlétes partici- peront a Saint-Jean (Terre- Neuve) a la plus grande ren- contre sportive nationale, les Jeux d’été du Canada. Les Terre-Neuviens sont déja préts a les recevoir. ront lieu au Royal New- foundland Yacht Club, dans la baie de la Conception — un nom magique dans le folklore terre-neuvien — dont la cdte est parsemée de petits villages de péche aux noms farfelus comme Blow Me Down (que le vent m‘emporte), Cupids (Cupi- don) et Bareneed (strict né- Depuis la fin des Jeux de Cessaire), qui étoffent les a été publié dans la revue “in search - en quéte”’. M. Baillaut a été.un des premiers collaborateurs du “Soleil de Colombie”’. Dans une Colombie-Britannique isolée, le franco- Bien aprés que le chemin de fer,, la route et l’avion eurentyvaincu les Rocheuses, une espéce de muraille psy- chologique séparait toujours le Colombien anglophone du reste du Canada. Au point, semble-t-il, qu’il lui était plus naturel de s‘intéresser davan- tage a ses cousins du Sud qu’a ses compatriotes -de ee Est: 2 : ‘ Mais, cet isolement, le Colombien francophone le ressentait plus durement en- core. Coupé par la géogra- phie du reste du Canada francais, la langue et la cul- ture le séparaient aussi de ses concitoyens immédiats. Quel pouvait donc étre son destin, sinon d’étre irrémé- diablement assimilé? Quand la radio s’en méle Des liens plus dynamiques et plus étroits ont pu com- mencer a se tisser avec les autres Canadiens quand, il y a une quarantaine d’années, le réseau radiophonique en langue anglaise de Radio- Canada s'est établi a mari usque ad mare. ‘Il n’est pas exagéré de dire que cet événement a eu, pour le Colombien anglopho- ne, une importance considé- rable. Non seulement lui fut- il le moyen de s‘ouvrir a toute la réalité canadienne, mais aussi de se manifester au reste du pays. _phone se mourait d’asphyxie culturelle. unique, devait faire des ra- vages énormes, surtout dans la jeunesse canadienne-fran- caise qui y fut soumise dés son plus jeune age. Branchées sur la méme longueur d’ondes, les deux solitudes dont il est question dans certains discours offi- ciels, parlaient de plus en plus la méme langue, sans pour autant se comprendre. Le Colombien anglophone avait une connaissance trés vague d'une “‘poignée de Ca- nadiens’’ parlant le francais a l'autre bout du pays. Tout prés de lui, s’étio- lait une communauté franco- phone dont il ne soupgonnait méme pas l’existence. Pour- tant, elle n’était pas muette, méme si elle ne parvenait qu’a se parler .4 elle-méme sous le toit familial, a la sortie de la messe, ou dans le cadre d’organisations em- bryonnaires éparpillées a tra- vers la province. Livré a une solitude in- dividuelle dans les grands centres, a une solitude de groupe dans sa paroisse, son association, ou le milieu de travail, le francophone co- lombien n’avait que de fai- bles moyens de communi- quer avec ses semblables, proches ou éloignés. Ses efforts lui permet- taient tout au plus d’entrete- nir un “certain” folklore. II Cependant, ce progrés de- € parvenait cependant qu’a vait rendre plus aigus chez les transmettre un maigr e patri- francophones le sentiment Moine culturel a ses enfants d'isolement d’assimilation. Pour lui, l’ap- pareil de radio — et plus tard, de télévision — devin- rent des machines a trans- _ fusion culturelle accélérée. Cette transfusion, et le danger @duqués en anglais. ll ne faut pas oublier que la Colombie-Britannique est, aujourd’hui encore, la seule province canadienne ou le francais n’est pas re- a sens connu comme langue offi- SY eee | ne ee ee dant de nombreuses années, il n’y eut que de rares écoles libres a l’enseigner a raison de quelques heures par jour. la disposition des minorités a travers le pays, ont joué leur rdle dans ce revirement impressionnant. Dans de telles conditions, comment s’étonner qu’il ait été plus souvent question de survivance que d’épa- nouissement. Malgré tous ses efforts, la “Fédération des Canadiens francais de Co- lombie-Britannique” (com- me elle s’appelait alors) ne Parvenait a ramener au trou- peau qu’une infime partie des brebis égarées; et sou- vent perdues, a jamais, dans l'immensité anglophone de la province. En vérité, elle ne faisait que précher dans un désert culturel. . . Une reconnaissance ? . . En décembre 1967, par l’ouverture de CBUF- FM: “La voix frangaise de Radio-Canada sur la cdte du Pacifique’, Radio-Cana- dacomplétait son chemin de fer radiophonique transcana- dien, en posant, d’un océan a l’autre, un rail francopho- ne. Ce n'est certes pas un fait du hasard si la franco- phonie a pris, 4 cette méme époque, un nouvel essor en Colombie-Britannique. Tout le mérite de cette renaissan- ce ne peut, bien sir, étre attribué a la seule présence de Radio-Canada; les divers Cependant, on se doit de reconnaitre que, de tous les moyens offerts, la radio a été lun des plus puissants. Dés son apparition, elle a été un catalyseur d’en- thousiasme. C’est, inspirée par la présence de Radio- Canada, qu’une ‘‘poignée .d’ames courageuses” fondait, en avril 1958, un hebdoma- daire francais: ‘‘Le Soleil de Colombie’’. Il voyait le jour prés d’un siécle aprés la pu- blication du premier journal de la province, ‘Le Courrier de Nouvelle-Calédonie”, francais lui aussi, et dont on a conservé huit exemplaires aux archives de Victoria: seuls vestiges des neuf nu- méros publiés avant sa dis- Parition en 1859. . Ze Le Soleil, quant a tui, a survécu a des débuts mo- destes, des moments diffici- les, et méme a un incendie. Il est devenu un hebdoma- daire respectable dont le destin demeure lié a Radio- Canada puisqu’il diffuse maintenant la programma- tion de la station’ frangaise. (a suivre dans la prochaine parution: La présence de Radio-Canada chez les fran- cophones du Pacifique.) la vie de |’ensemble des APFHQ. Au fil des semaines, nous publierons dans cette section des articles et des chroniques concernant Québec. || sera question de sujets vitaux touchant la plupart des communautés, de méme que de chroniques traitant de langue, de tourisme et de services offerts aux citoyens par le gouvernement fédéral et ses agences. Cet espace est acheté par le Secrétariat d’Etat, et les textes qui s’y trouvent sont publiés simultanément dans les 14 journaux hebdomadaires et bimensuels ‘Association de la presse francophone hors Québec, Gérard J. Gagné, directeur Direction des groupes minoritaires de langue officielle Secretariat d’Etat Ottawa francophones situés hors faisant partie de Lethbridge (Alberta), en 1975, le vieux port de mer de la céte orientale se refait une beauté en vue d’accueil- lir cette manifestation de chansons et les histoires. Plusieurs centres sportifs de la ville ont été agrandis pour abriter d’autres épreu- ves comme le tir a I'arc, choix. le baseball, le cyclisme, le hockey sur gazon, la crosse, Les derniers préparatifs le tir 4 la carabine et le vont bon train au Canada tennis. Games Park, un complexe Les divertissements occu- sportif de plusieurs millions peront une place importante de dollars construit spéciale- dans les Jeux. Des -artistes ment pour ces Jeux; |’Aqua- terre-neuviens prép. .ent ac- rena et le stade d’athlétisme tuellement des concerts et et de soccer seront les lieux des spectacles de danses les plus courus. Les meilleurs folkloriques qu’ils donne- nageurs canadiens disent le ront chaque soir, et des plus grand bien de cette expositions spéciales sont piscine olympique de huit prévues au Newfoundland couloirs, ou se dérouleront Arts and Culture Centre. les épreuves de natation, de Plus de 1,500 artistes parti- plongeon et de water polo. ciperont aux cérémonies d’ouverture et de fermeture L'inspiration aidant, les qui seront télévisées en di- fervents de l’aviron et du rect par -la Société Radio- ski nautique agiteront quel- Canada. que peu les eaux du lac M. Earl Dawson, secrétai- Quidi Vidi, ot se déroulent re du Conseil des Jeux du des régates annuelles depuis Canada, décrit les Jeux com- les années 1820. Le “Day me un moyen d’encourager of the Races’’ (journée des les échanges et |'unité na- courses) constitue habituel- tionale, et c’est dans cet lement la plus importante esprit que les Terre-Neuviens manifestation publique de se dépensent pour offrir au Saint-Jean; taville,quichéme pays tout entier deux se- ce jour-la, prend éphémére- maines de divertissement sé- ment un air de féte et attire rieux. jusqu’a 40,000 personnes. Pour de plus amples ren- Par décision du conseil seignements sur les Jeux, municipal, les régates, habi- priére d’écrire 4 Jeux du tuellement tenues en aoit, Canada 77, boite postale - ont été avancées au 27 juillet NFLD, 1977, Saint-Jean pour faire place aux Jeux. (Terre-Neuve). SRR a a a ae ae ae fe fe fe fe 2c 2g 2 2k ak 2 2 ok a 2 2 2 2k 2k 2 2 2 2 a a ac ae 2k ILE MOT DU JOUR: JESSE EEE SE SHO oink tock scioiekted LES ANNONCES BIEN FAITES J’admire une annonce bien faite, agréable a parcourir et bien rédigée, ce qui est progrés. Je me réjouis de Papparence élégante du tout. Il s’agit de télécouleurs. Alors rien 4 redire, cette fois, me direz-vous. Détrompez- vous. Car, dans le bas, on annonce en grandes lettres: “Disponible chez votre dépositaire.”” Le mot disponible, seule ombre au tableau n’a pas sa place ici. Tout simple- ment parce que si “disponible” est la traduction de anglais “available” dans bien des cas, il n’en a pas toutes les acceptions. En francais, idée de pouvoir se procurer une chose est rendue de diverses manieres, sauf en employant disponible. On peut dire qu'un article existe en plusieurs couleurs, qu'il y en a plusieurs couleurs, qu’il y en a plusieurs modéles. Et naturellement que cet article est en vente. C’est le cas présent. L’annon- ce aurait du indiquer: En vente chez votre dépositaire. Disponible veut dire: “dont on peut disposer,” et non “que l'on peut se procurer’”’. (tiré de la publication ‘‘Le mot du jour”, éditée par l'Office de la langue frangaise et préparée ‘par Louis-Paul Béguin. )