a ee RR SS LE REGIMENT DE CARIGNAN-SALIERES (1665 - 1668) INTRODUCTION: Bien que les Canadiens n’aient riend’un peuple belliqueux, toute Vhistoire de notre pays a été ‘marquée par les guerres. La Nouvelle-France, premiére colo- nie de notre territoire, n’a pu se maintenir que par la force des armes, Au XVIIléme siécle, le pays est devenu un champ de bataille paralléle: des militaires formés en Eu rope portaient jus- qu’ici les guerres franco-britan- niques et devaient affronter, ou- tre l’ennemi, les conditions géo- graphiques et climatiques diffici- les d’une contrée sauvage. Qui plus est, le Canada doit son auto- nomie politique a sa population et a l’armée britannique qui ont 'repoussé a deux reprises l’enva- hisseur américain. Plus prés de nous, l’armée canadienne a pris part a quatre grands conflits a l’étranger et, ce faisant, a élevé le Canada au rang de nation. Il nous a paru intéressant de parler de quelques uniformes que porté- rent certains de ces militaires qui influen cérent 1l’évolution du Canada au cours des 300 dernié- res années. Francais, Britanniques ou Canadiens, tous ont contribué a facgonner le caractére de notre pays. D’aucuns appartenaient a l’armée réguliére, d’ autres a ces- corps de volontaires qui ont si longtemps constitué les maigres défenses du Canada. Historique: On luttait depuis cinquante ans contre les Amérindiens et les élé- ments , en Nouvelle-France, lors- qu’en 1663, Louis XIV s’intéres- sa personnellement a cette terre et en fit une colonie royale. On appris au jeune roi que les attaques in- cessantes des Iroquois empé- chaient le développement de sa colonie et que celle-ci avait be- soin d’un important appui mili- taire afin de combattre ces féro- ces guerriers. Le roi se nomma donc un lieutenant général en Amérique en la personne d’un homme énergique, le marquis de Tracy. Ce dernier prit pied au Canada au cours de 1’été 1665 avec quatre compagnies de trou- pes frangaises et vingt compa- gnies du régiment de Cari gnan- Saliéres. Ainsi arriva le premier régiment destiné a servir au Ca- nada. Le régiment de Carignan- Salié res fut constitué par la fu- sion de deux anciennes unités. La premiére, un régiment d’infante- rie qui avait com battu en Italie en 1636, portait le nom de son com- mandant, Balthasar, un officier allemand venu en France a le demande du marquis de Saliéres. Plus tard, lorsque Saliéres accéda au commandement, l’unité fut rebapti sée «régiment de Salié- res». La seconde unité, le régi- ment de Carignan, fut mise sur pied en 1644 par Thomas Fran- ¢ois de Savoie, prince de Cari- gnan, blessé mortellement pen- dant le siége de Pavie en 1656. Le comman dement du régiment passa ensuite aux mains de son fils, Emmanuel-Philibert- Amédée de Savoie, prince de Carignan. Le Vol. 4 no 3 LE COURRIER DE LA SOCIETE D'HISTOIRE, Octobre 1991 2 (suite de la page 1) fusionnement des deux régiments eut lieu en janvier 1659. Cette unité, que lon nomma «régi ment de Carignan», comptait quinze compagnies commandées par le sieur de Saliéres. En 1665, le régiment ne comptait plus que huit compagnies mais, grace aux détachement provenant d’autres unités, son effectif fut porté a vingt compagnies avant son em- barquement pour le Canada. L’uniforme: Le régiment de Carignan-Salié- res fut non seulement le premier régiment de troupes réguliéres a servir au Canada, mais il fut aussi le premier régiment de ligne de l’armée frangaise a porter 1’ uni- forme. A cette épo que, les régle- ments frangais exigeaient seule- ment que le soldat soit bien vétu et bien chaussé. Un soldat ne se distinguait du civil que par ses armes et ses accessoires. Le justaucorps était |’article essentiel de la tenue du soldat. Les justaucorps du régiment de Carignan-Saliéres étaient confec- tionnés d’une étoffe pratique marron, la frise, doublée d’une rude étoffe blanche et grise. Ce long vétement sans collet avait une jupe tombant juste au-dessus du genou et des poches a rabat trés basses. Les manches s’arré- taient au milieu de l’avant-bras et se retroussaient en larges revers laissant paraitre la doublure. Les soldats pouvaient rabattre ces parements pour se protéger les poignets et les mains du froid. La coiffure, un chapeau de feutre noir a calotte basse et large EL .s1QuiojoD ap |Ie}0g a]