Pind EF ton oe tae t awa ET SUR LES CANAUX 8 A VANCOUVER ET 3 A VICTORIA. Programme de la télévision francaise de Radio-Canada. VOL. 1 NO. 25 Vendredi 25 Mars 19777 Paques A I'affiche des Beaux Diman- ches, le 27 mars & 20 h 30 a la chaine francaise de télévision de Radio-Canada: Paques de Strindberg. Dramaturge .génial, un des plus grands que la Suéde ait produits, August Strindberg a eu une vie si tourmentée qu'il en a parfois frélé la folie. Son en- fance a été malheureuse; sa vie sentimentale, un véritable échec: ses trois mariages suc- cessifs ne lui ont pas apporté le bonheur. Passionné mais ins- table, Strindberg a toujours été un individualiste exacerbé en quéte d’absolu. Influencé par la pensée de Kierkegaard et celle de Nietzsche, par une sorte de romantisme &4 la Rousseau, ten- té tour a tour par l'athéisme et - le mysticisme, le grand écrivain suédois s'est livré inconsciem- omentdansiitoute’s ses oeuvres dont la plupart sont authenti- ques. Les confidences qu'il livre au public dans des drames com- me Pére, Mademoiselle Julie, la Danse dé mort, Orage, le Péli- can sont celles d'un homme dont I'intelligence, la sensibilité, le génie ont transcendé l'api- toiement sur soi-méme. Dans Paques, par exemple, Au- gust Strindberg fait sans doute allusion & un chapitre pénible de sa propre vie. Qu’il ait vécu véritablement ce drame ou qu'il ‘ait fait appel 4 son imagination ‘pour nous le raconter, peu im- porte; le résultat frappe le spec- tateur par. son authenticité, sa sensibilité, voire son mysticis- Rencontres Les téléspectateurs ne de- vraient pas manquer |’émission Rencontres du mardi 29 mars a 23 h 05, alors qu’on leur pré- sentera Solange Nobécourt, une ex-éléve du célébre docteur Jac- ques Lacan dont les prises de position ont bouleversé une- science déja bien inquiétante pour plusieurs. Solange Nobécourt, qui exer- ce elle-méme comme clinicien- ne selon l’esprit et les métho- des du docteur Lacan, a bien voulu répondre aux questions de Marcel Brisebois, qui I’a ren- contrée, chez elle, a Paris. A un certain moment de sa vie, alors qu'elle passait par ‘une profonde et déchirante cri- se religieuse, Solange Nobé- court se rendit compte que la - psychanalyse constituait en elle-méme une sorte de démar- che, de quéte de la vérité qui n'était pas sans rapport avec la connaissance de la Vérité an- noncée par le Christ. Elle se dit alors que la Vérité ne pouvait pas has la. vérité tout court... Soin dy CSD de A.Strindberg me. A l’époque ott Strindberg a écrit Paques, i] devait «croire absolument», selon son caracté- re entier. L'oeuvre baigne dans un climat de spiritualité, de ré- signation chrétienne, de soumis- sion a la volonté divine, & un point tel qu’on la croirait due a la plume d'un dramaturge qué- bécois d’avant la_ révolution tranquille. Soutenue par la musique des Sept derniéres paroles du Christ de Haydn, la piéce de Strind- berg se déroule comme les trois mouvements d'un trio clas- sique. 1er acte: Jeudi saint ou warcel Girard, Andre Doucet et Anne Vandurand Maestro adagio; 2e acte: Ven- dredi saint ou Pater dimitte illis, et 3e et dernier acte: Samedi saint ou Adagio. L'action se pas- se dans une petite ville de Sué- de ou la famille Heyst s'est ré- fugiée aprés un scandale finan- cier. Par négligence, goit du lucre ou «par orgueil», comme prétend Mme Heyst, le pére a dilapidé la fortune de bon nom- bre de ses concitoyens. Accusé et condamné, il purge sa peine dans cette ville ou sa femme, son fils ainé et la fiancée de celui-ci sont venus s’installer. Pour gagner sa vie, Elis Heyst, le fils ainé, donne des legons a des étudiants et il doit en plus garder sous son toit Benjamin, un adolescent dont le pére a été dépouillé de tous ses biens par M. Heyst. Déshonoré, anéanti, ployant sous le fardeau de la honte comme s'il avait commis lui-méme les crimes qu’on re- proche a‘son pére, Elis vit dans l'angoisse perpétuelle, dans la suspicion, dans |'incertitude. 1! a assumé les fautes de son pé- re; il se déclare prét a rembour- ser tous les créanciers jusqu'au dernier sou, méme si son désir de fuir cette «ville de haine» pour des vacances a la campa- gne et son amour pour Kristina doivent en souffrir. . La piéce de Strindberg aura comme interprétes: Yolande Roy (Mme Heyst); Marcel -:Girard (Elis, son fils); Anne Dandu- rand (Eleonora, sa fille}; Louise Turcot (Kristina, fiancée d’Elis); André Doucet (Benjamin), et Yves Massicotte (Lindkvist, le créancier), Paques d'’August Strindberg sera présentée a la télévision de Radio-Canada dans une traduction de C.C. Bjurs- trém et C.A. Ciccione et une adaptation de Robert Gurik. Mu- sique: Léon Bernier. Décors: Léo Hébert. Costumes: Claudet- te Picard. Maquillages: Norma Ongaro. Ensemblier: Charles Du- pas. Eclairages: André Nepveu. Prise de son: Jean-Paul Lafor- tune. Assistant 4 la production: Jean-Paul Robinette. Directeur technique: Serge Riendeau. Paques a été réalisé en jan- vier dernier par Jean-Paul Fu- gere, assisté d'Aimée Cacopardo. Fernand Coté Les Exclus «Lésion cérébrale et indépendance» Les téléspectateurs qui ont suivi avec intérét la série les Exclus ne devraient pas man- quer I'épisode intitulé Lésion cérébrale et indépendance. qui sera diffusé a la chaine. fran- caise de Radio-Canada, le jeudi 31 mars a 19 heures. On nous améne tout d’abord dans un grand centre commer- cial ou des paralytiques céré- braux tentent de sensibiliser les passants @ leur triste condition et ot l'on nous montre égale- A compter de ce moment, l'analyse critique la rendit ré- fractaire 4 tout engagement re- ligieux de pratique naive, super- ficielle et volontariste auquel on l’avait pliée depuis son en- fance. Sa recherche de la véri- té passa désormais a travers le moi profond, authentique et unique, irréductible. La psycha- Marcel Brisebois nalyse, qu'elle choisit ensuite en connaissance de cause com- me profession, lui apparut n’‘a- voir en aucun cas trouvé d’ex- plication définitive en ce qui concerne la croyance religieuse. Méme les conceptions freudien- nes qui assimilent le sens reli- gieux aux névroses obsession- nelles ou collectives n'ont pas été formellement prouvées. Aprés avoir démontré par ail- leurs combien l'enseignement religieux a travers des corps constitués peut étre entaché des imaginations et des phan- tasmes de ceux qui le profes- sent, Solange -Nobécourt nous parle de la découverte et de la lecture qu'elle fit des grands textes sacrés des mystiques et comment ils la libérérent de la pédagogie moutonniére. A travers les Evangiles et les écrits de saint Jean de la Croix et sainte Thérése d’Avila, elle découvrit la grandeur et la beau- té de l’ascése chrétienne, com- bien personnellement valorisan- te, comparée aux recettes pieu- ses et aux pratiques puperst: tieuses. Selon Solange Nobécourt, la recherche de la Vérité passe tout d’abord par le désir per-, ~ sonnel qui est la vérité profon-, a ae ae Se a Sn Nn RE Oo ee ee de de chaque 6étre. Autrement, «tout n’est que mascarade et massacre d'une subjectivité». Certes, l’'ascése pratiquée et recommandée par les mystiques peut nous apparaitre, au contrai- re, comme une sorte de castra- tion de tout désir. Mais n’ou- blions pas que c'est pour se maintenir & la. hauteur du plus grand désir, de l’absolu, de |’in- fini, de Dieu. ‘ L'ascétisme n’est ni facile ni tout de suite a la portée de tout le monde. Et les mystiques, au dire de Solange Nobécourt, ne sont pas des étres «normaux:; mais leurs écrits, mieux que n'importe quel groupe religieux, nous permettent l’approche de Dieu. Il y a la pour chacun un enseignement: la véritable sa- gesse s'atteint dans ce que ces mystiques appellent la connais- sance par |l’Amour. Lacan lui- méme aimait répéter: «Je vou- drais que les analystes soient des saints.» Réalisation: Raymond Beau-- sorans-ChANIDROEPT: Le eee Se ‘ Sarena ROT ST a wet RL a a aot ment les réactions de ces der- niers. Un médecin nous explique ensuite ce qu’est la paralysie cérébrale et nous dit quelles en sont les causes et les thé- rapies possibles. Pensons aux difficultés quasi insurmontables auxquelles doi- vent faire face des paralysés comme Gilles, par exemple, qui veut quitter l’institution ow il se trouve. pour vivre en apparte- ment. Qui lui apprendra les ges- tes de son indépendance? Une jeune fille de 17 ans, to- talement dépendante de sa mé- re, a-t-elle eu toutes les res- sources auxquelles elle aurait eu droit? Par contre, Marie-Claude, a 10 ans, était gravement handi- capée par son incapacité a com- muniquer avec les autres. Elle peut aujourd'hui, grace a une machine spéciale, se faire com- prendre et écrire des poémes. C'est le début d'une indépen- dance. il en est de méme pour Jules qui, aprés de terribles luttes, est maintenant critique d‘art et organisateur d'expositions. En somme, cette émission veut nous démontrer que la pa- ralysie cérébrale n'est ni héré- ditaire ni épidémique et qu’elle est encore moins une maladie mentale. Enfin, on posera_ plusieurs questions a la société qui est loin de faire tout ce qu'elle de- vrait pour les gens atteints de ce pendican Bot aes “Michel Brault; son: Claude Beaugrand; réalisation: .Michel Moreau;