4 ; { | | | : ; } | canal 7 a Vancouver et canaux 3 et 8 a Victoria Programme de la télévision francaise de Radio-Canada VOL.2 NO.19 Vendredi 17 Février 1978 a ‘La Rose des sables”’ Une dramatique de Roger FOURNIER interprétée par Louise MARLEAU Le lundi 20 février a 20 h 30 (notez bien le changement 4 I'horaire de cette série), les téléspectateurs de la chaine francaise de Radio-Canada ver- ront le ter épisode d'un Scéna- rio de. Roger Fournier intitulé la Rose des sables. Les quatre épisodes de cette dramatique mettent en vedette dans le rdle principal Louise Marleau. Elle sera entourée de Daniel Gadouas, Isabelle Doré, Pierre Dufresne, Georges Groulx, Colette Courtois, Louis de San- tis, Suzanne Bouchard, Domini- que Briand, Yvette Thuot, Jean Coutu, Marc Messier, Jean-Pier- re Bergeron et la petite Renée- Claude Riendeau (cing ans). Louise Marleau a 55 ans (ter épisode) L'équipe de production com- prend James Dormeyer, réalisa- teur; Loraine Trudeau, script- assistante; Nick Sologoub, déco- rateur; Francine Voizard, costu- miére; Fernand Bastien, maquil- leur; Francis André et Roland Théberge, ensembliers; Normand Blier, directeur technique, et Francois Cousineau, créateur de la musique de scéne. James Dormeyer, qui a travail- lé tres longtemps ce texte, dont un mois entier de répétitions en studio et onze jours denregis- trement de 8 heures a 18 heu- res, parfois 20 heures, nous en parle avec enthousiasme: «Je n'avais jamais eu l'occasion de travailler avec Louise Marleau que j'ai toujours admirée. Aus- si, quand. on m’a proposé de faire avec elle la Rose des sa- bles, j'ai été ravi et ne l’ai pas regretté. On pourrait penser que Louise a un caractére de prima donna parce qu'elle est une de nos plus grandes vedet- tes. Pas du tout! J’ai rarement rencontré femme plus simple, plus chaleureuse, plus gentille avec tout le monde sur le pla- teau. C'est pourtant elle qui fournissait le plus grand effort, car elle a un réle écrasant. Elle est presque continuellement en scene durant les quatre épiso- . des du Scénario. «L'histoire de la Rose des sables est celle d'une femme aux quatre ages de sa vie. On la voit d'abord 4 55 ans, puis a 45, a 35 et a 25 ans. Contraire- ment au biographe qui raconte une vie en partant de la nais- sance et de |’enfance pour arri- ver a l'€ge mar et a la mort, Roger Fournier a procédé a |'in- verse. Il nous présente Domini- que La Salle (Louise Marleau), femme mire, mére d'une jeune fille et psychologue a plein temps. Durant sa jeunesse, elle a subi des traumatismes, des épreuves, des chocs qui |'ont modelée, marquée et qui expli- quent en partie son caracteére, ses réactions vis-a-vis sa fille, les amis de celle-ci, les gens qui travaillent avec elle, le mon- de en général. Ce n'est pas par caprice d'auteur que Roger Fournier a intitulé son. oeuvre la Rose des sables; cette rose des sables a valeur symbolique. On sait que c'est une cristalli- sation de gypse qu'on trouve dans les déserts et.a ce propos, Roger Fournier écrit en exergue du générique: Comme il faut du temps pour tuer cette chose gui a déja I'air inanimé, mordue par le soleil, pour la faire rou- ler sur elle-méme a la maniére des arachnides et mourir en for- me de rose que la rosée de !'a- mour ne touchera plus jamais.» Comment donner vie a ces symboles? Comment visualiser des états d’esprit tels que |’au- teur les a concus? Il y avait la une source de nombreuses dif- ficultés que James Dormeyer a maitrisées avec l'aide de son équipe: «Nous avons opté pour une présentation absolument pas réaliste: le studio se voit et se sent; les téléspectateurs en seront conscients. Le décor est ~ - seulement suggéré; les acces- soires dominent, quand il le faut. La musique, par contre, joue un grand réle tout au long des quatre épisodes et je dois dire que Francois Cousineau a fait merveille. Il a composé pour la Rose des sables des musi- ques fantastiques, des mélodies, des sonorités qui collent au tex- te, créant l’'ambiance d’une fa- con extraordinaire. Francois Cousineau. a toujours aimé Les Eskimos, hier et aujourd’hui Dans le cadre des Beaux Di- manches, a la chaine frangaise de Radio-Canada, le 19 février a 20 h 30, on proposera un trés beau documentaire, quasi ex- haustif, sur l’art et les moeurs des Eskimos d'‘hier et d’aujour- d’hui. Nous apprendrons donc, tout d'abord que les ancétres des Inuit (Eskimos), originaires des terres les plus septentrionales du Grand Nord, appelées le mon- de de Thulé et de Dorset (dans l'est de l’Adriatique, en Alaska et au Canada), arriverent au Canada aux environs de 900 -aprés Jésus-Christ. Certains se répandirent méme jusqu’au La- brador et au Groenland. Ge film, que l'auteur Carol Myers, a voulu établir sur des bases solides, s'inspire des lé- gendes encore vivantes sur les anciens objets des cultures de Dorset et de Thulé. Dans ces époques lointaines, il n’était ab- solument pas question d’art et le mot n’existait pas dans la langue eskimo. Nous devons y voir en fait, malgré leur beaute, des objets utilitaires, des talis- mans ou des porte-bonheur. Il va sans dire qu’en ces €poques extreémement dures, tout homme devait savoir faconner une poin- te de harpon et aucune femme ‘ne devait ignorer le travail et la couture des peaux. Aujourd'hui, les Inuit n’habi- tent plus d'iglous comme jadis et naguére: On leur a démontré les avantages qu’ils tireraient de la cohabitation en groupes dans des villages de maisons préfabriquées. Mais s’ils ont ac- cepté de quitter a jamais leurs anciens campements, c’est sur- tout parce qu'ils aspirent tous a faire instruire leurs enfants. Autre changement radical: -ils ne fabriquent plus leurs véte- ments ou leurs armes mais les achétent maintenant a la Com- pagnie de la Baie d'Hudson. On peut se poser toutes sor- tes de questions sur le choc des cultures blanche et inuit; mais une chose est sire: il. en est résulté un art magnifique, ori- ginal et d'une intense vitalité, qui n’existe. d’ailleurs comme tel que depuis les années 40. Certes, les Inuit sont fiers de leur sculpture et de leur gravu- re; jamais cependant ils n’en décoreront leurs maisons. : Afin de pouvoir cerner de plus prés le monde intérieur, l’esprit, l'imagination des Inuit, le réali- sateur. et son équipe ont effec- tué deux longs voyages dans l'Arctique canadien ou ils ont filmé les gens du lac Baker, des ‘jles Belcher et de Spence Bay. ’ Avant son départ, Carol Myers s'était donné pour tache de lire tout ce qui s'est écrit sur les Eskimos et a filmé au moins une cinquantaine de collections de leur art aussi bien a Détroit qu'a New York, Washington, Lon- dres, Ottawa, Churchill, Mont- réal ou Toronto. Ce documentaire de la série Images of Canada, intitulé Un esprit, un peuple, les Inuit, pro- duction de la CBC de Toronto, a été réalisé en version anglaise, francaise et inuit. Narration: Gaétan Barrette, Myra Cree, Aani Pelliser, Jimmy Innarulik-Mark. Texte: Barbara Moon. Adaptation frangaise: Mi- chéle Tisseyre. Images: Walter J. Wicks. Musique originale: Harry Summers. Synthétiseur: John Mills-Cockell. Recherche: Janet P. Smith. Assistants a la production: Lars Dahl et Alan Hausegger. Réalisation: Carol Myers. Réalisation de la version francaise: Henrietta Thiessen. composer en se basant sur un texte... sur des images surtout. Pour la Rose des sables, i] a loué un magnétoscope et, pen- dant des heures et des heures, il a-regardé les séquences, s'imprégnant des_ images, bai- gnant dans les gestes ét les mi- miques, au point d’en étre im- pressionné lui-méme comme u- ne pellicule photographique. Chez lui, c'est presque une se- conde nature puisqu'il a débuté comme pianiste d’atmosphére dans les ciné-clubs et les ciné- wo as . Avec R.-C. Riendeau (3e épisode) mas d’essai ou on projetait des films muets. Il a gardé de cette période de sa carriére un gout marqué pour l'image sonorisée, un talent certain pour mettre en musique des impressions visu- elles. On sait d’ailleurs qu'il a composé beaucoup de musique pour le cinéma, pour des films québécois, notamment. Il trans- pose admirableemnt ce qu'il voit.» En terminant cette bréve con- versation, bréve parce que Ja- mes Dormeyer ne veut pas dé- voiler l’intrigue de la Rose des sables, il nous dit que l’équipe a travaillé sur deux plateaux différents, en studio et a l'ex- térieur, dans quatre décors dif- férents et avec quatre sortes de costumes, pour obéir aux styles d'autant d’époques. En somme, un Scénario ex- trémement original d'un auteur qui a fait ses preuves — il nous a confié qu'il travaille présente- ment a un téléthéatre ou il sera ~ i ? Avec Dominique Briand (4e épisode) question de dédoublement de personnalité —, mis en scéne par un réalisateur qui connait son métier et interprété par des comédiens sous le charme d'une Louise Marleau- «entiérement prise par son réle». Fernand Coté