EN 10— Le Soleil de Colombie, vendredi 22 juin 1984 Un francophone en voyage L’aventure mexicaine Par Roger Dufrane Suite Dix heures du matin. Par la fenétre ouverte de la Renault, une brise tide tempére I’ar- deur du soleil. Un tunnel de feuillage ouvre sur des cul- tures au pied des montagnes. Ici et 14 des bungalows, des haciendas, des masures. Pay- sages de terre orange, de riches verdures, de carriéres de sable blanc. Coatepec au nom indien, la ville du ser- pent, nous montre ses maisons coloriées autour de la blanche cathédrale. On dit que les Espagnols ont découvert ici le café,dontl’odeur embaume les ruelles, on le cultive aux environs. On le séche, le torréfie et l’exporte. Xico n’est qu'un hameau. Mais il posséde une auberge ou nous nous régalons de poulet «barbacoa», roti dans des feuilles noircies de bana- niers. Une chute d’eau dévale de la montagne dans un site sauvage et grandiose. On y a tourné naguére un film de Tarzan. D’un pont de bois, on voit encore la plate-forme de fer rouillé ot crépitaient les caméras, et deux ou trois cordages ov le roi de la jungle se balancait. Au loin se voit une montagne. Il parait qu’el- le recouvre une antique pyra- mide. Dieu sait quels trésors et quels mystéres sont enfouis dans la terre mexicaine! Les Espagnols ont fondu les idoles pour les convertir en lingots d'or. Mais on découvre jusque dans les jardins des statuettes de pierre et de terre cuite aux figures d’anciens dieux. Elles appartiennent a |’Etat, mais on garde les plus petites, pour décorer la villa ou la cabane. On dit aussi que dans |’Etat de Tabasco, au Sud de Vera- Cruz, les paysans se taillent ~ des clétures en bois précieux. Mon jeune guide m’emmé- ne a une hacienda des envi- rons. Elle appartient a la mére veuve d'un de ses copains de VPUniversité. On y voit des bouquetins dans les buissons, et, au bord du chemin, un cheval roux, indifférent au passage de la voiture. Sur la terrasse, la famille attablée nous accueille. On nous offre une boisson de fleurs. Le pére de la propriétaire, pharma- ciena Xapala, figure ronde et chapeau de paille, l’air d'un bon vivant, trinque avec moi en me disant : vive la France! Et je réponds: Viva Mexico! En quittant ce groupe ami- cal sur le chemin encaissé et sa blonneux, j'ai regardé une derniére fois ce groupe de Mexicains et de Mexicaines qui _agitaient, en guise d’adieu, chapeaux. et. fou- lards. Au bord du chemin, le cheval insoucieux broutait le gazon. Sur un monticule, un bouquetin aux cornes noueu- ses m’observait. A la chasse Mardi 20 mars, Amateur de belles médail- les, je me suis mis en chas- se ce matin, en quéte d’une piéce d’argent des Jeux Olympiques de Mexico de 1968. Quelle aventurel! D'abord perdu dans les four- rés du journal, a l’affat des petites annonces, puis grim- pant les sommets et dévalant les combes de Xalapa. Je me suis perdu dans le dédale des galeries, j'ai hanté bijouteries et magasins de bric-a-brac, j'ai sonné a la grille d'une villa. Molosse aboyant,une servante aux che- veux nattés, est allée consul- ter sa maitresse, et elle est revenue me dire «manana!» (demain), mais demain sera toujours demain. Au Mexique, le visiteur apprend cela a ses dépens, jusqu’a ce qu'il découvre qu'il n’en souf- fre pas-et que cela pimente l’aventure. Aprés avoir battu de fond en combles cette ville impré- visible et aux oiseaux mo- queurs, j’'abandonne la partie, pour le moment. A l’obses- sion de Dona Marina, «que je poursuis sans cesse et qui me fuit toujours», voila que s'ajoute la piéce fantéme des Jeux Olympiques. Les Mexicains n’aiment pas décevoir. Il arrive, si vous leur demandez le chemin, qu’ils fassent mine de savoir et vous fourvoient dans un cul-de- sac. En général, le Mexicain est lus artiste que logicien. Son imagination |’emporte sur sa raison. I] s'adapte aux ordina- teurs et autres disciplines, parce se le rythme de notre temps, l’exige. Mais il n’aime pas ca. En dépit de la légende, Je le vois courageux : dés l'aube, les paysans, leur faix de fruits et de | ies; sur. leur dos ou sur le dos de leur mule, montent au marché, a la nuit, les lumiéres brillent> au palais du gouverneur, il peut alors arriver qu'il vous recoive, sur rendez-vous, a onze heures du soir. Mercredi 21 mars, Descendre sur Vera-Cruz, c'est gagner, sans passer l'eau, les Antilles. On quitte la montagne pour la_plaine, palmiers, bananiers, caféiers, champsde canne 4 sucre, bordent la route. Une échop- pe coiffée de palmes séches vous arréte. Un campesino y débite au coutelas des noix de coco. On y plante une paille. Un corse d’un~ doigt de liqueur, et, rafraichissement délicieux. Vive la route et les chemins perdus! Celui, sablonneux, que nous empruntons méne 4a Antigua, village peu connu, ou pourtant Cortez a habité. La maison de Cortez, repri- se par la jungle, git en rui- ne. La chapelle blanche, la plus ancienne de l’Amérique du nord, resplendit, avec ses trois clochetons, dans un embryon de clocher 4 jour. Sous le soleil, symbole des _ conquistadors détestés et des indiens convertis. Dans la chapelle blanchie a la chaux, le dallage de pierres rustiques, les statues peintes d'une clarisse et d’un fran- ciscain de part et d’autre de la croix noire de l'autel, les bancs de bois, respirent |’hu- milité. Dehors les trois petites cloches se détachent sur l’azur et laissent choir leurs cordes sur le perron. Dans les broussaillles, un tronc d’arbre en anse de pron ou Cortez amarrait son ateau, un canon dans le jardin de la maison ruinée. Cette bombarde menace la riviére Antigua aux eaux en tumulte. Car Cortez s'est bat- tu contre des marins que le gouverneur de Cuba avait envoyés pour le ramener a la raison. Sacré Cortez! Pillard au nom de ton dieu et de ton — roi, tu m’intéresses, mais plus encore ta maitresse. La belle Malinche Dona Marina! : (A suivre) SU ea a Il n'y a rien qui soit plus mena¢ant que le bonheur, et chaque baiser qu’on donne peut éveiller un ennemi.. M. Maeterlinck, «Aglavaine et Sélysette.» Des malheurs €vités le bonheur se compose. : Alphonse Karr, . «Les Guépes». motscachés 8 lettres cachées 12345 6 7 8 9 10 W 12 13:14:15 Vet} s]| Nn} ofr] s| s] ri mi ulolslulolr 2; N/E] 0] S| E] o A]/ DI AIMJE/]S{II{IS JE 3} oj|ci cj Ej c| ulti el FriMielsinia la 4) R{ ALE] Ri ul cluje|miri{riolcirin S}E{Ris{alo{ ri tlolclolz{risizio Geri tiniol ri riHtatealririela ls lx MI{TINio|Ri| elmir{aloluirivie le BiTIRIAlVI EIR SPRINILIEIR IA Jada 9 Ejoltiul/vjBlu{r}/riris le In ic lx WR{U;UILIE]Giz{/vijojriels iri ie WE;VIR{E/I]/M/alr{/sl/e/Tr{r{s |r lo Wriey ey FI QLPILTie{Rixis {ls ju lo ls WAIRIN|S|E/ulo{Rio lulz le le in ts WMRIO;/TIIIRIAIMIE|R ia lz lz ls SIA 15] c AJSJETIEICISJAJUIV JEU Ik Ié Acte action noces sauiveur amie savants armeront Osera souci ascétes ovule sise assez sites association Pierres soumission Case Ramera_ configurations retireront Terre cratére réve tous riviéres traces Dames rois trahiront rotir travers . Hommes roues trouver rouge Idée rouler Vilies iles vaies Salut Ré d : Nature satisfactions SBa ese Pu ny: FABRIQUE A U z 4 Rendez a chaque personnage l’objet qu'il utilise dans la pratique de son sport. page 5 PARMI CES ENA 2 Qui Librairie : ~ Le Soleil 3283, rue Main | Livres policiers, romans, aventures ... en frangais | ouvert dulundi au vendredi de 9ha17h Les profits de la librairie sont versés a la Fondation Le Soleil pour étre distribués en prix aux éléves de francais en C.B. : - Aidez la Fondation en nous donnant vos livres tél. : 879-6924 ou 879-6656 verrez rouler devant la cuiller, véritablement dans les airs. _ vers l’intérieur (concaves). Ils donnent une image qui est ' périence suivante. Dans une piéce trés sombre, placez une bougiea environ J, — dites ‘virtuelles”’ alors que les images que l’on peut capter le petit f ebrouillard Une image dans les airs Souvent, dans une foire, il y a une enceinte ot! vous défilez devant une série de miroirs déformants qui vous font paraitre tour a tour grand et mince ou petit et trapu, etc... Ce ne sont évidemment pas des miroirs ordinaires par le professeur Scientifix (miroirs plans): ils sont arrondis et irréguliers. Vous avez de ces miroirs a la maison. Vous en avez méme beaucoup puisqu’il s’agit des cuillers. Prenez une de ces cuillers et regardez-vous a |’endos. Vous vous y voyez un peu déformé. Regardez-vous maintenant a |’intérieur de la cuiller. Votre image dans ce cas n’est pas seulement déformée mais elle est, en plus, renversée. Cette image a une autre particularité, moins évidente mais plus intéressante encore. Revenons aux miroirs ordinaires (miroirs plans). Les images que donnent ces miroirs se forment ‘‘dans”’ le miroir ou ‘‘en arriére’’. En fait, si vous vous éloignez, votre image se forme de plus en plus loin ‘dans le miroir’’, De méme le dos de la cuiller forme une image dans la cuiller. (lin esd pall iH Ulf y d yi Par contre, le dedans de la cuiller ne forme pas une im- age en arriére mais bien une image en avant de la cuiller. Cette image est véritablement dans les airs devant la cuiller. C’est d’ailleurs la que réside le cété spectaculaire de cette image. Portez bien attention a cette image renversée et vous pouvez constater qu’elle se forme bien devant la cuiller. Tournez légérement en va-et-vient entre vos doigts la cuiller pendant que vous observez votre image. Vous la Pouren revenir aux miroirs déformants, disons que tout miroir qui n’est pas parfaitement plan (droit) est défor- mant. Il ya par exemple des miroirs a barbe et des miroirs a maquillage qui donnent une image un peu déformée mais surtout agrandie. Ces miroirs sont légérement incurvés dans le miroir comme le font les miroirs plans. Mais vous avez remarqué avec ces miroirs grandissants que si Vous vous éloignez trop du miroir, l'image devient floue et disparait. C’est qu’a partir d’une certaine ‘distance, ces miroirs donnent une image renversée en avant du miroir et cela, on peut le constater avec. l’ex- | métre du miroir (enfin, a une distance telle qu’il ne se forme plus d’image dans le miroir). Prenez une feuille blanche (qui en fait vous sert d’écran) et en partant de la bougie, déplacez-la vers le miroir sans obstruer la bougie, puis dans la direction opposée. Vous allez trouver un en- droit ol une image de la bougie, renversée et nette, apparait sur la feuille. : 4 Les images quel’on voit dans les miroirs sont des images AVIONS ILY | sur un écran sont dites ‘‘réelles’’. . Se