a tt te tt ta ttt tt ti ets ates mle svat ct een a tl es J 4 q } F - ee c i Une tigure du passé Adrien Gabriel Morice . Suite Recherches historiques et composition de M. Alexandre Spagnolo, membre de la Société historique franco- colombienne. Nous reconnaissons que Simon Fraser a commis, tout autant qu’Alexander Mackenzie, des erreurs monumentales au a ses explorations, mais les résultats ne furent pas un passif. Simon Fraser était catholique, écrit A.G. Morice, ce qui ne pouvait plaire a l’historien H.H. Bancroft, d’une famille protestante trés austére. Bien qu'il ne fut pas un modéle de perfection, Simon Fraser était ambitieux, énergique, d’honnétes convictions: ces qualités devaient échapper a Bancroft. Nous reviendrons au sujet de ce dernier au cours de notre narration. D’aucuns prirent plaisir, continue A.G. Morice, a faire allusion au prétendu manque d’instruction de Simon Fraser. Iin’était pas un érudit, tout aussi bien que Mackenzie ou méme John Stuart, il avait été traumatisé par la mort de son pére, le Capitaine Fraser, dans les prisons américaines, parce que loyaliste 4 son Roi, ce qui entraina sa famille dans une misére assez pénible. Les services trés brillants de Simon Fraser le désignent au respect de chaque citoyen canadien. LA PERIODE POST—FRASER: Que le Pére Morice situe entre 1809 et 1821, qui met en évidence deux hommes valeureux: James Stuart et Daniel W. Harmon. Ce dernier rejoignit, comme son ami d’enfance, Simon Fraser, la North West Company et passa quatre années a Swan River, ot il prit femme, suivant la coutume des chercheurs, commercants itinérants de I’époque, une métisse indienne-frangaise, agée de 14 ans, “belle et droite comme une fléche” écrit le Pére Morice, “elle lui donna quatorze enfants”, ajoute-t-il. Puis 4 Stuart Lake, Harmon ne fut pas dans sa peau. La, il fut confronté devant le spectacle qui lui releva la différence ’ entre l’est et l’ouest canadien. II s’agissait de la crémation d'une jeune femme indienne, dont le corps fut brfilé au milieu d'un terrible bruit sauvage, d’hurluments, de lamentations et de chants d'Indiens de différents clans. Dans une autre circonstance, ce fut |’inverse, l’attitude des blancs. Harmon était, en 1811, au Lac Fraser, afin de reconstruire un fort incendié par la maladresse d'une jeune indigéne. Des chefs indiens sollicitérent le désir d’assister a des manifestations bachiques de Blancs. Cela ne tarda pas 4 dégénérer en une sofllerie la plus vulgaire. Les Indiens furent alors inquiets, prévoyant des actes brutaux, ils se cachérent sous des lits, dans des armoires etc.. Ce fut la premiére fois que Daniel Harmon vit des hommes de sa race dans un tel d’ébriété dégradante. Plus tard, raconte le Pére Morice, Harmon dut assister a lincinération d'un homme qui avait deux épouses... Le corps fut placé sur un biicher de bois sec, face au ciel, peinturluré a la mode indienne, le corps recouvert d’un vétement en peau de castor, chaussures aux pieds, fusil, colifichets, le tout placé a ses cétés. : Lorsque les flammes jaillirent, les deux épouses du défunt, placées une prés de la téte, l'autre aux pieds du cadavre, se mirent a caresser ce dernier, alternativement. Cérémonie bizarre interrompue au cours des phases d’évanouissements dues 4 l'intensité de la chaleur du bficher. Si ces femmes ne revenaients pas a elles assez rapidement et reprenaient leurs caresses, des hommes de la tribu les sais issaient par la chevelure et le jetaient tout simplement sur le bfcher, afin que la chaleur les pousse au rite des caresses. Toutefois, cette violence, ajoute le Pére Morice, en se référant aux Mémoires des Voyages et Explorations de Daniel Harmon, était épargnée a l’épouse, qui, du vivant de son époux, le quittait fréquemment... incroyable... comprenne qui pourra? Ce n’est que vingt ans plus tard que les hommes blancs aidés des Carriers progressistes eurent le courage d’intervenir et devinrent les initiateurs du premier enterrement indien correct. D’aucuns dirent que cette intervention aurait di avoir lieu beaucoup plus tot. Au printemps 1819, aprés un séjour de plus de huit ans en Nouvelle Calédonie, Harmon alla 4 Montréal. Au cours de ce trajet qu'il prévoyait le dernier, Harmon était accompagné de la mére de ses enfants, qu'il épousait peu aprés, une démarche u’aucun de ses nombreux collégues de la North West mpany n’eut le courage de faire lors de ses relations avec des concubines métisses. HUBERT HOWE BANCROFT: Le pére Adrien-Gabriel Morice, dans ses écrits, n'a pas en odeur de sainteté l’historien Bancroft, d'abord parce qu'il att. aque Simon Fraser, ensuite il lui attribue plus d’une centaine d’erreurs dans ses ouvrages “History of British Columbia” et “History of the North West Coast of America”. Il les précise, car ayant passé 58 années de sa vie a l’ouest canadien parmi diverses tribus indiennes, il avait un net avantage sur Bancroft, quirédigea ses narrations du bout de sa lorgnette... (1859-1938) Qui était ce H.-H. Bancroft? Un curieux homme. Né le 5 mai 1832 4 Granville (Ohio, New England)- mort le 2 mars 1918 a Walnut Creek (California). A 16 ans, il se mit au service de son beau-frére, George H. Derby, libraire. Six ans plus tard, renvoyé par le comptable de ce dernier. Devint colporteur, vendeur de livres a la sauvette, puis employé de librairie 4 $100 par an... Son pére, Azariah Ashley Bancroft fut pris de la fiévre de Yor, en 1850, et se rendit en Californie: son fils Hubert ne le suivit que deux ans aprés avec un stock de livres d’une valeur de $5,000, prété par son beau-frére et s’installa 4 San Francisco. Il prit comme associé son frére Albert pour diriger la papeterie adjointe a la librairie, ainsi il put voyager en Europe. La civilisation et la culture européennes se révélérent a lui. Quoique d’une famille profondément protestante et austére, Hubert était un libre-penseur. Devenu croyant tout au long de son mariage avec Emily Ketchum, mais 4 sa mort, son scepticisme le reprit. Sa vie de 86 années fut prodigieuse. Dans aucun autre état de l’Amérique du Nord et peut-€tre dans aucune autre partie du monde, un libraire.. put devenir historien, propriétaire, directeur d’une “industrie du livre’, collectionneur de publications etc. Il devint historien grace 4 de nombreux collaborateurs anonymes. En 1886, il visita Victoria (Ile de Vancouver), il parla aux pionniers de !’époque, prit des notes de leurs souvenirs, obtint les papiers privés du célébre Gouverneur James Douglas (1803-1877) qui, 4 16 ans, entra au service de la North West Company et 4 19 ans, a la Hudson Bay Company. Penchons-nous quelque peu sur James Douglas aux brillants services d’abord 4 la Nouvelle-Calédonie, ancien nom de la portion nord de notre province, puis en: Colombie Britannique. Le lac Columbia oi le fleuve prend sa source. Aprés avoir fondé Fort Vancouver sur le fleuve Columbia (l’actuel Vancouver de l’Etat de Washington), en 1830, il fonda Fort Victoria, en 1848, qui devint notre capitale provinciale. Il avait 40 ans. En 1851, fut nommé gouverneur de l'Ile de Vancouver, sept ans plus tard, gouverneur de la Colombie britannique, alors colonie de la Couronne. : A 25 ans, il avait épousé la fille de son chef, William Connolly, époux de Susannah, fille d'un Chef Indien Cree et d'une femme blanche, Amélia, agée de 16 ans. Un mariage peu conventionnel, critiqué, il dura 49 ans. Treize enfants, la plupart morts-nés. ; Aprés cette digression, revenons a H.H. Bancroft. Il obtint aussi les papiers de John Todd et ceux d’Alexander Caufield Anderson, bien que le fils de celui-ci, James Anderson avoua au Pére Morice, que Bancroft vola les papiers de son pére, car, il avait souvent I’habitude de ne pas restituer les documents > prétés. D’autre part, on affirmait que les méthodes de recherches historiques de Bancroft n’étaient pas conventionnelles et ses narrations n’étaient pas toujours de son cru... ; ee Vers 1870, Bancroft avec ses collaborateurs réalisa’ la publication d’une encyclopédie historique de l’ouest-canadien. Leur production fut jugée prodigieuse ainsi que d'autres publications, atteignant les 60,000 volumes, qu’il vendit, en 1905, a l’Université de Californie pour la somme de $250,000. qui en fit sa Bancroft Library of Berkeley. Pour le Pére Morice, les écrits de Hubert Howe Bancroft sur Vhistoire de la Colombie Britannique ne sont pas ceux d’un homme sur place (a man on the spot). Cette assertion pourrait étre acceptable, si on pense que le célébre Jules Verne (1828-1905) écrivit ses fameux romans d’aventures dans différentes parties du globe, en restant confortablement assis devant son bureau et sa riche bibliothéque. ' Franco-Colombienne oe wee Société Historique Franco-Colombienne 9, Broadway Est, Vancouver, C.B. V5T 1V4 LES ERREURS DE H.H. BANCROFT: Le Pére Adrien-Ga- briel Morice en reléve plus d'une centaine, c'est probablement dire que les recherches de cet historien américain n’ont pas été particuliérement fouillées quant a l’histoire de la Colombie Britannique. - Il cita le Lac Babine au lieu du Lac Beaver. - Erreur sur la topographie du Fort sur le Lac Stuart - Erreurs sur l’estimation des températures, des climats des régions, des distances; c’est naturel, il n'a jamais vécu 1a. - Que notre important fleuve Fraser, Simon Fraser ne devait pas lui donner son nom, parce que !’explorateur A. Mackenzie avait déja vu la partie haute de ce fleuve. Or, lenom de Fraser a été donné par l’explorateur, géographe, cartographe David Thompson... - Lhistorien H.H. Bancorft n’aimait pas du tout l’explorateur Fraser réduisant presque a néant son oeuvre, pourtant admirable. II était catholique...ce Fraser. ee - Fort Chilcotin fut établi en 1821 suivant Bancroft, il ne le fut qu’entre 1825-1826. - H.H. Bancroft est hanté par la présence des Jésuites en Colombie Britannique et de leur influence sur le Gouverneur Général. Or, fait archi-connu, il n’y avait pas de Jésuites, mais bien des Oblats del’Ordre de Marie Immaculée, les premiers missionnaires. - Une autre erreur s’ajoute a la précédente: Bancroft attribue aux Jésuites, encore eux la fondation de l’Ordre des Oblats de Marie Immaculée, lorsqu’elle fut l’oeuvre du Pére C.J.E. Mazenod, en 1816 a Aix (France), devenu Evéque de Marseille. ; - Erreur aussi, entre le directeur Peter Warren Dease, du District, et William Connolly. Le premier fut le “conducteur” du matériel de l’expédition Franklin, de 1825-1827, ala recherche du fameux Passage Nord-Ouest, qui finit par un mystérieux désastre encore dans le domaine de I’inconnu. Le prénom de William (Connolly) se trouve.souvent sous celui de James...Pourtant william Connolly était bien connu, pére d’Amelia, épouse du Gouverneur Sir James Douglas, d’abord de Ile de Vancouver (1851), puis de la Colombie Britannique (1858), quand la ruée vers !’or débuta au fleuve Fraser. - Erreur encore sur le nom d’Améiia, fille de William Connolly et de Suzanne, métisse, fille d’un Chef Indien Cree, il l’a nommeée Kelly. : Et tant d'autres fastidieuses a reporter. En marge des erreurs de H.H. Bancroft, le Pere A.G. Morice cite une, d’ailleurs monumentale, de la part de Barrett- Lennard dans son ouvrage “Travels in British Columbia” (page 19), citant que le Capitaine James Cook donna le nom de Nouvelle-Calédoni e, a la partie nord de notre vaste province...lorsque celui-ci ne séjourna que trente jours au . Nootka Sound, sur la céte ouest de I'Ile de Vancouver. Barrett-Lennard ne devait pas savoir que le Capitaine - J.Cook découvrit une fle de la Mélanésie (Océan Pacifique), en 1774, auquel il donna le nom de Nouvelle-Calédonie: appartient a la France depuis 1853. ERREUR POSSIBLE DU PERE MORICE. Le Pére Morice a-t-il commis une erreur ou simplement une confusion de personne dans son ouvrage “The History of the Interior of British Columbia 1660-1880" au sujet d’un Paul Fraser, comme étant le fils de l’explorateur Simon Fraser, de la North — West Company. Voici les faits: Paul Fraser aurait été au service de ladite compagnie pendant plusieurs années, et, en 1855, en charge du Fort Kamloops. Il est décrit comme un chef brutal et tyrannique, en cela, il trouva un émule en la personne d'un ~ autre chef, Donald Manson. Paul Fraser, pour une indiscipline, fit battre et fouetter un canadien francais du nom de Falardeau, tant et si bien qu’il : mourut deux jours plus tard. Ce jour-la, Paul Fraser passait devant l’atelier du menuisier Baptiste I'Iroquoi, occupé 4 raboter des planches de bois. Que fais-tu, 14? Questionna Fraser. Baptiste répondit: un cercueil pour Falardeau. Inutile de raboter les planches, pour ce type les rugueuses suffiront. Baptiste estomaqué, répliqua avec la franchise candide de sa race: Vous, vous.n’aurez méme pas de planches rugueuses. Paul Fraser n’était pas aimé, ajoute le Pére A.G. Morice. Deux mois plus tard, étant au Mont Manson (Hope), assis sous la tente de son collégue le Chef Donald Manson, un arbre, qu'un bficheron venait d’abattre, tomba sur la tente et le crane de Fraser, le coup fut fatal.. On pense qu'il fut prémédité...I] fut enterré au Mont Mason, 4 22 kilométres de Hope (Colombie Britannique), en 1852, cite le Pére Morice. II -y a erreur. A suivre een nen nn ee ae