PAGE 6 Carnet de voyage (suite) ... L’ANSE-AU-SABLE Diane Béchade ‘ Suite de la page 5 pour ses éponges de mer, vendues dans de belles boutiques pres du port. Ses hautes falaises plongeant sur la mer verte créent des paysages saisissants. Les autres iles du Dodécanése nous les voyons depuis les bateaux avec nos jumelles lorsque nous les frdlons, il serait trop long de les faire touts. Nous remontons ensuite vers le nord de la mer Egée et choisissons de visiter Samos, Hios et Lesbos. A Samos nous gotitons le bon vin doux, sucré et parfumé. Les arbres de Judée sont en fleurs et leur franche couleur fushia agrémente les vieilles pierres de la ville intérieure entourée de murailles. A Hios (ou Chios) nous découvrons de jolis villages médiévaux qui ont gardé Vempreinte des envahisseurs Génois (Italiens) Par pure chance, nous assistons au pesage du «Mastic», la séve résineuse d’un arbuste, le lentisque, dont on se sert depuis des siécles pour parfumer le Ouzo (alcool) et confectionner des confiseries. Puis c’est Lesbos, la belle grande ville riche d’histoire, de culture et de beauté. Sanctuaire pour les oiseaux c’est aussi l’endroit en Europe ot la plus grande variété d’oiseaux migrateurs vont se nicher au printemps. Nous avons eu la joie de voir entre autres, des flamands roses, une cigogne noire (assez rare) et un gros pélican couleur saumon adopté par les habitants d’une petite ville sur la mer. N’étant pas loin de la Turquie, nous décidons d’y faire un saut (en bateau toujours) quittant du coup 1’Europe pour l’Asie Mineure. A Agvalik, nous sommes accueillis par des fanfares. C’est Vanniversaire de 1’ ATATURK, leur chef politique et c’est partout la féte. Aprés avoir fait connaissance avec les baklavas turques (feuilletés aux amandes, noix ou pistache et miel) nous déambulons dans les rues étroites de la vieille ville et tombons sur l’un des plus grands bazars que je n’ai jamais vu. Une foule compacte circule entre les étalages des artisans et des vendeurs. Des fils se croisent au-dessus des tétes ot pendent des linges, des nappes, des jeans, des shorts, des paniers et invraisemblable des chaussettes. Les «chinoiseries» bon marché ont envahi ici aussi les tables des marchands. Des vétements et jouets aux couleurs agressives altérent avec des coutelleries, des services a thé, des produits d’entretien, des pantoufles pailletées, des fruits secs, des herbes odorantes. Des femmes vétues de pantalons bouffants et de blouses 4 petites fleurs, un fichu noir sur la téte se repose assises par terre contre de grands rouleaux de tissus bigarrés. D’autres vendent des friandises collantes, des loukoums, des pistaches. Au détour d’une ruelle nous débouchons sur un énorme marché fermier ot l’on trouve une variété impressionnante de fruits, légumes, olives et fromages. Nous achetons de fines crépes blanches d’un métre de diamétre que l’on remplie habilement en la chauffant. Gavé d’exotisme, nous reprenons un bateau pour la Gréce. Comme le temps ne se met pas vraiment au beau, nous décidons de redescendre vers le sud, vers l’archipel des Cyclades. Nous avons déja pris 4 ce moment, 14 bateaux allant du bateau taxi jusqu'a J’énorme paquebot de croisiére avec tout le confort d’un hotel. Je réserve pour une prochaine fois la suite de ce voyage. Mais en terminant je vous offre un bouquet de couleurs et d’imagination en vrac. Imaginez des chapelets d’iles de toutes les tailles sur la mer de couleur émeraude, battues par les vents, offrant au ciel des villages blancs, des plages d’or fin ou de galets multicolores. | Partout des églises byzantines aux démes bleu azur, chargées d’icénes et sur toutes les routes, leur version en miniature, les iconostésias, ou brilent nuit et jour des petites lampes a Vhuile. Des montagnes arides ou pdaturent des chévres agiles. Des citronniers couverts de fruits et des fleurs au parfum enivrant bourdonnant d’abeilles. Des oranges si douces au goat de miel odorant, qui collent aux doigts quand on savoure les baklavas (mous nous faisons un devoir de les comparer dans chaque ile). Des millions d’oliviers partant 4 J’assaut des montagnes et des kilometres de murets de pierre, d’hier et d’aujourd’hui comme des lacets gris en zig zag, du ciel a la mer. Des vieilles sans 4ge tout vétues de noir Des pécheurs au teint cuit par le sel et le soleil. Des villes bruyantes prés des ports. Des petits villages presque déserts ot le temps prend son temps. Des champs entiers de fleurs sauvages roses, jaunes, rouges et violettes. Des «TABERNA» (restaurants terrasses) dans tous les coins méme les plus reculés, pittores- ques et élégants tous couveris de vignes ou de glycines. Des géraniums gigantesques débordent des jardins sur les murs de pierres. Des arbres tamaris roses en bordure des plages. Des figuiers en abondance. Et puis, le sourire des Grecs, leur gentillesse avenante. Notre grec est trés rudimentaire, mais ceux qui ne parlent pas anglais font un effort pour nous comprendre. Il y a un avantage a étre Canadiens. Nous voyageons avec le drapeau du Québec et celui du Canada. Méme dans les patelins éloignés, il se trouve toujours quelqu’un qui a été au Canada ou qui a de la famille au Canada. Les Canadiens on une bonne réputation dans le monde. Voila ot j’en suis pour Vinstant. Je pense a vous tous et vous promettant la suite pour bientét, je vous embrasse bien affectueusement. Yassos (aurevoir) Diane Béchade