Chez les francophones hors Québec, le pourcentage tombe a trois. Une grande partie de la population canadienne-frangaise vit égale- ment dans les milieux ruraux et n'a pas accés aux librairies et aux bibliothéques», souligne le directeur des Editions L'Interligne La révolution tranquille des années 70 Cependant, depuis la création des premiéres maisons d’édition fran- co-ontariennes jusqu’a nos jours; un long chemin a été parcouru. «Les choses évoluent. Si on regarde ce qui se faisait dans les années 1970, on peut dire que la production littéraire était ré- duite», fait valoir Gaétan Gervais, auteur de plusieurs essais publiés chez Le Nordir et Prise de parole. «Cependant, si on considére la situation présentement, il y a plusieurs maisons d’édition qui ont dépassé leurs difficultés financié- res, les maisons d’auteurs se comptent par vingtaines, la littérature franco-ontarienne s’enseigne a l'université. Tout cela est un ensem- ble qui fait que la littérature est supportee, ca pourrait l’étre justement davantage bien stir, mais il y a beaucoup de choses qui se sont amé- liorées», remarque Gaétan Gervais. Une littérature bien ordinaire? lls sont pourtant nombreux a s’étre penchés sur l’existence, le bien- fondé d'une littérature franco-ontarienne. «La littérature de l'Ontario n’existe pas encore comme littérature. Il y a d’excellents écrivains ontariens de langue frangaise: il n’y a a mon avis pas de littérature, soutenait l’écrivain québécois d'origine franco-ontarienne Jean-Ethier Blais dans les années 1990, peu de temps avant sa mort. Au rang des doléances les plus fréquentes: la vision d'une certaine littérature, revendicatrice, identitaire, tres «terroir» et somme toute, opaque au lecteur ne comprenant pas les combats et les enjeux pro- pres aux minorités francophones hors Québec. «Les Québécois ne sont pas contre la littérature franco-ontarienne, si ce n’est qu’ils sont fatigués d’une attitude minoritaire. Si c'est pour, comme le font cer- tains auteurs, rabacher les vieilles choses du passé, les discours passéistes, ¢a ne les intéresse pas. Mais si c’est solide, ga les intée- resse», affirme Michel Tétu, un universitaire québécois d’origine fran- cgaise. Aujourd’hui, les auteurs publiés en Ontario ont dépassé les limites du discours identitaire. Ils écrivent sans revendication particuliére, sinon pour eux-mémes.