‘2 Le Soleil de Colombie vendredi 25 janvier 1980 nt tate “1 eSoleil’’ rencontre Jean Riou: “Pas de malaise 4 la F.F.C." “On doit agir plus directe- ment auprés des francopho- nes eux-mémes.” C.T.: Ca, c'est la définition selon les réglements de la F.F.C. mais comment Jean Riou voit cette fonction? J.R.: C’est l’administrateur. Par exemple si les membres demandent a ce qu'il y ait une école de langue frangai- se, c’est au directeur de s’assurer Ace que cette école ne soit pas intégrée a une ‘école bilingue. C.T.: Cela fait combien d’an- nées que vous étes en poste? J.R.: Cela fait 5 ans. C.T.: Et depuis 5 ans, la F.F.C. a-t-elle évolué?’ J.R.: Oui, trés forte évolu- tion. Le nombre des mem- bres a énormément augmen- té. Ily a5 ans, les groupes de la Fédération représen- taient 3 4 4000 personnes, aujourd'hui ils sont prés de 10.000 personnes. C.T.: La structure de la Fédération ne constitue-t- elle pas un obstacle au bon fonctionnement de l’orga- nisme? 2 J.R.: La structure par elle- méme n’est pas un obstacle. Le probléme est plus un probléme d'argent. Le nombre des membres augmente malheureusement plus rapidement que n’aug- mente les finances de la Fédération . C’est certain que la Fédération avec les mémes moyens ne peut pas donner les mémes services a 5.000 qu’a 10.000 personnes. Il faut done s’y prendre d’une autre facon. Il faut agir plus directement auprés des francophones eux- mémes. “Faire prendre conscience a la population du fait franco- phone.” C.T: La Direction n’aurait- _ elle pas tendance a tout centraliser 4 Vancouver? J.R.: Non, la Fédération représente tous ses mem- bres a travers la province. Jamais elle ne pourrait fone- tionner toute seule a Van- couver; c’est pourquoi, la direction ne peut pas travail- ler dans son coin, cachée des autres membres. L’une des preuves que tout n’est pas centralisé a Vancouver, réside dans le budget. C’est ainsi que 70% du budget de la Fédération va dans les régions. C.T.: A combien s’éléve ce budget? J.R.: Ils’éléve a $438.000. Cet argent part en salaires, services et aides diverses. Si la direction centralisait tout a Vancouver, 70% du budget irait A Vancouver, ce qui n’est pas le cas. Quant aux 30 autres %, ils financent des programmes stricte-: ment provinciaux mais qui touchent indirectement les régions, Par exemple, si la Fédération fait des démar- ches auprés de la poste pour obtenir que les francophones soient servis dans leur langue, eh bien, l’argent investi dans ce sens va | Les professionnels du camion ES vousinvitent a venir rencontrer ses représentants 2410 Broadway est (coin Nanaimo) Vancouver, C.B. Tél. 255-1111 Telex: 04-54363 bénéficier indirectement aux francophones. Finalement, c'est ca la Fédération. C.T.: Quelles ‘sont les idéo- logies de la Fédération? J.R.: Les grandes idées de la Fédération, au niveau politi- que, se résument dans la prise de conscience du fait francophone. C’est a eux francophones, de réaliser quiils ont un réle 4 jouer au niveau politique et dans les partis; c’est impor- tant s’ils veulent obtenir des services dans la langue fran- caise. C’est ainsi qu’en matiére culturelle, l'un des buts de la Fédération c'est d’obtenir du gouverne- ment, des écoles frangaises. Bon, il est certain qu'il appartient au gouvernement de décider, par exemple, pour l’application du pro- gramme-cadre de francais, d’accorder oui ou non a la population le droit d’étre éduquée soit en anglais soit en frangais. La Fédération a insisté pendant. plusieurs années pour obtenir ce droit; sans cette pression, peut- étre qu’aujourd’hui il n’y aurait pas ce droit. Dans ce sens, le réle de la Fédération est important; la Fédération est le porte-parole des ' francophones en Colombie Britannique; les gouverne- ments provincial et fédéral la considére comme telle. C.T.: On a l'impression de toujours rencontrer les mémes personnes au niveau des décisions. Les décisions ne sont-elles prises que par un groupe d’une dizaine de personnes? J.R.: Il est vrai que pendant 2 années, on retrouve les mémes gens en place. Si l’on considére la derniére décade le leadership a changé 3 ou 4 fois, c’est pratiquement unique dans une organisa- tion comme la nétre. Il y a ’une dizaine d’année, la direc- tion n’était composée que de gens du bas Fraser ou de Victoria parcequ’ils étaient ' proche du centre. Si l’on fait un tour d’horizon des gens qui se trouvent au comité " exécutif ou au Conseil géné- ral, on pourra remarquer. la diversité des origines de ces membres. Il y a done aussi décentralisation au niveau des décisions. “Si le directeur se compor- tait comme un dictateur, je fais confiance aux membres ’ pour le remplacer.” C.T.: Nous avons regu au “Soleil” quelques lettres des régions, dont l'une d’elle qualifiait le Directeur Géné- ral de dictateur. Etes-vous un dictateur? : J.R.:: Le directeur géné- ral a un réle de tampon entre le pouvoir décisionnel et lexécutif. Aux yeux de beaucoup de personnes, il est certain que le directeur semble agir comme un dic- tateur, qu'il distribue les ‘oles, mais il s’agit.la d’un probléme de sous-informa- tion. La réalité est toute Joyeux Noél! autre. Le directeur est sujet aux décisions prises par le comité exécutif ou le Conseil général. Si jamais le: direc-: teur de la Fédération s’acca- parait tous les pouvoirs, se -comportait comme un dicta- teur, alors la je fais. confian- ce aux membres de la Fédé- ration pour le remplacer. De toute facon, ce systéme ne fonctionnerait que pendant. . quelques mois, c'est tout. A un moment donné, dans les ‘structures. actuelles de la Fédération, il y a des contré- les qui se font,'c’est pour- SOLUTIONS PROBLEME 3577 Shy] ~ ble SEO bop] eaneusun — is) 4 SOB MRD Ss DEUX PAR DEUX Let 5, 2et 13, 3et 10,4 et 9, 6 et 7, Set 11, le 12 reste seul. LES CARRES ‘quoi, les pouvoirs du direc- teur général sont limités. C.T.: Y a-t-il un malaise actuellement a la F.F-:C.? Gilbert Elophe a été renvoyé Christiane Cété s’en va... J.R.: Non, il n’y a pas de malaise a la Fédération. Christiane Cété s’en va de son plein gré. Ce n’est pas la” premiére personne qui démissionne. Dans une fédé- ration comme la notre, par le nombre de membres, il est évident que naissent des contestations et jusqu’a un certain-point, e’est trés bon. S'il n’y avait pas ce pouvoir de contestation, ce serait trés nuisible 4 la fédération elle-méme. C’est excellent qu'il y ait de franches discus- sions mais il ne faut pas perdre de vue que c’est pour le bienfait de la communau- té. En gardant conscience que l'on fait partie d’un tout, ces discussions sont les bienvenues, j’ajouterai méme qu’elles sont souhaita- bles. C.T.: Et pour Elophe? J.R.: Elophe était employé a - la Fédération. Il a été renvoyé mais cela ne s’est pas fait unilatéralement par le directeur général; cela couvait depuis plusieurs mois, cette décision a été prise-en consultation avec les responsables du conseil culturel avec l’accord du comité exécutif; les repré- sentants des membres se sont done prononcés sur ce sujet. C’est tout! “Tl faut que les francopho- nes soient plus solidaires, sinon, & moyens terme, c’est. la mort de la Fédération.” C.T.: Comment’ Jean Riou, en tant que francophone, considére la Fédération? J.R::.Personnellement, je vois la Fédération comme un organisme de revendication, de pressions politiques, la - Fédération demeure, avant tout, le porte-parole -des francophones.. C'est. l’orga- nisme principal de la provin- ce ow sont représentés les francophones et c’est cette _ représentation qui fait la force de la Fédération. Toutefois, il faut que les francophones soient plus. solidaires sinon cela signi- fierait la mort de la Fédéra- tion. ~ C.T.: La Fédération agit-elle ,seule ou en collaboration avec les organismes des autres provinces? ~~. nn TR: La Fédération est membre de la F.F.H.Q., elle a toujours eu des contacts Québec. Par -ces collabora- tions étroites avec ces grou- pements, cela nous permet de renforcer encore plus les liens entre francophones pour que soit appliqués les droits fondamentaux des francophones. “L’image que la Fédération projette est l'image que les membres lui donnent.” C.T.: Au précédent congrés, ilavait été question d’un comité politique. Qu’en est-il -exactement aujourd hui? J.R.: Le comité politique existe; il a eu sa premiére.. réunion:: 4 la fin de l'année - 79, quant a sa prochaine. réunion, elle aura peut-étre ‘lieu vers la fin février. Pour instant, le comité a défini son rdéle comme consultant auprés du comité exécutif... cela ne veut pas dire pour autant qu'il n’évoluera pas ~ au cours des prochaines années. Aujourd’hui, le comité politique se donne un role de consultant, demain, il sera peut-étre différent. Il faut s’adapter a la réalité du moment, c’est dans ce sens que travaille la Fédération. Qu’est ce qui va se passer a l'avenir... on verra lorsque Yon y sera! C.T.: Parfois on cherche les francophones en Colombie Britannique et on ne les +: trouve pas. Qu’est ce que cela signifie? : J.R.: De nombreux franco- phones ont acquis une ’mentalité de minoritaires. Agir comme tel signifie a moyen terme pour les fran- cophones, intégration puis assimilation. Cela . équivau- drait a la disparition de notre culture et de notre langue et c'est ce que nous voulons éviter. L'important. — est que la communauté arri- ve a controler son propre développement. Par exem- ple, pour l'éducation, on pourrait le faire en Colombie Britannique, on pourrait — contréler notre propre déve- loppement culturel dans la ~ province, reste a savoir si. tous les membres de la Fédération veulent attein- dre ces objectifs-la... cest a eux de décider. L’image que la Fédération : i projette est l'image que les ‘4 ~ membres lui donnent. = Fak avec les autres groupes fran- cophones hors Qué e a