2 - Le Soleil de Colombie, vendredi 23 mars 1990 EDITORIAL «La ol: le nombre le justifie» Huit années aprés l’obtention de la Charte canadienne des droits et libertés, la Cour supréme du Canada vient de reconnaitre que l'article 23 donne aux parents francophones, «lorsque le nombre le justifie», |e droit de gérer et de contréler leurs écoles. Il s’agit d'un jugement fondamental qui confirme et garantit dorénavant le principe d’égalité des deux minorités linguistiques en matiére d’éducation. La Cour estime que la gestion et le contréle des écoles constituent des leviers essentiels pour permettre|’épanouissement de lalangue et de la culture des minorités de langues officielles. Mais la reconnaissance du principe d’égalité et, partant, l'application complete du droit de gestion et de contréle des €écoles par les parents de la minorité restent cependant, dans la pratique, intimement liées a la clause dite du «/a ou le nombre le justifie». Ce jugement signifie donc que si les parents francophones ont remporté une importante bataille, ils n'ont pas pour autant gagné la guerre. Ainsi, en Colombie-Britannique, sur un potentiel de 20 000 éléves qui, selon |’A.P.C.C.F., pourraient éventuellement accéder au Programme cadre, combien dans les faits pourront effectivement jouir de ce droit si la province tente de lannuler ou de le limiter en jouant sur la question du nombre? A ce chapitre, la Cour supréme n’a rien réglé. On voit du reste mal comment il lui aurait été possible de le faire. Il n'y a pas de chiffre magique en matiére d’éducation car tout chiffre ne pourrait 6tre qu’arbitraire devant la diversité des cas. Chaque cas est un cas particulier et, & moins que les exigences des parents et |'intransigeance des provinces ne trouvent un terrain d’entente, tous ces cas ne pourront se régler que devant les tribunaux... Patrice Audifax — Chronique francophone Par Jean-Claude Arluison Avez-vous entendu la derniére au sujet de |l’APEC (The Alliance for the Preservation of English in Canada)? «A/l the APEC members are bilingual; they speak English and nonsense». A ses réunions, l’APEC distribue plusieurs ouvrages, _ dont le manque d’objectivité rivalise avec le mauvais godt; l'un d’eux est intitulé «Bilingual today, French tomorrow». Son auteur a prononcé un discours que l’APEC a enregistré sur cassette-vidéo et qu’elle utilise pour répandre sa propagande. Dans son discours, |’auteur exprime une opinion pour le moins inattendue. Selon lui, le Canada anglais a autant besoin du Canada francais et de la langue frangaise que d’attraper le virus du SIDA. Le maire de Sault Ste-Marie, M. Joe Fratesi, et les membres du conseil municipal de cette ville, se mordent certainement les doigts; il est trop tard, malheureusement. A moins qu’ils n’aient le courage de reconnaitre leur stupidité et qu’ils n’abrogent leur arrété municipal faisant de Sault Ste-Marie une municipalité unilingue anglaise. Les réac- tions des francophones et des francophiles les ont apparem- ment laissés indifférents, mais en revanche les répercussions de leur décision sur les affaires de leur ville ne peuvent pas les N’attendez pas la derniére minute pour renouveler votre abonnement. Faites-le dés maintenant! LE SOLEIL DE COLOMBIE 980 RUE MAIN VANCOUVER, C.B. V6A 2W3 23 SOL3I2 Le seul journal en frangais de Gotomdis de la Colombie-Britannique Président-Directeur: Jacques Baillaut Rédacteur en chef: Patrice Audifax Journaliste responsable de I'‘APF: Yves Lusignan Photocomposition: Suzanne Bélanger Coordonnateur administratif: Jacques Tang Publié par le Soleil de Colombie Ltée 980 Main, Vancouver, V6A 2W3 Feed 683-7092 683-6487 Fax: 683-9686 Abonnement 1 an: Courrier de 2éme classe Canada, 20$ - Etranger, 25$. 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Plus important encore, la Cour supréme considére que |’ex- pression «établissements d’en- seignement de fa _ minorité linguistique» contenue dans l'article 23 ne désigne pas simplement de simples bati- ments comme le gouvernement albertain le laissait entendre, mais englobe «un certain degré de gestion et de contréle». Pour les parents d’Edmonton, comme pour plusieurs autres parents francophones au pays, cette généreuse définition de l’expression «établissement d'enseignement de la minorité linguistique» se heurte désor- mais ala complexe et inévitable question du nombre d’éléves. laisser de glace. La premiére répercussion ne s'est pas fait attendre long- temps; CUPE a annulé son congrés qui devait se tenir a Sault Ste-Marie, ce qui a entrainé pour la ville une perte de revenus de 500 000$. Sault Ste-Marie, Thunder Bay et les autres municipalités de |’Onta- rio qui ont eu l’idée bien peu brillante de se déclarer uni- lingues_ anglaises compren- dront & leurs dépens que l'intolérance et |’étroitesse d’esprit ne payent pas. Les villes en question seront certainement placées sur une liste noire en ce qui a trait ala tenue de congrés, et il est probable que bien des touristes francophones et francophiles se refuseront a dépenser ne serait-ce que quelques dollars dans des endroits aussi peu accueillants et aussi peu sympathiques et qu’ils iront manger et dormir un peu plus loin. De plus, la formulation est Stupide. En déclarant leurs municipalités unilingues an- glaises, les conseils munici- Ppaux en question ont voulu dire que leur Hétel de ville n’offrait pas de services en francais et qu'il n’en offrirait pas, mais l’expression _utilisée donne l'impression soit que personne _ ne parle francais dans leur localité, soit qu'il y est interdit de parler francais. Une question importante doit étre posée aux conseils municipaux. Ils ont affirmé quils n’étaient pas anti- francophones et que leur décision avait été motivée uniquement par des considéra- tions financiéres ; la prestation de services bilingues colite trés cher, ont-ils souligné. Si les maires, conseilléres et conseil- lers municipaux avaient utilisé leur matiére grise pendant dix secondes, ils seraient parvenus ala conclusion qu’une standar- diste, une réceptionniste et une secrétaire bilingue ne fleur couteraient pas un cent de plus que des personnes unilingues anglaises et que la traduction et impression de quelques for- mulaires et documents munici- paux ne codteraient pas une fortune. Il s’agissait donc d’une décision a la fois insensée et inconsidérée, et les villes en question devront certainement faire appel a des experts-conseil en relations publiques afin de réparer les dégats. COMMISSIONER de 15 heures semaine. FONCTIONS: officielles. sur les langues officielles. régional de |’‘Ouest. QUALIFICATIONS: officielles du Canada. linguistiques. atout. LIEU DE TRAVAIL: - Depuis la résidence. DATE DE COLTURE: - Le 13 avril 1990. Deni J. Lorleau Représentant du Commissaire 1100, 10506 avenue Jasper Edmonton, Alberta T5J 2W9 Sans frais 1-800-661-3642 Facs (403) 495-4094 COMMISSAIRE AUX LANGUES OFFICIELLES OF OFFICIAL LANGUAGES AGENT[E] DE LIAISON A TEMPS PARTIEL Le Commissaire aux langues officielles est a la recherche d'un(e) agent(e)de liaison pour la région de Vancouver, pour un maximum “Informer le public et la fonction publique fédérale du réle du Commissaire et des droits garantis par la Loi sur les langues - Recevoir des plaintes linguistiques du public par rapport a la Loi . - Communiquer directement et réguligrement avec le bureau - Excellente connaissance orale et écrite des deux langues - Excellente compréhension des besoins des communautés - Etudes post-secondaires seraient un atout. - Expérience en communication et relation publique serait un Les intéressé(e)s doivent faire parvenir leur curriculum vitae a: Bureau de l’Alberta, Colombie-Britannique, T.N.-O. et Yukon