Vigneault triomphe a Paris par Benoit HOULE PARIS: Aprés Félix Leclerc, cest Gilles Vi- gneault qui triomphe a Paris. “Cepaysanpoéte venu du froid,” comme lappelle France-Soir, a su charmer Yauditoire qui vient |’enten- dre et le voir tous les soirs, jusqu’au 6 mars au Théatre de la ville. “Une notoriété comparable a celle de Félix Leclerc, chanteur et poete comme ce dernier,” dit de lui le Nouvel Observateur. “A ne pas manquer, ajoute lActualité. Un poéte cana- dien peut étre le meilleur dé- fenseur de la chanson fran- aise.” Gilles Vigneault est arrivé a ' tashquan... Paris il y a une semaine. Il a d’abord rencontré ses amis , au Centre culturel canadien ‘ors d’un récital spécial. Il parait sur scéne depuis le 22 février. Il a été invité a la radio francaise, a la télévi- sion d’Etat pour présenter son tour de chant, son pays, sa poésie. “Le paysan-poéte a un grand nez busqué, des che- veux raides et longs qui de- ‘viennent rares au sommet du crane, écrit Dominique Bose- let, dans France-Soir. Le paysan-poéte est laid et sa voix écorche quelquefois. Son accent est un bon accent bien rude de la-bas, de Na- Il attaque comme ca, d’un coup, “Mon pays ce n’est pas wun pays...”. Avec des gestes ef sans gestes.. sti raconte Natashquan a la ma- niére d’un conteur d’autrefois - en commengant parfois par Figurez-vous... et voila que . d’un seul coup, Vigneault cesse d’étre laid et d’avoir un accent. Voila que d’un seul coup il ressemble 4 un lutin et fait rapidement dis- paraitre son allure d’oiseau de proie, ravi qu’on lui ré- clame des chansons, surpris d’étre applaudi.” En pleine mer Pour la premiére fois, Gil- les Vigneault s’est lancé a Yeau. Jusqu’ici, il n’avait donné que quelques specta- cles a Paris. Il n’avait pas . dépassé le stade de deux re- présentations.- La scéne de Olympia 1’ avait aecueall Van dernier. ““Jusqu’a présent, dit-il, j’é- tais resté au port, les musi- coramas comme celui de I’0- lympia sont 1a uniquement pour vérifier que le bateau flotte bien. Maintenant, je vais prendre véritablement la mer et { faire ma premiére traversée.”’ “Contrairement a Leclerc, écrit Norbert Lemaire dans L’Aurore, Vigneault ne chante pas uniquement les lacs, les foréts, les riviéres et les. gens de son pays. Il chante aussi les villes.” Commission des valeurs mobiliéres Réunis a Vancouver, les re- présentants des organismes de contréle du commerce de valeurs mobiliéres de huit des provinces canadiennes ont convenu d’adopter des politiques communes qui ont pour but d’uniformiser les lois. provinciales. Ils ont éga- lement convenu d’adopter une procédure visant a accé- lérer Voctroi de permis pour les émissions dites “‘nationa- les”: : Grace a cette mesure, un seul organisme de contrdéle devra accepter les dossiers d’émissions pour que leur dis- tribution soit permise a tra- vers le Canada. Les décisions prises par les représentants des organismes de contréle des provinces auront notam-, ment pour effet de rendre in-: utile la création d’une Com- mission des valeurs mobilié- res tellé que proposée récem- ment par le ministre fédéral de la Consommation et des sociétés, M. Ronald Basford. Lors de Tlassemblée an- nuelle de Ja Bourse de Van- couver, M. Basford avait fait patty de son intention de organisme de con: efficace le commerce des va- leurs mobiliéres au. Canada. Il avait notamment souligné qu’a VPheure actuelle, les émissions d’obligations de- vaient étre enregistrées dans chaque province pour y étre distribuées et que les exigen- - ces des provinces différaient . d'une a l’autre. A leur réunion de Vancou- ver, qui a débuté le 22 fé vrier les représentants des provinces d’Alberta, de Co- lombie-Britannique, du Mani- toba, du Nouveau-Brunswick, de l’Ontario, de 1’Ie-du-Prin- ce-Edouard, du Québec et de la Saskatchewan se sont en- tendus pour que les accords quils prenaient _n’entrainent aucun abandon de la juridic- tion ou des pouvoirs discré- tionnaires des organismes de contréle des provinces. A-l'étude | Dans un texte remis hier aux média d’information, on mentionne que les énoncés de politiques de chacune des provinces représentées ont été étudiés. Les administra- teurs ont conclu qu’il était possible d’adopter unanime- ment plusieurs de ces politi- ques et se sont entendus sur de nombreux sujets. Ces poli- tiques communes seront pu- bliées comme “Politiques na- tionales” peu_aprés la pre- pee semaine d’avril. cf S mpor iel que mentionné précédem- ment, a éfé T’”adoption comme “politique nationale numéro un,” d’une procédure - visant a faciliter Voctroi de permis pour les émissions . Les administrateurs sont dites “‘nationales’’. Cette poli- tique entrera en vigueur le premier mars prochain dans les huit provinces concernées. La loi : | uniformisée ; Les Sincere ont. constaté ensuite qu’une deu- xiéme séfiie de politiques était | particuliére 4 l’administration de la loi de l’Ontario qui est maintenant, avec certaines modifications, celle des pro- vinces d’Alberta, de Colom- bie-Britanniqué, du Manitoba et de la Saskatchewan. Ces provinces dites “de loi uni- forme” ont convenu d’adop- ter des politiques communes qui seront publiées en temps opportun comme “politiques ” sous la loi uniforme’’. Les administrateurs ont aussi terminé leur examen du rapport du comité cana- dien d’étude des fonds mu- tuels et des contrats de pla- cements et du rapport Gillies sur le méme sujet qui avait été préparé 4 la demande de la Commission des valeurs mobiliéres de TlOntario afin daider les administrateurs. Ce qui pouvait étre adopté en mulgué et sera collective- ment reproduit comme partie des “politiques nationales”’. aussi tombés d’accord quant a la législation et la régle- -Mentation requises pour don- ner effet au rapport du co- mité canadien d’étude des fonds mutuels. L’Ontario a accepté de pro- céder A la rédaction du pro-- jet de législation requis et - lorsqu’il sera. prét les admi- . histrateurs de chaque pro- vince~soumettront les amen-. dements proposés a leur gou- vernement respectif. La décis sion de donner suite a ces recommandations. est évidem- ment une prérogative de cha- que gouvernement. clair que des amendements importants seront nécessai- res, note le communiqué. Les administrateurs des provinces de Terre-Neuve et de la Nouvelle-Ecosse n’ont pu étre présents et, par con- séquent, n’ont pas participé aux délibérations. Ils seront immédiatement consultés et les autres administrateurs . provinciaux espérent qu’ils jugeront qu’il leur est possi- ble de donner leur accord quant aux- “politiques natio- nales” et quant aux projets utres mm: rapport concernant les fonds mutuels. a ee Tl esti Le détournement du Boeing sur Vancouver VANCOUVER Rae Le jeune homme réfractaire a la conscription américaine qui est arrivé a Vahcouver a ‘bord d’un avion .qui avait uqitté San-Francisco pour Seattle, a. demandé hier le statut d’inimigrant arrivé au pays. Un porte-parole gouver- nemental a indiqué a Ottawa quil était peu probable qu’une décision soit prise sur ce cas avant lundi. Cepen- dant, le Federal Bureau of Investigation (FBI) ameéri- cain, a déposé contre lui a Seattle une. plainte pour pira- terie aérienne. Le gouvernement canadien hésiterait entre lextradition aux Etats-Unis et la pour- suite du jeune homme au nom de la loi canadienne. On indique que le gouvernement aurait quelque sympathie pour une requéte d’extradi- tion. L’intéressé, M. Chappin Scott Paterson, agé de 19 ans, de Shingle Springs en Californie, fait l’objet, en ré- ponse a sa demande pour ré- sider en permanence au Ca- nada, a une enquéte de |’Im- migration canadienne a Van- couver pour “déterminer s’il | est éligible a l’entrée au Ca- nada.” : Le traité d’extradition con- clu entre le Canada et les Etats-Unis n’inclut pas spéci- fiquement la -piraterie aé- rienne parmi les motifs d’ex- tradition. Le jeune homme est dé- tenu, en attendant, a la pri- son de Richmond, en ban- lieue de Vancouver, aprés. qu’il se fut calmement rendu a la GRC a Varrivée a Van- couver de l’aérobus Boeing _, 787 des Western Airlines. M. Paterson aurait forcé le capitaine de l'appareil, M. “Bruce deSpain, a se poser a _ Vancouver au lieu de Seattle, aprés que le pilote lui eut appris qu’il n’avait pas assez de carburant pour aller a Cuba. Il y avait 97 personnes a bord, dont 92 passagers parmi lesquels 69 juenes con- scrits. Aprés sa néfenton ‘de jeudi . a vendredi, M. Paterson a obtenu les services d’un avo- cat, Me Don Rosenbloom, par lentremise du Comité vancouvérois d’Aide aux ob- jecteurs américains a la guerre. - ’ La demande de statut d’im- migrant complique la situa- tion juridique en cette af- faire. Méme si la demande était rejetée, son auteur a automatiquement droit” d’ap-- pel, conformément ala loi de l'Immigration. Il y a actuel- lement une accumulation de trois ans de cas d’appels a la commission d’appel de 1l’im- migration. Cependant, cette commission donne générale- ment la priorité aux cas qu’elle juge d’importance majeure. Concevablement, un appel d’un ordre de déporta- tion pourrait aller jusqu’a la cour supréme. Interrogé aux Communes la-dessus, le ministre de la Justice, M. John Turner, a _ déclaré en réponse a une question de M. Eldon Wil- _ vigueur. Par ailleurs, dans le » liams, député conservateur de Clagary-Nord, que trois possibilités étaient exami- nées: déportation, extradition et poursuite. ~ La décision de poursuivre reléve des autorités provin- ciales, mais dans le cas d’un étranger, elles doivent obte- nir l’accord du gouvernement fédéral. Selon le code pénal, quicon- que commet a bord d’un ‘avion un acte pouvant étre considéré comme un crime dans le pays ou l’appareil est immatriculé, peut relever..de, ‘la juridiction criminelle cana- dienne une fois que l’avion, atterrit au Canada. eA La recente convention de La Haye, sur la piraterie aé- rienne, n’est pas encore en passé, le Canada a générale- ment: appliqué une politique de la porte ouverte envers les réfractaires de la con- scription américaine ou les_ | déserteurs des forces armées | des Etats-Unis. : Selon des membres de 1’é- quipage de l’aérobus, M. Pa- . terson avait menacé de faire sauter Javion. Vérification faite, M. Paterson ne ‘dispo- sait de rien de plus dange- reux: qu’une boite de désodo- | risant pour les aisselles. On nia’ Tién ‘trouvé ‘de dangereux a bord.. Des passagers ont. décrit -M. Paterson comme ayant de-“longs cheveux” et des ‘‘yeux. vitreux”. La po- lice’ & Vancouver; pour sa | part, a trouvé qu’il avait les “cheveux proprement.coupés, ‘courts, un vrai type de pré-- cheur”. Le capitaine dé Da- vion a dit que M. Paterson était calme et poli. Me_ Rosenbloom, J’avocat de M. Paterson, a dit que son client ne pourrait pas étre traité comme un deman- deur normal du statut d’im- migrant qui se ferait refuser a la _ frontiére Vaccés du pays. En fait, de* dire-Me, Rosenbloom, M: Paterson a’ été escorté de la frontiére —| Vaéroport —-‘et détenu en cellule jusqu’au lendemain. Il. — devrait. en. conséquence étre traité ‘comme une personne déja au’ Canada. hehe Diane IV, LE SOLEIL DE VANCOUVER, 5 MARS 1971.