baad a iN mW ZZ ed Courrier de 2éme classe Second class mail N° 0046 VOL 17 No 49 VENDREDI 19 AVRIL 1985 Par Francois Bourboulon Le seul journal de langue frangaise de la Colombie britannique. Carnet de festival L’édition 1985 a bien été une “féte des arts” comme Le Soleil de Colombie l’avait annoncé. Pendant toute une semaine , les spectateurs ont pu écouter et voir tout leur saoul. Voici le récit du festival et les impressions [totalement subjectives] de l'un d’eux. Mardi - Les impératifs de bouclage du journal m’ont empéché d’assister le. matin a Tunique représentation de “Guignol aux Amériques” par le théatre “Les farceurs”. Le Festival débute donc avec le vernissage du Salon de Prin- temps ot se presse une foule imposante. Des peintres aux sculpteurs ou aux graveurs, le choix est large et les sytles nombreux, et le néophyte que je suis a surtout remarqué les batiks de Rachel Vadeboncoeur et les vitraux de Yves Trudeau. Entre les at- traits du buffet, les discours des personnalités, la chorale des Echos du Pacifique et les ~€volutions’ des Danseurs ‘du Pacifique, les invités ne savent plus ou donner de la téte. Dans le prolongement de ce vernissage, l’intérét se déplace vers la salle de théatre ov Joélle Rabu présente la premiére de “A tout coeur’”.Ses propres chansons, tirées de son nou- veau disque, celles plus con- nues d’Edith Piaf qu'elle inter- prétait déja dans “Piaf, ses chansons, ses amours’’ et des reprises de classiques, d’Aznavour a “Cabaret”, com- posent un ensemble solide quant a la chanteuse, sa présence et sa sret€ apparente étonnent quand on sait qu’elle pratique la scéne depuis si peu de temps. Deux temps forts a retenir, son interprétation de “La Bohéme” de Charles Aznavour, au cours de laquelle elle passe trés naturellement de l'anglais au francais, et l'adaptation en tango de la chanson du groupe Abba fis méter d'un francophone “Money Money”, qui lui per- met de démontrer certains de ses talents de comédienne. Mercredi - Les enfants des écoles ont envahi le Robson Square Media Centre a l’heure du déjeuner. Dans la ‘salle d’exposition, Jean-Pierre Leblanc et Claude Giguére proposent avec “Timesteps” un “voyage musical” trés exci- tant. Les deux acteurs - musiciens réussissent, jonglant avec les instruments, les cos- tumes et les bandes sonores, a captiver l’attention du jeune public. Beaucoup de trou- vailles de la part des protago- nistes qui ont l’air de s’amuser énormément (la prestation de Jean-Pierre Leblanc dans le réle de homme primitif lui vaut a l’unanimité le prix d'interprétation de ce festival) tout en restant complets et instructifs. On quitte “Timesteps” pour rejoindre la salle de cinéma et Gilbert Dupuis qui s’attaque a Suite page 4 Les lecons du Chef Par Annie Granger ‘Les dix-sept éléves de l’école culinaire Pierre Dubrulle ne connaitront jamais comment il y a un quart de siécle on appre- nait la cuisine et comment Pierre l’a apprise. Il a traversé des années d’ap- prentissage dés l’age de seize ans avec un “patron” qui faissait fonction égale- ;ment de pére et de profes- seur.“Jevoulais étre maitre d’hétel, mais mes parents ont choisi pour moi la cuisine, j'y ai tout appris.” Les dix-sept éléves de cette école professionnelle de Vancouver, vétus de pantalon gris a carreaux, d'une toque et veste blan- ches et d’un foulard rouge autour du cou, en sont @ leur huttiéme semaine [il leur en reste seize avant de sortir dipléme en poche et d’étre lancés dans les cutst- Pierre Dubrulle [a droite] en plein cours de travaux pratiques. nes de la ville]. Il est neuf heures et demie, et l’opéra- tion “pain” est entamée deputs une heure; on cou- pe maintenant du persil, oignons; le menu affiche aujourd'hui coq au win, pommes feuilletées flam- bées au Calvados et, en entrée, saumon frotd et légumes, bien fade sur le papier, mais attendez d’y goiter. Un régal! Suite page 4 { Desusahior 30 cents Les éléves de nombreuses écoles avaient envahi le Robson Square Media Centre. Les effets du Beaujolais Par Francois Bourboulon On pourrait appeler cela le principe des vases communi- quants. A mesure que le niveau du vin descendait dans les bouteilles et les verres, le volume sonore montait dans les salons du 84éme étage de Vhétel Hyatt Regency Vancouver. Le petit groupe discret du début s’était trans- formé peu a peu en une foule bruyante de 400 personnes qui déambulait d’un stand a I’au- tre. Toutes avaient été conviées a - une dégustation des vins. de Beaujolais. Et petit a petit, Vobjet de la dégustation im- posait sa marque et son effet. Difficile, au bout d’un mo- ment, de distinguer parfaite- ment un produit d’un autre, et surtout sur la feuille adéquate les notes 4 donner a chaque vin pour sa couleur, sa clarté, son ‘bouquet ou son aréme. Une vingtaine de vins était proposée aux invités, tous originaires de cette région du sud de la Bourgogne (les crus, pas les invités). Du simple Beaujolais au Beaujolais-Vil- lages en passant par le Cru- Beaujolais, cette catégorie de vin est avant tout un produit léger et fruité que l’on boit avec facilité, comme on pou- vait le constater en se prome- nant entre les st:.ads et en observant les participants. L’assistance s’efforcait de faire honneur aux qualités du Beaujolais, et semblait y par- venir sans aucune difficulté. Mais cette dégustation n’était pasleseul objet de la réunion. Six personnalités de Vancouver, dont on rappor- tait que leur action avait permis de faire du Beaujolais l'un des vins les plus populaires en Colombie britannique, de- vaient étre intronisées dans la Confrérie des Compagnons du Beaujolais. Créée en 1947, celle-ci s’est consacrée au culte de ce vin et a la préserva- tion de ses traditions. Parmi les six nouveaux com-- pagnons se trouvaient deux Francais, Pierre Dubrulle, fondateur d’une école cu- linaire (voir l’article “Le mé- tier d’un francophone”) et Jean-Luc Bertrand, respon- sable du _ restaurant “Le Gavroche”. Quant au maftre de cérémonies, il était lui aussi francais. Le Comte de Rambuteau a été surnommé “Monsieur Beaujolais” (“Je suis un homme du Beaujolais, explique-t-il. Les premiéres Suite page 2 3 ote rhir * ~ . a “ os wi i = NN NL NN Ras ge Re Ane ae re a ee ee ee ee ee — niin 8 i ti nl