a a a enna en Tee Le Soleil de Colombie, vendredi 2 soft 1985 —5 Lettres, arts et spectacles Le centenaire de la mortde Victor Hugo Un homme extraor Par Alexandre Spagnolo 2éme partie Adéle Hugo Foucher donna A son jeune époux cing en- fants: Léopold-Victor, en 1823, décédé trois mois aprés sa Naissance. Léopoldine, en 1824, fille préférée de son pére, sa “Didine” qui épousa, Charles Vacquerie, du Havre; lors d’une promenade aux bords de la Seine, leur embarcation chavira, a la hauteur de Villequier, les deux se no- yérent. Hugo était en voyage, en Espagne, dans les Pyrénées. Il apprit la triste nouvelle, par la presse, a son retour a Paris. Prostré, abattu, il ne put publier neuf années durant. Charles: en 1826, épousa une trés jeune orpheline belge, de Bruxelles, Alice Lehaéne, agée de 18 ans. Victor Hugo porta son affection a cette derniére, elle lui rappelait sa pauvre “Didine” noyée, tandis que Mme Hugo, hautaine, ne cessait de mettre en évidence la gloire du nom d’Hugo. Charles ne jouissait pas d’une _ santé brillante et souffrait d'une bronchite opiniatre. Dé- sirant se rendre en voiture a un repas de famille a un res- taurant, il succomba dans le véhicule foudroyé par une apoplexie suivie d’hémorragie. _ Tl avait 44 ans, laissant une veuve et deux enfants, Georges et Jeanne, que Victor chérit toute sa vie. Francois-Victor, en 1828. Eut une vie assez active sur le plan culturel et littéraire. Décida de traduire toutes les oeuvres de William Shakes- peare quand son pére était fonciérement anglophobe. Eut une longue relation amou- reuse avec une actrice du - Théatre des Variétés, de Paris, Anais Lievenne, qu’il rompit afin d’abandonner la folle vie parisienne et rejoindre son pére en exil, ow il connut une Guernesiaise, Emily de Putron: pas de chance, elle était atteinte de la tubercu- lose. Papa Victor, mettant de c6té son anglophobie, proposa a son fils une union avec Lady Diana Bauclerk, fille du Duc de St. Albans (St. Albans, ville célébre lors de la guerre des deux-roses), une noblesse fe- rait bien dans le décor et puis le Duc était un libéral, presque un républicain. Francois- Victor n’était pas intéressé; d’ailleurs une tuberculose aux reins le terrassa 4 45 ans. Un quatriéme malheur s’abattit sur le grand homme: cela ne devait pas se terminer. _ Lhistoire d’Adéle H Sous ce titre, Francois .Truffaut a réalisé un film projeté a deux reprises, sur notre petit écran, avec la célébre actrice francaise Isabelle Adjani interprétant l'émouvant réle d’Adéle Hugo. L’action de ce film, passable- ment romancée, se passe lors du séjour de neuf années d’Adéle a Halifax (Nouvelle- Ecosse, Canada) et 4 I'Ile Barbade, des Petites Antilles Britanniques). Nous irons PUA te eee oS Léopoldine Hugo plus en arriére et aussi plus en avant dans sa vie. A la naissance d’Adéle, la France subissait des boulever- sements. Charles X venait d’étre déposé, la restauration avait pris fin et Louis-Philippe devenait roi de France, sous le nom de Napoléon III, A son baptéme, elle eut comme parrain, § Charles-Augustin Sainte-Beuve, grand ami de la famille et ami particulier de sa mére... Adéle essaya d’apprendre les premiers rudiments de la langue de Shakespeare, cela fut vain. Par contre le piano lattira profondément: elle donna des concerts 4 Guerne- sey, lors de l’exil de son pére, d'une musique tirée d'un poéme de sa conception “Nuits de Juin”. Elle tenait constam- ment a jour son journal. A 16 ans, elle tomba en amour avec Auguste Vacque- rie, frére de Charles époux de SE eee sa soeur ainée, Léopoldine, morte noyée, amour sans de trés nombreux lendemains. A 26 ans, elle connut Albert Andrew Pinson, un officier britannique: ce fut le coup de foudre de part et d’autre, a telle enseigne qu'il refusa une promotion dans l’armée pour rester prés d’Adéle. Plus tard, il se ravisa s'il voulait con- tracter mariage et avoir une situation de tout repos, il sengagea dans la “West Yorkshire Militia”, l’éloigne- ment fut dur pour Adéle, en méme temps que l’exil. De dépressions nerveuses en _dépressions nerveuses, cela n’allait pas chez Adéle. Papa Hugo nese rendait pas compte de cet état, absorbé a écrire et rE Nee na oot alga ime ow a DEI te ‘par ailleurs ne tenait pas compte, non plus, des repro- ches de sa femme 4 cet égard. Il alla méme soupconner celle- ci de comploter |’éloignement d’Adéle... Incroyable égoisme, dont il paya le prix. Entretemps, une autre affec- tation fut donné a l’officier A. A. Pinson: rejoindre un régi- ment stationné au Canada, plus précisément a Halifax (Nouvelle-Ecosse), dans le cas, écrit-on, qu'il y aurait une guerre avec l’'Amérique! Ren- dons grace a Dieu, elle n’a pas eu lieu! Ici, les événements se compli- quent, s’enchevétrent, s’em- brouillent a souhait, mais pas pour le scénariste. Le fait est qu’Adéle privée de nouvelles de son Albert-Andrew pen- dant de nombreux mois, déci- da la grande aventure, filer en douce a Halifax, pour retrou- ver un amoureux transi, le terme technique. ‘ vendredi. BS La librairie Le Soleil 3283, rue Main. Vancouver V5V 3M6 Tél. 879-6656 ‘La Librairie Le Soleil a actuellement des romans, des bandes dessinées, des romans policiers etc... 4 vendre a des prix trés bas, aux alentours du dollar. ‘Venez-y faire un tour, nous sommes situés au coin de la 17éme avenue et de Main [autobus 3 et 5], de 9h a 17h du lundi au Le profit de la vente des livres de la Librairie est versé a la Fondation Le Soleil de Colombie. Cet argent est ensuite distribué 4 des étudiants qui ont excellé en frangais. 2 . décés de son pére. dinaire De priéres en priéres, de supplication, rien n’y fit, l’of- ficier ne voulait plus d’Adé- le tant aimée a Jersey, en 1856. Les raisons, sauf erreur, ne furent jamais déterminées, problablement ses dépressions nerveuses, son audace de quit- ter la famille sans avertisse- ment, quoi encore? Lorsqu’Adéle apprit les fian- cailles présumées d’Albert- Andrew avec la fille du gouver- neur de la Nouvelle-Ecosse, décidée ales rompre, forma un plan machiavélique: faire pu- blier dans le “Guernesey Ga- zette” son mariage, célébré a Paris, avec Albert-Andrew Pinson, officier qui s'est dis- tingué durant la guerre de Crimée (1854-56). Premiére réaction de V. Hugo, lisant cet avis, d’écrire 4 son ami et éditeur Jules Hetzel: voila que ma fille est devenue une femme anglaise... _ Munie de cette gazette, Adéle se présenta devant le gouver- neur et lui fit lire l’avis qui devint abasourdi. Résultat, il fit interdire l’entrée de sa résidence a cet officier im- pudent, il a essay€ de se défendre, ce fut vain. Harcélement Adéle continua 4 le harceler (au Canada, le harcélement est un acte grave!), alla méme jusqu’a vouloir s’assurer les services d’un hypnotiseur, croyant que durant l’hypnose elle pourrait faire célébrer le mariage, disposée a payer les frais (5,000F, suivant l’ouvra- ge de Joanna Richardson). _ Adéle continua a demeurer a Halifax, obsédée maladive- ment a regagner l'amour d’Al- bert Andrew Pinson. C’étaient de continuelles fins de non-re- cevoir. Aprés le coup de l’annonce dans la Guernesey Gazette, cela se comprenait. En 1866, elle avait 30 ans, elle apprit que le régiment de Pinson venait de recevoir l'ordre du transfert a I’Tle de la Barbade (Archipel des Antil- les anglaises) , elle le suivit avec désespoir. Son pére lui fournis- sait des fonds, a son corps défendant, il n’en pouvait mais! I] se sentait profondé- ment humilié par cette sombre aventure qui dura neuf an- nées. Tombée dans la prostra- tion, incohérente, recueillie’ par des ames charitables, on a pu l’envoyer dans son pays natal, en 1872. Elle venait d’avoir 42 ans, une loque... placée dans un asile a Saint- Mandé, l’esprit dans les espa- ces célestes, elle vécut ainsi 43 autres années, mourut en 1915 a l’age respectable de 85 “ans, trente années aprés le Le Time de Londres publia le 8 mars 18701’avis suivant: le ler mars, en l’église St-John, a Hampstead, le Révérend J.G. Brewster célébra le mariage d’Albert Andrew Pinson Esq, ex-capitaine du 16é Régiment, avec Catherine Edith, ]’unique fille du Lieutenant-Colonel James Roxburg, de Lodge Rostrevor, Irlande. Une riche héritiére. Ici s’achéve la vie familiale de Victor Hugo, des malheurs ~ accumulés par sa progéniture. Nous aborderons la semaine prochaine sa vie intime et personnelle. A suivre Au C.C.C. Reid Sheir. 10h00 a 13h00. Exposition d’arts populaires L’exposition d’Arts Populaires réunit comme chaque année au Centre culturel colombien des artistes anglophones et francophones de la Colombie britannique. Le théme choisi cette année est: dessins et gravures, et les oeuvres sont présentées par Francine Gravel, Kip Johl, Cheryl Lobe, Cookie Manjit Johl, Claudine Pommier, Michéle Rechtman Smolkin, Marie Thérése Reinarz et L’esposition, dont le vernissage aura lieu le 8 aout 4 20h00, durera jusqu’au 26 septembre. La galerie est ouverte du lundi au vendredi de 9h00 a 17h00, du mercredi au vendredi de 19h30 a 23h00 et le samedi de Deux concours littéraires Deux concours littéraires sont organisés pour tous les francophones et francophiles de tout le Canada. En premier “Les contes et nouvelles 3éme Age” organisé par le Salon des Gens du 3éme age et le journal “Le Troisiéme age”. Pour ce concours, toute personne de 55 ans et plus et n’ayant jamais encore été publiée ni éditée, de citoyen- neté canadienne ou résident permanent, peut participer. Elle ne doit pas avoir été lauréate d’aucun concours, y compris celui-ci, et n’étant associé ni de prés, ni de loin, aux travaux de l’€quipe res- ponsable du Salon et du Journal “Le troisiéme age”. Un acte de naissance doit accom- pagner les manuscrits. L’oeuvre doit étre un manus- crit inédit d'un minimum de 30 pages et d’un maximum de 40 pages de 84x11, rédigé en langue francaise et dactylogra- phié en double interligne. Le concours est ouvert jus- qu’au $1 décembre 1985. Les manuscrits doivent étre envo- yés en double exemplaire par pli recommandé (et avec une enveloppe suffisamment af- franchie pour le retour des manuscrits non primés) a l’adresse suivante : Salon des Gens du 3éme age, concours littératre, 5809, boulevard Gouin ouest Montréal, Qué. H4] 1E3 Le premier prix est une bourse de $500 et une garantie Canada Place de publication dans le journal “Le troisiéme age au cours de 1986. Les deuxiéme et troisié- prix : une bourse de 100.00$. L’autre concours est organisé par le Club social des lecteurs du menseul “Troisiéme age”. Pour étre candidat ou candi- date, il faut avoir 60 anset plus et étre abonnée au journal “Le troisiéme Age au 31 décembre 1985 “minuit. II ne faut pas avoir été publié, édité, étre de citoyenneté canadienne ou ré- sident permanent, et ne pas étre associé ni de prés, ni de loin, aux travaux de l’équipe responsable du journal “Le troisiéme age”. Un acte de naissance doit accompagner le manuscrit. s Le manuscrit soumis doit étre de 100 pages ou plus , dactylographié en francais, en double interligne Si vous voulez participer vous devez envoyer votre ma- nuscrit en double exemplaire par pli recommandé, et avec une enveloppe suffisamment affranchie, avant le $1 décem- bre 1985 a : M. Jean Lévesque, éditeur Concours littératre “Le trot- stéme age”, 1474 est, rue Fleury Montréal, Qué. H2C 1S1 Tél [514] 384-2356. Le ou la gagnante du concours recevra une bourse de 700$ offerte par la Fondation Berthiaume Du Tremblay, en plus de voir son manuscrit publié par une maison d’édi- tion reconnue. Un concept unique Le tournage des “Démons apprivoisés” qui sera présenté a Expo 86 du 2 mai au 13 octobre a débuté. Ce spectacle relate l’évolution des commu- nications au cours des ages, des premiers balbutiements du début a la technologie de pointe d’aujourd’hui. Le ci- néaste canadien Emil Radok réalisera cette production en- tiérement canadienne. I] est connu pour avoir été un des cocréateurs du concept du spectacle “Laterna Magika” et pour avoir innové dans des -présentations audio-visuelles de l’Expo 67 et du “Epcto Center”. Le tournage se fera principalement dans un studio concu 4 cet effet a Lachine (Québec), en banlieue de Montréal; toutefois, une deu- xiéme €équipe filmera des séquences en Ontario, au Québec et dans les Maritimes. Le tournage devrait étre ter- miné le 6 septembre 1985. Crest a Emil Radok que l’on doit le concept unique du spectacle “Les démons appri- voisés”. Cette présentation fait appel a des techniques audio- visuelles que le public décou- vrira pour la premiére fois a Expo 86. Pour cette présenta- tion qui repose sur le principe de l'image composite, on utili- sera dix projecteurs 35 mm et. dix €crans suspendus dans l’espace, neuf rectangulaires et un cerceau qui, en pivotant, forme une sphére. Par ailleurs, la narration et le fond sonore seront assurés par un systéme de son de neuf canaux. La semaine derniére, Téléglobe Canada annoncait le début de la construction de son amphithéatre de 273 sié- ges, qui est spécialement con- cu pour cette présentation sur écrans multiples. Sur l’agenda Le duo “Sudamerica”, compo- sé de Roque Carbajo et Francisco Montés de Oca, se produira au Centre culturel colombien les 22, 23, 24 et 29, 30 et 31 aout a 20h30. Son répertoire regroupe des thé- mes de la musique tradition- nelle ainsi que des composi- tions. Prix des places : 5.00$ (membres) et 7.00$ (non- membres). Informations et réservations au 874-9105.