4 Le Soleil de Colombie, Vendredi 17 novembre 1978 Un vrai gouvernement, un vrai dialogue Par Keith SPICER MONTREAL. Les anniver- saires appellent les bilans, non pas des ergotages. Et suivant tout critére objectif, les Canadiens anglophones doivent reconnaitre que le premier ministre René Lévesque a, pendant deux ans, donné aux Québécois ce qu'il leur a promis lors de sa campagne électorale: un vrai gouvernement. Dire cela n’est pas deman- der aux Anglo-Québécois de porter dans leur coeur cer- tains aspects répressifs d'une loi linguistique par ail- leurs nécessaire depuis long- temps. Ce n’est pas non plus inciter les Canadiens A |’ex- _ térieur du Québec a endos-— ser un projet encore bru- meux qui s’appelle souve- raineté-association. C’est seulement noter que les vues du Canada anglais sur le Québec ont besoin de reposer sur trois éléments: réalité, lucidité, fair-play. Plusieurs gouvernements provinciaux au Canada sont ternes, voire parfois ternis de moeurs discutables. En comparaison, l’équipe de M. Lévesque brille, 4 peu d’ex- ceptions prés, par sa qualité: compétence, honnéteté et assiduité y ont largement droit de cité. Ni scandale majeur, ni désordre social. L’intendan- ce économique du ministre des Finances Jacques Pari- zeau est de nature a pro- curer de l’extase a un ban- quier suisse. Un bilan légis- latif propre a épuiser les députés de l’Assemblée Na- tionale pendant les 12 pre- miers mois —— bilan com- - prenant, entre autres, les ré- formes suivantes: Charte de la langue frangaise, finance- * ment plus démocratique des partis, l’assurance-automobi- le, une politique sur l’indus- trie-clef de l’amiante, les soins dentaires pour les en- fants de 14 ans et moins, la gratuité des médicaments aux personnes agées, le loge- ment. Un grand point faible, pourtant, du gouvernement péquiste: son peu de succés a gagner le peuple avec lequel il affirme vouloir or- ganiser une nouvelle rela- tion basée simultanément sur la rupture politique et l'association économique: les ’ Canadiens anglophones hors du Québec. On pouvait pardonner a certains visiteurs péquistes au Canada anglais la douce » satisfaction qu’ils affichaient Courtoisie du Vancouver Sun. dans les jours qui suivirent leur victoire d’il y a deux ans. Le 15 novembre, pour le Canada anglais, fut trauma- tisant; pour les péquistes, ce fut un triomphe durement arraché. Au cours de la derniére année, les ministres québé- cois abordérent leurs pu- blics canadien-anglais avec plus de circonspection. Au- _ jourd’hui ils ne sautent plus sur toutes les occasions de débattre la haute théorie de l'indépendance. Ils préférent se concentrer sur les forums ou leur ministére est a Yordre du jour: transports, communications, richesses naturelles. ' La défense et l’illustra- tion du projet péquiste de souveraineté-association en tant qu’hypothése générale semblent relever de plu- sieurs députés éloquents, tels que les journalistes Gé- rald Godin et Pierre de Bellefeuille. Quant 4 M. Lévesque lui- méme, il se réserve pour quelques assises aptes a rejoindre un public trés in- fluent: un cas-type serait la conférence, l’'an dernier a Calgary, des éditorialistes de |’Amérique du Nord. Dans les mois récents, M. Lévesque et ses représen- tants au Canada anglais ont appris les avantages de met- tre la pédale douce au sar- casme et a l’insulte. M. Lévesque ne récidive qu’a l’oecasion en lancant contre une presse anglaise souvent critique des attaques globa- les adressées a un fugitif “front commun.” Toutefois, la vieille menta- lité de siége des péquis- tes —— si typique de mouve- ments teintés de ressenti- ments historiques —— de- meure vigoureuse. Issue _d’un mélange de colére et d’illusion, elle faconne les ju- gements du PQ sur le Canada anglais a tel point qu’elle met en danger la capacité du régime de com- prendre avec réalisme le partenaire canadien-anglais avec lequel il souhaite une alliance économique. “Nommez-moi un seul in- tellectuel ou homme politi- que au Canada anglais qui est disposé 4 examiner nos idées sans parti pris”, m’a confié avec amertume un Stratége bien-placé du gou- vernement ce dernier week- end. “Ils (les anglophones) ne seront pas préts a nous parler avant qu’on gagne le référendum et qu’on les oblige ainsi a nous parler dans le cadre d’un nouveau rapport de forces.” : Comme la plupart de ses collégues, cet homme pré- fére ne pas imputer les “réti- cences anglaises” 4 une quel- conque faiblesse dans la technique qu’emploie Qué- bec pour expliquer ses thé- ses. A plus forte raison, le message du PQ lui-méme ne lui parait guére défectueux. Il faut blamer, croit-il, seu- lement la “clientéle” cana- dienne-anglaise”’: “a quel- ques reprises nous avons tenté d’amorcer un dialogue avec certains premiers mi- nistres provinciaux, mais ils nous ont opposé un “non” poli.” - Cette soif d’étre considéré comme “l’interlocuteur vala- ble du Québec’”’ —— souci légitime, car le PQ est, aprés tout, le gouvernement du Québec —— est précisément la source d’une bonne partie de la colére des ministé- riels. “Si l’élite politique du Canada anglais ne veut pas nous écouter, nous serons peut-étre obligés de cher- cher des interlocuteurs en marge de |’Establishment.” Voila, en effet, le dilemme canadien-anglais de M. Lévesque. La partie “asso- ciation” de sa formule, qui reste a étre précisée en public au cours des pro-- chains mois, ressemble mé- me aux yeux des non-québé- cois les mieux disposés, a un blanc-seing; par conséquent, la partie “souveraineté” —— méme escamotée en ce mo- ment pour des raisons de tactique référendaire —— demeure, pour le | anglais, non pas de la chi- rurgie esthétique, mais une amputation. Pour l’instant donc, les sujets de conversation possi- ble avec les Canadiens an- glophones sont Eines min- ces. C’est bien dommage. Car Vhypothése péquiste pour- rait peut-€tre servir 4 amor- cer sérieusement un dialo- gue. Est-elle vraiment l’apo- calypse? Seule une analyse impartiale et critique par des esprits solides des deux cétés pourrait nous permet- tre de déterminer si, oui ou non, le projet du PQ peut dépasser un simple cri de ralliement pour certains na- tionalistes. Déja, lors du congrés tenu la semaine derniére a Kings- ton par le Conseil Economi- que du Canada, quelques chercheurs anglophones ont manifesté cette capacité de sobre analyse... La question plus pertinen- . te? Est-ce que le gouverne- ment péquiste, lui, a la capa- cité de rejoindre de tels interlocuteurs? Pour ce fai- re, il faudrait leur présenter ~ un plan attrayant et une attitude purgée de méfiance pavlovienne. Si toute question honnéte, si toute critique raisonnable, concernant la souveraineté- association attire des excom- munications foudroyantes et des condamnations comme ennemis du peuple, le dialo- gue avec les “partenaires” _ potentiels n’ira pas loin. — En somme, si sey Canada anglais a des raisons de revoir ses bilans sur le PQ, cette saine discipline s'impo- se avec au moins autant d’a- propos en sens inverse. [Courtoisie de La Presse] Offre d’emploi Coordonnateur(trice) _ a Vancouver Le Conseil Canadien des Chrétiens et des Juifs est.a la recherche d’un(e) coordonnateur(trice) pour une durée de 4 mois. MANDAT DE TRAVAIL: ¢ Planifier et organiser plusieurs conférences- dialogues dans les Universités, Colléges et cer- tains groupes de la communauté anglophone. QUALIFICATIONS REQUISES: ¢ Maitrise parfaite du frangais et de Eppslais (écrit et parlé) e Personne dynamique et responsable e Expérience dans les relations publiques e Avoir une bonne connaissance de la situation des francophones en Colombie-Britannique. DUREE DU TRAVAIL: 4 mois, débutant le ler décembre 1978. SALAIRE A négocier. DATE LIMITE 2 Les candidatures doivent étre envoyées avant le 27 novembre 1978. Priére d’adresser votre candidature, votre curri- culum vitae et vos lettres de-référence a: Conseil Canadien des Chrétiens et des Juifs _ Dr. Charles Paris Directeur Général Suite 1130 — 736 Granville Vancouver, C.B. V6Z 1G3 ! = a te BI-CULTURALISME Depuis qu’on en parle, j'ai enfin cherché dans un dictionnaire, un vieux Larousse, et je n’ai pas trouvé le ‘mot culturalisme. Pourtant, cela devait bien exis- | ter autrefois. Alors, tout comme un professeur d’université, j'ai feuilleté un dictionnaire philoso- phique. Il apparait tout d’abord que le mot culturalis- me n’est qu’une traduction de l'anglais. Mais je reconnais que culture est un mot du peuple tandis que culturalisme fait trés intellectuel, pour ne pas dire snob. Enfin jen reléve la traduction: CULTURALISME: ce terme désigne un courant. important de l’anthropologie anglo-saxonne qui appli- que les concepts psychanalitiques a l’étude des comportements ou des traits culturels, qui tente donc une synthése de la psychanalyse et de l’ethno- graphie, pour dégager les “patterns” propres a une société. Ensuite, vient une vintaine de lignes parlant de Freud, des tabous et du complexe d’Oedipe, puis une longue liste de noms de savants qui se sont inté- ressés aux formations psychiques insconscientes sur Yorganisation des phénoménes culturels. Je me demande si nous ne devrions pas simplement nous servir du mot DOUBLE CULTURE, ce qui voudrait dire que nous sommes deux fois plus cultivés que les autres. Peut-étre? POUR LA FRANCOPHONIE Qu’avez-vous fait pour la francophonie? Avez-vous appris le francais a votre seonjoint, sil n’était pas francophone? = — Alors vous avez bien travaillé pour notre langue. Avez-vous enseigné le francais 4 vos eulants, leur avez-vous transmis notre culture? Alors vous avez bien servi notre cause. Parlez-vous. frangais sans toujours traduire vos phrases en anglais comme si vous aviez honte? Alors vous avez fait plus pour la langue francaise que tous les discoureurs, les critiques. Notre culture que vous avez recue, vous l’avez transmise a d’autres, votre devoir est fait, vous pouvez dormir tranquille, méme si vos petits enfants ne parlent pas notre langue, car ce probléme n’est pas le votre, c’est celui de leurs parents. Vous avez mieux fait que tous ceux qui parlent d’associations de défense, de réclamations et autres distributeurs de bonnes intentions qui pavent I’enfer. Etre bilingue, ce n'est pas répéter en anglais ce que l’on vient de dire en francais, il faut laisser les autres faire un effort et ne parler qu’une langue 4 la fois. Nous ne sommes pas a la tour de Babel. aii suk ae 700 SERVIETTES neuves sionon “Oe Plus 75* de poste et manutention. Fabriquées en B fibre de coton et; rayonne NON TISSEES. Ex- a pédiées directement de I'usine. Magnifiques tons pastels. Jamais de da.charie: DES MILLIONS sont vendues année. Centaines d'usages. 9" x 12". L'IDEAL pour FERME, MAISON et ENTRE- PRISE. REMBOURSABLES Si VOUS N'ETES PAS ENTIEREMENT SATISFAITS! 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