ec Le Soleil de Colombie-Britannique, vendredi 3 mai 1996 = 5 Ca sent le fromage! PAR DAVID BOND Voiciune suggestion quis adres- se uniquement a ceux qui ont le coeur solide. Approchezvotre nezd’unroquefort de qualité et inspirez profondément. Vous aurez peut-étre alors l'occasion decom- prendre pourquoi certains associent ce fromage a f'ambroisie des dieux. Rappe- lons que le roquefort ainsi qu’une foule d'autres fromages sont fabriquésa partir de lait cru (c’est-a-dire de lait qui n’a pas 6t6 pasteurisé). Au siécle dernier, Louis Pasteur découvrait que le fait de chauffer le lait & une température un peu moins élevée que le point d’ébullition pendant une courte période avait pour effet detuer les bacté- ries et de rendre le lait plus propre a la consommation humaine. Les travauxde ce savant ont eu une portée immense en matiére de santé publique, mais pour un certainnombre de producteurs et de con- sommateurs de fromage, sadécouverte constituait une menace pourleursplaisirs gastronomiques. Les vrais amateurs de fromage prétendent que le fait d’utiliser du lait pasteurisé pour fabriquer des camemberts, des bries ainsi que des bleus reléve de I'hérésie, tandis que d’autres disent ne pas percevoir une grande diffé- rence de goiit entre les fromages fabri- quésavec du lait pasteurisé et ceux fabri- qués avec du lait cru. Toutefois, les tenants de la méthode traditionnelle con- sidérent ces derniers comme dépourvus des papilles gustatives appropriées ou encore les ravalentau rang de collabora- teurs de l’ennemi, estimant qu'ils sont incapables de défendre la gloire de la France et du «vrai» fromage. C’est ici qu’entrent en scéne les fonctionnaires de Santé Canada qui, atitre de vaillants protecteurs de la santé publi- _. que, disent éprouver des craintes quant aux risques que pourrait entrainer la vente - de lait cru au Canada. Ils veulent ainsi interdire l'importation et la commer- ‘cialisation de fromages fabriqués selon la méthode traditionnelle. L’on aurait pu penser que les Canadiens, reconnaissants, auraientac- cepté ce verdictsansdiscuter etseseraient résignés a l'idée de ne plus pouvoir se procurer ces produits authentiques. Or, leurréactiona été tout autre et le ministére a 6té inondé de lettres dont le message pourrait se résumer ainsi: «Ne touchez pas a notre fromage. Laissez a nos pa- pilles gustatives la chance devivre méme si nous risquons d’attraper des infec- tions!» Fait intéressant, ilsemble que la plupart des protestations proviennent du Québec, ld ol on consommerait le plus de ces dangereuxfromages. Ce fait pré- -6change nord-américain ( sente encore plus d’intérét lorsque |’on sait que le Québec ajoué un réle primor- dial dans \élaboration de la politique laitiére qui s’applique au fromage. Depuisson instauration en 1958, la politique laitiére du gouvernement fé- déral en matiére de lait industriel (qui désigne le lait utilisé pour la fabrication de produits autres que le lait destiné a étre consommé sous forme liquide) s'est ré- vélée, pour le Québec, la source la plus importante de subventions du gouverne- ment fédéral en matidre d’agriculture. En fait, le Québec arecu plusde60 % detous les paiements effectués dansle cadredece programme. Afin d’assurer des débou- chés appropriés aux producteurs de lait industriel, le gouvernement fédéral a de plus fortement restreint lesimportations de produits laitiers fabriqués, y compris les fromages. Les quotas, quiavaient été fixés en 1958, soitilya plus de 30 ans, ont été peu modifiés depuis. A mesure que la demande pour les fromages importés augmentait, le prix decesdernierss’6levait puisque |'impo- sition de quotas en limitait l'offre. Les producteurs canadiens se sont donc mis a offrir des produits comparables, fabri- qués, il va sans dire, a partir de lait pasteurisé. Ces fromagesétantcommer- cialisés a des prix plus bas, les produc- teurs canadiens ont été en mesure de s'accaparer une part dece marché. Unsystéme commode quifaisait laffaire des fonctionnaires etdes produc- teurs laitiers québécois et qui a bien fonctionné jusqu’a ce qu’aient lieu les derniéres négociations internationales sur laréduction des barriéres commerciales. Nos diplomates, ne reculantdevant aucun effort, avaient pourtant réussia faire ex- clure les produits laitiers de Accord de libre-6change et de l’Accord de libre- ‘ALENA), mais. ils devaient avoir moins de succés sur la scéne internationale. En effet, l'on décida alors de remplacer les quotas par des tarifs douaniers, lesquels seraient réduits graduellement au cours des prochaines années. Les nouveaux tarifs ont été fixés Aunniveau sutfisammentélevé (soit200%) pour décourager méme le plus enthou- siaste des amateurs de fromages fins, mais iln’en reste pas moins quel’on sait désormais dans quelle direction le ventva tourner. Lesimportations de fromage ne peuvent donc que prendredel'ampleurau Canada. De plus, les Américains qui ne ratent jamais une occasion, ont décidé quel’imposition de tarifs allait a ’encon- tre de I'ALENAet ont soumis|a question aun tribunal commercial international. Siles Etats-Unis devaient gagner leur cause, cela signifierait, Atoutes fins ID cn CONSEILS EN PLANIFICATION FINANCIERE, GESTION DEPORTEFEUILLE-TITRES, REGIMES DERETRAITE ETC, ADDRESSEZ-VOUS AU SERVICE DE GESTION PRIVEE CIBC WOOD GUNDY SECURITIES INC. 1548 MakinE Drive, West Vancouver, BC V7V 1H8 TELEPHONE: 925-8506 ou 1-800-338-1228 PAX: 925-8525 CHINH THE VU Vick PRESIDENT Leservice de gestion privée Wood Gundy est une division des Valeurs Mobiliéres CIBC Wood Gundy, membre du Fonds Canadicn de Protection des Epargnants et une filiale de CIBC, Comptabilité, gestion, impéts pour petites et moyennes entreprises Wg EURO-WEST CONSULTING Ltda Accounting & tax : Gérard G. Darmon Président 325, 1130 rue Pender ouest, Vancouver C.-B. V6E 4A4 Tél.: (604) 688-9903 Fax: 688-9961 Cellulaire: 240-5810 pratiques, la fin de l'industrie du lait industriel. Plus encore, le ministre des Finances annongait récemment que le gouvernement mettrait fin aux subven- tions pour le lait industriel au cours des prochaines années. Facea cette avalanche de mauvai- ses nouvelles, quelle a été la réaction de Santé Canada? Abandonner la partie et _ Le Soleil s‘envole avec AIR CANADA pour Paris et Montréal. DONNEZ DES AILES A VOS AFFAIRES! faire le mort? Laisser jeter par-dessus bord 30 années de protectionnisme atous crinsdontlesconsommateurs ont dé faire les frais? Jamais de la vie! C’est ce moment queles fonctionnaires ont choisi pourannoncer leurintention de mettre fin auximportations de ces dangereux fro- mages aulait cru. Peuimporte que, dans toute Amérique du Nord, lon n’ait re- censé aucun casde problemedesanté qui puisse @tre attribué a la consommation de ces fromages. Santé Canadajoueau chien de garde, mais quels intéréts protége-t-il? Ceux des consommateurs ordi- naires ou ceux du seul producteur cana- dien de fromages qui s’appréte a lancer sur le marché une gamme de fromages substituts tabriquésa partir delait pasteu- ris6é? Quidonc peut étre ce producteur? Avous de deviner.) Ce Bulletin économique, qui est rédigé par M. David E. Bond, vice-président, affaires gouvernementales et relations publiques, et économiste en chef a la Banque Hongkong du Canada, exprime l’opinion personnelle de l'auteur sur les derniers événements économiques, laquelle n’est pas nécessairement celle de la Banque Hongkong du Canada et de son conseil d’administration. Ce Bulletin ne constitue nullement une étude exhaustive de tous les falts nouveaux ni n’est publié dans l'intention de fournir des conseils financiers. Nous recommandons aux lecteurs de communiquer avec un expert-conseil avant de prendre toute décision que ce soit, fondée sur les commentaires de notre économiste en chef. Cette publication ne peut tre reproduite, en entier du'en partie, sans l'autorisation 6crite de la Banque Hongkong du Canada. if - SOYEZ A BORD DANS L LES PAGES DU SOLEIL! CONTACTEZ JEAN-CHARLES GUAY AU 730-9575. tfitt Besoin d’un Pour tirer le maximum de votre entreprise agricole, il vous faut de l’équipement qui soit «a la hauteur. A la Société du crédit “agricole, nous comprenons importance d’investir dans ui réponde obtenir un financement rapide. De plus, nous vous proposons des plans de financement souples qui ne requierent aucune garantie de l'équipement 4d vos besoins et immobiliére. Demandez a un de nos conseillers de vous renseigner sur nos options de financement d’équipement ou composez le : 1 800 841-1697 SCA Société du crédit agricole Canada «p’tit tracteur»? | CONSUI D'ABOR LAS Ik : \) FCC Farm Credit Corporation