Moustique Junior ! Lise se dégageat de |’étreinte de sa mére. - Papa, ot est papa ? Sa maman lui répondit par un sanglot. La fillette savait trop bien qu’elle ne le reverrait plus jamais. Elle était fort accablée. Toutefois, elle ne pouvait plus pleurer car, elle était vide de larmes. Elle se montra brave et prit la main de sa mére en |’entrainant vers l’appareil dont le moteur bri- sait le silence du désert. Mais, voila que comme elle allait monter a bord, elle se retourna vivement et langa un cri déchirant. - Le lion, ot est le lion ? Elle partit en courant, tantét dans une direction, tantét dans I’ autre. -II faut que je dise adieu 4 mon ami le lion, disait-elle affolée. - Reviens ! Reviens ! Dit la maman en désarroi. Tu dois le laisser partir. Un jeune secouriste la rattrapa. Il lui chuchota quelques mots 4 I’oreille qui eurent pour effet de la calmer. - Mon lion. Mon beau lion, je ne le reverrai plus jamais ... Elle sanglotait 4 se rompre le cceur, la pauvre petite. Au milieu d’un nuage de poussiére, I’hélicoptére s’éleva dans l’air brdlant de la savane. La fillette ne saura jamais que les restes des sinistrés feraient le voyage avec elle et sa mére. Trois coffres de bois prenaient place a l’arriére, soigneusement enveloppés dans une bache en fibre de verre. Le pilote fit un bon atterrissage 4 l’aéroport de Dar es-Salaam, capitale de la Tanzanie. C’est dans cette ville que Lise et sa maman s’é- taient embarquées a destination de |’Angleterre, leur pays adoptif. Au retour, les cérémonies d’usage eurent lieu discrétement suivies de l’en- terrement du papa et de la tante de Lise dans un cimetiére de Londres. Les jours et les semaines passérent. La vie reprit son cours. Ce- pendant, Lise était souvent songeuse. Elle se revoyait dans le parc du Serengeti seule avec le lion qui la protégeait des dangers de la savane. Un jour sa mére lui annonga : « Demain, nous irons ensemble visiter le Zoo de Londres pour voir les oiseaux et les animaux que tu aimes tant. » A cette nouvelle, Lise sautait de joie. Ce jour 1a, la mére et l’en- fant partirent tot car, il y a long a parcourir entre la ville et la ban- lieue. Il était 11 h 10 lorsqu’elles franchirent les portes du jardin zoo- logique. Pour une raison que Lise ne pouvait deviner, sa maman pres-