page 8 L’APPEL Juin 1968 La COOPERATION, est-ce alternative a l’etatisme ? En regard du contenu de notre éditorial, il est opportun de toucher 4 un sujet brillant d’actualité, le probléme du logement et ses ré- pereussions sociales. L’aspect le plus inquiétant de ce probléme e’est le libre jeu de la spéculation quia soulevé le seuil des prix 4 un niveau inaccessible au sa- larié moyen. Quel sera le reméde 4 ce cancer du libre arbitre? Malgré les vertueuses ren- gaines des Chambres de Commerce sur le ¢a- ractere sacré de l’entreprise privée, l’habita- tion devra peut-étre passer au domaine public comme Jélectricité et les routes, ou, les ter- rains devront étre soustraits 4 la propriété particuliére pour devenir de patrimoine com- mun. L’alternative 4 l’étatisation ne semble étre possible que par le truchement de la formule co- opérative. Les gouvernements n’ont. pas encore osé regarder ce probléme en face. Durant les derniers mois, nous avons entendu parler de “restreinte volontaire’’ devant V’inflation. Les ministres des finances ne sont pas sans savoir que personne n’accepte le principe de la res- treinte pour soi-méme; ce sont toujours d’au- tres classes sociales qui sont responsables ou d’autres personnes. Il est done évident que les politiciens en place n’osent pas dire toute leur pensée de crainte d’étre limogés par les gar- diens de l’idéologie. C’est pour cette raison qu’a chaque crise, les porte-parole rendent toujours hommage au.jeu de l’offre et de la demnade avant d’endormir le patient avec une petite injection fiscale. Toutefois, ce jeu ne pourra pas se répéter indéfiniment. Tout indique, selon les analyses qui se font couramment, que le dilemme est le suivant: soit qu’on admette officiellement et publiquement qu’d moins d’un salaire de $8,500 par année, il n’est pas possible pour un hom- me de devenir propriétaire de sa maison aux prix actuels du marché, ou que des contréles soient imposés pour rendre le logement acces- sible pour moins de 25 pour cent du revenu familial moyen. L’évolution actuelle tend vers 1’établisse- ment d’une aristocratie de Vhabitat. De plus en plus la maison unifamiliale fait place aux grandes conciergeries. La proportion des pro- priétaires sur ensemble de la population di- minue constamment. Le grand Vancouver dé- tenait le record sur tous les ensembles urbains du Canada quant au nombre relatif des fa- milles habitant leur propre maison. Il le dé- tient peut-étre encore mais la proportion chan- ge rapidement. Il est probable qu’aujourd’hui le nombre de locataires ait dépassé le nombre de propriétaires. Bientét, la propriété sera le privilége d’une minorité abusive qui fera la loi quant a la liberté des familles, au nombre des enfants, ete. L’idée d’un développement planifié des vil- les et des faubourgs a beaucoup de mérite. De nombreux urbanistes et sociologues recom- mandent un développement fonctionnel, axé sur les ressources humaines. Cependant, dans la plupart des cas la planification s’est avérée impossible & cause des pressions exercées par les centres privés d’intéréts. Souvent les con- seils municipaux eux-mémes sont noyautés par les trafiquants de terrains et d’immeubles. I y a plus de fortunes qui se font par la spécula- tion immobiliére que par le creusage des puits @huile. La différence en est que dans le cas des puits d’huile l’argent sort de la terre, mais, dans le cas du trafic immobilier, ¢’est le peu- ple qui paye une rancon pour avoir le droit a un toit. Le développement ratione]l des vil- les ne sera possible que le jour ot les pouvoirs publics auront été forcés de sévir contre une épidémie des plus anti-sociale. Cependant, il n’est pas nécessaire d’attendre apres les gouvernements. Le probléme du peu- ple c’est d’étre une infinité d’individus plutét qu’une communauté humaine. L’une des solu- tions consiste en la formation de cellules com- munautaires. La paroisse, si elle avait évolué dans le sens de la communauté humaine, pour- rait étre la meilleure définition de ces cellu- les. C’est probablement encore la meilleure for- mule, du moment qu’il sera possible de la voir comme |’ensemble social avec toutes les struc- tures de rapports qui s’identifient avec les be- soins collectifs du groupe. Un sociologue de Université de la Colombie Britannique, un agnostique, il est vrai, disait qu’il ne voyait plus qu’un aspect utilitaire 4 1’Eglise: la commu- nauté paroissiale. Si les faits doivent lui don- ner raison, il va falloir donner un bon coup d’épaule a la réalité paroissiale. De toute facon, qu’on appelle le milieu, pa- Mercury — Lincoln — Continental Meteor — Montega — Cougar — Falcon Cortina — Camions Ford-Mercury Achetez avee confiance chez McLENNAN MOTORS LTD. 151 - 12e rue, New Westminster, B.C. Demandez votre vendeur canadien-frangais Tony Pineau 521-4844 ou 522-0255 Nos prix combattent toutes concurrences