Ra) = —— ae Sgr er eg eet on ee - - f _ PAT AA tt PS tt tl te at 22 — Le Soleil de Colombie, vendredi ler juillet 1983 CANADA MESSAGE DU MINISTRE DE L’ENERGIE, MESSAGE FROM THE MINISTER OF ENERGY, DES MINES ET DES RESSOURCES MINES AND RESOURCES A pareille date, l’an dernier, c’était a titre de ministre de la Justice que je livrais aux francophones vivant 'a l’extérieur du Québec un message d'espoir. Le role qui m’avait été dévolu dans les longues et partois pénibles négociations qui ont mené a la proclamation d’une constitution bien a nous m’a donné l'occasion de constater a quel point les communautes francophones hors Québec constituaient un élément vital, voire essentiel, de ma vision de ce qu’est le Canada. L’existence de la francophonie a l’extérieur du Québec n‘a pas toujours été chose facile. C'est au prix de dures luttes et d’une ténacité sans pareil que les communauteés francophones dans plusieurs provinces ont pu assurer leur survie et conserver la précieuse étincelle de leur culture. C'est donc avec beaucoup de fierté que je constate un véritable renouveau du fait francais a l’extérieur du Québec. Les ’ journaux, comme celui-ci, qui sont affiliés a l’'Association de la P presse francophone hors Québec, sont un reflet fidéle de ce nouveau dynamisme qui se manifeste un peu partout au pays. En Ontario, au Manitoba, dans les provinces de l'Ouest et dans les provinces de |’Atlantique, je retrouve chaque semaine des preuves que les francophones hors Québec ont décidé de prendre en main leur destinée et de redonner a leur culture la place qu’elle mérite dans la mosaique canadienne. Je crois sincerement que la Constitution canadienne a donné le coup d’envol a ce renouveau. II serait bien sur exagéré de soutenir que la Constitution canadienne a résolu tous les problémes; nous, qui avons participé de prés a la rédaction de ce document historique, avons toujours considéré qu'il s‘agissait d'un point de départ, du début d’un ‘ processus qui devait permettre éventuellement a tous les Canadiens de se réaliser a ]'intérieur d'un pays qui pourra, par son esprit de respect et de tolérance, donner |’exemple au monde entier. Je me dois aussi de souligner que je n’ai jamais cru qu'il était possible, voire méme désirable, d’imposer une langue ou une culture par voie de législation. Ce serait, je crois, faire preuve d'un manque flagrant de respect a— l'endroit des Canadiens. Ce que nous avons voulu accomplir, c’est créer des structures et un climat qui permettraient au dynamisme qui a toujours caractérisé les collectivités francophones hors Québec de s’exercer pleinement. La force qui permettra aux communautés francophones a |’extérieur du Québec de s’épanouir ne se trouve pas au Parlement d’Ottawa ou dans un texte législatif: elle se retrouve dans les collectivités mémes, dans leur histoire et leurs luttes acharnées au ' fil des années. : C’est un peu dans le méme esprit que j’‘envisage mon mandat comme ministre de l’Energie, des Mines et des Ressources. Il y a certes des lois et des réglements, mais il ne faut pas pour autant perdre de vue l’idéal et la vision qui les ont inspirés. La période difficile que nous venons de traverser sur le plan économique nous pousse parfois a nous attarder aux mots et a oublier l’esprit. Le Canada dispose de vastes richesses aux plans de l’énergie et des minéraux. Tous les efforts déployés au cours des derniéres années n’avaient qu'un seul objectif: réduire la dépendance du Canada face aux pays étrangers en matiére d’énergie et assurer que ces vastes richesses énergétiques soient partagées équitablement, dans l’esprit d’un véritable pays. Il y avait certes des risques, mais autant ils devaient étre en mesure de i bénéficier d'une part de cette richesse nationale, les Canadiens devaient aussi étre préts a assumer une part de ces risques. Les mois a venir seront difficiles dans le secteur énergétique, mais je suis convaincu que nous saurons une fois ‘de plus relever le défi. Si je demeure optimiste, c'est que j'ai foi dans le Canada et son peuple. Dans une certaine mesure, vous, les francophones vivant a l’extérieur du Québec, pouvez, par votre dynamisme et votre ténacité, donner raison a cet acte de foi. | Ottawa 1983