ts "On travaille sans filet" Iréne Jacob1’admet volon- tiers, elle ne s’imaginait pas du tout dans le rdle de Céliméne lors- que le metteur en scéne Christian Rist le lui a proposé. «Quand on lit un scénario, on peut se sentir trés éloigné du personnage, et puis, en réfléchissant, on peut finir par s’ en sentir proche» explique- t-elle, d’une voix douce mais. dé- terminée. «Dans un film, on est la premiere a faire un réle», alors que Céliméne, elle, a été inter- prétée par des Gren tea.iatl. C'S aC tri cies: «Christian [Rist] ne m’a pas dit: «Céliméne doit étre comme caet pas autrement». C’est selon les. répliques que j’ ai pu comprendre le personnage. Cé- liméne est comme une fleur: elle n’a que 5 actes pour s’exprimer et elle devra Photo: Le Soleil. | i séduisante, a beau- coup a | , \ i i : | d esprit. A 20 ans, elle veut expérimenter ce qu’ estl’amour». Pour Iréne Jacob, Céliméne n’est pas la coquette que l’on a souvent décrite: «Elle est tres intelligente et elle sait que les sentiments qu’on lui porte ne sont pas vraiment de l'amour. Elle a choisi sa liberté, elle veut qu’ onl’ aime comme elle est et elle ne veut pas qu'on la change.» Pour parvenir 4 cerner si ‘ Trene Jacob ne s'imaginait pas en Céliméne. bien leurs personnages, il aura fallu beaucoup de travail a tous les acteurs du Studio Classique, laméthode de Christian Rist étant de laisser les acteurs évoluer a leur guise, et de faire de chacun son propre metteur en scéne. «Comme iln’y apas de «recette», au début on ne savait pas ovaller, on Sé sentait trés petit, on tra- vaillait sans filet» se rappelle Iréne Jacob. «Par exemple, la tirade de son partenaire peut étre tres dif- férente de ce qu’ on attendait. Cela apprend a étre réceptif, a oser, a découvrir.» Au cinéma, les risques sont bien plus limités. Sur le tournage de la Double vie de Véronique, la comédienne avait tout le loisir de préparer ses scénes. «Si par exem- ple, Véronique était triste, nous en discutions avec Kieslowski {le metteur en scéne] pour savoir comment s’y prendre. C’ était assez rassurant» se souvient Iréne Ja- cob. Tout en jouant avec sa ba- gue, la jeune actrice répond avec le sourire 4 une question qu’on a pourtant du lui poser des dizaines de fois sur son prix d’interpréta- tion au Festival de Cannes. «C’ était vraiment un cadeau pour une actrice d’ avoir ce réle et d’étre dirigé par Kieslowski. Nous (comme elle tient a le préciser) étions trés heureux d’ avoir le prix. Pour moi, il faut y voir un signe d’ encouragement. Ce n’est pas comme si le jury avait voulu cou- ronner 30 ans de carriére...» Depuis sa victoire cannoise, Iréne Jacob a désormais la possi- bilité de pouvoir choisir parmi les nombreuses propositions de scé- narios qui lui sont parvenues, un privilége enviable lorsque1’onest une jeune comédienne de 24 ans. « Quandon sort d’ une école d’ ac- teurs, le plus important est de continuer son travail. On se re- trouvait pour jouer dans des ca- ves a Paris pour s’ entrainer. Ce n était pas facile» ajoute-t-elle. Iréne Jacob reste discréte sur les projets qui l’attendent 4 son re- tour 4 Paris. Elle confie simple- ment que ses critéres de sélection pour accepter une proposition portent «avant tout sur I’ histoire, puis sur le metteur en scéne». Méme si elle n’exclut pas la pos- sibilité de revenir sur les plan- ches, Iréne Jacob se «réjouit de refaire du cinéma apres trois mois de thédtre». Pour l’instant, on n’en saura pas plus... R.H. Le Misanthrope rencontre l'Avare Vancouver avait déployé tous ses charmes grace 4 un soleil radieux pour la premiére journée des acteurs du Studio Classique sur la céte pacifique. Ils ont visité le Musée d’ Anthro- pologie, |’ Aquarium, ont traversé le pont suspendu de Capilano, se sont baladés au parc Stanley, etc. Et la troupe de théatre s’est aussi rendue...au théatre, toujours pour Moliére, mais cette fois- cicomme spectateurs de L’Avare (The Miser). Aprés lareprésen- tation, une rencontre a été organisée avec les acteurs des deux piéces qui ne se sont pas quittés avant une heure du matin. Alceste discutant avec Harpagon, Christian Rist (le met- teur en scéne du Misanthrope) avec Tom Cone (celui qui a adapté The Miser)..., ils avaient tous beaucoup de choses a se dire, en particulier sur la conception méme du théatre: les uns jouent en costumes d’époque, dans un décor soigné avec un texte librement adapté, dans un anglais contemporain; les autres évoluent sans costumes, dans un décor dépouillé, sans changer une virgule a un texte récité dans un francais du XVIléme siécle. «C’ est certain, c’est tout le contraire de notre travail, explique Christian Rist. Je crois qu’ il faut un peu se sentir écrivain pour avoir pris de telles libertés avec le texte originel. Je ne me sens pas du tout écrivain, c"est pourquoi je ne joue pas avec le texte.» La troupe francaise a été particuliérement enthousiasmée par The Miser. Vincent Vernillat (le marquis Acaste dans le Mi- santhrope), qui avait interprété un petit réle dans /’Avare a la Comédie frangaise, s’est beaucoup «amusé» a déceler les change- ments apportés par Tom Cone. Philippe Muller (alias Alceste) a, lui, beaucoup apprécié les nombreuses références de l’adaptation aux autres piéces de Moliére. «C’ est trés intéressant, surtout pour des spécialistes qui peuvent comparer la version originale et d'autres piéces de Moliére a I’ adaptation» renchérit Christian Rist. Tous rendent hommage au talent des acteurs du Vancouver Playhouse. Mais une nouvelle fois, la conception du jeu des acteurs est bien différente, comme |’ explique Christian Rist: «Le spectacle est trés vivant car I’ adaptation veut que les acteurs forcent un peu le trait. Comme dans \e Misanthrope nous nous concentrons pour jouer sur le texte, le jeu des acteurs est plus nuancé.» Francoise Le Meur (Arsinoé dans /e Misanthrope) cons- tate qu’«en France, on serait peut-étre trop orthodoxe» pour toucher de la sorte 4 Moliére. Mais les Anglais toucheraient-ils a Shakespeare? R.H. Defence Construction Canada Construction de Défense i+i Canada Les SOUMISSIONS SOUS PLI CACHETE, pour le(s) projet(s) indiqué(s) ci-dessous seront re- cues 4]'adresse etl’ heure indiqué sur la formule de soumission. Dossier: CK 199 19 bfc Comox, (Colombie-Britanni- que). Amélioration de l'éclairage du champ d'aviation. Date de fermeture: Le mardi 14 janvier 1992. Dépét pour documents: 50$ Les documents de soumission sont disponibles au bureau de Cons- truction de Défense Canada, Otta- wa, Ont., K1A 0OK3, tél.: (613) 998-9549 ou fax (613) 998-1061, sur présentation du dépét appro- prié. Les documents de soumission peuvent étre examinés aux bu- teaux des Associations de Cons- truction, au bureau régional de CDC ainsi qu'au bureau de la fer- meture des soumissions dans la région du projet. Canada iv canadienne Garde cétiére . Canadian Coast Guard Temps écouleé : 7 minutes. Un senneur de 17métres peut sombrer en sept minutes; ce qui prouve combien les conditions en mer peuvent se détériorer rapidement. Il faut donc accorder grande importance a votre sécurité et a celle de votre équipage. Comme|l’adit un survivant : « Vous pensez que rien ne pourra vous arriver jusqu’a ce qu’il vous arrive quelque chose». _Lexpérience le démontre. Il est important de naviguer de fagon sécuritaire, d’entretenir adéquatement le navire, d’avoir & bord l’équipement de sécurité requis et de savoir s’en servir. Mais n’atténdez pas une situation d’urgence avant d’accorder.a la sécurité toute l’attention requise. La Garde cétiére canadienne peut aider a améliorer la sécurité en mer; elle offre gratuitement de l'information sur des cours et des publications sur la sécurité. Renseignez-vous en composant le 1 800 267-6687. N’oubliez pas : le malheur, quand il frappe, offre rarement une occasion de se reprendre. Canada Péchez prudemment. Le Soleil de Colombie Vendredi 20 décembre 1991