16— __ Le Soleil de Colombie, vendredi 8 juin 1984 -Vendre la C.b. aux Québécois Suite de la page 1. possibilités touristiques de la province. Une délégation de la Chambre de commerce les rejoindra pour une semaine lors de l’arrivée des grands voiliers, prévue entre le 23 et le 30 juin. Elle sera compo- sée de Pierre Lapointe, pré- sident, de Luc Jacob, tré- sorier, de Moise Tousigant, directeur et de Lise Ménard (agent d'information de la F.F.C.). Leur programme d’une semaine. est chargé rencontres avec des ministres, avec le maire de Québec, délégation officielle aux fes- tivités de la Saint-Jean- Baptiste, conférence de pres- SP cs Pour mener a bien ce pro- jet de kiosque, la Chambre de commerce a pu profiter d’une subvention de 5 000 dollars du gouvernement provincial et de 13000 dollars four- nis par le programme fédé- ral «Canada au travail». Les cing étudiants seront logés et payés 146 dollars chacun, sauf Marcel Laplante qui touche- ra 219 dollars en tant que chef de groupe. L’ensemble du projet a été réalisé 4 travers une colla- boration étroite entre la Chambre de commerce et la F.F.C. Ainsi Jes cing can- didats ont été selectionnés a partir de la liste d’une cin- quantaine de candidats qui s‘étaient présentés pour tra- vailler dans les projets tou- rismes €tudiants de la F.F.C. En effet, depuis l'année derniére, la nécessité de pro- mouvoir le tourisme de la Colombie britannique vis-a- vis des Québécois — est devenue une préoccupation importante dans le calendrier de la F.F.C. Huit étudiants avaient l’an dernier sillonné la province a la recherche des ressources touristiques disponi- bles en francais. Depuis février dernier, trois person- nes (a Vancouver, Victoria et a Kamloops), traquent |’ho- tel, le restaurant ou le musée disposé a offrir des services en francais et 4 engager éven- tuellement un étudiant bilin- gue pour assurer ces ser- vices. Résultat, un guide touris- tiques, intitulé «Découvrons la Colombie britannique en francais», dont la parution est ‘prévue début juillet. I com- portera probablement. 96 pages et fera en francais le grand tour de la ‘province, avec des arréts dans les hétels et restaurants qui ont accep- té d’offrir des services en fran- cais et une mention spé- ciale pour les «attractions» (comme lAquarium de Victoria), ou on parlera les deux langues. D’autre part, le guide comportera un calen- drier de toutes les activités culturelles en francais de juil- let. 4 octobre. Enfin, on pourra y trouver une liste de tous les parcs nationaux avec une bréve description et un rappel historique sur l'ins- tallation des francophones en Colombie britannique. «Avec ce guide un fran- cophone qui vivrait 4 Trois- Riviéres et qui ne parlerait pas un mot d’anglais pourrait venir visiter la province sans avoir jamais a parler anglais», dit Normand Saint-Denis, comptable de la F.F.C. ¢t responsable du projet depuis le départ de Claude Roberge. Mais justement, on ne sait pas si le francophone décidant de venir passer ses vacances en Colombie britannique vient de Trois-Riviéres ou d’ail- leurs. On ignore de méme s’il est jeune ou vieux, combien de temps il reste, ce qu'il visite, s'il est venu en avion ou par un autre moyen ... Pour tour dire, on ne sait rien de lui. Une fois le guide sorti, une étude sur les touristes fran- cophones sera donc la_pro- chaine étape. Les trois employés travaillant depuis le mois de février devront ren- dre leur tablier le 13 juillet pour cause de fin de contrat. Les subventions d’«Emploi et immigration Canada», tou- chent a leur - fin. Mais Normand Saint-Denis estime qu'il y a une bonne chance que le ministére provincial du Tourisme prenne le relai pour un contrat supplémentaire d’une personne pendant six semaines. Son travail consis- terait alors a interroger des touristes pour déterminer leur | profil et leurs besoins. ‘Le seul camp d’été en fran¢ais Suite de la page 1 Héléne-Marie Boudreau est la directrice des deux camps qui, en réalité, s’appellent «Sunshine Camp Soleil». Mal- “gré son jeune age, 23 ans, Héléne a une expérience des camps de vacances; «J'ai toujours connu les camps d’été, soit comme enfant, soit dés l’age de qua- torze ans comme, monitrice. Héléne ne pense~ avoir aucun probléme a remplir les_ sept camps pendant les sept semaines de cet été. Les trois monitrices qu'elle a embau- chées, Suzanne _ Barrette- Cook, Nancy Rohaly_ et Dominique Bajard s'occupe- ront des trente enfants par semaine. L’embauche de ces trois jeunes s'est faite sans Taide de quiconque, hormis du centre de la main d’oeu- vre. Héléne a tout simplement puisé dans les nombreux curriculum vitae remis par les étudiants dans les nombreux centres communautaires. «Je voudrais souligner que les étu- diants qui veulent travailler en animation pendant 1’été ont tout intérét a aller direc- tement dans les centres de récréation et remettre leur curriculum vitae, ou au bureau de la main d’oeu- vre. J'ai bien eu une liste donnée par la Fédération des Franco-colombiens, mais je lai recue trop tard et presque tous les noms qui y figu- raient ne sont passés par aucun des deux moyens dont je me suis servie», explique Héléne. Elle s’attend le 16 juin, jour des inscriptions, a la queue dans le gymnase du centre. S'il restait des places, . les inscriptions se poursuivraient le lundi suivant. «Des parents m’ont déja appelée et m’ont demandé de mettre leur nom sur la liste de peur de_n’avoir plus de places. Samedi ce sera «premier arrivé. | premier servi». Le camp se divisera en sept semaines, tous les jours du 3 juillet au 17 aout, a l’ex- ception des petits de la mater- nelle qui ne viendront que la demi-journée. Une nuit pas- sée dans un camp sur la péninsule Sechelt est prévu pour les plus agés. Les prix varient entre 23 dollars pour les petits et 35 dollars pour ceux qui iront dormir en dehors de Vancouver. Des jeux, des sports, dehors si le temps.le permet, avec la plage et la piscine Kitsilano tout a cété, et si la pluie est présente, et bien les deux gymnases sont la. Des sorties sont prévues, «peut-étre aller faire une randonnée 4a che- val?» Tout cela en fran- cais. Mais le milieu culturel n'est pas oublié pour autant. «On pense avoir une journée avec un invité, peut-étre un violoneux francophone qui viendrait donner un spectacle. On pourrait faire partager ~ lautre «camp», celui ot l'on ne parle qu’anglais. On pour- rait dire : «les Frangais recoi- vent!» Pour plus de _ renseigne- ments, téléphonez au 224-1141 (numéro du camp Soleil), ou au 224-1910 (on peut y laisser un message) . Suite de la page 1 (journaliste 4 Radio-Canada et musicien), et Bernard Turgeon (professeur de chant a l'Université de Victoria). Selon Georges Lafléche, porte parole du jury, le niveau des candidats était bon. «Tous sont arrivés bien préparés et ont présenté quelque chose dintéressant», dit-il. Un seul regret, «Il n’y avait pas assez de candidats». ‘L’an dernier, les sélections organisées dans les associa- tions de la province avaient vu défiler soixante-dix-sept parti- cipants. Cette année Paciféte 84, organisée de Vancouver, s'est contentée de 23 candi- dats pour les Arts de la scéne (il y a eu quatre désiste- ments a la derniére minute) et de 20 présentations d’oeuvres pour les’ Arts visuels. Dans les sélections des Arts visuels du 27 mai (1), les jurés n’ont pu tenir compte de la classifi- cation Arts visuels classiques et Arts visuels populaires, car il n'y avait que deux can- ‘didats dans la catégorie popu- laire. Les jurés ont donc du juger en utilisant les. mémes Cri- ~ téres pour tout le monde : la technique, loriginalité et. la dimension artistique. Selon Louise Ruffo, artiste et porte- parole du jury des Arts visuels, cela a donné un_ résultat inattendu. «Les six candidats que nous avons sélectionnés, Pacifétistes indique-t-elle, exercent tous des techniques différentes. Nous ne l’avons pas fait exprés». Autrement dit, un candidat s'est imposé dans chacune des catégories, ce qui dénote une bonne qualité des oeuvres présentées, méme si elles ont été jugées sur dia- positives. «I] est évident que nous aurions préféré avoir les oeuvres elles-mémes sous les yeux, ajoute Lcuise Ruffo, mais c'est mieux que rien. De plus, les candidats étaient tous logés a la méme enseigne». Pour les Arts visuels, cha- que candidat avait droit a six oeuvres et la qualité du tra- vail présenté a incité le jury a pousser les six sélectionnés a produire encore d'ici l’exposi- tion de groupe qui commen- cera le jour du gala pro- vincial des Arts de la scéne, le 22 septembre prochain. «Ils nous présenteront leurs tra- vaux de 1’été et nous juge- rons alors si on peut les présenter a l’exposition», con- clut Louise Ruffo. Les six sélectionnés des Arts de la scéne auront eux aussi une chance d’améliorer- leur production d'ici le gala provincial. Ils suivront fin juin _une session d’une semaine avec Gilles Valiquette qui leur permettra, sinon de repenser leur spectacle, du moins de Vaménager. Ils auront tout lété pour travailler sur ces nouvelles bases. Quelques G4 jours avant le gala provin- cial, ils .disposeront d’une semaine de répétition avec Gilles Valiquette, accompa- gné de Mouffe, Gilles Valiquette et Mouffe pourront ainsi affiner I’ana- lyse ressortie au cours de |’ entrevues entre le jury et chaque candidat qui comp- tait pour la sélection des Arts' de la scéne au méme titre que loriginalité ou la tenue en. scéne. Pour Georges Lafléche, représentant du jury, c’était - bien 14 I’aspect le plus inte- ressant des auditions. «Ca nous a permis de savoir qui sont les artistes, quelles sont leurs motivations et surtout dans quelles conditions ils peuvent travailler chez eux». Paciféte 84 a beau ambitionner de détec-, ter des talents professionnels, on ne peut juger sur le méme plan un artiste qui dispose de toute l’infrastructure franco- phone , méme insuffisante, de Vancouver, et un artiste qui n’a jamais eu de pro- fesseur ou de micro devant lui ‘parce que cela n’existe pas chez lui. : (1) Voir le Soleil du ler juin. Les six candidats sélectionnés pour les Arts visuels sont : Berg (petnture sur huzle), Michéle _ Bellefeuzlle- Vogel (photographie), Serge Dubé (aquarelle), Dominique Gagnon (sculpture . sur Pierre), Lor Lapointe (pastel en crate) et Robert Vignola (sérigraphie) . : ; ' : eye bilingues Le YMCA invite toutes ses sections a travers le Canada a «faire marcher ses doigts» pour trouver ... le mot juste. A l'autre bout de la ligne, les attend le Centre linguis- tique du YMCA, qui a été mis_ sur pied en 1979 pour pro- mouvoir le bilinguisme dans les sections. Les conseils sont gratuits, de méme que les frais d’appel interurbain. Liinitiative s'inscrit dans les efforts de l'association pour faire en sorte que les franco- phones s’y sentent plus a l’aise. Sachant qu'elle y trouverait une oreille attentive, c'est au Sevrétariat d’Etat qu’elle s’est adressée pour obtenir les fonds nécessaires pour mettre sur pied le service. Diane Tétreault, directri- ce du centre, note que les adhésions ont augmenté. A Montréal, par exemple, alors qu'on ne comptait que 30 p. 100 de francophones — tous bilingues —, aujourd’hui, cet- te proportion est d’environ 50 p- 100 et beaucoup de mem- bres ne parlent que le fran- cais. La participation des francophones a aussi augmen- té a Toronto, Ottawa, Moncton et Sudbury. Au cours des trois premié- res années du programme, plus de 65 employés ont recu une formation linguistique. Suite de la page 1 gestes quotidiens et répé- titifs - comme photocopier son curriculum vitae par exemple, pour les transfor- mer en manifestation du beau.. Mais pas unique- ment du beau. «Le rdle de Vartiste ne consiste pas seulement a faire quelque chose de plaisant, insiste Cristina Estable, il faut qu'il ait quelque chose a dire». Cristina Estable, elle, a trouvé quoi dire. Dans lexposition qu’elle présen- te depuis prés d’un - mois au Centre cul- turel colombien, a Vancouver, elle explore les thémes du passage du temps, de l’espace inté- rieur, de la méditation, a travers des pierres. Quand on entre dans la salle d’exposition, on ne voit rien d’autres que des dizaines de cailloux, dessi- nés, peints (ou les deux en méme temps), photoco- .piés, réalisés par. ordina- teur ou disposés sur des socles dans un ordre mys- térieux. En‘ fait, on ne com- prend rien a cette expo- sition sion ignore que tout est ordonné en fonction du sens de déplacement de la philosophie Zen (on tour- ne dans le sens des aiguilles d’une montre). Une donnée de _ base qui permet de comprendre un peu mieux le travail de Cristina Estable. Cette exposition qui peut parai- tre rudimentaire est en fait simplement dépouillée. En Artiste, mais multi-médias _ accord avec les principes du Tao (Chine), du bou- dhisme tibétain et d’une méthode de méditation indienne, trois pratiques auxquelles elle s’adonne réguliérement, _ Cristina Estable. «trouve la beauté dans la simplicité». «Ce qui est calme et simple est beau», dit-elle. Les pierres, silencieuses et «éternelles» ont donc tout a fait leur place dans Voeuvre de Cristina Estable. Surtout quand elle les représente —_ sur papier © parchemin (le début de_l’aventure écri- te) au moyen d’un ordi- nateur «Joffre un moment de calme au visi- teur, dit-elle, et j’apporte aussi la_ possibilité. de retrouver et de retenir cette impression, chez lui, a celui qui veut acheter une oeuvre»: En attendant, elle offre, aussi un autre aspect de son travail «