Québec 1994 —NformaATION _ Profil Une victoire pour le PQ Une défaite pour la Souverainete? Unecampagne électorale en plein été. Le Premier Ministre Daniel Johnson ne pouvait trouver meilleur temps. Les clans péquiste et libéral sont fins préts. Le premier bénéficie de l’appui du Bloc Québécois et de son leader charismatique, Lucien Bouchard ainsi que d’une forte volonté de changement de la part de la population. Le dernier, quant a lui, se laisse porter par la grande popularité de son chef Daniel Johnson tout en mettant de l’avant une certaine campagne de peur advenant une victoire péquiste. Le 12 septembre, date du 3 prochain scrutin, les Québécois auront un choix quasi définitif a faire. En votant libéral, le Québec choisira la personnalité de Daniel Johnson. Cechoixs’expliquera sans doute par une attitude réaliste et pragmatique vis-a-vis les défis que devra relever la société québécoise autournant du prochain millénaire: réduction de la taille de 1’Etat, coupures dans les dépenses et les services, réduction de la dette publique et déréglementation. En votant péquiste, le Québec nechoisi pas Jacques Parizeau. Le Québec ne choisit pas la souveraineté. Le Qué- bec voudra tout simplement expri- mer une volonté de changement Au lendemain du 12 septembre, certains voudront expliquer le plus honnétement possible I’élection d’un gouvernement péquiste. La réponse ne peut résider qu’ uniquement dans une volonté presqu ’inqualifiable de changement partout au Québec. En effet, depuis Maurice Duplessis, aucun Premier Ministre ou Parti politique n’a pu durer plus de deux mandats consécutifs. L’histoire est une force que 1l’on peut difficilement En prenant pour acquis la victoire péquiste, il faut toutefois demeurer réaliste: Jacques Parizeau ne sera pas le chef d’Etat que les Québécois auront vraiment choisi. Les Québécois n’auront pas plus voté pourla souveraineté. Ace sujet, les sondages sont constants: Jacques Parizeau n’est pas un chef aimé. Il est méme rejeté par une importante portion des militants de son parti. Au fond, Jacques Parizeau sait qu’il n’est pas le «Messie» ou le «Libérateur» que les troupes souverainistes révent d’avoir. D’autre part, ’idée méme de souveraineté ne peut rassembler qu’une maigre portion des Québécois, tout au plus 40%. Le Canada peut dormir sur ses trois oreilles. S’il ya élection du Parti Québécois le 12 septembre prochain, aucun mandat ne sera donné pour enclencher une quelconque manoeuvre de séparation. A la lumiére des intentions des Québécois, le PQ devra se contenter d’étre un «Bon Gouvernement», comme ce fut le cas en 1976 et en 1981. D’ici la date du scrutin, une demiére alternative pourrait tout de méme donner espoir aux Libéraux. Ils s’agit des erreurs et «gaffes» que pourrait commettre (ou plus probablement commettra sans doute) le chef péquiste Jacques Parizeau. Si le passé est garant de te Vavenir, Daniel Johnson ne fera qu’une bouchée de Parizeau lors du débat télévisé des chefs le 29 aoiit prochain. D’ouleproblémed’image extréme de Jacques Parizeau. Les dangers sont multipli¢s lorsque ce dernier est libre d’exprimer sa véritable pensée en public: c’est a ce moment que Parizeau décuple les erreurs dejugements, les propos immatures et les scandales de mauvais goiits. Jacques Parizeau... Voila l’arme supréme de Daniel Johnson. Méme les péquistes avouent, derriére les portes closes et en sourdine, que Parizeauest un danger quant a l’issue du prochain scrutin. Sile leadership de Parizeau fait cruellement défaut, je ne suis pas le seul 4 m’interroger sérieuse- ment. Si l’on a peur de son propre chef, alors comment peut-on le proposer comme candidat au poste . de Premier Ministre et vouloir aspirer 4 l’élever au poste de Président dela République libre du Québec? Est-ce que Jacques Parizeau est véritablement l’homme. de la situation? Une grande majorité de Québécois ne le croit pas. Inévitablement, peu importe I’ issue du prochain scrutin, les jours de Parizeau sont comptes. Comme dirait Parizeau lui- méme ...Bah! ... Comment dirais- je? 8a 10 mois, tout au plus, apres l’élection du Parti Québécois. Et si la date -de l’indépendance du Québec fixée par Parizeau au 24 juin 1995 ne serait pas celle de son propre départ? Stéphane Gendron What does Quebec want? abordent en parlant de langue et de politique dans les dix secondes qui suivent le début de votre conversation. Soucieux de ne pas troubler cet ordre souverainement immobile, je joue 4 1’ Anglo-Saxon du quartier, gazette sous le bras, bien fringué, bien rasé, bien peigné. Jai le visage un peu carré, une bonne charpente, et je parle anglais ‘sans accent (mon papa et ma maman onteu la prescience de m’enseigner cet idiome alors que j’étais tout petit petit), je suis sauf. Je change méme mon nom parfois: Robert Townsend, je trouve cela chic. Depuis mes années 4 McGill et en Europe, notamment a Londres, je peux affecter beaucoup d’accents. Jentends encore une petite dame me disant: «C’est une catastrophe pour les jeunes comme vous, il vous Saut quitter le Québec. Ou irez- vous? Vous allez peut-étre a Toronto? Qui n’a pas un peu de famille aToronto, surtout quandon vient de Montréal... C’estcomme si onnous avait déportés la-bas. Vous devriez quand méme apprendre le Jrangais: dans la fonction publique, par exemple, on vous donne une prime si vous savez le frangais. Suivez un cours a McGill.» J'ai fini par ne plus fréquenter Murray’s, j'ai méme quitté Montréal. J’ai élu domicile 4 Vancouver, ma ville, comme disait Drapeau. Je n’ai pas 4 dégager une voiture!’ hiver, jene meréveille pas en maugréant contre Bourassa ou contre Johnson. Quand j’écoute la radio, je n’ai pas a souffrir l’enchanteuse voix de Céline Dion, ni celle, non moins mélodieuse, de Mitsou. A cet égard, je suis, aux yeux de mes amis Québécois «pure laine», V’oncle Edmond de Jean Lapointe. Au début, je parlais anglais quand j’étais rond; aujourd’hui, méme quand je suis «pas saoul». Dans mon coeur cependant, le Québec garde sa place douillette. Quand je songe a Montréal, jemeconsoleen medisant qu’il existe un endroit tout a fait identique (fut-ce peut-¢tre moins poussi¢reux) au Murray’s de Westmount, c’est le «White Spo», peuplé lui aussi, 4 peu de choses prés, de poulettes du printemps qui elles ne portent pas de chapeaux de fourrure, ni en hiver ni en été. Le White Spot est mon lieu de prédilection pour le petit déjetiner, ce genre de restaurant 4 la «How d’ya like your eggs Love?». Charmant. L’autre jour, une gentille petite vieille s’est mise 4 me parler doucement. J’ai di, 4 prime abord, tendre l’oreille consciencieu- sement, tellement sa voix était faible et inaudible. «Je vois que vous lisez le Globe & Mail, melance-t-elle. Vous étes de Back East?» «Non, fis-je, c’est tout simplement que le Vancouver Sun est une feuille de chou, et que sa lecture m’empéche de manger, ou méme de boire du café.» «Moi, dit la dame, je ne lis pas les journaux. Tout se ressemble alafin... Mais, aujuste, que croyez- vous que les Québécois vont faire? » Jen’aipas terminé mes oeufs ce matin-la. Décidemment, ou que jraille dans ce damné pays, la sempiternelle question refait surface tant et plus... «What does Quebec want?» Si, entout cas, je puis parler aunom des Québécois, la réponse est préte depuis longtemps: pendant qu’on mange, fichez-nous la paix!!! Jean-Christophe Paquin Docteur és Lettres Le SOLEIL, VENDRED! 2 SEPTEMBRE 1994 - 3 Francine Dubuc _sourit. Aujourd’hui, on trace son profil dans le Soleil, alors que 20 ans plus tét, lorsqu’elle n’avait que onze ans, c’estle Sunday Express de Chambly, pour lequel elle était camelot l’interviewait. Maintenant, Francine est infographiste et travaille a la pige pour Ullrich, Schade and Associates Inc., une firme de Vancouver spécialisée en graphisme, marketing et FRANCINE De Chambly a Vancouver, les : choses ont bien changé, mais de Dubuc l’Agede 11 ansjusqu’Amaintenant, elle a toujours travaillé comme une petite abeille. ‘ Comme c’est le cas pour beaucoup d’autres étudiants, Francine fera pendant un certain temps le travail de serveuse dans un petit café du centre-ville de Montréal. A cette période, elle découvre la nature des gens et apprend a les connaitre puisque beaucoup se confient a elle. Aussi, sa capacité d’écoute se révélera étre un outil indispensable lorsqu’elle décide, en 1985, d’entreprendre des études universitaires en service social a luniversité Laval, 4 Québec. En février 1988, elle trouve un emploi a la Protection de la jeunesse et s’installe 4 Shawinigan, ot elle devra surtout oeuvrer en milieu familial. Mais bien que son métier réponde a l’intérét qu’elle a pour la psychologie, elle changera d’orientation professionnelle en décembre 1990, et se dirigera plutét vers la création artistique. En automne 1991, elle entame donc des études en graphisme au Collége Salette, 4 Montréal. Pendant ces trois années d’ études, elle travaillera également comme vendeuse au Pavillon des arts, un magasin d’ accessoires d’ art situé sur la rue St-Denis, aprés quoi, dipléme en main, elle est préte & se lancer dans une nouvelle carriére. Toutefois, Francine désire ajouter une cordea son arc et veut parfaire sa connaissance de la langue anglaise. En 1993, elle obtient donc une bourse qui lui permettra de prendre des cours au Capilano College, a North Vancouver. Ason arrivée, elle n’est pas du tout dépaysée puisqu’elle a déja visité Vancouver a deux reprises. «J’aimais beaucoup la ville, et j’avais déja pensé m’y installer pour y vivre», raconte-t-elle. Une fois ici, Francine éprouve toujours le besoin d’ apprendre et de satisfaire sa passion du design. Ainsi, en novembre 1993, elle s’inscrit au McKay Technical Institute et acquiert de nouvelles connaissances en graphisme. Au méme moment, elle commence 4 faire de la pige. Tout ce qui est «travail de créatiom fait briller ses yeux: les emballages de tous genres, les identités corporatives, les affiches, les livres, les illustrations, etc,. On voit bien qu’il ne s’agit pas seulement d’un métier, mais d’une vocation. Ses aspirations? Elles sont aussi reliées au travail: faire du design et encore plus de design. En marge 4 cela, elle aime bien profiter des activités en plein air, pratique plusieurs sports, et projette rien de moins que... le tour du monde! © Geneviéve Gouin au Québec, qui | SERVICES AUX VETERANS Pour tous renseignements en frangais sur les programmes et services offerts par le bureau des affaires des Vétérans du Canada, composez le numéro gratuit: 1-800-253-1980 BP BD itcrcs ccs Veterans CARREFOUR CHRETIEN SS E | EVANGELIQUE Expérimentezladifférence ! Contactez Pasteur Robert Lapointe au 525-1705 pour plus d'informations Service tous les dimanchesa | 0h ~“