DIX ANS DE PRESENCE + Supplément Ue, Anniversaire Du «Soleil de Vancouver» au «Soleil de Colombie» DANS LA FRANCOPHONIE @ par Jean-Claude Arluison L’ouverture de CBUF- FM, "la voix francaise de Radio-Canada sur la céte du Pacifique”, 41a fin de l'année 1967, a été un facteur décisif — dans la fondation du “Soleil”. Quelques Francophones et Francophiles se sont alors réunis chez le Dr St-Louis, médecin de Vancouver. Il y avait la M. Gérard Binet, directeur de la_ station CBUF-FM, Mlle Touchette, chargée des relations publi- ques, M. John Condit et Mme Edith Caldwell (“Pen- ny Wise”) journalistes au “*Vancouver Sun”, Maitre Gérard Goeujon et M. André Piolat. —~ Les participants étaient tous d’accord: les Franco- Colombiens ayant mainte- nant une station radiophoni- que 4 leur service, le mo- ment était venu de lancer un journal d’expression frangai- se. Les discussions allérent bon train lors de plusieurs diner chez le Dr St-Louis. Maitre Goeujon suggéra . comme nom: “Le Soleil de Vancouver” et M. André Piolat émit la crainte de voir le quotidien “The Vancouver Sun” intenter des poursuites contre ce titre. Maitre Goeujon répondit que ce serait la une excel- lente publicité et sa propo- sition fut acceptée. Le “Van- couver Sun” ne causa aucune difficulté et...s’abonna a son jeune confrére. Les accents au stylo Rapidement, le projet prit ~ forme et, le Vendredi 26 avril 1968, paraissait le pre- mier numéro. Tour de force, . défi: un groupe d’amateurs, n’ayant aucune expérience ni dans le domaine du jour- nalisme, ni dans celui de la production technique d’un hebdomadaire, se langait dans |’aventure. M. Piolat prit la direction du journal, A l’époque, il était propriétaire d’un bu- reau d’huissiers, et il consa- cra au journal une piéce minuscule, au fond de ses locaux. C'est la que le soir, il travaillait 4 l’administration. * et A la production du “So- leil”, aidé par quelques colla-.. borateurs de la premiére ‘heure. Dés les premiers numéros, on reléve les noms de MM. Jacques Baillaut,. Jean Riou et Roger Dufrane. Le matériel consistait en tout et pour tout en une “machine a écrire au clavier anglais, dépourvu d’accents. Ceux-ci étaient ensuite ajou- tés a la main et au stylo a bille. Comme on pouvait le prévoir, des accents étaient oubliés et des lecteurs se plaignaient. “Le Soleil” fit * Fifteenth. done paraitre une annonce proposant a ceux que l’ab- sence d’accents choquait de venir donner un coup de main, le mardi soir: ‘Nous fournirons les stylos”, préci- sait-on. Les critiques cessé- rent miraculeusement. Le journal était composé sur trois colonnes, de lon- gueur inégale, bien entendu. Mais la dactylographe a eu un jour une idée qui devait améliorer la présentation du journal...et lui donner deux fois plus de travail. Il s’agis- sait tout simplement de ta- per des barres de fraction a la suite des lignes trop courtes, puis de retaper les textes en faisant des espaces supplémentaires entre les mots. Le systéme permet- tait d’obtenir des colonnes parfaites. I] devait en étre ainsi jusqu’au début de 1970 lorsque le journal fit l’achat de machines 4 composition Frieden qui permettaient d’obtenir les textes sur la largeur désirée. Quant aux titres, ils é- taient faits au “Letraset”, en les décalquant lettre par lettre! Ce procédé pénible devait étre utilisé jusqu’en décembre 1976. Il a fallu ensuite lancer - une campagne d’abonne- ments: on choisit 1000 noms dans l’annuaire téléphonique At 61, Andre Piolat has something to believe in, . a French-language newspaper. Once he sold Le Soleil and saw it die, now he’s back. Can he and his 3,500 readers be wrong? Back. from eclipse, ‘on By JUDITH WALKER Why would a 61-year old man raised in Saskatchewan spend all of his time and most of his money publishing a French-language newspaper in B.C. ? “I believe in it,” is Andre *Piolat’s simple answer. “The only thing that makes “us different from the United States is our bilingualism. The French language is the only defence against complete ab- ‘sorption of our culture by the Americans. They already con- trol our economy.” For six years, Le Soleil has been British Columbia's only French-language newspaper. Piolat began the weekly publication about a year after the CBC started its French- language radio station in Vancouver. He gave up his interest in the paper for two years dur- ing which time he sold his credit bureau business, bought. a camper and planned to travel. A heart attack brought an early end to his wander- ings and he found himself in Vancouver again. The newspaper, under its new owners, had gradually stopped being published and ~ so Piolat began all over again. At the end of April last year, the headline on the revived weekly read Fin de l'Eclipse du Soleil (End of the Eclipse of the Sun). Working out of an old store- front office on Cambie street, Piolat and his two co-workers, ‘typist’ Marguerite Batut and THE PROVINOX, Tuesday, December 29, 1970 so ty The French language weck- ly newspaper Le Soleil will be Jong on stories but short on equipment when it goes to press this week. An ‘addressograph, several patting out the paper were stroved in a fire that s through the office at 661 E; Jean-Claude Ariubon a ‘ pew eek after a tire at Le Fire stops presses, pewriter will ‘burn’ | “s Gerald De Cario. director ae Bullock photo "ANDRE PIOLAT .. . editor Roger Julien, write and edit the stories, translate the news releases and advertise- ments they use, lay out the paper for the printer, address and mail it once it is printed everything else and do able to help on the paper. “We will Mrs. Bennett. who took over the paper with her husband only five weeks ago, is flying home to heip rebuild Le Se * De Cario said the agt loss will amount to pi of only a few thousand the paper. said every effort hut the French keyboards will will be made -to put out an . -_be difficult edition this week. ; “Our editor, Mrs. Myrian is Bennett is in Belgium 2 a French keyboards and Hew of us will put out a four | page-edition to let our sub- spetinliaed eee onee =a scribers and aavertizers know ‘What has happened.” he sair. Former editor Jean Brit said he would also pe avan- place. ] ably have} necessary to publish a paper. “Sometimes there are as many as a dozen volunteers to help us with the newspaper, and sometimes we do it our- selves,” Piolat said. “Titles don’t mean a dam et le journal leur fut envoyé gratuitement. Les chéques d’abonnements commencé- rent a arriver. La méthode employée pour |’adressage était, comme tout le reste des plus artisanales: les noms et adresses des abon- nés étaient tapés sur des stencyls: on imprimait des feuilles d’étiquettes auto-col-’ lantes; ensuite, il fallait, bien sir, trier les journaux: un vrai casse-téte. Le journal en faillite. En 1970, M. André Piolat se rend compte qu'il n’est plus en mesure, physique- ment, d’assurer la direction du journal en plus de son emploi personnel et il décide donc de chercher un succes- seur qu'il trouve en la per- sonne de M. Jean Brat, journaliste frangais d’origine roumaine. André Piolat lui donna le journal et d’autre part lui permit d’utiliser gratuite- ment le bureau et le télépho- ne. Jean Brat modifia le! style du journal, en particu- lier la premiére page oi il aimait placer de gros titres “accroche-l’oeil”. L’époque Jean Brat fut bréve: du 7 aoftt au 13 use a rit to put t th [te Plated carry | novembre 1970. Moins de Fire is believed to have stated from hot ashes put ouf- side by a roomer in an adja- it building - ‘adjoining cafe and pool were also damaged. trois mois aprés avoir pris la direction du journal, Jean Brat décida de mettre le —Dan Scott Photo preparing the pages takes long hours of concentration thing with us. Here you've got to be able to sweep floors and do everything.” Piolat draws no salary. “It’s only in the last two or three weeks I've been able to cover my expenses. journal en faillite. “Le Soleil de Vancouver” allait-il dispa- raitre? M. Jacques Baillaut faisait alors du théatre et l’une de ses partenaires, Mme My- riam Bennett, professeur de francais au campus Langara du Collége Communautaire de Vancouver, se déclara intéressée a en prendre la direction. Une réunion fut organisée entre Jean Brat, Myriam Bennett et son mari, Robert. Elle eut lieu le vendredi 13 novembre. M. et Mme Bennett pri- rent la direction du journal dans les mémes conditions: pas de loyer, ni de téléphone a payer... Ils engagérent deux employés: Daniel Mon- troty et Jean-Claude Arlui- son. Personne ne possédait la moindre expérience.. M. et Mme Bennett passé- rent les fétes de Noél en Belgique. A leur retour, ils apprirent qu'un incendie, survenu dans la-nuit du 26 au 27 décembre, avait dé- truit tout I’équipement: les deux machines 4 composer Frieden et l’adressographe.. M. et Mme Bennett n’a- vait pas pris d’assurance contre l’incendie, mais M. Piolat, généreusement, leur donna $6,000 qu'il préleva sur la somme que lui avait remis son assurance. M. et Mme Bennett achetérent de nouvelles machines et le “We're at the stage where we can manage to survive. It's going at a snail's pace, but if we had some money, we could do a little jack- rabbitting,”” he said. a Sun’, Sak . Fone 15,1974 to survival the highest it's ever been, at 3,500 copies a week. Almost 2,700 are mailed to sub scribers all over B.C. with a few going outside the province. Some schools use the paper in their French programs and the rest are sold in stores and offices in the city. Piolat estimates that about 40 per cent of Le Soleil's readers are anglophones. “Le Soleil gives them a chance to read some French. It's some- thing that carries some local news and news of the French community in B.C. And it’s easy to read.” Some of the articles printed come from eastern French language daily papers. “‘Some- times they give a different point of view to an issue. For example there is a totally different angle to Bill 22 (Quebec's language The paper's circul: is that predicti journal reparut le vendeedi 12 février 1971. Les Bennett se rendirent compte, l'année suivante, qu'il leur était de plus en plus difficile d’assu- rer, de pair, la direction du “Soleil” et leurs activités professionnelles et estudian- tines: Mme Bennett ensei- gnait 4 temps plein et son mari, Robert, préparait un doctorat d’administration des colléges. Ils décidérent donc de suspendre la publi- cation: le dernier numéro publié sous leur direction parut le Vendredi 5 janvier 1973. Fin de P’éclipse M. Piolat avait pris sa retraite en 1972. Il était donc disponible pour reprendre la téte du journal. Mais il hésitait. L’un de ses amis, Ronald Lanthier, réussit néanmoins a le convaincre. M. Piolat entra alors en contact avec les Bennett et leur racheta (!) pour $3,000 son journal, un journal que les Bennett avaient recu gratuitement de Jean Brat. Le vendredi 4 mai 1973, “Le Soleil de Vancouver” reparut avec en gros titre: “Fin de I’éclipse du Soleil”. Depuis, le journal a été publié réguliérement. Le 4 janvier 1974, il changea de nom et devint “Le Soleil de Colombie”, affirmant ainsi sa présence et son rdéle a |’ & chelle provinciale.