4 Le Soleil de. Colombie, vendredi 17 avril 1981 Carnet d'un voyageur Roger Dufrane Petites et grandes miséres de Paris Lundi 25 aoft main, une camera accrochée _eglorer ma mémoire et mes Suite al’épaule, pas pour moi! Le _carnets. Ce matin le soleil brille et touriste typique observe un Me voici descendant vers Yair répand une délicieuse fraichaur. Je monte en flan ant vers la Butte. Les touristes n’y affluent pas encore. La Place du Tertre, puri- fiée par la nuit, lavée a grande eau par les tra- vailleurs du matin, se ranime Déja les peintres déplient leurs chevalets et les garcons de café leurs parasols. J’aime ce Montmartre candi- de des matins d’été. On en oublie les trafics nocturnes de la Place Pigalle et de la Place Blanche. Un Petit rentier trottine et proméne son cabot. Une jeune fille, toute frisée et coquette, préte a sourire et rire aux aventures de la journée, se hate vers son atelier de couture. Un épicier en tablier bleu ouvre, 4 grands coups de manivelle, le store de sa boutique. Je me plais toujours a observer les allées et venues des habitants des villes que je visite. Dois-je avouer que je serai jamais un touriste authentique? Un plan a la horaire fixé par son agence et suit les guides patentés. Il ne voit que ce qu’on lui montre. Il visite les neux catalogués: l'Are de triomphe, la Tour Eiffel, le Sacré-Coeur: “La Tour Hiffel, Mesdames et Messieurs, pése sept mille tonnes...Mais le touriste n’a pas le temps de s’attarder. Il se penchait sur la Saine pour réver un peu, que déja claxonne!’autocar. Les seuls contacts du touriste avec la population locale ne sont que des relations avec ceux qui vivent de son éphémére et argenté passage: chasseurs d’hétel, chauffeurs de taxi, interprétes a casquette ga- lonnée. Le touriste passe et ignore les moeurs. Pour ma part, jaime les quartiers pauvres, tout autant que les riches et plus encore: ils sont moins anonymes. Et je n’adore rien tant que de faire mine d’étre du pays! Je marche et je marche, m’engage dans des rues peu connues; je m’aventure dans les impasses. Et j’emma- gasine ainsi ma moisson future, de quoi meubler et la Place Clichy. Je la traverse pour emprunter la Rue d’Amsterdam, déserte a ce moment de la journée. Pour l’heure (Nous sommes au mois d’.aofit), les Pari- siens, abandonnant leur ville. aux étrangers, se prélassent sur les places de Normandie et les terrasses de Provence. C'est aux alentours de la Gare Saint-Lazarre que je découvre quelque animation. Des portiéres de taxi laquent les marchands de journaux crient les nouvelles, les garcons de café s’affairent autour des petites tables rondes. Voici l’Eglise de la Trini- té,avec, en vis-a-vis, des magasins de luxe et des restaurants. Ce quartier de la Chaussée d’Antin s’Orne d’anciens hdétels de styte Louis XV; portails élégants, chapiteaux aux fenétres, longues mansardes ardoisées Voici les portes cochéres d’ot partaient au temps de Balzac les insolents dandys et les dangereuses lionnes. Dans les arriére-cours, ouvriéres, employés, artisans a la petite _ Paris. journée, grignotent les heu- res a linsu des étrangers, tandis que de sa loge la concierge, un oeil sur son tricot, un autre sur le va-et- vient, emmagasine la sub- stance des commérages futurs. Ce quartier de derriére lOpéra me paraft le plus parisien des quartiers de Dans les passages vitrés qu’a chantés Aragon se dénichent parfums, sol- dats de plomb, trains électri- ques, tréatres de guignol, et jeux de cartes dont le roi de tréfle est Francois ler et la dame sa maftresse. Paris est un monde! Paris des Américains: les Champs Elysées; des étudiants: le Boul-Mich; des pécheurs a la ligne et des poétes: la Seine. Artisans, petites mains, chauffeurs de taxi, vendeurs de journaux, fleuristes, li- braires, retraités a bérét basque! Foule de Paris! Vie dure, vie facile; petites veilles assidues aux messes de Saint-Germain des Prés! Un monde se coudoie, divers au possible, un monde de corps et d’aéme,, chacun et chacune portant ses petites et ses grandes miséres. A SUIVRE QUEBEG : fen bref INFORMATECH FRANCE-QUEBEC DEVIENT INFORMATECH QUEBEC A Yissue d’une réunion du conseil d’administration d'Informatech France-Québec, le président du conseil, M. Louis Brunel, a communiqué les grandes lignes de la transformation qui va intervenir 4 partir du ler avril | 1981 dans les structures et les finalités d’Informatech. Informatech France-Québec devient Informatech Québec. L’ isme concentrera ses efforts dans les domaines suivants: — 0 iser la mise en disponibilité, par des moyens informatiques et télématiques, de banques de données d'information scientifique et technique francophones, et particuligrement des banques de données québécoises, — assurer un support technique a la constitution au Québec de banques de données francophones. La France poursuivra un effort financier en faveur d’Informatech Québec et s’est déclaré préte 4 mettre a la disposition de l’organisme un certain nombre de coopérants. Pour le reste, les subventions dont la France faisait bénéficier Informatech France-Québec seront affectées 4 d’autres organismes de coopération indus- trielle et technologie franco-québécoise. TRIOMPHE DU CINEMA QUEBECOIS AUX PRIX GENIE 81 La remise des prix ‘Génie 81 par I’'Académie du cinéma canadien a eu lieu le 12 mars. Sur les 21 prix Génie “homme a tout faire.”] alloués, les productions quéhécoises se sont taillées la part du lion, soit 16 récompenses, y compris le Prix d’excellence bien mérité par Micheline Lanctét [po Plus de la moitié des prix accordés aux Québécois sont allés au film “Les Bons Débarras”, réalisé par Francois Mankiewicz qui remporta en effet le prix du meilleur film, de la meilleure réalisation, du meilleur scénario, de la meilleure actrice [Marie Tifo], du meilleur acteur de soutien [Germain Houde], de la meilleure caméra [Michel Brault], du meilleur monteur [André Corriveau] et méme dela meilleure prise de son [Henri Blondeau et Michel Descombes]. LANCEMENT DU CONCOURS “PLACE DU QUEBEC A PARIS” Le concours en vue de doter la place du Québec a Paris d'une oeuvre d’art québécoise vient d’étre officiellement lancé par les ministéres des Affaires culturelles et des Affaires intergouvernementales. Le gouvernement du Québec invite les artistes professionnels résidant au Québec a poser leur candidature. L’artiste sélectionné par un jury franco-québécois recevra $10,000 pour la conception et l’exécution de son oeuvre. On se rappellera que par un vote unanime, le Conseil de Paris a décidé en juillet dernier de conférer a la place située al’intersection du boulevard St-Germain, de la rue Rennes et de la rue-Bonaparte le nom de “Place du Québec.” Cet emplacement a été choisi du fait qu‘il est ise St-germain des Prés, ot Mgr situé a proximité de l’église Laval fut sacré évéque de Québec. Maillard ille La perte d’une pionniére C'est avec beaucoup de respect et de chagrin que Maillardville rendait un der- nier hommage, lundi 6 avril, 4 Mme Régina Dicaire, épou- se de feu, Jean-Baptiste décédé il y a quelques an- nées. Née au Québec a la fin du siécle dernier, Régina Gagné arriva avec sa famille a Maillardville vers les années 1909-1910. A 16 ans, elle épousait J.B. Dicaire, dans la premiere église de N.D. de Lourdes, connue actuelle- ment comme la salle des Chevaliers de Colomb. ~ De ce mariage naquirent cing enfants: un fils, Jean- Paul de Maillardville, Floren- ce, Mme R. Tidy d’Ocean Shores, Wash. U.S., Jacque- line, Mme W. Churchill de Victoria, C.B. Reina, Mme Anderton et Eveline, Mme R. Curle, toutes deux de Surrey, C.B. Elle laisse aussi pour pleu- rer sa perte, une soeur Iréne Mme R. Reay, et un frére Ernest Gagné de Victo- ria, C.B., en plus neuf petits- enfants, quinze arriére petits enfants et un arriére-arrié¢re petit -fils. 3 Le service funébre fut célébré par le Rév. Pére A. Roy, o.m.i. a l’église N.D. de Fatima, touchait l’orgue, M. Gilles Lizée, la chorale était sous la direction de M. R. Paquette. Aprés les funérailles un gofiter fut servi au Foyer Maillard durant lequel le président de la société Bi- Culturelle, M. R. Paquette, reconnut le gigantesque tra- vail accompli dans la commu-_, nauté canadienne-francaise par cette généreuse famille. Invité aussi a adresser la parole, M. Napoléon Gareau, ‘président de la Branche 86, des pensionnés de la Colom- bie Britannique, branche d’expression francaise fon- dée par M. Dicaire, fit remarquer que derriére cha- que grand homme il y avait une femme; aussi Régina Dicaire, silencieusement mais trés habilement savait seconder son époux, c’est ainsi qu’il sut peindre et faire prolonger le souvenir de . cette dame, la Grande Dame de Maillarville. Les Dames Auxiliaires du Foyer servirent le gofiter aux nombreux convives. Ala famille en deuil, encore une fois, nos sincéres condo- léances. Pierrette J. Paquette, hétes- se et M.C. au goiiter. Bientét vous pourrez jouer 4 Pile ou Face ou ca? La Langue francaise dans le monde Le TOGO Annie Granger Le Togo, république de ‘l'Afrique Occidentale s’allon- ge du nord au sud sur 600 km, et de largeur de 50 4 150km. Le Togo est bordé au sud du golfe de Guinée, et est entouré au nord de la Haute- Volta, 4 lest du Bénin, a Youest du Ghana. D’une superficie de 56 000 km2 et d’une population de 2 410 000 habitants (les Togolais), le Togo acomme langue officiel- le le francais, mais a, comme presque tous les pays de ce continent africain, plusieurs dialectes. La capitale de ce pays est Lomé. Les Portugais y pratiqué- rent trés tét la traite des Noirs. A partir de 1850 siinstallérent au Togo des missionnaires allemands; lexplorateur Nachtigal placa le roi d’Anécho sous protec- torat allemand en 1884. En méme temps, des traités avec la France en 1885 et la Grande Bretagne _ délimi- taient les frontiéres du pays. La premiére guerre mondi- ale interrompt l’active politi- que économique et sociale menée par les colons alle- mands. Dés aofit 1914, les Frangais occupent le Togo qui, en 1922, est attribué comme pays de mandat 4 la France (les deux tiers du pays al’est et toute la cote) et ala Grande Bretagne (le tiers du pays a Iouest). Cette situation fut entérinée en 1946 par lONU qui prit les deux territoires sous tutelle. En mai 1956, le Togo britan- nique, ot dominaient les Eoués (tribu), séparés de leurs fréres de la Céte de l’Or se prononga par un plébiscite pour lintégration des Eoués a la Céte de l’Or qui devint l'état indépendant du Ghana (1957). En méme temps, le Togo francais choisit de devenir une répu- blique autonome dans le sein de l'Union francaise (1956-1958). Le 27 avril 1060, le Togo devint indépendant. ‘Maintenant les ressources. Quelles sont elles? En pre- mier, le phosphate (6¢me rang dans le monde), le cacao (11éme rang dans le monde) et les palmistes. L’agricultu- re est le fondement de l'économie du pays. mais malgré Jexportation du cacao, des phosphates et du café, la balance du co:.imerce extérieur est cependant défi- citaire. Le revenu annuel par habi- ‘ tant est de $133.00; la proba- bilité de vie est de 40 ans au Togo. Le drapeau togolais se compose de 5 bandes vertica- les (trois vertes, deux jaunes) et d’un carré rouge avec étoile blanche a4 gauche du drapeau. la semaine prochaine vou- les-vous découvrir avec nous un autre pays francophone d’Afrique, la Haute-Volta? _ Canadiens Grevistes de Radio Canada Soutien de la FFHQ Depuis cing mois, les sont _ privés d'informations nationales en francais. Les _salles de nouvelles de Montréal, Qué- bec et Rimouski sont paraly- sés par la gréve. Les journa- listes réclament une amélio- ration des conditions de travail. : ‘Ces journalistes viennent de recevoir le soutien de la Fédération des Francopho- nes Hors Québec. La FFHQ demande au Ministre des Communications Francis Fox ¢@’intervenir personnel- lement auprés de la direction de Radio-Canada pour régler le conflit. Le Vice-président, Vincent Bilodeau, s'interroge: “Le gouvernement et Canada auraient-ils laissé le conflii s’éterniser s'il avait affecté le réseau anglais?” La réponse sous-entendue est “Cela ne peut plus durer”, s'iindigne Florent Bilodeau. Les francophones hors Qué- bec sont en effet privés d’un service qu’ils financent avec leurs imipéts. La FFHQ demande donc I’intervention du gouvernement. A CBUF-FM BONJOUR 8h15 & 8h45 Vendredi 17 avril Ligne ouverte avec _André Chollat Vos plantes.. Comment en prendre soin. 665-6877 669-3811 daw («Osi VUws) wp Votre jardin. Se ee ee Radio- |