Br Hebdomadaire fondé en 1968 par André Piolat Lene oleil de Colombie 60 cts TPS incluse Courrier 28me classe/ Second Class Mail n° 0046 vol 25 n°13 980 rue Main Vancouver Té1:683-7092 Fax:683-9686 Tractations constitutionnelles Les francophones dans I'anxiete préss’étre montrée enthousiaste pour un temps a l’égard de l’entente constitutionnelle du 7 juillet, les communautés francophones de l’extérieurdu Québec commencent de nouveau 4 s’inquiéter du sort qui leur sera réservé a |’issue des ultimes tractations de couloirs. Selon|’entente conclue le 7 juillet, les provinces anglophones s’engagent a favoriser pee ol’ épanouissement et le développement de leur minorité. Le Québec, s’il accepte l’entente serait ainsi forcé de veiller a l’épanouissement et au développement de sa minorité anglophone, tout en assurant la promotion desoncaractére distinct. Quelques semaines plus tard, l’inquiétude monte en ce qui concerne la véritable portée juridique de cette disposition. La Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) vient en effet d’apprendre avec “stupéfaction” — que le gouvernement fédéral avait _distribué aux principaux acteurs constitutionnels une nouvelle formulation confidentielle de la clause Canada (1) qui viderait de leur substance les acquis constitutionnels des francophones de l’extérieur du Québec. Le réle des gouvernements face aux communautés de langue officielle disparait de cette nouvelle version, alors qu’ il figurait dans le texte de accord du 7 juillet. En clair, la portée concréte dela clause Canada se trouverait grandement affaiblie a ce chapitre puisque les communautés minoritaires de langue officielle pourraient difficilements’en prévaloirdevant les tribunaux si le réle des gouvernements n’est pas explicitement mentionné dans la ~ constitution. Selon les experts, dont la Fédération des francophones de la Colombie-Britannique, il est toutefois 4 noter que la clause Canada telle que rédigée dans l’entente du 7 juillet n’assure pas pourautant une protection garantie des minorités de langue officielle, r réactions positives de la FCFA au momentde la signature de!’accord. Sile réle des gouvernementa bel et bien été mentionné dans la clause Canada, |’ajout d’une clause de sauvegarde (2) laisse planer quelques incertitudes sur un engagement réel des mémes gouvernements et sur la mise en application concréte de la clause. Enfin, la FCFA affirme qu’elle s’opposera “violemment” atoute atteinte directe ou indirecte a Vintégrité de la clause interprétative de la Charte canadienne des droits et libertés, dité clause 25.1. Formulée dans le rapport Beaudoin-Dobbie, cette clause prévoit que “toute interprétation de la charte doit concorder avec la protectionet la promotion du caractére de société distincte du Québec au sein du Canada et avec l’épanouissement et le développement linguistique des collectivités minoritaires de langue francaise ou anglaise partout au Canada” .Isemblerait, qu’a la demande du Québec, le gouvernement fédéral aurait proposé le retrait de cette clause. Et pour la FCFA, “la présence d’une clause interprétative dans la Charte jumelée a une reconnaissance, dans la clause Canada, du réle_ des gouvernements face aux communautés de langue officielle constitue un équilibre essentiel qui fut atteint au cours des présentes négociations et qui doit demeurer” a déclaré le président Raymond Bisson. Un Sénat injuste _ Pource qui est du Sénat, la FCFA nese réjouit pas du projet de Sénat égal tel que proposé, selon - lequel toutes les provinces auraient droit 4 huit sénateurs élus. “On représente un million de personnes. Certaines provinces avec 120 000 personnes auraient droit a huit ‘sénateurs. Ce n’est pas équitable.”” La FCFA réclame une représentation garantie de sénateurs francophones au Sénat. Marc Godbout, directetuer général de la FCFA, estime toutefois que Québec pourraient, 4 la rigueur, élire quelques sénateurs, surtout au Nouveau-Brunswick oi ils forment le tiers de la population. Ces inquiétudes sont d’ailleurs partagés par la Fédération des francophones de la Colombie-Bnitannique, qui a fait parvenir une lettre au premier ministre du Québec, Robert Bourassa. “Nous sommes devotre avis qu’avec ce nouveau sénat, Vapplication du bilinguisme canadien serait plutét théorique,” écrit la présidente de la Fédération, Marie Bourgeois. Selon elle, le probléme ne se poserait pas en ces termes si les provinces anglophones avaient jugé bon d’accorderune représentation garantie aux communautés francophones du pays. . L’Association canadienne frangaise de |’Alberta (ACFA) suggére de son c6té que les provinces s’entendent pourajouter > “un minimum d’un siége par province qui serait réservé 4 un francophone. Ainsi, dit l] ACFA, la représentativité des francopho- nes serait maintenue 4 la chambre haute. Le transfert de la culture et dela formationdela main-d’ oeuvre aux provinces préoccupent aussi les dirigeants de la FCFA. La Fédération tient 4 ce que le gouvernement fédéral conserveson pouvoir de dépenser et d’intervention dans la domaine culturel. Pour ce qui est de la formation professionnelle, on tient ace que les provinces assurent aux travailleurs francophones une formationprofessionnelle dans leur langue maternelle. Renaud Hartzer et APF (1) Dans le projet de constitution, la clause Canada est une déclaration qui définit le Canada, les Canadiens, leurs engagements et leurs attachements aux principes et valeurs du pays. (2) La clause de sauvegarde permet aux gouvernements de préserver leurs prérogatives en dérogeanta certaines régles de la clause Canada. Cette clause de sauvegarde figure dans!’ entente du 7 juillet, mais n’apparait pas dans les propositions du rapport Beaudoin-Dobbie. Elle se trouvait rédigée en termes quasi-identiques dans |’accord du Lac Meech. Se promener au bord de la mer représente toujours un véritable plaisir. Mais pour Lady M. (Jeanne Moreau), ses promenades visent un autre but: se détourner d’un amour fané pour conquérir un jeune plagiste. Pomilius (Michel Serrault), son mari et ancien diplomate, ne fait que ressasser ses souvenirs alors que Lady Miladry veut vivre toute son excentricité. Lambert (Luc Thuillier), le plagiste, assouvit la soif d’amour de la vieille dame et devient son dauphin. La vieille qui marchait dans la mer, un hymne poignant la vieillesse. Page 14. Photo: Jeanne Moreau (Lady Miladry) et Michel Serrault (Pompilius). : Vendredi 24 juillet 1992 Et aussi... Vacances: La période estivale en est une de départ , d’absence et d’arrivée. Les francophones voyagent, se reposentmais restent aussi sur place. Partez a la découverte de quelques personnalités de la francophonie. Page 3. -Plages: La fermeture de deux plages le 9 juillet dernier dans la région de Vancouver illustre les ravages du colibacille. La cause est microscopique et la solution ne demande que du temps. Page 5. Livres : L’été, le temps des congés mais aussi le temps de se plonger dans la lecture. Choisissez quelques livres parmi les nombreuses suggestions de cette semaine. ‘Page 13.