10 Le vendredi 26 septembre 1997 écemment, 4 New York, avait lieu un colloque réunissant des pirates d'un genre particulier. Il s'agit de mordus de l’informatique qui tentent de percer les systémes de sécurité que les organismes mettent en place pour protéger leurs banques de données. imagine que le piratage présente certaines similitudes avec le désir d’escalader les montagnes. Les gens _ les gravissent parce qu’elles sont la. La s’arréte la comparaison, car le piratage constitue un acte illégal. Pour justifier leurs activités, les pirates invoquent le droit a la liberté d’expression. L’un des éléments qui a suscité le plus d’intérét lors de ce colloque cole pour | était le systeme d’émission de cartes dusager de la société de transport New York métropolitain. Apparemment, il est extrémement difficile de déchiffrer les codes d’accés & ce systtme. Un en commun du employé de la société, qui, pour occasion, s’était présenté sous le pseudonyme de « Red Balaklava », a encouragé les travailleurs a lui faire parvenir des documents sus- déchiffrer les codes. Il a pris soin de préciser que son geste n’était pas motivé ceptibles de Paider a par le désir dW utiliser les transports en commun_ sans payer, mais plutdt par celui de mettre fin & la capacité de la société de transport d’établir des dossiers sur les déplacements des détenteurs de carte. Selon « Red », ces BUREAU A LOUER AU CENTRE VILLE Immeuble prestigieux (24e étage) 125 p*?/ 7OO$/MOIS (PRIX NEGOCIABLE) Accés photocopieuse, télécopieur, et boite vocale Contacter Magali au 609-6611 Comptabilité, conseil gestion, impéts 325-1130, rue Pender ouest, Vancouver (.-B V6E 4A4 Tel.: (604) 688-9903 Fax: 688-9961 Cellulaire: 240-5810 dossiers constituent une atteinte & vie privée, ce qui justifie une intervention des Pinformatique. Peu importe que «Red» ait commencé sa carriére de pirate en fraudant la société de téléphone, il estime qu’il est digne de figurer & cdté de personnages comme Patrick Henry, Thomas Jefferson et Martin Luther King. Rien de moins! pirates de De toute évidence, préserver la vie privée des gens ne constituait pas la princi pale préoccupation de Pun des participants du colloque, qui a défendu, en ces termes, le piratage de la carte de transport : « C’est pour le sentiment de puissance que ce geste procure, pour l’argent et aussi parce que c’est excitant. Si je vous offrais une carte qui vaut 80 $, ne la prendriez-vous pas ? > Il semble en outre qu’une seconde carriére s’ouvre aux pirates qui ont fait Pobjet dune sentence criminelle. Ils peuvent en effet devenir conférencier si Pon en juge par la décision des organisateurs du colloque dinviter Mark Abene, un criminel new-yorkais notoire en matiére de piratage, 4 présenter une allocution devant les partici pants. Essayons d’imaginer un colloque ot, au lieu de pirates, on aurait réuni des personnes dont la principale préoccupation _ est d’entrer par effraction dans les résidences afin de s’emparer de tous les objets de valeur. Est-ce que les autorités de Etat fermeraient les yeux sur la tenue d’un colloque qui, 4 toutes fins pratiques, revient & encourager le crime ? C'est peu vraisemblable. Ne considérerait-on pas, & juste titre, que les organisateurs de ce colloque incitent au crime et s’en font les complices ? Fort probablement. Pourtant, il semble que les autorités policiéres inquiété les organisateurs du colloque des pirates de Pinformatique. n’aient pas Tl est vrai que ni le colloque des pirates ni leur magazine mensuel, intitulé 2600 Wincitent ouver- tement au crime. Il n’en reste pas moins que, en dernier ressort, c’est ce qu’ils font. Tis tentent de faire passer pour un passetemps anodin, pratiqué par des esprits frondeurs, En rythr une activité qui consiste 4 forcer Paccés aux systémes informatiques et a voler des renseignements ou qui permet, entre autres, d’utiliser le téléphone sans payer ou encore de prendre connaissance des renseignements relatifs aux cartes de crédit des gens ordinaires. Profession pirates Comment se faitil que, dans notre société, le _ piratage informatique ne soit pas considéré comme une entrée avec effraction ou comme une atteinte a la vie privée ? Je crois qu'il y a plusieurs raisons & ce phénoméne. Premiérement, les victimes de piratage sont généralement de grandes entreprises et celles-ci ne sont pas particuliérement réputées pour se soucier des intéréts du commun des Elles représentent des entités anonymes et le fait de les frauder ne cause pas grand tort, du moins si ’on excepte les actionnaires, parmi lesquels l’on trouve des détenteurs de fonds mortels. communs de placement, et des retraités dont les revenus dépendent de la capacité de Tentreprise de verser des dividendes. Deuxiémement, l’on retrouve dans ce genre d’activités certains éléments qui ne sont pas sans rappeler le combat de David contre Goliath. De jeunes mordus de informatique, généralement de sexe masculin, tentent de percer les imposants systémes de défense mis au point par des spécialistes chevronnés. L’on tient pour acquis que ces jeunes pirates sont inoffensifs, veulent, c'est que tout ce qu’ils s’amuser. Mal- heureusement, ces perceptions sont fausses. Sinon, pourquoi un si grand nombre de pirates accorderaient-ils un intérét particulier ~~ aux renseignements relatifs aux cartes de crédit d’autres personnes, si ce nest pour les utiliser & leur propre avantage ? Troisiémement, il semble que Pon ait tendance, dans Popinion publique, 4 minimiser le nombre de pirates et & penser qu’ils ne présentent pas un grand danger. vie culturelle sur la Céte Ouest COURANTS DL! ephone (604) 662-6218 Teélécopieur (604) 662-6161 FIQUE Cela est complétement faux. Le piratage est une activité importante & laquelle s’adonnent des milliers de personnes et qui porte sur des montants —_considérables. ~ Les autorités américaines estiment que la valeur des vols commis par piratages’éléve & plus de 100 millions de dollars, par an. Bien que les condamnations pour fraude informatique soient plus fréquentes en Amérique du Nord, il reste beaucc up & faire dans ce domaine. Les entreprises consacrent maintenant — des ressources importantes A la prévention du vol de données par ordinateur. Malheureusement, ces efforts ne contribuent pas a augmentation de la productivité. Pour élaborer des systémes de protection informatique, __ les entreprises. ont recours & des spécialistes dont le nombre est restreint et qui pourraient étre affectés & des tdches plus productives. En outre, 4 Pinstar des cots d’embauche de gardes de sécurité, les cofits associés au développement de ces systémes viennent gonfler les frais indirects, phénoméne qui se traduit, en bout de ligne, par des prix plus élevés pour les consommateurs. Ce n’est toutefois pas 1a Pélément le plus tragique. En essayant de jouer au plus malin, des jeunes gens, en mal de popularité, se retrouvent avec un dossier criminel qui les suivra toute leur vie. Tl s’agit 1a d’un prix élevé & payer pour avoir tenté de gagner la reconnaissance de ses pairs. Davip E. Bonp Ce Bulletin économique, qui est rédigé par M. David E. Bond, vice-président, affaires gouvernementales et relations publiques, et économiste en chef ala Banque Hongkong du Canada, exprime Vopinion personnelle de Vauteur sur les derniers — événements économiques, laquelle n'est pas nécessairement celle dela Banque Hongkong du Canada et de son conseil @administration. Ce Bulletin ne constitue nullement une étude exhaustive de tous Tes fats nouveaux ni n'est publié: dans Tintention de fournir des conseils financiers. Nous recommandons ~ aux lecteurs de communiquer avec un expertconseil avant de prendre toute décision que ce soit, fondée sur les commentaires de notre économiste en chef, Cette publication ne peut étre reproduite, ¢n entier ou en partie, sans Pautorisation éerite dela Banque Hongkong du Canada.