AFKO, Vol 24, N° 4 — Hiver 2009 l'on retardé, alors il continue. Il marche, transit de froid et lourd de fatigue. Puis, a bout de forces, ses ballots de fourrures et son traineau abandonnés dans la neige, il fait quelques pas et tombe. Mais soudain, le voila assis sur son traineau. II file sans bruit tandis que le vent fouette son visage. Est-ce qu'il reve? Non. Il ne réve pas. Son traineau, avec ses ballots solidement arrimés, est conduit par des loups gris. Et celui qui méne I'attelage, c'est Loup-Blanc. Ainsi, Jérémie arrive au village. Loup- Blanc arréte le traineau devant la maison de Jérémie. Il pousse un long hurlement et, avant que Jérémie ait pu faire un geste, il détache ses liens et disparait dans la forét. Quelques loups gris le suivent. D'autres restent. Jérémie rentre chez-lui. Il donne a manger aux loups gris. Bien vite, il les apprivoise : ils deviennent ses chiens de traineau. Jamais plus Jérémie n'a croisé Loup-Blanc durant ses saisons de trappe. Mais il sait qu'il est la, au plus profond de la forét, et qui veille sur lui. Gagnon, Cécile (2001). Mille ans de contes, Québec Tome 2, éd. Milan. 17