TORONTO (d’apres CP)— Onze cents employés du quo- tidien “‘Toronto Telegram” ont recu hier un avis de mise a pied — la loi ontarienne obli- ge tout employeur a donner un avis de 16 semaines si 500 employes ou plus sont visés par les mises a pied. Léditeur John Bassett, qui n’a pas encore fait savoir la date exacte ou cessera la publication du Telegram, a “épargné’’ pour le moment 100 employes qui sont tou- jours regis par des conven- tions collectives en vigueur. Dans une note affichée au ba- billard des différents services, M. Bassett précise que cha- que employe pourra se préva- loir dune compensation équi- valant a une semaine de sa- laire pour chaque période de six mois au service du Tele- gram (maximum: 38 semaines de salaire). L’alternative est pour l’employé de recevoir le salaire des 16 semaines cou- vertes par l’avis signifié hier. Léditeur souligne quaucun employé ne recevra les deux modes d’allocation pour mise a pied. Entre le moment oii la con- vention liant le Telegram et la Toronto Newspaper Guild expirait et celui ou fut affi- ché lavis, il sétait écoulé douze heures a peine. — Robert Rupert, représentant international de la guilde, a déclaré quil ne fai- sait aucun doute que le Tele- gram aurait du payer les deux types d’allocations de mise a pied si l’avis avait été donné avant lexpiration du contrat. M. Rupert espere pouvoir ren- contrer bientot Bassett pour discuter de lavis de mise a pied: “Je ne crois pas qu’il puisse éviter de se plier aux deux modes de paie- ment; je pense qu il evra’ compenser chacun suivant les deux modes’, dit Rupert. Un porte-parole du ministe- re ontarien du travail a décla- re cétte semaine que la com- pensation exigée par la loi pour les 16 semaines de deélai avant une mise a. pied venait s’a- jouter a toute allocation de dé- part (severance pay) dues _ aux employés en vertu d'une convention collective. : Le Telegram était le qua- croitre sa participation a des entreprises reliées au monde du divertissement (show-biz). trieme eae par son tira- ge, au Canada. Sa disparition laissera. sans concurrence son rival, le Star, dont le ti- rage oscillerait entre 375,000 et 400,000 — ce qui fait du To- ronto Star le premier quoti- dien au pays, suivi du Globe & Mail, quotidien du matin publié a Toronto. lly a ume semaine exacte- ment, l’éditeur du Telegram, M. Bassett, signait a la une de son journal un court texte portant sur la disparition du Telegram, qu’un afflux de capi- taux (8.5 millions de dollars en quelques années) n’avait pu conduire a une victoire sur son concurrent, le Star. La famille Bassett, qui avait acquis le Telegram en 1952 avec l'aide des intéréts Eaton, s'est construit un empire dans le domaine des communications (CTV,. Baton Broadcasting) et dans celui du sport (Maple Leaf Gardens et club de foot- ball des Argonauts); on préte a M. Bassett l’intention d’ac- “Media” QUEBEC | — Le premier numéro du magazine “Media” vient de paraitre a Québec. Ce magazine du ‘‘quatrieme pouvoir’. un mensuel, se pro- pose de couvrir tous les sec- teurs ayant trait aux commv- , nications de masse, a |’infor- mation, aux relations publi- ques. a la publicité, et le reste. La revue se veut accessible au grand public et l’on peut s'y E abonner, au colt de $5.00 pour 10 numéros en écrivant a ‘Media’, C.P. 233, Québec 4. M. André Gagnon est le direc- feur et M. Jacques Rivet le rédacteur en chef de ce maga- zine, qui est publié par ‘fes Editions Proga. ~ Dans son premier numéro, “Media” presente un docu- ment inédit sur la crise d’oc- tobre 70 au Québec . Des secteurs importants de la presse anglophone se sont empres- sés de conclure, parce que M. Mau- rice Schumann venait 4 Ottawa, que c’était la fin de l’eépoque ouverte au temps du. général de Gaulle. Plus fanatique et plus grossier, selon une habitude récente. le Globe and Mail est allé jusqu’a imaginer que la France s‘appreétait a inviter M. Tru- deau a Paris. ajoutant que sembla- ble invitation ne saurait etre accep- tée avant que la France n’ait donne des signes plus manifestes de con- trition et de ferme propos. a, Qu’elles aient eté ou non inspi- rées par des sources proches du gouvernement fédéral, ces hypothe- ses reposaient sur du ‘wishful thinking’ plutét que sur de |’infor- unies, le ministre des affaires étrangeres de France a voulu pro- fiter de la circonstance pour rendre a son homologue canadien la visite aie celui-ci lui fit 4 Paris en avril ernier. Il a voulu en méme temps faire avec ses homologues cana- diens un tour d’horizon des ques- tions intéressant les deux pays. Il n’a laissé toutefois percer aucun signe pouvant faire croire que la France soit disposée a faire faux bond au Québec. Il n’a non plus rien dit qui pourrait laisser entendre que la France a déja oublié les remar- ques malveillantes que M. Trudeau a laissé tomber a maintes repri- ses au Sujet de son gouvernement. Ottawa s’attendait, en fait, a ce ue M. Schumann transmette a M. rudeau une invitation a se rendre en France en visite officielle. L’in- vitation, comme on le sait mainte- nant. n’est pas venue. M. Pompidou lui-méme a d’ailleurs tenu a Paris jeudi des propos qui ne _laissent place a aucun doute quant aux in- tentions réelles du gouvernement francais. Celui-ci n’a aucune objec- tion a ce que M. Trudeau vienne un jour en France. D’une visite officiel- le, il n’est cependant pas question pour l’instant, et ce n’est pas faute d'un désir maintes fois exprimé par les milieux politiques fédéraux. Minutieusement correct, M. Schu- mann viendra dans quelques jours compleéter 4 Québec sa ronde de con- tacts canadiens. [1 passera A Québec le méme nombre d’heures qua Ottawa. Cela n’est pas le fruit u hasard ou de l’improvisation, mais l’expression d’une continuité qui a sans doute choisi d’étre plus souple dans l’action mais qui ne pa- rait pas avoir dévié des buts defi- nis au départ. Notre vocation sera toujours en Amérique. Nous ne pourrons jamais transposer littéralement ici les modeles francais. Mais le besoin de rapports étroits et assidus n’en est ue plus vivement ressenti. M. humann sera d’autant plus le bienvenu a Québec quiil n’a mani- festé a Ottawa aucune intention de se plier, non. plus que son gouverne- ment, a des mises en demeure stu- ides comme celle que prétendait ui servir jeudi le Globe and Mail. Claude RYAN mation solide. Venant aux Nations OTTAWA — Pour toutes sortes de raisons, certaines valables, d’au- tres moins, des aspects essentiels d'une politique, d’un discours, échappent. parfois aux journalistes et, en conséquences, a une partie, du public. ' Cela s’est encore produit cette semaine a l'occasion du discours qu’a prononcé aux Nations Unies le chef de la diplomatie canadienne M. Mitchell Sharp. On a pu lire ou entendre partout yu'il avait plaidé avec vigueur pour l’entrée de la Chine dans le concert des nations, qu’il avait éga- lement mis V’accent sur les préoc-' cupations canadiennes relativement: a la sauvagarde de |’environne- ment. Mais le ministre a également abordé un sujet qui, a long terme, revét encore plus d’importance: 1’é- ventuelle nécessité pour la commu- naute mondiale de considérer les conflits internes entre Etats divi- ses. A la vérité, le ministre ne répond a cet égard a aucune question. Mais son interrogation est toute pleine d'intéré{ si on considere qu'elle vient d’un gouvernement qui a refusé obstinément de faire le moindre accroc au principe de sou- veraineté au moment de la guerre du Biafra et plus récemment, de la guerre civile au Pakistan. Se faire entendre “Le Canada, dit M. Sharp, dans le discours auquel je fais allusion,. reconnait le principe de l’universa- lité de représentations, et souhaite que les Etats divisés puissent eux aussi se faire entendre officielle- ment parmi nous. Les principes sont toujours conditiohnés par les faits, et avant d’atteindre cet idéal, il faudra surmonter de grandes dif- ficultés d’ordre pratique. En effet; les Nations Unies et les Etats divi- sés ne retireraient aucun profit a porter leurs problemes et -.Jeurs conflits particuliers devant une plus large assemblée.” Le ministre explique comment des conflits locaux acquiérent au- jourd’hui une dimension .internatio- nale: “L’essor prodigieux des com- munications a neutralisé le temps et la distance qui isolaient autre- fois les problémes de chaque partie du monde, et contribuaient souvent a leur solution en permettant un répit grace auquel le jugement et le bon sens avaient le temps de se manifester.” - “Les problemes internationaux ne peuvent plus étre localisés facile- ment poursuit-il, car ils deviennent tous des problémes mondiaux sus- ceptibles ‘de mettre en cause la communauté mondiale, c’est-a-dire les Nations Unies.” Solutions internes “La plupart des nations du monde, jeunes ou vieilles, ont au- jourd’hui des problémes internes a régler et le Canada ne fait certai- nement pas exception a la régle. Il se heurte aussi chez lui a des diffi- cultés économiques et politiques et il n’est d’aileurs pas le seul a croire que les solutions internes soient la meilleure facon de résou- dre les problémes internes. I! s’agit de savoir quelle est la meilleure facon pour la communauté interna- tionale d’exercer sa responsabilité face a un probléme interne dépas- sant manifestement la compétence du gouvernement en cause. Le seul fait que les nations soient préoccu- pées par leurs problémes internes et qu’elles le seront par les ques- tions de souveraineté dans un ave- nir prévisible n’est pas une excuse pour ne pas tirer Je meilleur parti de V’instrument dont nous dispo- sons, les Nations Unies.” Etrange préoccupation n’est-ce pas, pour un ministre dont on sait le gouvernement si étroitement at- taché a la notion de souveraineté. A la veérité, j’avais déja trouvé cette préoccupation ailleurs, mais sous une forme un peu différente. M. Paul Gérin-Lajoie, le prési- dent de l’Agence canadienne de dé- veloppement international, n’a pas caché en effet, avant et apres sa nomination, qu’un des objectifs de PACDI serait de prendre ses déci- sions non seulement en fonction des récommandations des gouverne- ments qu’elle aide mais en fonction aussi de connaissances acquises d’autres sources sur les besoins réels des pays en cause. Ainsi lais- sait-il entendre, l’ACDI ne serait plus seulement guidée par des ob- jectifs de développement économi- que, mais aussi par des objectifs de développement social. Souveraineté nationale Toutes ces préoccupations vien-+ nent a point dans l’évolution ac-+ tuelle des affaires internationales. Elles me raménent 4 ce paragra- phe du merveilleux utopiste qu’esti Jean-Francois Revel: “La nouvelle révolution mondiale consiste donc a venir a bout de la notion qui est le nid de tout le mal: a savoir la no- tion de souveraineté nationale. I! n’est. pas possible, d’un point de vue .purement pratique et sans vue purement pratique et sans méme invoquer de considérations morales, de continuer a laisser in- tact un principe qui permet, par exemple,” 4 un Etat de massacrer ou d’envoyer en prison une partie de sa population ou de la réduire a la famine sous prétexte qu’il est in- terdit de ‘‘s’immiscer dans les af- faires intérieures d’un pays”. Ce méme principe autorisait jadis le pere a laisser croupir ses enfants sans que personne pu s’en méler sous prétexte que charbonnier était maitre chez lui.” aa En parlant comme il J’a fait a New-York, M. Mitchell Sharp a-t-il amorcé ce qui pourrait prendre plus tard l’allure d’un virage? Vou- lait-il seulement en venir a discute des interventions dont le caractér est plus humanitaire que politique? Il faudra obtenir plus tard du mi- nistre des éclaircissements a cet égard. Le Soleil, anciennement Le Soleil de Vancouver, fondée en 1968 et L’Appel, fondé en 1965, est un journal indépendant publié chaque semaine par Le Soleil de Colombie Ltée, Case Postale 8190, Bureau L, Vancouver 14, C.-R. . Directeur-Rédacteur en chef : cteur administratif : Rédacteurs : vec la collaboration de : Gilles Aerts Peter Allard Jacques Baillaut Vera Bullock Alain Clerc Brigitte Clerc Gerry Decario Tél. 266-9422 Myriam Bennett . Robert Bennett ~ Jean-Claude Arluison Daniel Montroty Roger Dufrane A.A. Hards Ladislas Kardos Jennifer Lulham Carmen Primeau Jean Riou Emma Thibodeau Le Soleil 266-9122 Abonnement (] ‘Réabonnement. t] @eeee8ee Ceccccccccccccccccedcccocede e i 3 ADRESSE © © © 6 © © GC SHHHOHSHHSHOHSHHSSHHHSHSAHOHEOSE” VILLE 3 2 ce we eve sees oe PROVINCE : .ccccccces . . i DATE s ccccccccecccccse .Boite Postale 8190 ' Station L _Nancouver, 14, B.C. lan : $6.00 6 mois : $3.50 LE SOLEIL, 8 OCTOBRE 1971