si il Courrier de 2éme classe [) = Second class mail N° 0046 VOL.16 N° 25 VENDREDI 14 OCTOBRE 1983 Le seul journal de langue francaise de la Colombie britannique 30 cents _ La Troupe de la Seiziéme Par Pierre Desjardins A Vaube d’un dixiéme anniversaire qui promet d’étre captivant, dréle et productif — on s’en reparlera bien- tét — La Troupe de la Seiziéme ouvre sa saison artistique 1983-84. CATOU EST-ELLE DIFFERENTE? -L’ENFANT SPINA-BIFIDA, texte de Denis Chouinard — ex-directeur artistique de La Troupe — est le résultat d'une série d’ateliers donnés a Toronto par l’auteur auprés de jeunes handicapés, ainsi que de discussions avec profes- seurs, parents et spécialistes. "De gauche a droite: Maurice et Fabienne Goulet [Photo par Suejee]. Pour une deuxiéme année consécutive, on retrouve dans le réle titre une comédienne qui n’en fit plus de nous sur- prendre. Fabienne Goulet (Catou) est clouée A sa chaise Meloche, Thérése Champagne roulante depuis le début des répétitions. Ejle a méme pous- sé l'expérience jusqu’a assimi- ler son handicap dans la vie. quotidienne. La toujours trés pétillante OU Thérése Champagne ainsi que le seul et unique Maurice Meloche se partagent six réles de premier ordre: on verra Thérése évoluer dans les réles de Mireille (mére de Catou), Joy (amie de Catou) et Koala (un personnage fantaisiste au Pays des roues). Maurice, pour sa part, incarnera les personnages de Larry (pére de Catou), Pierre (camarade de classe de Catou) et enfin - Emile clown (projection fan- taisiste de Catou au Pays des roues) . Coté cour, la musique de la piéce, composée par Jean Doré — a qui l'on avait confié. la méme tache au cours des deux piéces précédentes — sera produite en studio par Sylvain. Archambault. Jean Doré sera accompagné pour occasion par David Roundell a l’accordéon et au piano, et par Claude Giguére au vio- lon. 3 Coté jardin, décors et acces- soires, la scénographie sera signée Doug Ford, assisté de -Maurice Meloche. Les costu- mes seront réalisés par Anita Simard. La mise-en-scéne est signée Nicole-Marie Rhéault. Et tourne la roue... Mais qu’en est-il au juste de ce spectacle plein de musique, de tendresse, de réves, de rires? Catou a des problémes. Une production handicapée? Joy la traite comme un bébé.. Pierre se moque d’elle. Pour- quoi? Parce que Catou est une enfant spina-bifida. Parce que Catou se proméne en chaise roulante. Alors la nuit, Catou trouve refuge dans un univers aux personnages fan- tastiques. Elle va au Pays des Roues ou elle s’amuse et se confie. ~ La peur de l'autre @ La troupe se propose donc d’amener son jeune public a réfélchir sur l’univers des han- dicapés en lui proposant I’his- toire toute simple d'une petite fille qui lutte contre les tabous de son entourage. Nicole-Marie Rhéault: “On “part d'un handicap physique, celui de Catou, pour amener les enfants a voir leur pro- * pre handicap, que ce soit la peur de l'autre ou tout simple- ment la peur d'un chien et ’ que comme pour Catou, il existe des solutions’ pour en sortir.” Histoire toute simple? Trés bien si on s’en tient a la production artistique du spectacle. Mais en allant jeter un coup d’oeil du cété admi- Suite page 16 Tres actifs depuis un an Les Alcooliques Anonymes en frangais_ Par Annie Granger “Je m’appelle Suzanne, je suis une alcoolique”. Bonjour - Suzanne, répond lassistan- ce. On est mardi soir et comme toutes les semaines, _ le groupe frangais des AA {Alcooliques Anonymes] se réunit dans le sous-sol de léglise, au coin de Cambie et de la 19¢me avenue. “L’ano- nymat est respecté, c’est pourquoi le groupe franco- phone a peu a peu grossi et 5 aujourd'hui nous avons quin- ze personnes” souligne Gilles, président du groupe, bien que les AA n’aient pas de statut et qu’aucune coti- sation ne soit demandée. Ce soir c’est féte, car le groupe de Vancouver qui s'est - __ intitulé “Espoir” féte son an- _ née d'existence. Un gros ga- teau surmonté d’une bougie est la pour célébrer cet évé- nement. Et ce soir fait exceptionnel trois personnes vont, a tour de réle et devant une assistance trés attentive, -raconter leurs déboires avec Talcool et souvent leur calvai-- re Une heure émouvante, avec leurs mots 4 eux, souvent trés colorés, ils vont expliquer comment ils en sont arrivés a boire mais surtout comment ils s'en sont sortis, avec l'aide des nombreux groupes des Alcooliques Anonymes. _ Exceptionnellement, _ce soir, Le Soleil a été invité, parce qu’en temps ordinaire, les réunions sont privées, tout cela pour garder l’anonymat, et pour permettre aux nou- veaux venus de se sentir plus a ~ laise. Suzanne, blonde et élégante, Suite page 14 - Les célébrations ont commencé an-G.6.C; Ils étaient Gombnans lors de Vouverture des festivités pour le 10éme anniversaire du Centre Culturel Colombien. Voir en page 8 un article de John Condit sur I’évolution du Centre et en page 13 le calendrier des spectacles. t—Le métier d’une francophone Renée, cuisiniére dans les camps de forage Par Annie Granger camps de forage depuis “L’ours s'est enfui, j'ai essayé en vain de courir derriére. Le lendemain, les gars l’ont trouvé mort a cing milles.” é Renée travaille trés sou- vent dans le grand nord. _ C'est elle qui prépare les repas des foreurs et des géologues qui recherchent des minéraux: or,’ argent et méme ura- nium. “Jusqu’a présent au- cune mine n’a été exploi- tée auprés des camps que . jai fréquentés.” “On ne voit jamais de loups blancs, ils se terrent mais souvent les matins on découvre leurs traces prés de nos tentes. Ils n’atta- quent jamais. charbon, - “C’était a la fin de Vhiver, lorsque les ours sont maigres et trés lents. L’un d’entre eux s’est dirigé vers le gros trou ov nous bralons nos ordures. J’étais seule. dans le camp. J’ai attrapé la carabine. Heureuse- ment, la veille, les foreurs m’avaient expliqué comment s’en servir. J’ai fait feu pour lui faire peur. Comme il continuait 4 avancer, j'ai tiré un autre coup. Avec le choc du recul, j'ai été déséqulibrée et l’ai atteint a la cuisse. Je ne savais absolument rien des ours. C’est ce qui m’a sauvée, car les ours le sentent lorsqu’on a peur.” Renée Lévesque travaille dans les quatre ans et demi — Dans le nord, |l’animal le plus dangereux — sans rai- son — est le glouton. Il n’a peur de rien et il peut attaquer et détruire une tente en un rien de temps. Dans les camps, nous cé- toyons marmotes, loutres, sicsic -- petit animal entre lécureuil et la marmote. Les maringouins ou mous- tiques sont trés actifs .l’été dans la toundra canadien- ne. Alors on porte des chemises qui ont été trem- pées dans du produit qui va les tenir éloignés.” Levée a- cing heures du matin, Renéeva préparer deux services le matin, un le midi et deux le soir; les Suite page 20 Roh ba. dace coms ae er ae eee ee Les réalisateurs d'un message publicitaire pour la télévision avatent eu une idéale géniale; il s‘agissait de promouvotr une collecte de sang. Un acteur, dégui- s€ en Dracula, devait don- Dracula a peur du sang ner son sang. Hélas! Le Dracula de service s'est évanout a la vue de la se- ringue... Pas de vetne, n'est-ce pas? Oncle Archibald ” ‘ining onlin? Vii atts pens: pprie aati ye =.