a eee. OT I OD OL OF aS Wad _ a -— +. oe a? mm >. ee eS eS ee) ee a a ee 4 Le Soleil de Colombie-Britannique, vendredi 26 avril 1996 Le cas de Pierre qui a perdu son travail PAR ROBERT J. LESPERANCE Pierre est entré dans mon bu- reau, le visage triste et les traits tirés. “J’ai perdu mon emploi, dit- il, je suis la victime d’une réduction de personnel”. Pierre occupait un poste de vendeur depuis cing ans chezson an- cienemployeur. II voyageait partout a travers la province et avait toujours euun cametdecommandes bien rem- pli. Hier, il travaillait aujourd’hui, il estchOmeur. Etre chémeur al’4 gede 45 ans, c’estun coup dura encaisser. Son épouse travaille 4 temps partiel. Dorénavant, ils ne pourront compter que sur son petit salaire pour vivre. Sonancienemployeurne four- nissait pas de voiture 4 ses vendeurs. Alors, Pierre a di emprunter 4 la ban- que pour pouvoiracheter une voiture. Pierre vendait des produits qui néces- sitaient beaucoup d’expertise de sa part. Il craint maintenant de ne pou- voir trouver un travail correspondant a son expérience. En guise de compensation de départ, lacompagnieluia offert cing semaines de salaire. I] m’a demandé si c’était pos- sible d’intenter une poursuite judi- ciaire contre son ancien employeur. Avis juridique La premiére partie de ce cas de congédiement injuste est assez facile. Pierre a été congédié sans préa- l’age de Pierre, son ancienneté, le poste qu’il occupait et la difficulté qu’ il aura a trouver un autre emploi. Lejuge pourrait facilementlui accor- derune compensation de départ équi- valant a six mois de salaire. Etant donné que son salaire annuel était de 50000 $, une prime de départ pourrait facilement lui étre accordée. De plus, Pierre recevait une prime additionnelle de 350 $ parmois pour payerson assurance-santé et ses frais de voiture. I] peut également réclamer l’équivalent de six mois de cette prime perdue. La deuxiéme partie de ce cas de congédiementest plus rassurante. Quand j’ai révélé a Pierre qu’il pou- vait transférer une partie de sa prime de départ dans son REER et que les frais légauxencourus pour poursuivre son ancien employeur pouvaient étre déduits dansson rapport d’impétsurle revenu, il a esquissé un sourire de contentement. Etre misa pied ou étre congé- dié est une expérience trés trau- matisante pourun individu. Chaquecasest différent. Il est important que vous sachiez que vous ne devez pas accepter une prime de départ (seules les personnes chanceu- ses regoivent une telle offre) sans obtenir au préalable l’avis de départ auquel vous avez droit. Plusieurs avocats accepteront de vous recevoir gratuitementet dis- cuterde votre cas pendant30 minutes. Apportez tous les documents perti- nents et racontez 4 votre avocat tout cequis’estpassé, mémesi vous croyez que cela pourrait nuire a votre cause. Pour Pierre, venirmeconsul- ter luia valu 5 mois additionnels de salaire. I] a quitté mon bureauavecle sentiment quesa situation étaitmoins désespérée qu’il le croyait. Il pouvait maintenant se con- sacrer 4 la recherche d’un nouvel emploi ou, s’il ne pouvait trouver un autre travail, il pourrait toutau moins tenter sa chance et créer sa propre entreprise. Q AVIS D'APPEL D’OFFRES MISE EN PLACE D'UNE TRAVEE EN BETON PREFABRIQUE SUR LE PONT SITUE AU P.M. 59,0 DE LA SUBDIVISION DE YALE, PRES DE CHILLYWACK, COLOMBIE-BRITANNIQUE Les travaux comprennent |'enlévement d’un tablier en bois et d'une travée en acier de 7,65 m de longueur, et la mise en place d’une nouvelle travée en béton préfabriqué de 7,65 m. Une visite des lieux se tiendra le mercredi 24 avril 1996, a 11 h. Les offres cachetées seront recues dans les enveloppes fournies dans le dossier d’appel d’offres, jusqu’au jeudi 2 mai 1996 a midi, heure avancée des Rocheuses. Le dossier d'appel d’offres peut étre obtenu ou consulté a partir du vendredi 19 avril 1996, en s’adressant a l'agente de I'Ingénierie - Contrats, CN Ouest, Edmonton (Alberta). L’entreprise intéressée a obtenir le dossier devra présenter un chéque visé non remboursable de cinquante dollars au nom de la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada. Les offres doivent étre accompagnées d'une caution correspondant a 10 % du marché, et payable a l’ordre de la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada. Renseignements techniques : Jim Lowe, ingénieur de projet, Edmonton (Alberta), tél. (403) 421-6083. Renseignements sur l’appel d’offres et obtention du dossier : M™® Diana L. Novak, agente de |’Ingénierie - Contrats, Ouest canadien, 16° étage, 10004, 104° avenue, Edmonton (Alberta) T5J OK2, tél. (403) 421-6382, ou numéro sans frais 1-800-896-7977. Le CN se réserve le droit de rejeter toutes les offres et ne s'engage pas a accepter la plus basse. R.B. Boyd Premier vice-président CN Quest Edmonton (Alberta) NOUVELLES MESURES CONTRE LA MALARIA Lenouveau joumal européen “Tropical Medicine and Internatio- nal Health” publiait, dansson édition du 4 avril dernier, un article annon- gant qu’une technologie trés simple avait été découverte comme mesure efficace pour prévenir au moins un . tiers des morts infantiles en Afrique. Des études effectuées au Kenya et au Ghana, avecla participa- tion de quelque 200000 personnes, ont permis de démontrer que le fait de dormir sous des moustiquaires trai- tées avec un insecticide pouvait sau- ver la vie de plus de 500 000 enfants par année, lesquels mourraient nor- malementdes suites directes ou indi- rectes de Ja malaria. D’aprés le docteur David Evans, économiste del’ Organisation Mondiale de la Santé (O.M.S.) a Genéve, des études surle cot de ces moustiquaires par rapport a leur effi- cacité ont révélé que cette méthode préventive était aussi efficace que l’immunisation et d’ autres formes de prévention pour sauver les enfants. Ces études, ainsi que d’autres faitesen Gambie, ont prouvé quel’ usa- ge de ces moustiquaires imprégnées d’ insecticide pouvaitsauver la vie de millions de jeunes enfants en Afrique, selon le docteur Don de Savigny, un scientifique ]’emploi du Centre in- ternational de recherche et dévelop- pement du Canada. “Les résultats vont au-dela de nos espérances” a déclaré ce dernier. Lesmoustiques porteurs dela malaria commencent a piquer les in- dividus aprés le coucher dusoleil. En Afrique, le parasite de la malaria est lacause d’au moins 25% detoutes les mortalités infantiles avant l’4ge de 5 ans. Cette maladie tue encore prés de 2800 enfants par jouren Afrique. On compte de 300 4 500 millions de cas de malaria déclarés chaque année dans le monde, avec comme résultat presque 3 millions de morts annuelle- ment. Joignez-vous a notre équipe! Etes-vous disponible ou désirez-vous faire un changement de carriére? M Nous recherchons une personne ambitieuse, enthou- siaste et désireuse d’obtenir du succés. MVous devez étre bilingue francais/anglais, posséder une voiture, étre capable de travailler mii | x | en €quipe et respecter les Ae Su ET heures de tombées et les directives. WLe sens des initiatives et des affaires serait un précieux. @Votre désir de réussir et vos efforts seront récompensés avantageusement avec prime au rendement. MSi vous étes la personne recherchée, faites-nous par- venir votre curriculum vitae par courrier ou par facsimilé dés maintenant, 4 |’attention du atout . “Pour la premiere fois depuis 1967, depuis que l’O.M.S. déclarait que la malaria ne pouvait étre en- rayée, il y a maintenant une lueur d’espoir pour que cette maladie puis- sé un jour étre contrélée dans les endroits fortement infestés du globe” ajoutait le Dr. de Savigny. Danslesannées 1950,]’O.M.S. s’était fixé pour objectifd’éliminerla malaria, mais tous les espoirs furent dégus quand, dans les années 1960, l’anophéle (moustique porteur du pa- rasite de la malaria) développa une résistance au DDT (insecticide jus- qu’alors utilisé pour |’éliminer), et que le parasite devint, lui, résistant aux médicaments existants. Ces fac- teurs, en plus dela dégradation cons- tante de]’environnement ont contri- bué de fagon spectaculaire 4 la surmultiplication des anophéles, aug- mentant ainsi l’incidence des cas de paludisme et par conséquent, lenom- bre de décés dus a Ja malaria. On ne peut que se réjouir de cette découverte, mais enmémetemps on est en droit de s’interroger sur le degré de toxicité de la PERME- THRIN, I’insecticide utilisé pour imprégner ces moustiquaires. Ver- rons-nous des millions d’enfants sau- vés de la malaria, mais intoxiqués par l’insecticide? La PERMETHRINest ordinairement employée dans les shampooings médicamenteux pour enrayer les poux. L’usage prolongé, comme dans ]’utilisation des mousti- quaires imprégnées de cet insectici- de sera-t-il vraiment la bonne solu- tion? Il est probablemént encore trop t6t pour se réjouir de cette solution aussi simple... Depuis des décennies, on travaille ]’élaboration d’un vac- cin contre le paludisme; il serait grand temps que cela se matérialise. Le vaccin serait sirement une méthode beaucoup plus efficace et sire, quoi- que beaucoup plus cofiteuse et plus difficile peut-étre 4 administrer. Q Consultant(e) pour la vente d’espaces publicitaires de Colombie-Britannique Directeur des ventes, Le Soleil de Colombie, 1645 5e avenue ouest, VANCOUVER, C.-B., V6J 1N5 Fax: 730-9576 FRANCO- PHONIE... (suite de la page 3) vain négro-africain qui s’approprie une langue qui n’est pas la sienne, arrive-t-il 4 exprimer dans cette lan- gue en question uneidentité quiluiest propre? La tache de]’écrivain négro- africain, qui exprime son identité par lebiais dela langue francaise, s’avére quelquefois périlleuse en ce sens qu’il peut €prouver des difficultés 4 trouver dans la langue francaise le mot ou le groupe de mots pouvant traduire fidélement sa pensée profonde. Et cette inexistence de correspondances satisfaisantes |’améne le plus natu- tellement du monde a acclimater au lexique frangais des mots africains. C’est cet effort d’adaptation incom- mensurable entre ce que1’on veutdire et |’instrument dont on se sert qu’Aminata Sow Fall appelleles « pra- tiques langagiéres ». Quand la « pratique langa- giére » et la langue ont un fond cultu- rel commun, personne n’est vérita- blement dérangé, exception faite peut- étre des « puristes ». Ainsi, le Québécois peut parlerde « brunante » pour faire état du crépuscule, le Wal- lon « d’autocariste » pourdésignerun conducteur d’autocar et méme le Sénégalais « d’essencerie » pour mentionner une station a essence. Dans toutes ces situations 1’on n’est pas percu comme un fossoyeur de la langue. II en va peut-étre autrement quand il s’agit de 1’écrivain négro- africain qui puise dans sa propre cul- ture et donc dans sa languenatale pour exprimer certaines réalités sociales. C’estce que Jean-Paul Sartre appelle « le décalage léger et constant qui s€pare ce qu’il (1’écrivain) dit de ce qu’il voudrait dire dés qu’il parle de lui ». Mais le décalage, loin d’étre léger, est au contraire fondamental. Caril fautune véritable gymnastique mentale pourtraduire cette « spécifi- cité » dans un style satisfaisant. Ces «pratiques langagiéres », ces « subversions des conventions de style » n’ont cependant de sens que lorsqu’elles sont chargées de conno- tations particuliéres qu’aucune autre expression frangaise ne saurait res- sortir. En effet, il est parfois difficile, voire impossible pour!’écrivainnégro- africain de réaliser une parfaite adéquation entre son discours et la langue de MOLIERE. Voila pour- quoi ses créations poétiques et roma- nesques sontnourries de « pratiques langagiéres ». Ainsidanslatradition s€négalaise, quandun NIANG(Nom) — ou un SERERE (une Ethnie) disent respectivementa un DIAGNE(Nom) ouaun TOUCOULEUR (Ethnie): tu es mon « jam » et que 1’on traduise cette notion par le mot « esclave », ]’Enoncé perd toute sa signification. Le décodage du message devient ab- solument impossible puisque le con- cept « jam » symbolise une certaine maniére de concevoir les relations sociales. Les personnes appartenant a des ethnies données ou ayant des Noms donnés peuvent ainsi se dire toutes sortes de choses sans que cela soit, en principe, sujet 4 conflit. Entre ces deux catégories d’individus, com- menele dit pas]’adage, « toute vérité est bonne a dire ».Q q |