4 Le one de sag Vendredi ” Mai 1978 y (A py oa instruire. pas cet article. Paradis Peut-étre y a-t-il autre chose entre le Paradis Perdu et les Paradis Artificiels. Puisque (en principe) nous espérons tous aller (quelle que soit notre religion) dans un paradis de nos gofits, voyons un peu ce qu’ils ont a nous offrir. PARADIS CHRETIEN. Bien que cela puisse sembler un peu monotone 4a la longue, il y a une certaine tranquillité 4 passer son éternité en chantant des hymnes (toujours les mémes), agitant des palmes de droite 4 gauche pour les hommes et de gauche 4 droite pour les femmes. Cependant comme “il y a plusieurs demeures”, arrangez-vous pour voisiner avec des saints sympathiques et n’oubliez pas, cette recomman- dation de Pagnol: En passant au magasin des accessoires prenez une auréole un peu large pour ne pas avoir un mal de téte éternel. PARADIS MUSULMAN. Un futur plein de promesses spécialement pour les hommes. Des nourritures délicates et délicieuses, accompagnées de vins capiteux qui ne vous ennivrent jamais (ceci est un tort ear l’ivresse 4 dose légére est fort agréable). Mais surtout, ce paradis est rempli de “Houries” éternellement disponibles, 4 la virginité sans cesse renouvelée, et d’une beauté éblouissante (il s’agit des Houries). Elle n’attendent que le bon plaisir masculin et ce depuis le commencement de |'éternité. Si vous ne savez pas ce qu’est une Hourie, cela prouve que vous avez mal suivi vos cours d’instruction religieuse mahométane, mais ne comptez pas sur moi pour vous Devant ces deux paradis différents (entre les deux mon coeur balance) dont nous a parlé un quotidien, j'ai cherché s'il n’en existerait pas un autre préféré du commun des mortels de notre belle province. J'ai donc interrogé mille et une personnes et voici le paradis qui nous attend tous si nous nous conduisons bien. Engoncé dans un nuage moelleux en forme de chaise bergante, I’élu a a portée de sa droite une pyramide de cacahouétes et d’autres arachides, grillées, salées ou autrement assaisonnées. A sa gauche un cumulus- nimbus-frigo tient au frais une éternité de boites ou bouteilles de biére de toutes marques et dimensions. Et en face de lui un C T V (Céleste Ecran Téléviseur) ou passent in eternam tous les matches de hockey passés, présents, futurs et imaginaires. Et méme en ce moment une annonce parait sur l'écran: En raison des éliminatoires de la coupe Saint Stanley, l’allocution de Dieu le Pére est remise 4 un siécle ultérieur. Alors ne vous étonnez pas si quelques personnes s’arrangent pour étre condamnées a un purgatoire de longue durée. P.S.: Si vous n’avez pas le sens de l’humour ne lisez _ Forum national a Ottawa (Suite de la p.2) Done ce que nous visons, c'est l’établissement de conditions de vie qui nous ’ donneront la possibilité de parler d’un véritable “part- nership”. Mais avant de faire des suggestions dans ce sens, vous me permettrez de re- voir notre action et d’en faire une premiére évalua- tion. Vous pourrez, par la suite dans vos ateliers, conti- nuer cette évaluation et surtout nous faire des sug- gestions constructives. 1. La période qui a précédé la publication des “Héritiers de Lord Durham”. [Novem-- bre 1975 - Avril 1977]. Aprés avoir vainement tenté de faire accepter les recommandations du rap- port “C’est le temps ou jamais”, nous nous sommes rendus compte qu'il fallait aller beaucoup plus loin dans notre action politique, car il était devenu bien évident que malgré tout le brouhaha qu’avait causé ce rapport, notre précarité intéressait peu de monde. Durant cette période, nous avons assisté a maintes réunions avec a peu prés tous les hauts fonction- naires concernés. Ce qui donna peu de résultats. Aprés ces déboires, nous avons di recommencer nos devoirs. Nous avons entre- pris la préparation d’un dos- sier complet de notre situa- tion et nous avons décidé de prendre nous-mémes la res- ponsabilité de véhiculer poli- tiquement et publiquement ce qu’est devenu un Vvérita- ble best-seller “Les Héri- tiers de Lord Durham”. 2. La période quia suivi la publication des “Héritiers de Lord Durham”. [avril 1977 a aujourd'hui]. Je n'ai pas l’intention de revenir sur toute la proble- matique décrite assez bruta- lement dans les “Héritiers de Lord Durham”, mais il est important. de souligner que ce rapport commandait de V'action. Qui pouvait demeu- rer neutre vis-a-vis un scan- dale de cette envergure? Qui pouvait demeurer impassi- ble devant la menace de génocide du million de fran- . réponse cophones hors Québec? Il y eut un battage publicitaire fantastique qui ne dura pas moins de huit mois. On a méme fait une série radio- phonique compléte sur “Les Héritiers de Lord Durham”. Pourtant, malgré nos deux exigences fondamenta- les, soit: A. L’élaboration d’une politi- que globale, précise, cohé- rente et définitive de déve- loppement de nos commu- nautés francophones et, B. Notre participation a l’éla- boration de cette politique, on s'est retrouvé devant un mur qui n’avait pas d’oreilles pour entendre et-ou pas de coeur pour comprendre. Revoyons chronologique- ment les réactions des gou- vernements. A. D’abord, un grand silen- ce. B. Malgré notre demande d'action immédiate, malgré des rencontres avec MM. Trudeau, Clark, Broadbent, etc., il nous a fallu attendre passivement qu'un comité d’étude étudie nos études. C. Le premier ministre Trudeau a fait la promesse que le gouvernement fédéral répondrait a notre manifeste en septembre 1977. D. Le discours du tréne du 18 octobre 1977 promettait “une politique d’ensemble a Végard des minorités de Vune ou l'autre langue offi- cielle et des dispositions (seront prises) pour en assu- rer |’ application intégrale dans les organismes fédé- raux.’ E. Finalement, au mois de décembre 1977, M. John Robarts rendait public un document qui devait étre la gouvernementale aux “Heéritiers de Lord Dur- ham”. Dans cette réponse, il n'y avait ni politique globale, ni mécanisme de participa- tion tels que nous l’avions demandé. Donc, il faut bien se rendre compte, Mesdames et Messieurs, qu’aujour- d’hui, au mois de mai 1978, 13 mois aprés la publication des “Héritiers de Lord Dur- ham”, nous n’avons toujours pas une politique globale, - c’est-a-dire des objectifs pré- cis sur le plan national et encore moins une place pour | Notre-Dame de la Paix 4 Surrey? Puisqu’il apparait impossi- ble de réaliser un projet d'habitation sur le terrain de la paroisse 4 New Westmins- ter, pourquoi ne’ pas démé- nager celle-ci dans un quar- tier ot les obstacles seraient moins grands? C'est ce que se sont dit les membres du conseil provin- cial de la coopération qui ont soumis un projet au Secré- tariat d’Etat visant a faire le recensement de la popula- tion francophone de Surrey, a préparer et a réaliser des programmes de regroupe- ment en vue de créer une concentration naturelle fran- co-colombienne a cet en- droit. Cette idée, si elle s'avére faisable, non seulement per- mettrait 4 la paroisse de sur- vivre en tant qu’entité fran- co-colombienne mais facilite- rait également la construc- tion d’un complexe d’habita- tion dans ‘une municipalité aux critéres de construction moins sévéres. Mais le projet du conseil de la coopération ne s’en tient pas 1a: l'autre volet du document présenté au Secrétariat d’Etat demande une aide financiére pour faire le recensement des ressources physiques et hu- maines du quartier St-Sacre- ment en vue d’un regroupe- ment francophone et pour aider a la rédaction d’un rapport pour un plan de développement. communau- taire francophone dans ce quartier. Par ailleurs, il est a noter que le conseil exécutif a été réélu donnant ainsi a M. Roméo Paquette un deuxié- me terme a la présidence du Geste positif (Suite de la p.1) premiére fois que le gouver- nement de |’Ontario protége les droits des francophones dans un domaine autre que l'éducation. L’ACFO considére que ces amendements a la loi de la ‘Sudicature” «constituent un geste positif de la part du conseil. Les autres membres du conseil demeurent M. Jean Aussant, gérant de la Caisse de Maillardville et M. Jean Riou, directeur général de la Fédération des Franco- Colombiens. (Allo! ici la FFC). gouvernement. De plus, elle pense que ce projet de loi sinscrit parfaitement dans Vesprit des demandes actuel- les des Franco-Ontariens. L’Association a l’intention d’étudier sérieusement ce projet de loi et si elle pense que des amendements s’im- posent, elle les fera connaf tre au gouvernement. assurer notre participation a part entiére dans 1|’élabora- tion de tels objectifs. Nous reniant, d’une part, tout droit 4 une participation dans la formulation d’une politique globale, voila que d’autre part, les autorités gouvernementales mettent sur la table un budget accru, destiné au “mieux-étre” des minorités de langues officiel- les. Il est bien évident que Vaugmentation des budgets était due. Il y avait. un rattrapage a faire. On sait bien que l’augmentation de trois millions en 1975, a neuf millions en 1978 sera trés utile mais en méme temps, il faut souligner que rien ne sera aussi inutile de tout vouloir résoudre en termes d'argent. Car la réalité veut qu’un milieu de vie ne s’aché- te pas. Il se fabrique avec la participation de ceux qui le vivent. Nous voulons insister sur la participation, car nous n’avons pas le choix d’agir autrement: nos communau- tés sont en état de crise et nous ne pouvons nous per- mettre que les gouverne- ments commettent des er- reurs, de faire des faux- ‘pas dans le redressement de la situation de nos com- munautés. Serait-on si loin d'une vraie démocratie pour nous refuser aussi le droit de participer vraiment a notre destinée? Nous ne voulons pas nous substituer aux re- présentants élus ni aux ser- viteurs de I’Etat, mais parti- _ ciper a l’élaboration des poli- | tiques qui nous concernent. Cela implique un accés égal a Vinformation, accés égal a la planification et accés au processus qui méne aux décisions. Pourquoi? Parce que jus- qu'ici nous avons trop sou- vent été le sujet d’affirma- tions gratuites en vue de justifier le statu quo, l’objet de prédilection des program- mes sans lendemain, les thémes favoris des ministres itinérants et les otages rete- nus dans les filets du systé- me fédératif, pour accepter de nous en remettre encore une fois aux soi-disant lar- gesses d'un systéme qui continue toujours de nous exterminer. Nous n’avons pas le choix: nous devons surveiller la préparation des programmes qui nous concernent et nous récla- mons le droit de vaquer nous aussi a nos affaires. Et quand nous réclamons ce droit de participer, qu’on le _ sache, nous comprenons bien, nous aussi, que nous aurons a travailler sans rela- che. Finalement, une autre illu- sion: prétendre que tout sera résolu par l'ajustement des seuls principes, qu’ils soient constitutionnels ou de simples énoncés de discours, ce qui, de toute facon, re- vient au méme: L’adoption de principes nouveaux ou la revalorisa- tion de principes oubliés ne signifie rien d’autre que de donner aux gens la permis- sion de se battre pour en voir l’application. Il est bien évident que de plus en plus de francophones hors Qué- bec se rendent compte qu'il sera nécessaire d’aller au- dela d’énoncés constitution- nels. Quels sont les outils qui nous restent? Un de ces outils-est le développement communautaire: il faut consolider nos communau- tés. Il faut des outils qui permettront a une commu- nauté de réapprendre 4a s’i- dentifier a elle-méme et non pas a étre définie par les autres. Nos demandes sont nor- males et justes. Bien sar, il faudra travailler, mais nous sommes préts. Ou sont les autres? Cette bataille est loin d’étre terminée, il fau- dra revenir a la charge et je suis convaincu qu’un jour nos politiciens compren- dront. J’aimerais maintenant vous dire quelques mots sur des dossiers importants sur lesquels la F.F.H.Q. s’est penchée. Tout d’abord: Le dossier de l’éducation: “de St-Andrews a Montréal” Vous connaissez sans dou- te, toutes les énergies néces- saires pour suivre les diffé- rentes conférences interpro- vinciales concernant |’éduca- tion. D’abord, a St-Andrews, ou se rencontraient les pre- miers ministres provinciaux, la F.F.H.Q. dénongait les affirmations gratuites de plusieurs ministres voulant que les droits des franco- phones dans leurs provinces soient bien protégés. A la suite de la conféren- ce de St-Andrews, en aotit 1977, nous nous retrouvions, une fois de plus, devant un projet d’étude qui aboutis- sait en février dernier 4 un rapport intitulé “‘l’Etat de Venseignement dans la lan- gue de la minorité dans les dix provinces du Canada”. Il existait pourtant une quanti- té d'études et de recomman- dations dans chaque provin- ce qui n’avaient- jamais été implantées. Encore une fois on se retrouvait face a une espéce de tactique de diver- sion qui avait comme effet de retarder la mise en place de services d’ éducation en francais. Au mois de février dernier les premiers ministres décla- raient que: Chaque enfant de la mino- rité francophone ou anglo- phone dans chacune des provinces a le droit de recevoir l’enseignement dans sa langue dans les écoles primaires ou secon- daires, partout ot le nombre d’éléves le justifie. Par ailleurs, ilsUisaient aussi: Il est entendu, en raison de la compétence exclusive des gouvernements provin- ciaux en matiére d’éducation et aussi des vastes différen- ces culturelles et démogra- phiques, qu’il appartient a chaque province de définir comme elle l’entend |’appli- cation du paragraphe précé- dent. Done, les principes sont réitérés, ce qu'on savait déja, mais aucune décision, aucune action concréte, au- cun plan précis n’a été adopté. Nous avons eu la nette impression que nous venions d’assister a un exer- cice futile. On s'est retrouvé les mains vides et nous n’avons que le choix de continuer notre bataille sur _ un plan provincial. (Suite Ta semaine prochaine)