r Note de Péditeur 1 ~ Pour qui veuille y croire ne étude récente réali- sée pour le compte de la Commission natio- nale des parents fran- cophones (CNPF), nous appre- nait que chez les francophones vivant en milieu minoritaire: 350 000 jeunes dont 1’4ge varie de 5a 19 ans, ont droit a une édu- cation en francais. De ce nom- bre malheureusement, plus de la moitiéne parlent déja plus notre langue. Et de cet autre nombre, il en résulte qu’un peu plus de 155 000 jeunes seulement sont inscrits dans un projet d’éduca- tionen frangais langue premiére. Je dis bien projet d’éducation en francais langue premiére, car il ne s’agit pas nécessairement pour plusieurs, d’une école do- tée de tous les services comme nous les connaissons dans nos milieux plus homogénes. Quelque 155 000 jeunes donc, pour former le tissu social de la société acadienne, franco-onta- Les éditions, Education: «Enjeu National» sont une ini- tiative de l’Association de la presse francophone (APF) en collaboration avec la Commis- sion nationale des parents fran- cophones (CNPF). Volume III : Semaine du 2 avril 1990 Direction générale Wilfred Roussel Direction de la publication | -Luce St-Pierre Comité consultatif Paul Charbonneau Ginette Gratton Richard Nadeau Rédactrice en chef Reine Degarie Collaborateurs Adrien Cantin Paul-Emile Cormier Paul Charbonneau Jean-Pierre Dubé Guy-marc Dumais Francois Dumaine Anne Gilbert Claude Lévesque Lyne Michaud Jacqueline Pelletier Jean-Pierre Picard Aline Taillefert Auréle Thériault Bado (caricature) Conception et photographie: page couverture Guy-marc Dumais (Studio Fernand Leclair) Publicité (OPSCOM) Claudia Schiffo André Thivierge Lucie Tremblay Typographie et Montage Edigraph inc. Impression Qualimax Inc. Les textes n’engagent que leurs auteurs respectifs. Toute correspondance doit étre adres- sée au 900-325, rue Dalhousie, Ottawa, Ontario, KIN 7G2. Tél.: 613.237.1017, Fax: 613. 234.6313 Nous tenons @remercier le’ Secrétariat d’Etat du Canada pourleurcontributionau pro- yet eR agin a rienne et de 1’Ouest de demain. Ces 155 000 jeunes nageant (oh Meech!) dans un lac, que dis-je, dans un océan de 20 millions d’anglophones. Voici donc en gros les effec- tifs dont nous disposons pour assurer l’avenir de la commu- nauté francophone chez nous. Avec un tel constat, APEC et le COR risquent de figurer comme de véritables d’Artagnans dans Vhistoire du pays enseignée aux jeunes «Canadians» du troisiéme millénaire. A condition évidem- ment que les historiens cana- diens de demain en fassent état. Car Dieu sait comme l’histoire canadienne est curieusement dif- férente dans les écoles anglo- phones par rapport aux écoles francophones. Peine perdue dira-t-on? Ca- tastrophique? Reste a voir! Ilya trois ans, ces effectifs: avaient atteint un seuil encore plus alar- mant; 151 000 inscriptions seu- lement. Les statistiques les plus récentes nous démontrent donc que pour la premiére fois de — notre histoire contemporaine, un plus grand nombre de jeunes font des études en frangais. Il est vrai que cette augmen- tation est minime, mais est-ce 1a finalement un changement de cap, un signe des temps? Peut- on enfin espérer que ce change- menta la hausse puisse atteindre les 300 000 d’ici l’an 2 000? Je me vois déja faisant un pied de nez 4 APEC et COR. «French tomorrow? yes sir Du moins, pour notre communauté. Mais en attendant, la pente est raide 4 remonter. La CNPF en sait quelque chose, tout comme la FFHQ, 1’ ACELF et les autres organismes nationaux, Mot de la rédaction ue réservel’avenir aux Canadiens francais dans le domaine de l’éducation? Plutét que de consulter une boule de cristal ou risquer 1’en- lisement dans des spéculations incertaines, nous avons préféré envisager la réalité présente et considérer ce qui se prépare con- crétement. Une certaine place est tout de méme faite a ]’imagi- nation car, face 4 une situation en changement et a des difficul- tés nouvelles, il faut parfois in- venter des solutions audacieu- Ses. Dans le premier cahier de la série Education : «enjeu national», nous avons eu un apercu de /a situation actuelle, avec un bref rappel historique, et nous avons traité de I’ article 23 de la Charte des droits et libertés. Parmi les autres sujets couverts, une attention spéciale a été consacrée aux centres sco- laires et communautaires. Des dossiers chauds ont été abordés dans le deuxiéme ca- hier par le biais des problémati- quesen jeu. Nous avons expo- sé les débats entourant les éco- les confessionnelles et publi- “ques; la*déntocratisation deta “tronique ‘fransaskois. provinciaux ou régionaux oeu- vrant au développement de la francophonie. Par contre, jamais n’aurons- nous eu accés a autant d’ outils et de possibilités de développe- ment en matiére éducationnelle. Regardons tout ce qui existe au Nouveau-Brunswick et ce qui est en devenir en Ontario en terme de structures, de gestion scolaire etc. Etles acquis se font lentement mais sirement en Nouvelle-Ecosse, 4 I’Ile-du- Prince-Edouard. Se poursui- vront-ils jusqu’au Manitoba, en Saskatchewan et ailleurs? L’ar- ticle 23 de notre constitution est- il déja en train de porter fruit? 01 est assurément trop t6t pour le confirmer; cependant une petite lueur d’espoir semble pointer a Vhorizon. Peut-étre sommes-nous en train de croitre? Peut-étre avons- nous une mince chance? Si tel est le cas, nous devons la saisir et foncer! En avant toutes! Non pas aveuglément, mais cons- ciemment car l’heure de la der- niére chance a peut-étre sonné! Et il est évident que si nos ef- fectifs scolaires augmentent, notre tissu social se renforcira. De plus, si on ajoute aux franco- phones «de souche» les person- nes aux origines multiples dé- clarant parler le francais, nous comptons 2,5 millions de par- lants francais au sein du Canada anglais. Tout compte fait, ces immigrants venus de partout, a lesprit bien plus ouvert qu’on ne croit, auraient de plus en plus envie de s’identifier 4 une com- munauté qui s’épanouit, et n'iraient pas nécessairement tous gonfler les rangs de la majorité anglophone! Et nos cousins du Québec se sentiraient peut-étre un peu moins seuls et en danger sur cette terre de Cain qui pourrait se mettre a avoir des allures de pays de Cocagne. Alors seule- ment a ce moment 14 pourrions- nous prendre un moment de répit, caravec les temps qui vien- nent, il est peut-étre encore trop t6t pour descendre des barrica- des. Wilfred Roussel ie wt Mill gestion scolaire, 1’état de la re- cherche en éducation, le conte- nu des programmes académi- ques, l">homogénéité versus l’im- mersion, la formation et le re- crutement des professeurs de méme que la relativité des sta- tistiques officielles. Nous entamons maintenant la troisitme étape, celle des perspectives d’avenir. Vrai- ment, il y a du pain sur la plan- che et les manches sont bien retroussées. Deux organismes nationaux, la Fédération des francophones hors Québec et la Commission nationale des pa- rents francophones font part de leurs priorités d’action, notam- ment au sujet de I’ article 23 qui continuera d’alimenter les ta- bles de travail. Nous verrons que l’urbanisa- tion risque d’aggraver le mor- cellement des francophones, en ville comme a la campagne. Mais de nouveaux éléments peuvent venir suppléer a ces difficultés, par exemple une solidarité élargie aux groupes d’origines multiculturelles et Vutilisation de technologies de pointe en communication telle qu’appliquées au Village élec- cae F D’ailleurs l’isolement des étudiants francophones devien- dra probablement une chose du passé si les efforts actuels conti- nuent de fructifier. Une série d’articles relate les démarches explorées ou entreprises pour créer un réseau national réunis- sant les établissements postse- condaires de la minorité, et pour organiser des programmes de formation a distance. La fonda- tion de trois colléges de langue frangaise en Ontario et celle d’un premier collége commu- nautaire constitué de six centres d’apprentissage en Acadie for- meront les premiers maillons d’une chaine qui reliera la clien- téle disséminée a travers ce Si vaste pays. Lesuccés que remporte |’ Uni- versité de Moncton sert d’exem- ple et de motivation aux luttes menées pour l’obtention d’une université francophone en On- tario. Un texte sur le sujet met en relief les forces en présence. Evidemment, la question du financement est déterminante ici. len va de méme aux autres niveaux scolaires des minorités francophones. Des injustices ‘parfois voilées parfois flagran- ‘tes y sont commises et dénon- cées. En réponse, un leader étudiant suggére «de proposer de nouvelles idées et de les ren- dre bruyantes». Dans cette grande mouvance, les plus démunis ont voix au chapitre. En cette année inter- nationale de 1’alphabétisation, un texte démontre que les Cana- diens frangais tirent de 1’ arriére par rapport a leurs concitoyens anglophones. Mais, des éner- gies sont mises en branle pour épauler les adultes et permettre 5 aux jeunes de mieux survivre 2? dans la société de demain. m Un fil conducteur sous-tend s toutes ces initiatives : ala fragi- 5 a lité, al’isolement, aux obstacles 2 et aux injustices s’opposent $ 3 I’étude poussée des dossiers, le partage et le regroupement des - ressources, la solidarité, la per- sévérance et la volonté d’avan- cer parfois au-dela méme du possible connu . Les multiples collaborations § a recues pour la réalisation de nos &- trois éditions spéciales démon- @ trent, encore une fois,. que la © solidarité permet la concrétisa- tion de projets nous ressemblant 5: et nous servant de modéles = constructifs pour l’avenir. z Reine Degarie eWN\OA- 8S “Ill © o66t