; i pillaged ng 25 ans - Drrring... Drrring... - Le Soleil, bonjour. - Bonjour. C’est Jean- . Claude. Est-ce que je pourrais parler a Annie, s.v.p. ? -C’est moi, Annie. Jean- Claude qui ?J’enconnais plusieurs Jean-Claude, t’es pas le seul... C’était 1a, en octobre 1985, ma premiére conversation téléphonique avec Annie Granger, rédactrice en chef d’alors. Comment en suis-je venu 4 me rendre aux anciens locaux du Soleil pour la premiére fois et, principalement, a entreprendre une longue relation... amoureuse avec notre seul hebdo en frangais ? Voici donc. Bonnombred’années avant mon départ pour un tour du monde d’un an (1984-1985), j’avais écrit quelques “poémes thérapeutiques” dans |’espoirdem’aidermoi-méme a affronter la réalité : quitter la vie religieuse pour retourner dans le monde “mauvais”. Plus tard, unde mes amis a témoigné d’une admiration sans réservea la lecture de mes vers, affirmant qu’ils mériteraient tous d’étre publiés. ~ Cen’esttoutefois qu’en 1984, juste avant le grand départ, que j’ai osé + ssoumettre.un de ces poémes, Les ~ satsons de nos vies, a la rédactrice du Soleil. “Il passera, c’est promis”, me dit-elle. Les annees 80 O Sole mio! Quelque temps aprés mon retour, je repris mon courage a deux mains pour me rendre a nouveau sur la rue Main afin de demander une copie du poéme publié. Or, il ne l’avait pas été, et on avait méme égaré I’original. Je mesuis doncengagéa en rapporter une copiesur-le-champ. Dans mon for intérieur, cependant, je souhaitais maintenant, avant tout, faire passer dans Le Soleil, semaine aprés semaine, un extrait du volumineux journal (griffonné en style télégraphique) que j’avais déja commencé 4 réécrire dés le lendemain de mon retour - début septembre 1985. Mais une peur .injustifiable que Annie refuse m’empéchait de le lui proposer. Or, .4 mon_ grand étonnement, j’entendis Annie elle- méme suggérer de publier réguliérement mes récits de voyage: “Ca intéresserait nos lecteurs, j’en suis certaine.” La timidité aidant, je parvins 4 contenir ma gratitude toute débordante, ce qui eut poureffet de privermadame la rédactrice du spectacle d’une joie explosive bien naturelle, suivie d’une grosse bise sur chaque joue. Le Soleil finit donc par publier mon poéme, puis, le 20 décembre, c’était le tour de mon tout premier récit, Noél a Bethléem. D’ autres textes se sont Temoignage lly ail4ans En 1979, André Piolat confie 4 Huguette Desjardins la rédactionen chef du Soleil de Colombie. 14.ans plus tard, elle se souvient. était un honneur pour moi C de devenir rédactrice en chef. Je dois admettre que j’étais entourée d’une équipe merveilleuse : Claude Tronel, le premier coopérant francais, Annie Granger, Héléne Desbiens. Il y a des jours ot Claude et moi devions nous lever aux petites heures du matin pour regarder les débats a la télé durant le rapatriement de Ja Constitution, parce que les rencontres prenaient _ place a Ottawa vers 9h, il était seulement 6h 4 Vancouver. Nous avons été témoins de la fermeture de la Caisse Populaire St- Sacrement. Nous avons aussiconnu la naissance et ]’ascension du Programme cadre de frangais. Monsieur Piolat m/’a transmis un message, celui de ne jamais me contenter de la meédiocrité, de constamment désirer reculerles frontiéresdesembiches, . de toujours essa yerde me surpasser. C’est grace 4 sa motivation, sa détermination que les francophones de la Colombie-Britannique ont le privilége d’avoir leur journal de langue francaise. Le 26 avril 1968 lorsqu’il sortit son premier numéro du Soleil de Vancouver monsieur Piolat savait qu’il y rencontrerait beaucoup d’embiches mais avec la tenacité qu’il possédait, il savait aussi d’avance qu’il réussirait. Aujourd’hui pour ce 25éme anniversaire, je suis certaine qu’il est la-haut 4 nous regarder endisant : “Jevousl’avais bien dit.” ‘Huguette Desjardins enchainés jusqu’a |’ouverture d’ Expo 86, qui fit mettre presque toute la suite en veilleuse. C’est lorsque, peu aprés Expo, Patrice Audifax devint le nouveau rédacteur que mes récits furent véritablement mis en orbite, dont une cinquantaine accompagnés de dessins élaborés de son cru, et ce, chaque semaine pendant prés de quatre ans. Bilan de ma collaboration au Soleil jusqu’a ce jour: environ 250 extraits de mon journal, la plupart illustrés par une photo ou une caricature. De plus, une cinquantaine de traductions, poémes, lettres et articles divers. Parailleurs, depuis octobre 1991, L’Argenteuil Plus, unhebdo de la région de Lachute - comprenant le territoire ontarien voisin - publie l’un ou |’autre de mes articles 4 26 000 exemplaires deux fois par mois. Tout compte fait, c’est pratiquement le glorieux Soleil de Colombie qui fit naitre et croitre ma passion pour !’écriture, et ce n’est 1a sans doute qu’un début. O Sole mio ! En témoignage a |’apport essentiel de notre seul journal en frangais, depuis un quart desiécle, a la qualité de notre vie collective, voici en rimes toutes simples l’expression de ma reconnaissance. Qui mieux que toi, Soleil, cheminant vers demain, Nous invitant chacun @ nous donner la main, Pourrait nous réchauffer, éclairer tant de routes ? Beau Soleil en frangais - belle langue entre toutes, Accueille cet hommage et, pour mille raisons, Brille encore longtemps sur nos quatre saisons. Jean-Claude Boyer 25 ans, le quart du chemin vers le centenaire Longue vie au Soleil de Colombie sila, AN a