La Terre, notre planéte PAR JEAN-CLAUDE PITRE « renons les six journées de la Genése comme image pour représen- ter ce qui, en fait, s'est passé en quatre milliards d'années. Une journée égale donc 660 mil- lions d'années. Notre planéte est née le lundi a 0h00. Lundi, mardi et mercredi jusqu'a midi, la Terre se forme. La vie commence mercredi a midi et se développe dans toute sa beauté organique pendant les trois jours suivants. Samedi, a quatre heure de l'aprés-midi,. les grands reptiles apparaissent. Cing heures plus tard, a neuf heure du soir, lors- que les séquoias sortent de terre, les grands reptiles disparaissent. L'homme n'apparait qu'a minuit samedi, 22 avril, j'ai pensé vous ra- conter une histoire, du genre de celle qui ne finit jamais. En l'occurence, celle de notre compagne de route a tous et a toutes depuis l'origine des temps. Une histoire qui pourrait com- mencer comme ceci... et qui est enco- re loin d'avoir livrée tous ses secrets. A la fin des années 'S0, on s'est rendu compte que les progrés dans la connaissance de la Terre passaient par des forages de 10 215 km dans les profondeurs de l'écorce terrestre. Ils se sont alors multipliés dans le monde. Les scientifiques ont alors conclu que les résultats les plus intéressants ne pourraient ve- nir que d'une série complete de fora- ges, permettant d'étudier divers ty- pes de structures de I'écorce terres- tre. Un de ces forages se révéle des plus intéressant, celui situé dans le moins trois minutes samedi soir. un quart de seconde avant minuit, le Christ nait. A un qua- tous Ses secrets - : — nord de la pres- La Terre est encore loin quijie de Kola d'avoir livrée (ex-URSS)*. En se basant sur un sondage sismi- rantiéme de seconde avant minuit commence la Révolution industriel- le. Il est maintenant minuit, samedi soir... [...]»' Ce texte, qui s'inspire de la Genése, illustre bien la dimension temporelle de l'étude de la Terre, la géologie. Le but essentiel de cette science est l'étude des matériaux terrestres et la reconstitution de I'his- toire de la Terre. Un objectif aussi vaste suppose, bien entendu, une science des plus diversifiées. Au sens large, la géologie comprend toutes les sciences de la Terre. Dans un sens plus restreint, c'est l'étude de la Terre sans son enveloppe ga- zeuse. Pour souligner 4ma facgon La journée de la Terre, qui a eu lieu que, les chercheurs avaient suppo- sé que la couche inférieure de l'écor- ce terrestre, constituée de basalte, se trouvait en cet endroit 4 une pro- fondeur relativement faible, donc techniquement accessible. Selon Vadim Kazanski, doc- teur en géologie et en minéralogie, membre de l'Académie des sciences de Moscou, les spécialistes ont réus- si a y déchiffrer les processus géo- logiques qui s'y sont déroulés il y a prés de 3 milliards d'années, et a suivre l'évolution des espéces sous l'influence Yes hautes températures et des hautes pressions. Des mesu- res directes auraient permis d'établir qu'a 11 ou 12 km de profondeur, la température atteignait210 4220°C et non 110a120°C commeon lepensait eee NE FLANEZ PAS EN CHEMIN VENEZ NOUS VOIR — TOUT DE SUITE! @Raisereck> DELICATESSEN SANDWICHES Traiteur fin européen Téléphone: 685-8810 jusqu'alors. Pourtant, les travaux ont pratiquement cessé depuis 1983, date a laquelle la profondeur record de 12 261 ma été atteinte. La ques- tion que l'on se pose encore : qu'y a- t-il au-dela du treiziéme kilométre? Pour rester dans les profon- deurs, deux équipes de chercheurs viennent de découvrir plusieurs mil- liers d'espéces de micro-organismes vivant dans les entrailles de la Terre. Ces découvertes, estime-t-on, con- firment une théorie qui, autrefois, était l'objet de risées, mais qui gagne rapidement en crédibilité. L'idée est que dans la Terre se dissimule une biosphére ot prospére une vie an- cienne qui s'étend sur plusieurs kilo- métres dans le sous-sol et dont la masse totale pourrait égaler, ou dé- passer, celle de la biomasse en sur- face. En sondant le sous-sol de la Terre, ces deux équipes ont rappor- té, indépendamment I'une de l'autre, des indices qui révéleraient l'exis- tence d'une intense vie microbienne dans les profondeurs de la Terre*. Tel un monde oublié, ces commu- nautés de micro-organismes auraient été coupées de toute autre forme de vie sur Terre, depuis des millions d'années. «Nous décou- vrons toutes sortes d'organismes la-dessousy, dit David R. Boone, microbiologiste de l'environnement a l'Oregon Graduate Institute de Portland’. ' Jusqu'a récemment, la notion et les indices d'une vie dans les profondeurs étaient considérés com- me hérétiques ou alors indéfenda- bles. Principal point de litige : le ris- que de contamination par des micro- organismes venus de la surface. Ressources naturelles, Dessin de Bill Day paru dans le Detroit Free Press - PT vts-1-as calas Pass Sunace Mais l'utilisation de techniques, anciennes et modemes, aurait con- tribué a faire changer ce point de vue : la stérilisation des tiges et des carottiers, par exemple etl'utilisation de traceurs physiques et chimiques concevoir la Terre comme un orga- nisme vivant et non plus seulement : le «support» de la vie organique et inorganique. Selon cette théorie, nous fai- sons partie d'un tout beaucoup plus pour surveiller le vaste, et notre passage des boues Une biosphére cachée dans destin ne dépend dans les systémes de __ circulation, les entrailles de la Terre pas seulement de ce que nous fe- auraient diminué le risque de con- fondre la contamination de surface et la vie souterraine. Loin de la surface cette fois, de nouveaux outils de connaissan- ce physiques s'ajoutent, comme la télédétection. Elle permet aujourd'hui de détecter des structures invisibles depuis le sol. Voila quelques an- nées, grace a la télédétection qui s'est faite a partir d'une orbitre basse de la navette Shuttle®, le radar X- SAR a réussi 4 découvrir, a deux métres sous le sable du désert, le tracé de deux affluents du Nil, dispa- rus ily a 100 000 ans, dutemps ot le Sahara était encore un jardin. Comme on voit mieux déta- ché de l'objet que l'on regarde, je vous demanderai de rester encore un peu sur cette orbite basse, le temps d'aborder cedemier sujet. Mé- taphysique cette fois. Il s'agit de la théorie de Gaia, une théorie qui com- mence a émerger et qui nous invite a Tons pour nous-mémes, mais aussi de ce que nous ferons pour Gaia en tant que totalité. Si nous la mena- gons, elle se débarrassera de nous dans I'intérét d'une valeur plus éle- vée, qui est la Vie en tant que telle. Bon «univers-serre»| ‘BROWER, David, dans Landry, B., Mer- cier, M., Notions de géologie, 1983. 2Le forage le plus profond du monde est interrompu depuis peu et viendrait de subir une nouvelle série de restrictions budgétai- res. Il ne resterait que 190 des 400 spécia- listes qui y travaillaient en 1983. > Dans un cas (E.U.), une profondeur d'environ 3000 m. Dans l'autre, John Parkes et 8 collégues britanniques ont analysé des forages du sous-sol du Pacifi- que a des profondeurs de 515 m; les échan- tillons des plus grandes profondeurs pro- venaient de la mer du Japon. Voir Nature, Vol. 371, No. 6496, 29 sept. 1994, p. 410. “ Courrier International, No. 207, p. 44. > Dans le cadre de la mission «Terre», projet issu de la collaboration entre les agences italiemne et allemande. Catégorie interpretes: Melonai Brisdon, Louise Cournoyer, Sylvie Pellerin et Sybille Paulet ...avec la participation d'Jsabelle Longnus, lauréate du Gata 1994 1995 le vendredi, 5 mai, 4 19 h 30 au Théatre Waterfront, 1412 rue Cartwright, fle Granville, Vancouver Entrée: 10$ a I'avance et 12$ au guichet Le Gala met en vedette six nouvelles voix de chez nous Catégorie auteurs-compositeurs interpretes: Danielle Hebert et Loulou Jrafalgar Billets: Fédération des francophones de la provincial de la chanson Le bureau des Affaires culturelles de la Fédération des francophones de la Colombie-Britannique en co-production avec la radio de la Société Radio-Canada présente le 4° Gala provincial de la chanson francophone >" NV | ff Ile Granville Marché Public ‘Riwert du mardi au dimanche de 9h 4.18h -Colombie-Britannique (604) 732-1420 — Centre culturel francophone de Vancouver (604) 736-9806 _ Théatre Waterfront (604) 685-6217 oe [aes Baer F< a ta a SRC CBUF-FM Colombie-Britannique y,