Les Par Jean-Francois Fournel Comox, . sur l'fle. de Vancouver. Patrouilles mili- taires, bruits d’hélicoptéres et d’avions, centaines de métres de clétures... Rien de trés surprenant: c’est une des plus importantes bases aériennes de louest du Canada. Plus étonnant est le local des “Gens dici”, Vassociation franco- phone qui couvre toute la région (sauf Campbell River, qui dispose de sa propre or- ganisation, mais Courtenay compris) . Situé juste a cété de lentrée de la base, ses fené- tres donnent directement sur les barbelés. On a presque limpression qu'il _ suffirait _détendre la main pour. se piquer. Et c’est un peu l'image que donnent “Les gens du pays’ dans la vallée: une asso- ciation faite pour des militai- res et par des militaires. » VOL.16 No. 33 VENDREDI 9 DECEMBRE 1983 La région de Comox compte 2,1% de francophones. Or, le taux de participation est “ridicule” 4 chaque manifestation de la communauté. Il existe bien une association “Les Gens du pays”, mais fondée par et pour des militaires. Une poignée de civils tente de lui redonner vigueur. civils de Comox printemps dernier, sous la houlette du trés dynamique Luc Maurice. D’un cété, les militaires profitent de 1’asso- ciation et de l’autre les famil- les francophones de la région ignorent jusqu’a son existen- ce. Mais Luc Maurice s’en va. I] laisse un grand vide der- riére lui. A Comox, on s’aper- coit alors que les “Gens du pays” ne marche pas si bien que cela. Méme les militaires sen désintéressent un peu. “Le local est ouvert seize heures par semaine, indique ‘Diane, la secrétaire des “Gens du pays”, et seulement deux personnes y passent en moyen- ne par jour’. Pour une popu- lation totale de plus de mille francophones dans la vallée, c’est trés peu. Une fois qu’ils se débrouillent en anglais, les soldats\ francophones préfé- rent aller comme tout le monde au club de la base, quitte a rester entre eux au milieu des anglophones. D’au- tre part, les militaires ne restent jamais trés longtemps en poste au méme endroit. Ce qui rend difficile l’implanta- tion de l'association. Aprés le départ de Luc Maurice, une poignée de “civils” décide donc de re- prendre en main l'association. Pas si simple. Le local est entiérement financé par I’ar- mée, et si l'association décide de se “civiliser”’, il faudra qu'elle se trouve un autre local en ville (Plusieurs centaines de dollars par mois) . De plus, la constitution des “Gens du pays” est entiérement sous contréle militaire: le conseil d’administration doit étre composé a majorité de mili- taires ou assimilés (€pou- ses, officiers de réserve) et le président, de méme que le tré- sorier, doivent _ obligatoire- ment faire partie de l’armée. Pour tenter d’ouvrir un peu plus l'association aux civils sans pour autant la couper des militaires, cette poignée de bénévoles sait trés bien qu’elle a un choix sans équivoque a Suite page 8 En 1980, quand deux offi- ciers décident de lancer ce club destiné aux soldats fran- cophones de la base (entre 200 et 500 sur 2000 suivant les périodes), c’est bien ainsi quils ’entendaient. Il fallait avant tout aider les nouveaux arrivants du Québec a se dé- brouiller en anglais et leur fournir un endroit ot se réunir entre eux. En organi- sant par exemple des cours d’anglais, des vins et froma- ges, des parties, une féte pour la Saint-Jean-Baptiste... Pour les civils de la région — environ 600 dans le secteur d’activité des “Gens du pays” — assez peu de choses: un salon du livre annuel, un spectacle francophone par an au théatre de Courtenay. Et c'est a peu prés tout. Tout marche bien jusqu’au La Troupe de la Seiziéme recoit Par Annie Granger Dommage qu'il n’y ait eu que trois enfants dimanche dernier au brunch de la Troupe de la Seiziéme; ce jour-la, le Firehall leur était un peu réservé. Au menu: animation, piéce de théatre “Catou est-elle différente ou l'enfant spina bifida” et buffet. Au pro- gramme de ce dernier: café et croissants 4 volonté, quiches , en quatre exemplaires, sala- des de chou, de fruits, et gateaux. Les membres du comité d’administration ont eu chaud a onze heures, dimanche ma- tin. Car a cette heure-la, heure du_ rendez-vous, on comptait les invités sur les : doigts d’une main. Mais petit ; a petit, la salle se remplis- sait: vingt puis vingt-cing pour atteindre la trentaine d'invités. Suite page 8 Québec Nouvelle victoire libérale Lire page 8 Le 24 juin 1983, la Paciféte donnait ea et tenet savoir-faire avec le grand public. Pour certains, comme Suzanne Kennelly et Selwyn c’était aussi l'occasion de se faire connaitre. Et, surprise, ils ont Si vous les avez manqués au Queen Elizabeth Theatre, vous aurez l'occasion de les découvrir sur CBUFT, le mercredi 14 décembre a 20h00. Le seul journal de langue francaise de la Colombie britannique, -—Le métier d’une francophone Suzy, chargeuse de torpilles Par Jean-Fransois Fournel Mission: l’avion de pa- trouille Argus doit repérer, chasser et éventuellement attaquer un sous-marin imaginaire tapi au large de Mile. -<-de Vancouver. L’Argus décolle, prét au combat, mais Suzy Schmouth reste au sol. Son travail a elle est terminé. A partir du moment ow la torpille d’attaque est ins- tallée dans les soutes de l'avion, elle n’a plus qu’a attendre son retour pour la décharger et... la préparer pour une autre mission. Depuis son arrivée en 1978 a l’escadron 407 de la base aérienne de Comox, elle en a manipulé des tor- pilles. Et sous toutes les coutures. Chaque escadron disposant d’une certaine autonomie de fonctionne-- ment, les soldats qui le composent doivent savoir tout faire. Suzy a donc appris 4 “sortir” une tor- pille de l’armurerie et a la . préparer suivant le type de mission prévu: remplacer la téte de guerre par une téte a blanc, changer le carburant d’attaque pour un carburant inoffensif... “Ce n’est pas réellement dangereux, souligne-t-elle, chaque opération est mi- nutieusement détaillée par une liste de gestes qu'il faut répéter scrupuleusement. per...” Elle a aussi appris a conduire les énormes ca- mions qui tractent la tor- pille de l’armurerie au hangar de l’avion, a véri- fier les rampes de lance- ment disposées sous l’ Argus. Mais le plus exci- tant, pour elle, reste le chargement proprement dit de l’avion. “On arrive a. cing heures du matin, ra- conte Suzy, avec une mis- sion dans la téte et la volonté de se donner a 100% pour la réussir. Met- tre une torpille sous un Argus constitue un vérita- ble défi de vitesse et de précision.” Défi, le mot est laché. Quand elle est entrée 4 18 ans dans les forces armées, elle avait en poche un diplbme de __ secrétaire. Mais deux mois de ché- mage et une enfance selon elle “pourrie et gatée” lui ont donné envie de “prou- ver qu'elle était capable de faire quelque chose par elle-méme”. Trois mois d’entraine- ment intensif a Saint-Jean (parcours du combattant, interdiction de sortir du camp pendant un mois, et de porter des vétements civils) plus deux mois de cours d’anglais accélérés (Suzy vient de Saint-Jéré- Il suffit de ne pas se trom- Suite page 8 Pouce pour le Pere Noél Il fatsatt de l’auto-stop suis le Pére Noél. Les en ce triste jour ow les autobus étaient restés au dépét, bloqués par une gréve. J'ai eu pitté de lui et je me suts arrété. Agé d’une soixantaine d/an- nées, tl a estimé nécessatre de m'expliquer pourquoi il faisait de Jauto-stop, contrairement a son habi- tude. “Vous comprenez, je enfants m’attendent...” Je Vat conduit au grand magasin ou itl était de Service. J'ai oublié de lut deman- der ce qui était arrivé a ses rennes. Mais il est vrai que le stationnement n‘aurait pas été aisé au centre ville. Oncle Archibald