Peut-étre ne le sais-tu pas, mais la plupart des mots et expressions que tu utilises a l’école nous viennent le plus souvent de pays étrangers et appartiennent parfois a des civilisations trés anciennes. ~~ ALPHABET Prenons par exemple le mot ALPHABET qui désigne l’ensemble des. lettres qui constituent une langue; et bien, il est dérivé de deux Pres — ALPHA et BETA. L'ALPHA de I’alphabet grec correspond a notre A et le BEY a notre B. nom de AMBROGIO CALEPINO, qui vécut au XVe siécle? Ambrogio Calepino, qui était moine, passa la plupart de sa vie a écrire un dictionnaire de la langue latine. On peut penser que ce premier calepin, qui devait tout de méme étre de taille, fut probablement trés consulté a cette époque. LES CHIFFRES Ha! Les CHIFFRES! Comment ferions- nous si les ARABES ne les avaient découverts? Eh oui! Lorsque ces grands _ voyageurs conquirent I’Inde, au VIle siecle, ils y découvrirent un systéme de Maintenant, si tu le veux bien, sors ton petit calepin pour y inscrire toutes ces informations. Qui sait? Elles pourraient _ te rendre service un jour. Mais au fait, sais- tu que le mot CALEPIN, ou petit carnet de poche, doit son nom 4 un italien du calcul basé sur neuf signes tous distincts ‘les®uns des autres. Les Arabés _s intéressérent a cette fagon de compter et Wwhésitérent pas a consacrer d’innombrables ouvrages a ce nouveau systeme. Par la suite, plusieurs savants rameneérent ces livres en Occident. Au Xe siécle, un moine frangais, qui devint le pape SYLVESTRE II, s’appliqua a faire connaitre les chiffres en Europe: Le ZERO ou SIFRA, pour les Arabes, représentait le vide. C’est d’ailleurs du mot SIFRA que vient le mot CHIFFRE. 1234567890 Le Soleil, octobre 1996 - A 7 DU LATIN..... ET DE LA MUSIQUE Du latin a la musique, il n’y a qu’un pas! En tout cas lorsqu’il s’agit de donner un nom aux notes de musique. D’autre part, il faut savoir que sans Saint Jean-Baptiste, les notes de musique auraient porté des noms bien différents. C’est l’italien GUIDO d’ AREZZO qui, au Xe siécle, leur donna le nom qu’on connait en se servant des premiéres syllabes d’une chanson latine dédiée a Saint Jean-Baptiste. UT QUEANT LAXIS, RESONARE FIBRIS, MIRA GESTORUM, FAMULI TUORUM, SOLVI POLLUTI; LABII REATUM, SANCTE IOHANNES -Evidemment, on remarque tout de suite qu’il manque le DO et le SI. Ceci s’explique par le fait que le UT fut remplacé par le DO qui était une syllabe plus facile a chanter. Quant au SI, il ne fut ajouté qu’au XVIle siécle. Pour cela, on utilisa les premiéres lettres de SANCTE IOHANNES. Q pee : __@¢@ @ e oe @ DO RE MI FA SOLLA SI DO Mrole de transport! une rame ou encore un aviron, en tenant Sais-tu comment s’effectuait le transport du bétail au XVIlIe siécle, en Nouvelle- France, quand il fallait traverser un fleuve ou une riviére pour livrer des animaux ? Peut-étre penses-tu que les bateliers faisaient coucher les animaux au fond de leur embarcation? Eh bien, non, ¢a ne se passait pas comme ¢a: les bateliers y VOU ORR | | abeetecs n’étaient pas fous! Sachant que presque tous les animaux, d’instinct, savent nager, ils attachaient les bétes a cornes aux embarcations. Celles-ci nageaient alors vers la destination voulue, emportant, en méme temps, le canot. Tout le monde a l’ouvrage! Tous les passagers aidaient le canotier a attacher le bétail. Pour placer les animaux autour du canot, ils utilisaient un baton, compte des différents critéres caractérisant le bétail: l’age, la taille, la force physique. Comment attachait-on le bétail? Il s’agissait de lier les cornes des animaux aux bancs du canot alors qu’il était encore sur le rivage. Ceci constituait le travail le plus important des hommes, dans la manoeuvre du transport du bétail. Un départ forcé! Pour effectuer la traversée, il fallait d’abord réussir a faire trainer le canot par les animaux jusqu’a l’eau. Cette opération ne réussissait qu’a force de coups et de jurons car obliger des animaux a entrer dans l’eau, qui leur était étrangeére, n’était pas chose facile! Une fois a l’eau, le bétail n’avait pas d’autres choix que de nager: I’instinct de ‘conservation et la peur des coups étaient autant de motivations pour nager avec vigueur vers la destination. A la grace de Dieu... Qu’arrivait-il quand un boeuf, a bout de force, ne pouvait plus avancer? Alors le canotier coupait le lien qui attachait l’animal a l’embarcation et l’abandonnait a son sort. Telle était la dure destinée de ces animaux... a -—