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Vendredi, le 9 mai 1997

Irremplacable Pauline

epuis plus de
trente: “<ans,
Pau bi nsec

Bélanger s’est ©

dépensée
sans compter pour les
francophones de Camp-
bell River. De linstaura-
tion du programme-cadre
a la création du centre
francophone, elle a été de
toutes les grandes étapes
qui ont marqué la commu-
nauté. Au point qu’aujour-
@hui, alors qu'elle
voudrait prendre un peu
de recul, elle apparait bien
difficile 4 remplacer.

«Si on a besoin de quoi
que ce soit, on s’adresse a
Pauline Bélanger. C'est le
pilier de la communauté
francophone de Campbell
River». Le commentaire
d’Yvette Brett est sans
appel. Il faut dire que cette
ancienne enseignante,
aujourd’hui a la retraite a
Merville, sait de quoi, ou
plutét de qui elle parle.
Ensemble, elles ont créé le
centre francophone de la
ville, il y a plus de quinze
ans. Ensemble, elles ont
bataillé pour y amener ce
quon  mnappelait pas

encore le programme-
cadre, lenseignement en
francais.

Quand Pauline Bélan-
ger débarque avec son
mari. sur. ..I’ile — de
Vancouver, le fait francais
nest, il est vrai, pas des
plus répandus. Nous
sommes en 1963, et cette
Québécoise, originaire de
Drummondville, choisit
we trey 1a Dene
Province pour s’installer a
Campbell River. «On
voulait sortir de la ville, et
on est venu ici parce que
ma belle-soeur y habitait
et qu’on lui avait reiidu vis-
ite une année auparavant,
se souvient Pauline
Bélanger. Depuis, on n’a
jamais songé a retourner
au Québec».

Aprés une période
d installation, les années
‘70 seront celles de l’impli-
cation pour _ Pauline
Bélanger. «Je -me_ suis
engagée presque sans le
savoir», avoue-t-elle. Car
lenseignante qu’elle avait
été pendant 15 ans au
Québec se rend compte
que sa langue est en dan-
ger si elle ne fait rien pour

la garder. Et c’est tout
naturellement, pour assur-
er a ses deux enfants une
éducation en francais,
qu'elle se fait ’avocate de
la cause.

Mais cela ne s’est pas
fait sans mal. Pendant une
longue année, il a fallu
aller de démarches en
démarches auprés de la
Commission scolaire, qui
ne prenait pas l’affaire
trop au sérieux. La vic-
toire est au bout cepen-
dant, puisque deux classes
de Géme, . me et 8éme
ai.iée voient le jour. «Au
début, 4 Campbell River,
on a eu parfois du mal a se
rendre compte de la dif-
férence entre immersion
et programme-cadre», rap-
pelle Pauline Bélanger
pour expliquer Vhostilité
que son action a parfois
pu engendrer.

«On est méme parfois
passé dans l’eau_ bouil-
lante, rigole-t-elle. Un jour,
lors de la semaine de
lV’éducation, nous avigns
invité les parents d’éléves
a l’école pour une petite
réception. Sans demander
quelque permission que

En 1994, Pauline Bélanger recoit, des mains de la prési-
dente de la Fédération des francophones Nicole Hennessy
(a gauche), le prix Napoléon Gareau pour son action en
faveur de la communauté de Campbell River.

ce soit a la Commission
scolaire. Peu de temps
aprés, j'ai regu un coup de
téléphone me demandant
de m’excuser pour avoir
organisé cette petite réu-
nion sans auto-risation...
Bien évidemment, j'ai
refusé. C’était au début
des années des années 80.»

Le combat pour I’école
gagné, Pauline Bélanger
n’a pas cessé de s’investir
pour la communauté.
Comme trésoriére de I’as-
sociation, elle a permis au

Centre francophone
détre toujours
vivant. Mais 4 65 ans, aprés
de bons et loyaux services,
la pionniére voudrait bien
laisser la place aux autres.
Aux plus jeunes. Pourtant,
il ne se passe pas une
seule semaine sans qu'elle
recoive plusieurs appels
téléphoniques. «Dans une
certaine

dépend d’elle», avoue
Yvette Brett.
DENIS GUERIN

tience...

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