Arts et Spectacles Profils musicaux La flute enchantée Il y a quelques années, Ia toute petite fille d'une pianiste talentueuse adorait s‘asseoir sous le piano a queue lorsque sa maman se mettait au clavier. Plus tard elle écoutait, ravie, des petits concerts de piano et flite, entre amateurs...A cing ans, Kathleen commengait des legons de piano. A dix ans, elle commencait des legons de flte...Et maintenant, Kathleen Rudolph est la flatiste principale du prestigieux Orchestre van- couvérois de Radio-Canada que dirige Mario Bernardi, Piccolo principale du VSO, profes- Les Etats-Unis des années "50 n’étaient pas un pays des plus musicaux. N’eiit été sa famille musicienne, la fanfare exception- nelle de1’école, le professeur - de clarinette, pas de fliite - de la grande ville voisine de son vil- lage natal de 1’lowa, Kathleen Rudolph ne serait pas sortie sur la scéne de l’Orphéum, n’aurait pas joué dans la série bicentenaire Mozart, n'aurait pas produit de disques... -A dix-sept ans, c’est l’au- dition universitaire. La Catholic University de Washington offre quelques bourses d’étude. Ka- thleen, qui a joué un des concerti de Mozart a 13 ans, a peur, mais - ce qui n’a surpris personne sauf elle-méme - elle est acceptée dans la faculté de musique, comme étudiante de flite... le piano, c’est oublié. Laissons-lui la parole: «C’ était en pleine guerre du Viét-nam. Washington était plein a craquer de musiciens de pre- miére classe, conscrits pour la guerre, affectés aux grandes fan- fares de I’ Armée - le matin seule- ment. Alors, notre Doyen a dit: qu ils viennent ici terminer leurs études a temps partiel, en aprés- midi et en soirée. J’ ai eu ainsi la chance de cétoyer les meilleurs instrumentalistes américains d@ alors.» Kathleen, de bourse en bourse, toujours étudiante, est appelée 4 jouer dans 1|’orchestre universitaire... & c6té de. musi- ciens professionnels de grand Tenom. Par une autre coincidence historique, c’estl’époque del’ ou- verture de l’ensemble Kennedy Centre - espace sonore qu’il s’agis- sait de remplir. Toujours un peu surprise, elle a «la chance,» dit- elle, d’étre appelée, 4 19 ans, a jouer en public sur ]’immense scéne. La voici licenciée... elle était déja «amie, plus qu’ amie,» pré- cise-t-elle en riant, d’un beau percussionniste, charmant, talen- tueux, qui s’appelle John Rudolph. L’université lui a demandé de rester, de faire son doctorat, et c’est comme Mr Rudolph que la voici, en 1976, 4 la quéte d’un orchestre qui voudrait bien d’une fliitiste, ou encore, peut-étre, d’un percussionniste! Vancouver. Le Canada, V’exil? «Non, pas vraiment. Nous Savions que c’ était une belle ville musicale. John a décroché, al’ au- dition, le poste de Principal au VSO. Je l’ai accompagné en pensant que, avec mes bagages, Je pourrais trouver un poste ici...» Elle est seconde fliite au «CBC Vancouver Orchestra», puis mére de deux enfants, puis professeure (d’abord 4a la fa- culté), puis Piccolo (c’est un petit instrument de la seure titulaire de I’» Academy of Music», prési- dente du Conseil consultatif artistique auprés de la Symphonie vancouvéroise, soliste vedette au Festival de musique de chambre, Mme Ru- dolph vient de sortir deux disques. On|’a appe- lée «Une des meilleures flitistes du Canada», «la flutiste la plus lyrique de sa génération», «une poétesse musicale, doublée d'une virtuose de son instrument.» C’est cette grande musi- cienne, femme toute simple et charmante, qui débute la série Profils musicaux. famille des flites) principale au VSO... Et heureuse. «Je suis bien dans ma peau, je méne une vie délicieuse. J ai trouvé ma niche, vraiment. Et je fais ce que j’ aime le mieux au monde. J’ ai une car- riére qui me compléte, qui me Safisfait pleinement...» N.G. Le Soleil: On a dit de vous que le lyrisme de votre jeu survolait allégrement les difficultés techniques. Mme Rudolph (trés surprise): Bien sir! Faire uni- quement des piéces difficiles 4 jouer, cela épate. Mais ce n’est pas de la musique. II faut étre lyrique, toujours. Je me joins a la musique, elle m’em- porte... - Etre musicienne - en plus d’étre. mére, épouse, femme - est-ce plus ou moins une complication? __ ~Une joie. Je dois mener une vie réglée. Je dois minuter Kathleen Rudolph: "Une des meilleures flitistes du Canada". Kathleen Rudolph mes journées - nous avons besoin de nos deux voitures, de notre nounou pour les enfants! - mais je ne peux pas imaginer ne pas faire de la musique. Ee - Compositeurs favoris? - Bach, Mozart encore et toujours, c’est de la musique pure, absolue, immensément difficile a jouer. La musique francaise en bloc. Ravel, Débussy. Brahms - les symphonies... Je suis instru- mentaliste d’orchestre, moi. - Vous allez jouer comme soliste. Arriverez-vous 4 la répé- tition en sachant ce que vous voulez faire de la partition? Lui avez- vous choisi déja une forme, une "Il faut étre lyrique" coloration? - Oui, bien entendu. Une idée précise, qui évolue ce- pendant, et 4 chaque fois que je joue une partition, cela change. - Etes-vous enseignante ou instrumentaliste? - J’aime beaucoup en- seigner, il le faut, pour trans- mettre la musique aux jeunes. Mais je suis d’abord une fli- liste... qui enseigne. La musi- que, je la mange, je la bois, je la respire. Propos recueillis par Nigel Barbour Les mots croisés de Tima Sekkat ’ Solution de la semaine derniére — Grille 43 LU VV Va aK Xx Horizontalement Verticalement ]_ II Ui IV V_ Vi VILVIIIX x 1 1. Prédilection. : I. En état d'avancer. 1A] QU TIAINI ZI EIN 2 2. Sur un brouillon. - Cri II. Echec. - Monnaie. d'arche. III. Saisons. - Pont. - Z P A ef ab R 6 NV sb E 3. Enlevés. - Elimée. Parisien. pe Be ee me nae ETITIAL GLE MIT 4 5. En dégats. - Guettés. Desc ngeut Ged Atlas. 4 R A Ls E MV E I R 5 6. Milieu. - Au bout du cae épelant. - sic IRIt Fa ALEIDIEIs doigt. VLA eee ss x 6 7. Existent. - Premier de eee soa 6\E SO 1S | E PIEJE 7 série. VII. Ia une forte voix. MVILTIE SIEIMILITIE 8. Particule. - Mot de chatte. VIII. Premier navigateur. ns 8 9. Ils ont la parole. Dans la Séguia. - Elimé. 8 AIVIEIR DSC es) 10. Eclos. - Pronom. - II IX. Eléments de trousseau. nous fait suer. - Déchiffrés. : | A A. MV A T E N 10 | | Ee X. Fin de matinée.-Enripé. 10) QR |U|SIE RIAIL SMe Vendredi 31 mai 1991 Le Soleil de Colombie Photo: Tony Phillips